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samedi 4 juillet 2020

The Vast of Night d'Andrew Patterson (2020) - ★★★★★★★☆☆☆



Pour son premier long-métrage, le réalisateur, scénariste et producteur Andrew Patterson étonne avec une œuvre de science-fiction qui sort des sentiers battus en s'attaquant au genre à travers un style visuel qui rappelle volontairement celui des années cinquante. Le récit de The Vast of Night se déroule d'ailleurs à la toute fin de cette décennie qui vit fleurir de très nombreux films de science-fiction plus ou moins réussis. On ne s'étonnera donc pas d'y découvrir les habitants d'une petite ville du Nouveau-Mexique arborer des lunettes papillon typiques de l'époque, des jupes à carreaux, des chemisiers à manches courtes et le cheveu brossé en arrière et retenu par un élastique. Enfin, en ce qui concerne ces dames Les garçons sont de leur côté, tout aussi propres sur eux, le torse surmonté du blouson d'étudiant lui aussi typique des années cinquante et le cheveu gominé. Les héros de cette aventure nocturne qui les fera presque toucher du doigt l'inconnu alors même qu'Andrew Patterson semble vouloir éviter de répéter le modèle de son illustre prédécesseur Rencontre du Troisième Type de Steven Spielberg, sont des individus ordinaires.

Deux jeunes gens, un garçon et une fille. Lui est animateur de la station de radio locale tandis qu'elle est opératrice téléphonique. Everett Sloan et Fay Crocker se croisent un soir dans le gymnase de la ville où va avoir lieu plus tard dans la soirée une rencontre de basket entre étudiants. Faisant route ensemble, Everett raccompagne Fay jusqu'à son lieu de travail puis retourne à la station radio pour y animer son émission nocturne. Alors que la jeune femme se charge de mettre en relation les différents clients qui téléphonent au central, Fay perçoit un bruit étrange qu'elle finit par communiquer à Everett qui à son tour, va se servir de son émission pour lancer un appel à témoin afin de découvrir l'origine de ce bruit. Sans le savoir, Fay et Everett vont mettre à jour la présence d'un objet dans le ciel d'origine extraterrestre...

Avec son bandana dans les cheveux (qu'il a très longs) et sa barbe, on croirait Andrew Patterson sorti tout droit de la période hippie. Impression qui quelque part se vérifie lorsque l'on découvre pour la première fois The Vast of Night. Une œuvre parfois contemplative qui ne ménage cependant pas les spectateurs en terme de dialogues, ceux-ci pouvant dans un premier temps s'avérer relativement exaspérants. En effet, durant dix bonnes minutes, le débit de Fay (interprétée par Sierra McCormick) pourra sembler insupportable, la jeune femme situant son propos sur d'éventuelles avancées technologiques faciles à identifier pour n'importe quel spectateur vivant de nos jours. Du blabla sans réelle consistance qui laisse heureusement la place au calme... Respirez et soyez heureux. L'avalanche de dialogues est désormais terminée. Place maintenant au mystère. Et même si les personnages ne deviennent pas muets et ont encore beaucoup de choses à révéler, ce n'est que pour mieux nous attirer dans ce récit merveilleux et filmé sans outrances visuelles. Andrew Patterson convie le spectateur à traverser littéralement l'écran du petit poste de télévision dans une forme d'implication pas toujours évidente à mettre en place...

S'ils ne couvrent pas l'ensemble du long-métrage, les quelques plans-séquence sont superbes. Et notamment celui qui permettra au spectateur d'être transporté du central téléphonique jusqu'à la station-radio tout en ayant traversé l'espace qui les sépare, gymnase compris. Le réalisateur se dresse donc en virtuose de la caméra et en esthète de la pudibonderie tant sa petite communauté semble coexister dans un ''vivre-ensemble'' utopique. On s'attache à ces deux jeunes adultes Fay et Everett Sloan (Jake Horowitz) et à leur recherche de la vérité sur fond de complot militari-gouvernemental. D'une sobriété scénaristique remarquable sans doute due à un manque de moyens pourtant contrecarré par un style visuel parfois bluffant, The Vast of Night est une expérience proche de l'univers de La Quatrième Dimension de Rod Serling. Un voyage au cœur de la nuit se concluant sur un acte merveilleux...

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