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mercredi 20 septembre 2023

The Lost Missile de William Berke et Lester William Berke (1958) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Réalisateur et scénariste américain ultra productif durant les années quarante et cinquante, William Berke a œuvré pour le grand et le petit écran, totalisant en vingt-quatre ans de carrière près d'une centaines d'épisodes de séries télévisées et de longs-métrages cinématographiques. Il termine sa carrière en 1958 avec quatre films dont The Lost Missile sera le seul à reposer sur son propre script écrit en collaboration avec John McPartland et Jerome Bixby. Nanti d'un très faible budget comme le démontrent notamment les effets-spéciaux relativement rudimentaires, une grande partie des images repose sur des Stocks-Shots de l'armée américaine. La volonté du réalisateur étant de témoigner de l'importance d'une collaboration scientifico-militaire lors d'une éventuelle attaque étrangère. Dans le cas de The Lost Missile, et sans doute pour ne pas froisser la susceptibilité des nations étrangères, le missile du titre, lequel va être rapidement renommé en OVNI pour des raisons qui paraîtront évidentes dues à des origines inconnues, ne semble appartenir à aucune des nations de notre planète. Comme peuvent en témoigner d'ailleurs sa vélocité dépassant les six-mille cinq-cent kilomètres heure ainsi que sa force de destruction massive. Pour ces raisons, The Lost Missile entre donc bien dans certains des critères qui appartiennent à la science-fiction. D'une certaine manière, le long-métrage de William Berke fait figure de vitrine afin de faire la démonstration des capacités militaires de l'armée américaine. Et si dans la plupart des séquences l'on assiste à la faillite d'une flotte aérienne pourtant lourdement armée, l'engin connu sous le nom de Jupiter semble faire directement référence au missile supersonique à basse altitude que développait à l'époque l'US Air Force. Principalement interprété par Robert Loggia, acteur charismatique bien connu des amateurs de cinéma et de programmes télévisés, The Lost Missile n'a en réalité pas vraiment de héros.


Et même si un début de caractérisation est bâti autour de ce personnage et de celle qu'il envisageait d'épouser avant que l'étrange missile n'apparaisse sur les radars du monde entier, le long-métrage est surtout constitué d'une série de séquences aériennes montrant les dégâts causés par l'OVNI quand d'autres montrent l'impuissance de l'armée à faire face au danger. Tourné en noir et blanc, il est important de noter que le propre fils de William Berke a repris les rennes de cette histoire mêlant guerre et science-fiction. En effet, celui-ci étant décédé l'année même de la réalisation de The Lost Missile, c'est son fils Lester William Berke qui a conduit le projet jusqu'à son terme. Une carrière qui débute seulement quatre ans auparavant en tant qu'assistant-réalisateur, il est bon de noter que son nom, bien qu'il n'ait pas été crédité au générique, est lié au chef-d’œuvre d'Alfred Hitchcock, Psychose et que sa carrière perdurera jusqu'en 1997, se terminant avec le septième téléfilm qu'il tournera pour la série 200 dollars plus les frais ou, The Rockford Files: Shoot-Out at the Golden Pagoda. Concernant The Lost Missile, il ne faudra pas se montrer trop difficile. D'une durée n'excédant pas les soixante-dix minutes, le projet est dans la moyenne basse de ce qu'était en mesure de proposer à son public avide de science-fiction, le cinéma américain. Les scènes de destruction massive sont filmées avec les moyens (extrêmement rudimentaires) du bord. Le tout est en effet assez laid, même si l'on parvient à faire abstraction de l'âge et des faibles moyens financiers du film. The Lost Missile demeure surtout une curiosité pour qui voudrait découvrir Robert Loggia au temps de sa jeunesse. Pour le reste, le long-métrage de William Berke/Lester William Berke demeure insignifiant...

 

samedi 18 décembre 2021

Missile to the Moon d'Arthur Hilton (1958) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Afin de clore cette année 2021 en matière de science-fiction, évocation d'un petit film datant de 1958 qui malgré la désagréable impression qu'il dégage au départ s'avère au final plutôt sympathique. Grouillant d'un nombre conséquent d'invraisemblances, Missile to the Moon de Richard E. Cunha, auteur la même année du terriblement mauvais She Demons ou de Frankenstein's Daughter quelques mois plus tard est aussi surréaliste dans le développement de son récit que généreux dans la multiplication de ses péripéties. En préambule, sachons qu'il s'agit ici d'un remake de Cat-Women of the Moon d'Arthur Hilton qui cinq ans auparavant sortit sur les écrans de cinéma américains. Renvoyées dans leur pénates, les femmes-chats du titre sont désormais remplacées par des naïades à la peau au teint azuréen du plus kitschissime effet (sachant que le film fut à l'origine tourné en noir et blanc avant d'être colorisé) ! Dans des décors et des costumes ''dignes'' de ceux de la série originale Star Trek, nos délicieuses jeunes femmes d'origine extraterrestre venues coloniser notre planète sont demeurées jusqu'à présent dans une grotte lunaire à l'intérieur de laquelle l'oxygène se raréfie peu à peu. Mais avant de faire leur connaissance, nous découvrons tout d'abord Dirk Green (Michael Whalen) qui dans son coin a fabriqué une fusée qu'il destine à un voyage vers la Lune. Faire décoller l'engin sans équipage n'étant pas la meilleure chose à faire ni la meilleure idée à avoir, l'ingénieur et pilote va profiter de la présence clandestine de Lon (l'acteur Gary Clarke) et de Gary (Tommy Cook), deux truands qui se sont planqués à l'intérieur de la fusée après leur évasion, afin de la faire décoller cette nuit-même. Contre l'avis de son ami et assistant Steve Dayton (Richard Travis) qui pourtant, et en compagnie de son épouse June (Cathy Downs), va s'introduire dans la fusée avant même qu'elle ne décolle du sol terrestre...


Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres, mais mettre deux assistants-criminels aux commandes d'une fusée en partance pour l'espace ne me paraît pas l'idée la plus brillante qui puisse surgir du cerveau d'une homme aussi intelligent que Dirk Green. Cette première partie du long-métrage écoulée, on ne peut être que frappé de désolation face à la rapidité avec laquelle ces quelques événements se sont enchaînés et par l'absence de moyens évidents mis en œuvre. Ici, la réflexion se résume à quelques rares lignes de dialogue. Quant au contexte, n'imaginez même pas découvrir un immense hangar à l'intérieur duquel s'affaireraient toute une équipe d'ingénieurs et de scientifiques. Pas d'ordinateurs gigantesques remplissant des pièces entières et diffusant son et lumière. Une fois la fusée lancée, rien de bien miraculeux ne s'y déroule si ce n'est l'inquiétant comportement de l'un des deux fugitifs dont les hormones sont en ébullition. Au regard du spectacle visuel qui nous attend, les intérieurs de la fusées ne sont pas encore ce qui demeure le pire en terme de décors. Une agression sexuelle et un mort plus tard (Dirk décède après s'être pris sur le crâne une batterie pesant le poids d'un âne mort mais aussi et surtout, APRES avoir confié à son ami Steve un étrange médaillon), voilà que notre couple d'amoureux et nos deux criminels atterrissent sur la surface de la Lune. Et là, comment dire... tout devient comme dans un rêve mêlant le meilleur (pour l'époque) au pire. Entre des rochers mus d'une existence propre s'attaquant à nos cosmonautes du dimanche, ''DES'' créature''S'' des ténèbres qui se compteront finalement au nombre pitoyable de UNE et une seule (en fait, l'un des Craignos Monsters les plus ridicules qu'il ait été donné de voir apparaître sur un écran de cinéma sous forme d'araignée se déplaçant piteusement) et un parterre d’amazones dirigées par une reine au doux nom de Lido (K.T. Stevens), Missile to the Moon semble perdre un peu le fil de son récit...


Mais que nenni ! [ATTENTION, SPOIL!] : à l'intérieur d'une grotte mystérieusement éclairée à la torche (quand on vient juste de découvrir que le ciel lunaire est bleu ou qu'il existe une poche d'oxygène permettant de respirer, plus rien ne peut nous étonner), des décors et des costumes façon ''Rome Antique'' et un Climax qui tombe finalement moins comme un cheveu dans la soupe qu'il n'y paraît : sans doute l'idée la plus génialement incongrue du récit : en effet, l'on apprend que le pauvre Dirk Green qui n'a malheureusement pas survécu au voyage en fusée fut un colon d'origine extraterrestre intégré à l'espèce humaine afin d'y étudier la possibilité pour Lido et ses amazones d'y vivre. Malgré l'apparente confusion, le réalisateur Arthur Hilton ainsi que ses scénaristes H.E. Barrie et Vincent Fotre savent très exactement où il vont. Malgré le ridicule de certains aspects du film (mon dieu cette araignée digne de trôner parmi les créatures du Muppet Show) et les incohérences qui tentent vainement d'annihiler tout l'intérêt de l'histoire, Missile to the Moon peut ’enorgueillir d'apparaître comme une sorte de long épisode de la série originale Star Trek duquel le capitaine Kirk, Spock et le docteur McCoy auraient été remplacés par des alter ego provenant d'un multivers. Bien que demeurant tout à fait improbable, le récit tient solidement sur ses fondations et le plaisir de suivre les aventures de nos terriens face à nos amazones peinturlurées est bien réel...

 

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