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samedi 11 avril 2020

The Signal de William Eubank (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Bien qu'il passa à la réalisation en 2011, le cinéaste américain William Eubank fut tour à tour assistant de la direction sur Broken City de Allen Hugues en 2013, directeur de la photographie sur Wreckage de John Mallory Asher et sur Crossfire de Brian A. Miller en 2010 ou chef machiniste sur Crave de Charles de Lauzirika en 2012. Sa participation à ces thriller ne l'ont cependant pas détourné de ce que semblait être son objectif principal : la science-fiction. En effet, depuis Space Time - L'ultime Odyssée réalisé en 2011 et jusqu'à Underwater son dernier long-métrage, William Eubank paraît avant tout s'intéresser à l'univers qui s'ouvre au dessus de nos têtes ou enfoui dans les profondeurs de nos océans. Planté au beau milieu d'une filmographie qui jusqu'à ce jour n'est constituée que de trois longs-métrages (alors que Tautona et Count sont annoncés), The Signal est de ces longs-métrages ambitieux pourtant réalisés avec peu de moyens. En effet, le second film de William Eubank n'a bénéficié que de la somme de quatre millions de dollars. Soit, quarante-cinq fois moins que la bouse ultra niaise de Luc Besson Valérian et la Cité des Mille Planètes.

Ce qui d'une certaine manière peut s'avérer parfois une bonne chose puisqu'un auteur n'ayant pas de moyens illimités, s'il veut pouvoir se sortir du tout venant cinématographique doit tout d'abord faire travailler son imagination pour proposer un produit original qui retiendra l'attention des spectateurs non pas pour ses effets-spéciaux mais pour son scénario. Si The Signal est original et ses atours plutôt élégants, c'est sans doute parce que William Eubank n'a pas eu d'autre choix que d'opter pour une œuvre intimiste. Et là, il faut bien comprendre que sous ce terme se cache un long-métrage plus contemplatif que nerveux. Prenant parfois des allures de film de science-fiction indépendant dont l’objectif premier serait de se voir sélectionné au fameux festival de Sundance, ce qu'il fut d'ailleurs en 2014.

Si The Signal est interprété par Brenton Thwaites que l'on reverra par la suite dans The Giver de Phillip Noyce, Maléfique de Roibert Stromberg ou Gods of Egypt d'Alex Proyas, l’œuvre de William Eubank peut surtout attirer l'attention du spectateur grâce à la présence à l'écran de l'immense acteur Laurence Fishburne (La Couleur Pourpre de Steven Spielberg, The King of New York d'Abel Ferrara, Boyz'n the Hood de John Singleton ou Matrix de Lana et Lilly Wachowski) qui dans le rôle du docteur Wallace Damon attire le personnage incarné par Brenton Thwaites dans un complexe scientifique souterrain après que ce dernier ait vécu en compagnie de son ami Jonah et sa compagne Hailey (respectivement interprétés par Beau Knapp et Olivia Cooke), une drôle de situation : la rencontre d'une entité biologique extraterrestre (ou EBE). Ce qui pouvait alors s'apparenter à une expérience cinématographique intense échappant à toutes les contraintes imposées aux grosses productions hollywoodiennes participe non seulement à enrichir une œuvre plutôt sobre mais bénéficiant d'effets visuels élégants et d'un propos intelligent, mais malheureusement aussi à creuser un fossé entre le passionnant scénario écrit à huit mains (le réalisateur, ainsi que Carlyle Eubank, David Frigerio et Sebastian Gutierrez) et le rythme soporifique de la mise en scène. Car oui, The Signal est mou et généralement ennyeux, parfois brouillon (la fin!) et au final relativement décevant. L’œuvre de William Eubank n'est en effet pas de celles qui enrichissent l'imaginaire du spectateur mais plutôt, l'endorment. Le réalisateur ne trouve donc malheureusement pas la juste recette permettant à son film d'être aussi sobre que passionnant. Dommage.

vendredi 10 avril 2020

Underwater de William Eubanck (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



''Dans l'océan, personne ne vous entendra crier...'' semble nous dire le dernier long-métrage du cinéaste américain William Eubanck, réalisateur en 2011 de Space Time : L'ultime Odyssée et de The Signal en 2014. Grand amateur de science-fiction comme le prouvent ses deux premiers longs-métrage, il n'a pas rompu avec le genre cette année puisque Underwater demeure dans la continuité même s'il arbore des thématiques catastrophistes et horrifiques. Plutôt bien accueilli par la presse, on peu se demander ce qui dans ce récit d'une désespérante banalité a pu en convaincre certains de posséder certaines qualités quand votre serviteur s'est quant à lui, prodigieusement ennuyé. Victime de références cinématographiques dont le poids est tel que Underwater avait peu de chance d'être à leur hauteur, Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott et Abyss de James Cameron sont parmi celles qui sautent aux yeux. À tel point que William Eubanck ouvre les hostilités à l'aide d'un lent travelling évoquant la visite silencieuse du Nostromo. Situé dans des profondeurs abyssales et mettant en scène une équipe de scientifiques confrontée à une entité ''extraterrestre'', forcément, on songe au formidable long-métrage de James Cameron. Pour ce qui est des créatures, on pensera plutôt à The Descent que Neil Marshall réalisa au beau milieu des années 2000.

Avec son contingent de séquences référentielles incapables de faire de l'ombre à leurs différents modèles, Underwater reste d'une stérilité à toute épreuve. Coupable de cette indifférence que génère l'ensemble du long-métrage ? l’absence totale de caractérisation des personnages. Qu'il s'agisse de ceux incarnés par l'actrice américaine Kristen Stewart et le français Vincent Cassel ou des autres, ils peuvent tous finir entre les mâchoires des créatures entièrement conçues en images de synthèse que le spectateur assistera aux événements sans sourciller. Bourré de ''Jump Scares'' inefficaces et de séquences censées nous faire ressentir l'angoisse des profondeurs, mêmes les décors exigus et le cadrage souvent resserré ne parviendront à émouvoir les spectateurs victimes de claustrophobie. Quant à ceux qui éprouvent généralement la crainte de mourir noyés, qu'ils se rassurent, ça n'est certes pas l’œuvre de William Eubanc qui les verra suffoquer devant les innombrables séquences tournées sous l'eau. RENDEZ-NOUS Sanctum (Alister Grierson, 2011).

Parfois maniéré (le ralenti ''clipesque'' et ringard du début en est un bon exemple), Underwater invoque la thématique de la nature reprenant ses droits en une toute petite poignée de secondes seulement. De quoi tenter de se constituer une honorabilité qu'il ne parviendra malheureusement pas à atteindre. Financé à hauteur de soixante-cinq millions de dollars, on se demande parfois quels départements ont profité de cette généreuse somme d'argent puisqu'en terme d'effets-spéciaux, on est très en dessous des normes actuelles. Pas mauvais en soi, les interprètes sont malheureusement dirigés à la truelle. Ce qu'aurait pu excuser un scénario inspiré mais ce qui n'est pourtant pas le cas ici. Il en devient difficile d'éprouver le moindre plaisir de suivre les aventures de nos héros dans un contexte que les amateurs de sensations fortes connaissent déjà par cœur. Pourtant pas spécialement reluisants, mieux vaut se rabattre finalement sur de bonnes vieilles séries B des années quatre-vingt, et dans le même genre, pourquoi ne pas finalement revoir M.A.L.: Mutant Aquatique en Liberté de Sean S. Cunningham ou Leviathan de George Pan Cosmatos tout deux sortis en 1989 ?

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