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jeudi 23 septembre 2021

Invisible Alien de Dawei Zhang et Jintao Lu (2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Invisible Alien dure à peine plus d'une heure mais mon dieu ce que l'expérience pu être pénible à endurer. Pire que de compter les minutes et les secondes d'une horloge jusqu'à ce que la grande aiguille ait fait le tour complet du cadran. Une déception ? Oui, très certainement. Car malgré sa remarquable affiche et son alléchant synopsis, le long-métrage des réalisateurs chinois Dawei Zhang et Jintao Lu (le second pour le premier et le premier pour le second !) n'est pas la promesse d'une aventure aussi riche en émotions que furent celles du premier volet de la Franchise Alien, le huitième passager réalisé en 1979 par Ridley Scott et de sa séquelle Aliens, le retour réalisée par James Cameron sept ans plus tard. Tout au plus une vague resucée plongeant ses protagonistes dans une mélasse scénaristique parfaitement indigeste. À bord du Deep Space (applaudissons bien fort l'originalité du nom donné au vaisseau) dont les sombres coursives évoqueront indubitablement celles du premier Alien, Yin, Seven et leur commandant (dont j'ai oublié le nom, à moins qu'il n'en ait pas vraiment, et puis de toute manière on s'en fout !) ont fait voyage il y a de cela un siècle et demi vers la planète Messenger (applaudissons une fois encore l'originalité du nom donné à la planète), laquelle a fait irruption dans notre système solaire. Après un charabia des plus prétentieux l'on apprend que l'homme a cru bon imaginer qu'un message émis par cette planète pouvait avoir été envoyé par une civilisation extraterrestre intelligente. Située aux abord de la ceinture de Kuiper (dont la distance équivaut entre trente et cinquante-cinq celle qui sépare notre planète du Soleil. Un peu de science ne fait pas de mal et c'est déjà ça de gagné!), Messenger fut atteinte en soixante et onze années. La mission de Yin, Seven et de leur commandant ? Rechercher toute trace d'une intelligence extraterrestre...


Un joli projet de film qui tombe à l'eau en moins de dix minutes : en partie causée par des retours sans cesse en arrière, la compréhension du récit se fait parfois difficile. D'autant plus que le film, sans doute victime d'une grève de la part des employés du National Energy Investment Group est en général plongé dans une obscurité qui empêche toute lisibilité. Des éclairages, des alarmes, des résidus visqueux, une moiteur et une noirceur qui empruntent donc à la saga Alien, mais une créature dont il faudra a priori chercher les origines plutôt du côté du cinéma d'épouvante et fantastique japonais façon The Grudge ou The Ring. Mélange plus qu'improbable de science-fiction et d'épouvante qui se mariait à la perfection chez Ridley Scott mais tombe complètement à plat dans le cas présent. Le scénario de Dong Ding, Qiong Li, Laju Liu et Jintao Lu (!?!) se perd en conjectures philosophiques proches de la masturbation intellectuelle. Et dont les résidus gluants laissés derrière elle par la créature (qui n'en est pas vraiment une selon l'héroïne) sont peut-être finalement les empreintes symboliques de l'orgasme que durent ressentir les quatre individus nécessaires à l'écriture de ce scénario parfois sans queue ni tête. C'est chiant à mourir et chaque syllabe prononcée en post-synchronisation agit comme autant de coups de marteau assénés derrière la nuque. Le sujet et ses auteurs pètent plus haut que leur cul et l'on y voit comme par une nuit sans étoiles, sans Lune ni éclairages urbains. Toute tentative de donner de la vigueur au film est vaine tant les ruptures de rythme sont nombreuses. Tout juste l'actrice Wu Jiao s'avère convaincante. Quant à Shengwen Ruan/Seven, il n'est au fond qu'un vague ersatz de l'androïde Ash qu'interpréta le britannique Ian Holm dans le premier volet de la saga Alien ou de Bishop qu'interpréta l'américain Lance Henriksen dans sa première séquelle. Invisible Alien est donc à oublier très rapidement. Mieux : préférez prendre un livre ou écouter un disque que de regarder cette quasi-purge...

 

mardi 24 août 2021

2050 de Princeton Holt (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

En l'an 2050 où se situe l'intrigue de ce troisième long-métrage du réalisateur Princeton Holt après Cookies & Cream en 2008 et The 10 Commandments of Chloe en 2013, rien n'a foncièrement changé... ou presque. Les voitures ont gardé cette même allure impersonnelle que celles que l'on croise dans notre quotidien. Les couples vivent toujours avec leurs problèmes. Bref, on ne croise dans 2050, que de futiles avatars signifiant que l'on a bien fait un bond de trente ans dans le futur. Mais une poignée de drones survolant la ville où se situe l'action suffiront-ils à eux seuls à nous faire croire à cet avenir nocturne où les noir et rouge, noir et bleu, noir et vert et où tout un panel d'autres couleurs dominent des environnements en perpétuel mutation chromatique ? Pas vraiment, non. Avec sa gueule de film indépendant voulant se racheter une conduite classieuse en jouant la carte du raffinement à travers sa bande-originale invasive, 2050 affiche une grandiloquence qui ternit son propos. Tantôt dans l'esprit des films pour adolescents boutonneux avides de sexe au format cinémascope mais arborant le plus souvent une image prétentieuse aux couleurs primitives saturées et à la bandes-on qui connaît ses ''classiques'' sur le bout des doigts, le thème central de 2050 et son interaction avec ses sex-bot plus vrais que nature offre une porte d'entrée à quelques visions charnelles qui autrement auraient sans doute subit les foudres de la censure. Voir en ouverture une vulve synthétique dénuée de toute pilosité est assez rare pour une œuvre que l'on décrira de classique pour que la chose soit passée sous silence. La vision d'un sexe féminin comparé à cette vision non-organique agit comme autant de différence entre une femme pratiquant le topless sur une plage et une seconde qui par provocation éprouverait le besoin de retirer tout ce qu'elle porte au dessus de la ceinture dans son milieu professionnel.


Chopin, Satie ou cinq longues, très longues minutes de l'opéra Carmen (L'amour est un oiseau rebelle), quelques airs façon ''piano-bar cosy'', la bandes-son apporte un réel cachet au long-métrage de Princeton Holt tout en offrant le sentiment de n'être qu'un film se planquant sous les certains oripeaux afin de cacher la misère d'un scénario dont les vides sont légion. Errance nocturne de son personnage principal qui semble découvrir qu’au-delà de son couple et de ses rapports personnels se vit en dehors de son intimité, des aventures sexuelles dont il ne soupçonnait pas l'existence. L'occasion pour le réalisateur de nous livrer en un seul plan d'un peu plus de deux minutes trente, une séquence située dans un club échangiste où le concept ''d'inclusif'' prend tout son sens. Hétérosexualité, homosexualité, blancs, noirs, asiatiques, jeunes et cougars, il y en a pour tout le monde, ou presque. En cherchant bien, ou plutôt, en écarquillant des yeux dans cette éternelle obscurité dans laquelle Princeton Holt se complaît à plonger le personnage de Michael Greene (l'acteur David Vaughn), concepteur de jeux vidéos, on trouvera même peut-être quelques spécimens de transgenres ! Maintenant que le réalisateur semble avoir mis un point d'honneur à matérialiser quelques effets de modes faussement progressifs, pourquoi ne pas immédiatement faire machine arrière lors du plan suivant ? Une séquence mettant en scène bien des années après Lloyd, le barman de Shining de Stanley Kubrick, ou Arthur, cet autre serveur androïde de Passenger de Morten Tyldum, le steward Maxwell qu'interprète l'acteur Dean Cain qui depuis qu'il a troqué son costume de Superman de la série Loïs & Clark pour des dizaines d'autres rôles au cinéma et à la télévision a pris de l'embonpoint et échangé sa belle gueule pour un visage bouffi...


Si 2050 a moins l'air de faire preuve d'une naïveté assumée que d'une puérilité incontrôlée, la poudre nous est si maladroitement jetée aux yeux que l'on perçoit l'escroquerie après seulement quelques minutes. Et blablabla, et blablabla, ça parle, ça bavasse, pour ne pas dire grand chose tout en s'estimant assez profond pour nous noyer sous un flot de paroles dont a parfois du mal à saisir le sens et même le ton qui oscille entre humour pince-sans-rire et académisme du dimanche. Chaque séquence est pour le réalisteur l'occasion de nous dire ''voyez comme je sais manipuler les images et le son''. Et d'une certaine manière, c'est vrai. Mais à force de trop vouloir y impliquer de célèbres airs de musique classique ainsi qu' un visuel qui n'a, au fond, rien de vraiment inédit, à des dialogues anodins, 2050 fait, au mieux, poliment sourire, au pire énerve par sa dégoulinante prétention qui suinte de chaque plan. Si l'on se souviendra de la chose, ça ne sera certes pas pour les bonnes raisons. À sa décharge, le film m'aura au moins donné envie de redécouvrir l’excellent Ex Machina d'Alex Garland pour son propos ou le sublime Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve pour son approche visuelle. Pour le reste, le long-métrage de Princeton Holt n'est qu'un désolant coup d'épée dans l'eau...

 

lundi 1 mars 2021

Palm Springs de Max Barbakow (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Lorsque l'on tient le même type de propos qu'Andy Samberg, l'un des deux principaux interprètes de Palm Springs de Max Barbakow, il faut vraiment être certain de son coup. Considérer le film comme une version ''poussée à un niveau supérieur'' d'Un Jour sans Fin, le chef-d’œuvre inégalable d'Harold Ramis, est comparable à cette célèbre phrase de l'humoriste Coluche : ''plus blanc que blanc j'vois pas... Qu'est-ce que c'est comme couleur ? - C'est nouveau, ça vient de sortir !''. Autant dire que l'idée même d'évoquer un tel constat, si mensonger soit-il, n'est qu'utopique. Soit l'ego de l'acteur est tel que sa prétention l'aveugle. Soit il ne s'agit que d'une vague fumisterie promotionnelle comme savent les mettre en paroles certains acteurs, réalisateurs ou distributeurs. Steven Spielberg n’annonçait-il pas en effet lors de la sortie de Paranormal Activity que cette purge signée de Oren Peli l'avait proprement terrorisé ? Les choses commençant donc relativement mal pour Palm Springs, il ne faudra cependant pas craindre d'assister à un spectacle vidé de toute substance. Car contrairement au film de Peli, il s'y déroule pas mal d'événements. Alors oui, on pourra comparer le film de Max Barbakow à celui de Harold Ramis. Oui les deux histoires se rejoignent sur le plan de la boucle temporelle. Oui Palm Springs use lui aussi d'un ton humoristique. Et oui, le film et les péripéties de ses personnages sont agréables à suivre...


Mais ça s'arrête là. Nyles est sympathique. Sarah également. Le contexte ne l'est pas moins puisqu'il se situe aux abords d'un mariage (celui de la sœur de la jeune femme). Le cadre est agréable, ensoleillé, paradisiaque puisque situé dans la région de Palm Springs (d'où le titre). Sauf que Andy Samberg n'est pas Bill Murray et que Cristin Milioti n'est pas Andie MacDowell. Max Barbakow a beau remplacer la neige par le soleil, sa marchandise ne trompe pas. Elle sentira le réchauffé au nez des amateurs de boucles temporelles même si le réalisateur y apporte quelques éléments intéressants comme ce type qui poursuit Nyles et tente de l'éliminer de diverses manières. Un personnage prénommé Roy interprété par l'acteur J.K. Simmons (Whiplash, Oz) que le scénario d'Andy Siara semble vouloir abandonner très rapidement au profit de ses deux jeunes interprètes qui en profitent pour se lancer dans une romance légèrement puérile. Andy Samberg et Cristin Milioti sont attachants, certes. Mis en scène dans un nombre de situations plutôt amusantes, certes. Mais le film n'en est pas moins très largement inférieur à celui que le jeune homme a la prétention de comparer. Forcément, Palm Springs, c'est du déjà vu. Mais quaand même de très bonne qualité. L'une des grandes différences entre celui-ci et l’œuvre de Harold Ramis est que le héros intervient alors même qu'il vit la même journée depuis déjà pas mal de temps. Aucune finesse donc lorsqu'il s'agit d'évoquer cette curieuse intervention d'un phénomène qui trouve bizarrement son explication à l'intérieur d'une grotte. Nettement moins fort que Un Jour sans Fin, Palm Springs est à ranger aux côtés de ces longs-métrages qui pullulent depuis quelques temps et qui mettent en scène d'une manière ou d'une autre, voyages dans le temps, boucles et paradoxes temporels (ex. Happy Birthdead de Christopher Landon)...


samedi 20 février 2021

Project Blue Book de David O’Leary (2019-2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Hasard du calendrier ou hommage plus ou moins assumé ? Il y a un peu plus d'un mois était diffusée sur Canal+ la première saison de la série française OVNI(S) de Clémence Dargent et Martin Douaire qui situait son action à la fin des années 70, au cœur du Gepan. Cet organisme chargé d'étudier le phénomène ovni à la tête duquel était projeté Didier Mathure, un scientifique dont la mission était de démonter les ''preuves'' accumulées durant des années par ses trois nouveaux collègues, Marcel Bénes, Rémy Bidaut et Véra Clouseau. Une série originale qui ouvrait aux spectateurs les moins aguerris, et sous l'angle de l'humour, les portes du célèbre organisme. Originale, certes, mais surtout très agréable à suivre et fidèle à l'époque qu'elle est censée représentée. Cependant, OVNI(S) aura pu évoquer aux amateurs éclairés une autre série qui fut diffusée un an auparavant seulement et qui cette fois-ci, ne provenait pas de l'hexagone mais des États-Unis, berceau de Roswell, de la Zone 51 et de nombreux événements inexplicables qui eurent lieu au vingtième siècle. Et notamment au début des années 50, lorsque le Project Blue Book (qui donne son nom à la série créée par David O'Leary et produite par Robert Zemeckis) est lancé par l'US Air Force afin d'étudier le phénomène ovni...


On retrouve au premier plan de cette série malheureusement abandonnée en cours de route comme cela est de coutume lorsque les résultats d'audience ne sont pas suffisant, le personnage de J. Allen Hynek, célèbre astronome qui fut au cœur du Projet Blue Book est qui dans le cas présent est incarné par l'acteur britannico-irlandais Aidan Gillen. Aux côtés du Capitaine Michael Quinn de l'US Air Force (l'acteur américano-britannique Michael Malarkey) il est chargé par les généraux James Harding (Nearl McDonough) et Hugh Valentine (Michael Harney) de démontrer que tous les témoignages relatant des phénomènes ovnis sont faux. Contrairement à son ''homologue'' français Didier Mathure qui figure une approche relativement cartésienne, le spectateur a l'occasion à de nombreuses reprises de constater que J. Allen Hynek est plutôt du genre à ''passer de la pommade'' sur le dos de ceux qui l'emploient afin de faire avancer dans l'ombre, la cause ovni...



Alors que OVNI(S) aborde son thème de manière humoristique, voire loufoque, la série Project Blue Book le fait quant à elle de manière beaucoup plus sérieuse. Le duo que forment J. Allen Hynek et le Capitaine Michael Quinn rappellent sensiblement celui qui unissaient les deux personnages emblématiques de la série culte X-Files et qui de son côté opposait Mulder, un agent du FBI passionné par le phénomène OVNI et Scully, qui elle, était chargée bien avant les héros de OVNI(S) et de Project Blue Book de mettre à mal les recherches de son nouveau collègue et ainsi de faire fermer les portes du bureau des dossiers non classés. Sauf que dans le cas présent, aucune trace de vampires, de loups-garous, de tueurs en série dotés de performances physiques extraordinaires. Non, ici, le sujet traité est très clair. Extraterrestres, soucoupes volantes, abductions, base militaires secrètes, expériences menées sur de nouveau prototypes de propulsion et espionnage russe servent de terreau fertile à un complot politico-militaire mené par des généraux à la moralité douteuse. Project Blue Book est une très bonne série, quoique redondante dans son approche ''spectaculaire'' des faits (on a par exemple souvent l'impression que les plans montrant des soucoupes volantes sont toujours les mêmes). Si les interprètes sont majoritairement convaincants, l'actrice canadienne Laura Mennell (qui interprète le rôle deMimi Hynek, l'épouse d'Allen Hynek) a cependant l'habitude d'en faire un peu trop en terme de gestuelle et d'attitude. La série retranscrit bien l'époque, ici, les années 50, et si la première saison tourne un peu en rond en terme d'événements, les auteurs ont mis un coup d'accélérateur dès l'entame de la seconde. Ce qui n'empêchera malheureusement pas à la troisième saison d'être annulée...


samedi 4 juillet 2020

The Vast of Night d'Andrew Patterson (2020) - ★★★★★★★☆☆☆



Pour son premier long-métrage, le réalisateur, scénariste et producteur Andrew Patterson étonne avec une œuvre de science-fiction qui sort des sentiers battus en s'attaquant au genre à travers un style visuel qui rappelle volontairement celui des années cinquante. Le récit de The Vast of Night se déroule d'ailleurs à la toute fin de cette décennie qui vit fleurir de très nombreux films de science-fiction plus ou moins réussis. On ne s'étonnera donc pas d'y découvrir les habitants d'une petite ville du Nouveau-Mexique arborer des lunettes papillon typiques de l'époque, des jupes à carreaux, des chemisiers à manches courtes et le cheveu brossé en arrière et retenu par un élastique. Enfin, en ce qui concerne ces dames Les garçons sont de leur côté, tout aussi propres sur eux, le torse surmonté du blouson d'étudiant lui aussi typique des années cinquante et le cheveu gominé. Les héros de cette aventure nocturne qui les fera presque toucher du doigt l'inconnu alors même qu'Andrew Patterson semble vouloir éviter de répéter le modèle de son illustre prédécesseur Rencontre du Troisième Type de Steven Spielberg, sont des individus ordinaires.

Deux jeunes gens, un garçon et une fille. Lui est animateur de la station de radio locale tandis qu'elle est opératrice téléphonique. Everett Sloan et Fay Crocker se croisent un soir dans le gymnase de la ville où va avoir lieu plus tard dans la soirée une rencontre de basket entre étudiants. Faisant route ensemble, Everett raccompagne Fay jusqu'à son lieu de travail puis retourne à la station radio pour y animer son émission nocturne. Alors que la jeune femme se charge de mettre en relation les différents clients qui téléphonent au central, Fay perçoit un bruit étrange qu'elle finit par communiquer à Everett qui à son tour, va se servir de son émission pour lancer un appel à témoin afin de découvrir l'origine de ce bruit. Sans le savoir, Fay et Everett vont mettre à jour la présence d'un objet dans le ciel d'origine extraterrestre...

Avec son bandana dans les cheveux (qu'il a très longs) et sa barbe, on croirait Andrew Patterson sorti tout droit de la période hippie. Impression qui quelque part se vérifie lorsque l'on découvre pour la première fois The Vast of Night. Une œuvre parfois contemplative qui ne ménage cependant pas les spectateurs en terme de dialogues, ceux-ci pouvant dans un premier temps s'avérer relativement exaspérants. En effet, durant dix bonnes minutes, le débit de Fay (interprétée par Sierra McCormick) pourra sembler insupportable, la jeune femme situant son propos sur d'éventuelles avancées technologiques faciles à identifier pour n'importe quel spectateur vivant de nos jours. Du blabla sans réelle consistance qui laisse heureusement la place au calme... Respirez et soyez heureux. L'avalanche de dialogues est désormais terminée. Place maintenant au mystère. Et même si les personnages ne deviennent pas muets et ont encore beaucoup de choses à révéler, ce n'est que pour mieux nous attirer dans ce récit merveilleux et filmé sans outrances visuelles. Andrew Patterson convie le spectateur à traverser littéralement l'écran du petit poste de télévision dans une forme d'implication pas toujours évidente à mettre en place...

S'ils ne couvrent pas l'ensemble du long-métrage, les quelques plans-séquence sont superbes. Et notamment celui qui permettra au spectateur d'être transporté du central téléphonique jusqu'à la station-radio tout en ayant traversé l'espace qui les sépare, gymnase compris. Le réalisateur se dresse donc en virtuose de la caméra et en esthète de la pudibonderie tant sa petite communauté semble coexister dans un ''vivre-ensemble'' utopique. On s'attache à ces deux jeunes adultes Fay et Everett Sloan (Jake Horowitz) et à leur recherche de la vérité sur fond de complot militari-gouvernemental. D'une sobriété scénaristique remarquable sans doute due à un manque de moyens pourtant contrecarré par un style visuel parfois bluffant, The Vast of Night est une expérience proche de l'univers de La Quatrième Dimension de Rod Serling. Un voyage au cœur de la nuit se concluant sur un acte merveilleux...

dimanche 24 mai 2020

The Dustwalker de Sandra Sciberras (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Au beau milieu du désert australien, ce qui s'apparente à une comète vient s'écraser aux abords d'une petite localité. Seule témoin de l'événement, Michelle a également vu passer dans le ciel un OVNI. Incapable de dire précisément de quoi il s'agit, l'adolescente préfère garder ça pour elle. Dès le lendemain, de curieux événements commencent à se manifester en ville. Les uns après les autres, les habitants semblent atteints d'un mal étrange. Anthony est l'un d'entre eux. Depuis qu'il a trouvé la carcasse de son chien horriblement mutilé, son comportement a changé. Il déambule dans les rues sans avoir apparemment de but précis. Les choses deviennent bien plus graves lorsque cette fois-ci, c'est le corps d'une enfant qui est découvert atrocement mutilé dans les toilettes de l'école. Alors qu'une puissante tempête de sable approche, la shérif Joanne Sharp tente de démêler le nœud de l'affaire. Mais autour d'elle et de ceux qui n'ont pas encore été atteints par l'étrange virus, c'est l'hécatombe. Victimes d'attaques de la part de leurs amis et voisins, les rares survivants qui osent mettre les pieds dehors sont systématiquement pris pour cibles...

The Dustwalker de Sandra Sciberras est typiquement le genre de long-métrage qui s'avère au départ réellement passionnant mais qui au fil de l'intrigue perd peu à peu de son intérêt, allant même jusqu'à tomber dans le ridicule. L'un des réels défaut majeurs de ce long-métrage qui nous vient d'Australie, ça n'est certainement pas ses décors, vides mais superbes. Des ocres magnifiques emportés par la poussière et l'une de ces petites localités perdues au milieu de nulle part. Non, le défaut qui empêche The Dustwalker d'emporter totalement l'adhésion, c'est son absence de structure solide en matière d'écriture. Le scénario est en réalité si léger que la réalisatrice semble souvent ne pas savoir comment gérer ses personnages. Et par là même, ses interprètes qui courent un peu dans tous les sens et surtout, sans but réel. Ce qui s'avère franchement incompréhensible si l'on tient compte du fait que le film semble reposer sur des références très solides en matière de science-fiction et d'horreur. Car en effet, devant l’œuvre de Sandra Sciberras, comment ne pas évoquer L'Invasion des Profanateurs de Sépultures de Don Siegel et de toutes les séquelles qui en ont découlé par la suite ? Comment ne pas penser parfois à The Thing de John Carpenter. Et pourquoi ne pas oser même évoquer Splinter que réalisa Toby Wilkins en 2008 et les piques qui sortent de ses cadavres... ?

Le spectateur aura beaucoup de mal à croire que le scénario écrit par Sandra Sciberras elle-même n'est que le fruit de son imagination. Si pendant presque une heure, The Dustwalker s'avère franchement intriguant, avec ses habitants qui semblent perdre la raison et ce cratère aperçu dans le désert qui font à leur tour penser au petit classique de la science-fiction américaine des années 50 It Came from Outer Space de Jack Arnold. Avec cette ville pratiquement vidée de ses habitants, et surtout ce mystère qui plane autour de cette histoire qui ne répondra à aucune de nos question. Le dernier tiers finit malheureusement d'anéantir nos espoirs et notre patience. Parce que les choses n'avancent jamais. Que tout continue à n'être qu'une succession de scènes qui se répètent invariablement. Du moins jusqu'à ce qu'une immense créature pas trop mal faite ne vienne tout bousculer sans que l'on sache quel rapport elle entretient avec la comète, le vaisseau aperçu au début du film seulement ou l'étrange mal qui atteint les habitants. Amicale ? Malveillante ? Allez savoir... Si Jolene Anderson, Stef Dawson, Talina Naviede, Harry Greenwood, Ryan Allen et les autres s'en sortent comme ils peuvent, Sandra Sciberras éprouve quant à elle beaucoup de difficultés à boucler son film. C'est d'autant plus dommage car, comme je le répète, la première heure nous tient en haleine. Malheureusement, comparé aux longs-métrages ayant apparemment servi de sources d'inspiration, The Dustwalker fait pâle figure. Une œuvre... inutile...

lundi 11 mai 2020

Encounter de Paul J. Salamoff (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Aïe, aïe, aïe !!! ça commence mal... ! Enfin, non, ça commence plutôt bien à vrai dire. Un film de science-fiction avec ''Encounter'' dans le titre, forcément, ça évoque de beaux et doux souvenirs. Comme en 1977 avec Close Encounters of the Third Kind de Steven Spielberg, long-métrage que beaucoup d'ufologues cinéphiles comptent parmi les plus fameuses expériences cinématographiques du genre. À Encounter, Encounter et demi... un quart dirons-nous plus tôt. Et même sans doute, un dixième car du film de Monsieur Spielberg, le réalisateur Paul J. Salamoff qui jusque là n'avait signé qu'une très courte comédie (à peine dix minutes) et un long-métrage d'horreur, n'en prélève qu'une infime partie du titre et rien de ce qui en constitue la mise en scène, l'interprétation, le scénario et les effets-spéciaux. Finalement, non, ça commence mal. Une intro toute pourrie dont on se demandera encore pendant des années ce qu'elle est venue foutre dans cette histoire à part nous prouver s'il en était encore besoin que oui, les autorités policière et militaire agissent avant de réfléchir. Suit ce moment d'intense émotion ou trois hommes assistent à la chute de ce qui s'apparente tout d'abord à une météorite. Et qui plutôt que d'arborer les élégantes courbes d'une soucoupe volante s'avérera n'être qu'un... œuf (vous êtes autorisés à rire). Plus grand que celui d'une poule mais pas davantage que celui qui sort du cloaque (qui je le rappelle, sert également d'anus et de vagin à l'animal !) d'une autruche, la chose est refroidie par nos trois ''laborantins du dimanche'' à l'aide de l'eau enfermée dans la glaciaire qu'ils avaient au préalable remplie de bières !

S'ensuit l'acheminement de l’œuf jusqu'au garage de l'un des trois types dans lequel son beau-frère tétraplégique vit, peint, et dort. Pas gâtés par la vie les Dawkins. Will (Luke Hemsworth) est cloué dans un fauteuil roulant et sa sœur Teresa (Cheryl Texiera) est asthmatique. Pire ! Celle-ci est l'épouse de Brent Fleming. L'un des trois gars qui viennent de débarquer en trombe dans le garage. Pas une lumière le gaillard. Plutôt du type supporter de foot porté sur la bière. Le genre qui comme ses deux potes Johnny Brandt (Christopher Showerman) et Marcus Doyles (Vincent M. Ward) auraient tendance à frapper puis discuter ensuite. On remerciera d'ailleurs les doubleurs français qui pour bien marquer le caractère primaire des personnages en font des caisses. À croire que tous ont bénéficié de l'expérience approximative d'un seul et même doubleur. Même timbre de voix pour tous les protagonistes, donc. Les femmes elles-mêmes bénéficient de cet inconvénient qui les rend donc à l'image, forcément moins séduisantes qu'il n'y paraît au départ. Le concept est fort : L’œuf renferme une membrane qui directement implantée dans le corps d'un homme ou d'une femme les guéri de leurs maux. D'où un Luke Hemsworth/Will Dawkins retrouvant instantanément l'usage de ses jambes. Seule contrainte : la membrane et l'hôte doivent demeurer branchés l'un à l'autre. Ce qui s'appelle aujourd'hui être ''connecté''...

Bon, allez... Encounter est une daube. Ce que certains nommeront sous l’appellation ''nanar'' et d'autres, ''navet''. Ou comment gâcher un concept séduisant à travers une interprétation épouvantablement mauvaise, une mise en scène puérile et des effets-spéciaux ultra cheap. Comme évoqué plus haut, le public français bénéficiera d'un ''bonus'' avec des doublages à hurler de rire qui décrédibilisent en permanence les événements et les protagonistes. Sans un brin d'humour, Encounter a la prétention de véhiculer un message positif et humaniste malheureusement involontairement drôle et superficiel. Là où devrait se situer l'émotion, ce sont les éclats de rire qui se manifestent. Seul intérêt, au fond, d'un long-métrage ringard jusqu'au moindre de ses petits détails. Pas un navet, non. Mais un bon gros nanar, ça oui...

vendredi 10 avril 2020

Underwater de William Eubanck (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



''Dans l'océan, personne ne vous entendra crier...'' semble nous dire le dernier long-métrage du cinéaste américain William Eubanck, réalisateur en 2011 de Space Time : L'ultime Odyssée et de The Signal en 2014. Grand amateur de science-fiction comme le prouvent ses deux premiers longs-métrage, il n'a pas rompu avec le genre cette année puisque Underwater demeure dans la continuité même s'il arbore des thématiques catastrophistes et horrifiques. Plutôt bien accueilli par la presse, on peu se demander ce qui dans ce récit d'une désespérante banalité a pu en convaincre certains de posséder certaines qualités quand votre serviteur s'est quant à lui, prodigieusement ennuyé. Victime de références cinématographiques dont le poids est tel que Underwater avait peu de chance d'être à leur hauteur, Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott et Abyss de James Cameron sont parmi celles qui sautent aux yeux. À tel point que William Eubanck ouvre les hostilités à l'aide d'un lent travelling évoquant la visite silencieuse du Nostromo. Situé dans des profondeurs abyssales et mettant en scène une équipe de scientifiques confrontée à une entité ''extraterrestre'', forcément, on songe au formidable long-métrage de James Cameron. Pour ce qui est des créatures, on pensera plutôt à The Descent que Neil Marshall réalisa au beau milieu des années 2000.

Avec son contingent de séquences référentielles incapables de faire de l'ombre à leurs différents modèles, Underwater reste d'une stérilité à toute épreuve. Coupable de cette indifférence que génère l'ensemble du long-métrage ? l’absence totale de caractérisation des personnages. Qu'il s'agisse de ceux incarnés par l'actrice américaine Kristen Stewart et le français Vincent Cassel ou des autres, ils peuvent tous finir entre les mâchoires des créatures entièrement conçues en images de synthèse que le spectateur assistera aux événements sans sourciller. Bourré de ''Jump Scares'' inefficaces et de séquences censées nous faire ressentir l'angoisse des profondeurs, mêmes les décors exigus et le cadrage souvent resserré ne parviendront à émouvoir les spectateurs victimes de claustrophobie. Quant à ceux qui éprouvent généralement la crainte de mourir noyés, qu'ils se rassurent, ça n'est certes pas l’œuvre de William Eubanc qui les verra suffoquer devant les innombrables séquences tournées sous l'eau. RENDEZ-NOUS Sanctum (Alister Grierson, 2011).

Parfois maniéré (le ralenti ''clipesque'' et ringard du début en est un bon exemple), Underwater invoque la thématique de la nature reprenant ses droits en une toute petite poignée de secondes seulement. De quoi tenter de se constituer une honorabilité qu'il ne parviendra malheureusement pas à atteindre. Financé à hauteur de soixante-cinq millions de dollars, on se demande parfois quels départements ont profité de cette généreuse somme d'argent puisqu'en terme d'effets-spéciaux, on est très en dessous des normes actuelles. Pas mauvais en soi, les interprètes sont malheureusement dirigés à la truelle. Ce qu'aurait pu excuser un scénario inspiré mais ce qui n'est pourtant pas le cas ici. Il en devient difficile d'éprouver le moindre plaisir de suivre les aventures de nos héros dans un contexte que les amateurs de sensations fortes connaissent déjà par cœur. Pourtant pas spécialement reluisants, mieux vaut se rabattre finalement sur de bonnes vieilles séries B des années quatre-vingt, et dans le même genre, pourquoi ne pas finalement revoir M.A.L.: Mutant Aquatique en Liberté de Sean S. Cunningham ou Leviathan de George Pan Cosmatos tout deux sortis en 1989 ?

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