lundi 21 octobre 2024

T.I.M de Spencer Brown (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Premier long-métrage du réalisateur, scénariste et acteur britannique Spencer Brown, T.I.M est l'un des nombreux films de science-fiction et d'épouvante qui traitent des problèmes rencontrés avec l'intelligence artificielle. Si le concept remonte au milieu des années 1900 lorsque le scientifique américain Warren Weaver évoqua la possibilité que des machines pourraient traduire un jour et de manière autonome des documents dans des langues étrangères ou lorsque le mathématicien britannique Alan Turing employa le terme d'Intelligence Artificielle pour la première fois en 1950, la démonstration de ses vastes étendues devront par contre attendre longtemps avant d'être exploitées sur grand écran. Moins récent qu'il n'y paraît, le sujet fut notamment et indirectement traité dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace en 1968 à travers l'ordinateur de bord HAL 9000 du vaisseau spatial Discovery One. Proposant l'éventualité de complications liées à un dysfonctionnement interne de la machine, le film se proposait ainsi de mettre en danger son ''créateur'', dans un combat acharné entre l'homme et la machine. Une thématique que l'on retrouvera bien des années plus tard dans le premier volet de la franchise Terminator ainsi que dans ses suites. Film dans lequel James Cameron opposait l'humanité à une prise du pouvoir par les machines dans un futur pas si lointain de nous. Ses héros menant là aussi un combat dans le présent tout aussi obstiné contre un organisme cybernétique (ou Cyborg) modèle T-800. Entre ces deux classiques de la science-fiction où pointent une grande part de nos peurs, l'on pourrait également citer l'officier scientifique Ash qui lors d'un twist remarquablement saisissant dévoilera sa véritable origine d'Androïde dans le Alien de Ridley Scott en 1979. Mais HAL 9000, le T-800 et ASH ne représentant qu'une toute petite poignée, mais pas des moindres, d'une foule de propositions dans le domaine de l'intelligence artificielle, le cinéma en a vu naître depuis des légions sur grand écran. Un autre genre s'est imposé dans un registre légèrement éloigné de la science-fiction pour se rapprocher davantage du fantastique. Ponctuellement et de façon quasi métronomique, le cinéma dit d'horreur a depuis Child's Play de Tom Holland en 1986 mis en scène des ''jouets'' tout d'abord créés à l'attention des enfants, art qui se perpétue encore de nos jours, avant d'encourager la production de machines cette fois-ci réalisées à l'attention de leurs parents. Au départ, des systèmes électroniques ou mécaniques mus par l'esprit d'un défunt maléfique ou atteints de défaillances. Plus tard, et avec la mode des films de fantômes et de démons l'on a vu émerger toute une foule de longs-métrages comme Annabelle de John R. Leonetti en 2014. Entre-temps, le genre est revenu à l'une de ses premières amours croisée à l'origine au détour d'un xénomorphe à occire !


Des années après l'androïde de Alien, ceux de Blade Runner ou de Terminator, d'autres ont montré le bout de leur nez sous un jour tout d'abord optimiste avant de révéler leur véritable nature. Deux exemples avec Ex Machina d'Alex Garland en 2015 et M3GAN de Gerard Johnstone qui contrairement aux autres s'inscrivent dans le contexte chaleureux du foyer familial où tout danger semble tout d'abord être écarté. La technologie avançant à grands pas et sans doute plus rapidement que le septième art qui ne fait généralement que ressasser les mêmes obsessions, T.I.M se révèle donc n'être qu'une énième itération d'un sujet qui pourtant continue de faire frémir à l'idée qu'un tel dispositif d'intelligence Artificielle couplé à la domotique puisse être mis en place dans la demeure de n'importe quels particuliers ! Fraîchement débarquée dans l'entreprise Integrate Robotic et chargée par son PDG d'améliorer le fonctionnement d'automates à l'apparence et au comportement très proches de l'homme, Abi, ainsi son époux, sont contraints par le PDG de la boite d'accueillir l'humanoïde T.I.M dans leur nouvelle demeure. Sorte d'aide-ménager en mode 10.0, capable d'accomplir n'importe quelle tâche tout en étant en possession de restrictions qui l'empêchent notamment d'entrer physiquement en contact avec l'humain. Programmé pour n'obéir qu'à Abi (incarnée par l'une des actuelles égéries du cinéma d'épouvante que l'on a pu notamment découvrir dans Barbare en 2022, dans Bird Box : Barcelona en 2023 ou dans Les guetteurs cette année), T.I.M va rapidement se découvrir un intérêt pour la très jolie jeune femme au grand dam de Paul, son époux avec lequel elle espère très prochainement avoir un enfant. Première remarque plutôt positive à faire à l'encontre du long-métrage de Spencer Brown : son Cyborg, interprété par Eamon Farren s'avère relativement troublant. De ce fait, l'acteur imprime à son personnage une attitude dérangeante de type intrusive. Si le réalisateur ne prend pas de gants et nous plonge quasiment instantanément au cœur de l'intrigue, c'est parce qu'il a sans doute conscience que son public sait très précisément à quoi il a à faire. Si la formule n'est évidemment pas toute neuve, T.I.M est capable tout comme ses prédécesseurs de créer un climat d'angoisse et d'oppression propre à ce type de sujet où l'épouse est incapable de voir ce que trame le cyborg tandis que son époux tente par tous les moyens, mais sans jamais y parvenir, de lui ouvrir les yeux. Si l'on connaît déjà le fin mot de l'histoire, on ne peut cependant s'empêcher d'angoisser sur le sort des protagonistes et de s'agacer devant ce calme impérial qu'affiche en permanence l'antagoniste du récit. Le long-métrage de Spencer Brown n'est certes pas très original mais il a au moins le mérite de faire aussi bien que les autres films du genre. Bref, si vous aimez le concept, T.I.M ne vous décevra que si vous vous attendiez à un minimum d'originalité...

 

mardi 8 octobre 2024

Escape from Mars de Neill Fearnley (1999) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 



Devinette : lorsqu'un commandant de navette spatiale s'appelle Poirier, de quelle origine peut être l’œuvre qui le met en scène ? Réponse : canadienne, bien entendu... Réalisé par le très prolifique Neill Fearnley, lequel était originaire d'Angleterre et est décédé cette année à Alberta, au Canada, à l'âge de soixante et onze ans, Escape from Mars est un téléfilm réalisé en 1999. Celui-ci met notamment en scène l'actrice américaine Christine Elise que les fans de la série Beverly Hills, 90210 connaissent bien puisqu'elle y incarna le rôle de Emily Valentine tout en étant dans la vie, la petite amie de Jason Priestley, l'un de ses principaux interprètes. Le sujet de Mars et de sa colonisation étant relativement courant sur grand écran, Escape from Mars apparaîtra donc en 2024 comme une œuvre relativement peu originale. D'autant plus que les effets-spéciaux s'avèrent franchement désastreux. Surtout si on les compare aux progrès qui furent effectués dans le domaine dans le courant de la décennie ou si l'on évoque ceux d'une série bien antérieure telle que Star Trek : La nouvelle génération qui vit le jour plus de dix ans auparavant... Le téléfilm repose sur scénario plutôt ambitieux de Jim Henshaw et Peter Mohan qui évoque dès 2015 la possibilité d'un voyage vers la planète Mars afin d'y prélever un minerai propre à la planète et donc indisponible sur la notre. Trois hommes et deux femmes font le voyage ensemble pour une durée de six mois environ. Aux côtés du commandant Lia Poirier l'on retrouve donc l'autre commandant John Rank (Peter Outerbridge), la chimiste Andrea Singer (Allison Hossack), l'architecte Bill Malone (Michael Shanks) ainsi que le biochimiste russe, Sergei Andropov (Kavan Smith). Des tensions naissent au sein du groupe qui en outre rencontre plusieurs problèmes en chemin. Parfois involontairement drôle, surtout lorsque l'on apprend que leurs chances de survie sont de soixante-trois pourcents, que celles de revenir sur Terre sont de soixante-quinze et qu'un million de problèmes peuvent surgir durant le voyage, le voyage de nos cinq astronautes ressemble plutôt et d'emblée à une mission suicide.


Une aventure hypothétiquement de grande envergure mais des personnages comme enfermés dans une étroite boite de conserve. Vision due à un format 4/3 tout à fait inapproprié..


Ouais, absurde, donc. D'ailleurs, si un mathématicien consulte cet article, j'aimerais bien qu'il fasse le calcul entre ces trois données pour que l'on sache de manière exacte et définitive quelles sont les chances réelles pour la mission d'aboutir ! À la décharge du téléfilm de Neill Fearnley, il faut savoir que l'inconfort dans lequel fut effectuée la projection gâta fortement l'expérience. Issue d'une VHS en fin de vie depuis des décennies, un souffle permanent vint gâcher tout ou partie de la projection. Abîmée comme si elle avait auparavant servie de support à un porno visionné en boucle par un onaniste compulsif, cette vieille bande n’eut de cesse que de sauter, affichant même parfois des parasites plus réalistes que ne le seront jamais les filtres utilisés lors de l'usage de logiciels de montages vidéo... Passé ce détail relativement gênant, et même si la source de Escape from Mars avait été celle d'un Blu-ray 4K UHD, le résultat à l'écran aurait été indifféremment pathétique. On se fiche pratiquement de tout ce qui touche de près ou de loin à la vie personnelle des personnages. Une caractérisation Discount qui n'apporte rien à cette œuvre visuellement indigeste, tournée à l'intérieur d'une navette qui ressemble davantage à un assemblage de boites en carton peintes en blanc. Nous ne féliciterons donc pas l'équipe de sept personnes chargée des effets visuels ni les deux occupées à concevoir les effets physiques. Mieux vaut compter sur certaines bonnes vieilles recettes, quitte à ce que l'expérience furète avec l'épouvante comme pour La Galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren. Lesquels démontrèrent qu'avec peu de moyens il est possible de produire des œuvres plutôt sympathiques. Mais pour rester collé à la thématique de Escape from Mars, inutile de préciser que des séries et pas mal de longs-métrages cinématographiques eurent comme objectif principal de mêler space opera et colonisation de Mars. Bref, de quoi faire le bon choix et éviter de perdre son temps devant ce très mauvais téléfilm de science-fiction...

mercredi 2 octobre 2024

Silo - saison 1 de Graham Yost (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Parmi les plates-formes de streaming proposant des séries de science-fiction, AppleTV+ fait sans doute partie des plus intéressantes. Avec à son actif au moins trois des plus passionnantes dans cette catégorie, celle-ci a de quoi enthousiasmer les amateurs de conquêtes spatiales uchroniques (For All Mindkind), de voyages dans le temps et de paradoxes temporels (Dark Matter) ou comme dans le cas présent, séduire les fans de tout ce qui touche à des univers dystopiques avec Silo. À l'origine de cette série apparue sur AppleTV+ dès le 5 mai 2023, créée par Graham Yost, un ouvrage en cinq parties écrit par le romancier de science-fiction américain Hugh Howey publié en 2012 et dans lequel la vie à la surface de notre planète est devenue impossible, contraignant ainsi les humains à vivres retranchés dans un silo souterrain de cent-quarante quatre étages. Onze ans plus tard voici que débarquait donc son adaptation télévisuelle. Doté d'un confortable budget de deux-cent millions de dollars pour un projet finalement peu gourmand si l'on tient compte du fait que cette première saison tourne tout de même autour de dix épisodes d'une heure environ, ce qui saisit immédiatement est l'univers dans lequel baignent les personnages. Le silo est représenté par une immense structure de béton s'enfonçant dans les entrailles de la Terre. Un lieu de survie où d'emblée il ne semble pas vraiment faire bon vivre. Un cadre de vie anxiogène maintenu en place par une hiérarchie nommée Judiciaire qui agit dans l'ombre tandis que le maintien de l'ordre est assuré par le shérif Holston Becker (David Oyelowo). Du moins jusqu'à un certain point puisque l'on découvrira d'étonnantes règles régies par un Pacte, sorte de règlement interne au Silo que tous doivent respecter à la lettre.Comme l'interdiction de posséder des reliques. Des objets faisant partie d'un passé lointain. Car la vie à la surface n'est plus possible depuis les cent-quarante dernières années. L'air y étant devenu irresponsable, chaque femme et chaque homme du Silo peut malgré tout décider de s'y rendre, sans retour possible. Lorsque l'un d'eux choisit de quitter l'abri, une grande cérémonie est organisée et à laquelle peut participer chaque habitant. Mais dehors, c'est la mort qui attend tout homme ou toute femme qui décide de partir. Le shérif Holston Becker en fera d'ailleurs les frais.


Silo passe sans encombres du présent au passé récent sous la forme de flash-back et met principalement en scène l'actrice suédoise Rebecca Ferguson qui fut notamment découverte grâce à la série The White Queen en 2013 avant d'enchaîner les projets cinématographiques parmi lesquels, Rogue Nation, Fallout, Men in Black: International ou plus récemment le diptyque Dune de Denis Villeneuve, la nouvelle adaptation sur grand écran du roman de science-fiction éponyme écrit il y a près de soixante ans par le romancier américain Frank Herbert. Silo est fascinant à plus d'un titre. Car plus encore que ses sombres environnements qui peuvent rappeler les sinistres décors évoqués dans les séquences futuristes du premier Terminator de James Cameron, la série de Graham Yost met en place un complot sans doute visible à des kilomètres à la ronde ( ce qui semble être l'un des très rares défauts de la série) mais qui s'avère passionnant. Comme l'on s'en doute, les différents étages des lieux coïncident avec divers statuts sociaux. Silo est donc en partie une allégorie du monde tel que nous le connaissons même si dans le cas présent, celle-ci est abordée sous la forme d'une dystopie. La série n'est jamais avare lorsqu'il s'agit de ménager des séquences de tension particulièrement tendues ! Meurtres, enquêtes, mystères multiples, prises de pouvoir, révoltes, il y a ici de quoi en donner pour leur argent aux spectateurs. L'intrigue de Silo n'est jamais véritablement éloignée de celle d'une série culte des années soixante-dix créée par les américains William F. Nolan et George Clayton Johnson. Il est effectivement parfois difficile de ne pas voir dans cette dystopie quelques éléments propres à la formidable série L'âge de cristal qui fit sa première apparition sur les petits écrans en 1977 sur le territoire américain. Il est donc fort probable que les plus anciens devinent rapidement les ficelles derrières lesquelles se cachent les dirigeants de la Judiciaire et parmi lesquels l'on retrouve l'excellent rappeur et acteur américain Commons dans le rôle de Robert Sims. Notons également dans le rôle du nouveau maire Bernard Holland la présence de Tim Robbins, star américaine que l'on ne présente plus mais qui tourna notamment auprès d'Adrian Lyne (L'échelle de Jacob), des Frères Coen (Le grand saut), de Frank Darabont (Les évadés) ou plus récemment dans la série de Sam Shawn et Dustin Thomason, Castle Rock. En réalité, ce sont tous les interprètes qu'il faudrait citer ici tant l'auteur et ses scénaristes se sont employés à rendre cohérent, intriguant et parfois même touchant leur personnage respectif. Bref, Silo est une remarquable série de science-fiction à découvrir d'urgence. La seconde saison est quant à elle prévue pour novembre prochain...

 

vendredi 27 septembre 2024

The Ark - Saison 1 de Dean Devlin et Jonathan Glassner (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 2119, la vie sur Terre est devenue impossible. C'est pourquoi l'humanité est condamnée à aller vivre loin du système solaire, sur une planète du nom de Proxima B. Afin de mettre à bien ce projet de colonisation, Un vaisseau, l'Arche 1, est envoyé dans l'espace avec à son bord plus de quatre-cent hommes et femmes dont une majorité n'a pas trente ans. Durant les premiers mois du voyage, un très grave incident se produit et une partie de l'équipage meurt. Parmi les victimes se trouvent tous les plus éminents membres du personnel. Afin de pallier à leur tragique disparition, un nouveau commandement est formé et à la tête duquel va immédiatement s'imposer le lieutenant Sharon Garnet. Problème : alors que l'Arche doit atteindre sa destination dans un an, l'équipage qui avait été placé sous stase cryogénique est désormais réveillé et va devoir survivre malgré des stocks alimentaires et une réserve en eau insuffisants... Série de science-fiction qui à ce jour compte deux saisons, The Ark est diffusé depuis le 1er février 2023 sur Syfy. Tournée à Belgrade, en Serbie, la première saison est constituée de douze épisodes de trois-quart d'heure environ. Mêlant science-fiction sur fond de dystopie, cette création de Dean Devlin et Jonathan Glassner ''bénéficie'' d'une réputation généralement peu flatteuse. On lui reproche en effet notamment son manque d'inspiration. Il faut dire que dans ce type de space-opera réunissant des centaines d'individus censés coloniser une nouvelle planète, le concept n'est évidemment pas nouveau. Mais ce qui saute avant tout aux yeux dès les premiers instants, c'est la faible qualité des effets-spéciaux. Leur indigence est tout d'abord telle que l'on peut aisément ressentir un certain détachement vis à vis de cette première saison. La catastrophe à laquelle sont confrontés les passagers de l'Arche 1 est très significative du problème que rencontre la série du point de vue des effets. Passé ce détail relativement gênant, The Arch va cependant devenir très rapidement prenant.


Ses créateurs prenant ainsi soin de leurs personnages en leur offrant une caractérisation qui dépasse de très loin celle de pas mal de séries ou longs-métrages du genre. Sans être exemplaire dans ce domaine, pour autant, Dean Devlin et Jonathan Glassner parviennent à rendre attachants des personnages tels que le lieutenant James Brice (Richard Fleeschman), Alicia Nevins (Stacey Michelle Read) ou Angus Medford (Ryan Adams) bien qu'au démarrage l'on puisse être immédiatement agacé par l'attitude légèrement désinvolte du premier et l'aspect hautement caricatural des deux autres (Alicia ayant un débit de parole relativement épuisant). Mais ce qui définit assez bien le caractère des divers protagonistes est le soin avec lequel les créateurs ont choisit de développer peu à peu leur personnalité. Qu'il s'agisse de trahison ou d'intégrité, tous les types de caractères sont ici retranscrits dans un tourbillons d'événements qui ne laissent pratiquement jamais au spectateur l'occasion de se reposer. Si selon certains cette première saison manque d'inspiration, elle n'est cependant pas avare en terme de situations catastrophiques. D'autres lui reprocheront sans doute d'ailleurs cette avalanche improbable de faits qui mettent en permanence l'équipage en danger et, comme si cela ne suffisait pas, intègre des personnages défiant également l'autorité. Au final, l'on oublie très vite les carences en matière d'effets-spéciaux pour se concentrer sur l'intrigue et ses personnages. Sans être du niveau de l'une des références en matière de space-opera, la saison 1 de The Arch est plus proche d'un Star Trek que d'une série ou d'un long-métrage de science-fiction nihiliste plongeant ses protagonistes dans un univers sombre et anxiogène. Reprenant le concept de la série de science-fiction canadienne The Starlost qui cinquante ans auparavant évoquait déjà le concept de colonisation d'une planète après que la Terre soit devenue invivable, The Arch est contrairement à ce que beaucoup veulent faire entendre une excellente surprise si tant est que l'on soit capable de fermer les yeux sur l'invraisemblance d'une telle débauche d'événements. Les acteurs sont convaincants et la série est véritablement addictive. Comme l'on pouvait l'imaginer, une saison deux sera mise en chantier l'année suivante et sera mise à disposition des téléspectateurs à partir du 17 juillet 2024...

 

dimanche 15 septembre 2024

Galactica, la bataille de l'espace de Richard A. Colla (1978) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après le succès de La guerre des étoiles de George Lucas sur grand écran en 1977, il était logique de voir débarquer divers avatars à travers la planète. Et ce, jusqu'au Japon qui vit éclore l'une des plus fameuses séries de science-fiction intitulée San Ku Kaï que les téléspectateurs français découvrirent pour la première fois dès le 15 septembre 1979 sur Antenne 2. Réalisée par Minoru Yamada sur la base du manga Uchu Kara no Messeji : Ginga Taisen créé par le mangaka Shōtarō Ishinomori, cette série constituée de vingt-sept épisode ne sera pas la seule à devenir mythique pour le public de l'époque puisque outre-atlantique verra le jour en 1978, Galactica. Une série américaine constituée d'un épisode pilote et de vingt et un autres. Dix épisodes supplémentaires seront crées deux ans plus tard sous le titre Galactica 1980. Au même titre que L'âge de cristal , Cosmos 1999 ou Buck Rogers, la série de Glen A. Larson a donné lieu à un univers fantasmagorique des plus dépaysant même si de nos jours les progrès en matière d'effets-spéciaux ont rendu presque caduques ceux de l'époque. Il n'empêche que pour les cinquantenaires, redécouvrir Galactica aujourd'hui ravivra de doux et merveilleux souvenirs. N'en déplaise à celles et ceux qui ne connaissent de la franchise que le reboot Battlestar Galactica développée en 2004 par le scénariste et producteur Ronald D. Moore. Mais pour en revenir à la série d'origine, il faut savoir que le triple épisode-pilote qui fut conçu au tout départ connut une sortie dans les salles de cinéma sous le titre Galactica, la bataille de l'espace. Plus de deux heures de grand spectacle jouissivement kitsch lors duquel nous retrouvons les légendaires Commandant Adama, capitaine Apollo ainsi que les lieutenant Starbuck et Boomer, tous les quatre étant respectivement interprétés par Lome Greene, Richard Hatch, Dirk Benedict (également connu pour avoir incarné le rôle de Templeton Peck dans la série Agence tous risques) et Herbert Jefferson. Kitsch, certes, mais pas totalement ringard, le long-métrage de Richard A. Colla mettait déjà en scène des colonies humaines face à leur pire ennemi : les Cylons.


Une race extraterrestre qui à l'origine était une espèce reptilienne ayant conçu des machines ayant pris le dessus sur leurs créateurs. Après les avoir exterminé, ils reprirent le nom de ceux-ci et décidèrent de mener une guerre sans fin face aux humains qui eurent l'outrecuidance de venir en aide à leurs voisins et ennemis, les Hazarys. Dans Galactica, la bataille de l'espace, Richard A. Colla ne fait vraiment pas dans la demi-mesure puisque son hostile armée de robots très vraisemblablement inspirés par les Stormtroopers de La guerre des étoiles va éradiquer la quasi totalité des colonies humaines dont les grands responsables auront tardé à réagir en ne voulant naïvement pas croire que l'arrivée d'une immense armada de vaisseaux Cylons pouvait faire prendre un risque aux colonies humaines. L'on retrouve donc de nombreuses batailles spatiales, plutôt bien conçues, mais dont la technicité reste malgré tout plus proche de celle de San Ku Kai (la rotation des vaisseaux dans l'espace est en outre exactement la même) que de celle du long-métrage de George Lucas. Le long-métrage est bien évidemment l'occasion de faire connaissance avec nos héros, leur univers parfois affreusement scintillant ainsi que leurs ennemis, les Cylons. Galactica, la bataille de l'espace est un festival de pyrotechnie avec des dizaines de vaisseaux plus ou moins imposants qui ne résistent guère longtemps aux assauts répétés des robots. Après que la plupart des colonies aient été détruites, l'on comprend le but de la série et de ses personnages. Faire route vers la Terre, cette planète qui est la notre mais dont l'humanité n'a semble-t-il plus foulé le sol depuis un millénaire. À ce titre, la fin du film peut paraître fort étonnante, se concluant un peu étrangement pour un long-métrage cinématographique d'autant plus qu'aucune suite ne viendra prendre le relais de cette fin en queue de poisson qui s'explique surtout par le statut original de pilote de série de Galactica, la bataille de l'espace. Au final, le film de Richard A. Colla risque de piquer les yeux des plus jeunes sevrés aux CGI. Des maquettes de vaisseaux plutôt convaincantes mais des décors et certains costumes qui ont subit les outrages du temps. Reste que Galactica, la bataille de l'espace demeure bien une série mythique malgré les défauts qu'on peut lui reconnaître...

 

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