Affichage des articles dont le libellé est 2017. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 2017. Afficher tous les articles

mardi 17 octobre 2023

The Gracefield Incident de Mathieu Ratthe (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on n'a de talent ni pour la mise en scène, le montage, le cadrage, l'écriture ou l'interprétation, le mieux reste encore de tourner un Found Footage. Pas besoin d'avoir fait de grandes écoles de cinéma ou d'avoir la moindre prédisposition pour l'un ou l'autre de ces secteurs. Une ou plusieurs caméras, un minimum d'oseille, une poignée d'interprètes libres de tous engagements et surtout, surtout, des idées plein la tête et une motivation sans faille. Avant que le canadien Mathieu Ratthe ne produise, n'écrive et ne réalise The Gracefield Incident en 2017, il fut l'auteur de trois courts-métrages entre 2008 et 2011. Six années séparent donc le dernier d'entre eux du premier et actuellement seul long-métrage qu'il a lui-même mis en scène. On imagine sans mal que le budget du film n'a pas dû dépasser les quelques dizaines de milliers de dollars au vu du résultat à l'écran. Bénéficiant d'idées intéressantes comme le personnage de Matthew Donovan (qu'interprète lui-même le réalisateur) qui se dote d'une caméra directement implantée à l'intérieur de son œil prothétique, on peut supposer que The Gracefield Incident sera tourné à la manière d'un FPS, un concept qui fut notamment employé deux ans plus tôt à travers Hardcore Henry de Ilya Naishuller. Sauf que... ben non, en fait. Ou si peu. L'intérêt de la chose ne dépassant pas les portes du script, l'idée même de filmer le long-métrage en vue subjective à travers le simulacre d'œil du personnage central est directement contrecarré par la présence d'un ami doté d'un appareil-photo et d'un second équipé d'une caméra. Autant dire qu'à l'image, la différence entre ce qui apparaît comme une technologie nouvelle et des méthodes de filmage couramment utilisées n'est pas vraiment flagrante. De plus, le concept se prend les pieds dans le tapis puisqu'en passant de l'une à l'autre de ces technologies de l'image, le spectacle auquel l'on assiste devient tristement brouillon. On finit par ne plus savoir qui est en vue subjective. Ce qui paraît logique d'un point de vue strictement scénaristique l'est déjà nettement moins en qualité de réalisme.


On peut comprendre que notre bande de jeunes adultes soit sans cesse attirée par cette forêt où se déroulent d'inquiétants événements plutôt que de reprendre la route en sens inverse à bord de leur véhicule car alors, le récit serait conclu en seulement cinq minutes. Mais l'on peut également s'agacer devant la bêtise crasse de Matthew et de ses compagnons qui insistent pour se rapprocher du danger. Entre science-fiction et épouvante, The Gracefield Incident convie ses personnages à venir s'installer dans un fort joli chalet prêté par le boss un brin parano de Matthew. Les lieux sont effectivement truffés de caméras. Ce qui ajoute un surcroît important de matériel permettant d'assister à des événements se situant directement à l'intérieur de la demeure. Matthew, Joe, Julia, Jessica et les autres assistent le premier soir à la chute d'une météorite qu'ils s'empressent d'aller dénicher alors même que la nuit est tombée et que la vision y est drastiquement réduite. Le groupe met la main sur un objet de forme quasi oblongue dont le poids ne semble pas dépasser les quelques dizaines de grammes si l'on tient compte du fait qu'il paraît à l'écran être fabriqué dans du polystyrène ! D'une manière générale, les effets-spéciaux sont relativement piteux. Ce qu'excuse évidemment le budget étriqué. Une créature va dès lors s'en prendre à nos jeunes adultes qui demeureront malgré tout sur le site, allez savoir pourquoi ! Hurlements dans la nuit, apparitions inquiétantes d'une créature hostile qui semble ne pas appartenir à notre planète, évocation du fameux Bigfoot, dysfonctionnement des appareils électriques et symboles mystérieux constituent l'essentiel d'une œuvre franchement médiocre. Surtout, The Gracefield Incident arrive bien trop en retard. Dix-huit ans après Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez et huit après le bousin d'Oren Peli intitulé Paranormal Activity. Et encore, ce n'est que si l'on n'énumère que ces deux exemples de Found Footage puisque en la matière, le septième art en a produit à la pelle depuis ces vingt dernières années. The Gracefield Incident fait malheureusement partie des plus mauvais d'entre tous. Jamais terrifiant, parfois monté à l'arrache (on passe subitement d'une scène nocturne tournée en plein forêt) à un Crop Circle formé dans un champ de maïs en plein jour. L'interprétation est dans la moyenne du genre. Ni désastreuse, ni mémorable. Bref, inutile de perdre son temps devant The Gracefield Incident...

 

samedi 2 septembre 2023

Broken Darkness de Christopher-Lee dos Santos (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le dernier long-métrage à ce jour du réalisateur sud-africain Christopher-Lee dos Santos se divise en trois partie. La première, qui est aussi la plus courte, envisage le passage de notre planète à travers la queue d'un corps céleste provoquant à sa surface une pluie de météorites aux conséquences cataclysmiques puisque la quasi totalité de l'humanité sera décimée. Cette séquence qui ne dépasse pas une poignée de minutes offre à Broken Darkness une mise en bouche plutôt intéressante. Visuellement l'on s'éloigne des grosses productions américaines et l'on opte pour une approche plutôt réaliste de la catastrophe. À tel point que la vision de ces dizaines, de ces centaines de météorites qui illuminent le ciel nocturne donnent un aperçu terrifiant des conséquences sans pour autant que le film n'use d'effets-spéciaux à outrance. Cette entrée en la matière permet d'introduire le personnage de Sam, incarné par l'acteur Sean Cameron Michael et protagoniste principal de ce récit basé sur un script écrit de la main même du réalisateur. Un individu peu loquace, comme la plupart des personnages qui évoluent d'ailleurs au sein de ce récit post-apocalyptique prenant comme principal terrain de jeu, un réseau de galeries souterraines et de stations où survivent quelques dizaines ou centaines d'individus chargés de maintenir le bon fonctionnement de cette ancienne centrale hydraulique permettant en outre (et huit ans après la catastrophe) de cultiver de la nourriture. Lorsque les employés de la station Kentucky perdent tout contact avec ceux de la station Winnipeg, le responsable informe à Sam qu'il va devoir se rendre sur place afin de découvrir pourquoi ce silence. Contraint par son ami Troy (Brandon Auret) d'accepter de le prendre avec lui, les deux hommes vont être de surcroît suivis par la jeune et inexpérimentée Rose (Suraya Rose Santos). Une fois arrivés à la station Winnipeg, ils vont tomber tous les trois sur un petit groupe de soldats armés qui vont les conduire là où ils sont censés se rendre. Cette seconde partie possède un petit goût d'Aliens de James Cameron que le spectateur retrouve à plusieurs occasions. Si le long-métrage de Christopher-Lee dos Santos repose sur un concept qui semble être tout droit sorti de son imagination, il demeure difficile d'imaginer qu'une partie du script m'ait pas été influencé par le classique de la science-fiction sorti plus de trente ans en arrière.


Filmé dans une obscurité presque totale, cette seconde partie possède quelques qualités plutôt attractives mais souffre aussi de défauts rédhibitoires. L'ambiance est lourde, chargée, étouffante et lugubre. Des décors sombres et un climat délétère permanent. Un contexte parfaitement irrespirable qui ne va pas s'arranger puisque en cours de route, nos protagonistes devront faire face à des créatures de type ''infectés''. Rien de bien original si ce n'est que ceux du réalisateur sud-africain semblent sortir tout droit d'un vieux Lucio Fulci (des corps décharnés recouverts de haillons) mais dotés, eux, d'une grande vélocité. De ce point de vue là, Broken Darkness prend des allures de nanar ! Lorsque se termine cette seconde partie, un peu plus d'une heure s'est écoulée et, faut-il le reconnaître, l'expérience fut en partie ennuyeuse en raison d'un rythme relativement soporifique. On l'imagine bien évidemment et pourtant : Lorsque la troisième partie débute et que la lumière éclatante du soleil vient enfin caresser le visage de Rose et de Sam qui viennent tout juste d'échapper au chaos qui s'est produit dans les sous-sols de la mine, l'intrigue est relancée. L'on découvre alors que les dangers, à l'extérieur, y sont démultipliés. Christopher-Lee dos Santos exploite les ressources mises à sa disposition. Des décors naturellement désaffectés. Gare de triage et vieilles usines abandonnées, la visite est rudimentaire mais permet de changer d'environnement. Si l'on pouvait douter un peu plus tôt des sources d'inspiration du réalisateur, cette fois-ci, le rapport entre certaines rencontres qui vont se dérouler lors de cette dernière partie et la série télévisée The Walking Dead est indiscutable. Broken Darkness brasse donc les genres, débutant comme une œuvre de science-fiction et de catastrophe en passant par le film post-apocalyptique et en se terminant en film d'horreur, cumulant décors de désolation, zombies/infectés et anthropophagie ! Bref, le long-métrage de Christopher-Lee dos Santos est ambitieux tout en étant peu inspiré tant il emprunte à d'autres la quasi totalité des thèmes qu'il aborde. Sympathique, sans plus...

 

lundi 14 août 2023

Missions de Julien Lacombe (2017-2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Bouh, pas beau, caca... quelques exemples de termes enfantins qui m'empêchent de m'enflammer, de vomir, de régurgiter tout le dégoût que j'ai pour cette série qui m'a volé quelques jours de mon existence. Bref, d'écrire réellement ce que je ressens. Rien ni personne ne m'a forcé à aller jusqu'au bout, c'est vrai. La promesse d'une apothéose finale ? D'une troisième saison ambitieuse ? Certes, mais dont j'espérais tout de même qu'elle m'offrit à minima, quelques explications concernant la trop grande quantité d'informations qu'il me fallut avaler durant les deux premières. Vingt épisodes d'un peu moins d'une demi-heure chacun. Bref, pas de quoi réellement estimer que l'on m'a volé d'innombrables heures de ma vie, mais tout de même... Car la promesse d'une conclusion en forme de bouquet final grandiose ben... je l'attends toujours. C'est bien beau de prendre Les trois lois de la robotique de l'écrivain américain Isaac Asimov comme référence. Mais pour en faire quoi ? Prétendre que les faiblesses de l'homme l'ont poussé à sa propre perte ? Et que la seule manière de le sauver est de le détruire ? La série Missions, réalisée par Julien Lacombe et que ce dernier a créé aux côtés de Ami Cohen et Henri Debeurme, est d'une ambition démesurée. Les trois hommes en sont donc les créateurs mais également les scénaristes. Qu'ils s'y soient mis à trois pour pondre cette histoire hautement farfelue se voit comme une verrue au milieu d'un tarin ! L'histoire débute de manière relativement classique et donc, authentiquement sobre : une mission est envoyée sur Mars sur l'impulsion du milliardaire suisse William Meyer qu'incarne le français Mathias Mlekuz. Un équipage formé de trois femmes et cinq hommes et dont le commandant Martin Najac perd la vie au moment où leur navette s'apprête à pénétrer l'atmosphère martienne. Alors que cette dernière atterri dans des conditions plus que précaires, la priorité pour le reste de l'équipage est de trouver un moyen de survivre sur une planète hostile. Pas de pot ! Les américains ont devancé nos compatriotes. Mais ça n'est pas là le plus important : en effet, en parcourant le sol de la planète rouge, William Meyer, le commandant en second Simon Gramat (Clément Aubert), la psychologue Jeanne Renoir (Hélène Viviès) et les autres membres de Ulysse 1 vont très rapidement être au centre d'événements dont l'imbrication donnera malheureusement des maux de têtes même aux plus fervents admirateurs de Hard Science-Fiction.


Après un début de troisième saison très prometteur, Missions retombe définitivement dans ses travers...


Et ça n'est pas là que de vanter les qualités de la série mais plutôt de lister ses défauts d'écriture qui débouchent sur une œuvre dont la matière première demeure pratiquement indéchiffrable jusqu'au terme des trois saisons. De la science-fiction qui sous l'impulsion de ses auteurs se mue peu à peu en un improbable conglomérat parfaitement indigeste de sous-genres, passant par la case Heroïc Fantasy moyenâgeux, le fantastique, le thriller et même, disons-le, la comédie, tant certaines actions (et même beaucoup d'entre elles) prêtent à rire ! Passons sur le cortèges d'invraisemblances que noteront ceux qui ont le soucis du réalisme jusque dans le moindre détail. Et je n'évoque pas là les effets-spéciaux qui, du moins lors des deux premières saisons, ont au moins dix ans de retard sur la concurrence. À trop vouloir apporter de l'eau au moulin d'une œuvre déjà par trop complexe, les trois scénaristes se mordent la queue et proposent un gloubi-boulga qui ferait vomir même ceux qui ont déjà goûté et se sont délectés de la fameuse recette du plus célèbre dinosaure du petit écran. Du grand n'importe quoi, mélangeant les genres au mépris de toute crédibilité, Missions n'est très clairement pas réservé à celles et ceux qui se soucient du vérisme en matière de S-F ! Pompant aux passages quelques idées au Prometheus de Ridley Scott (Le milliardaire à l'origine du projet. Dans le cas de Missions, l'immense dôme est remplacé par une sorte de... pyramide s'enfonçant à l'intérieur d'une montagne et dans un cas comme dans l'autre, l'air y est tout à fait respirable). Homme-Mars (puis, femme-trou noir, mouarf !), voyage dans le temps, paradoxes temporels, multivers, portails menant vers une autre dimension, femme aux pouvoirs extraordinaires (Jeanne, la psychologue) façon X-Men (merci à ma compagne qui évoqua l'idée), etc, etc, etc... Plus les auteurs en rajoutent et plus le (ou les) sujet de Missions devient inextricable. Certains meurent, reviennent sous les traits de leur double. On y parle génétique, d'un troisième brin d'ADN qui formerait une espèce bien supérieure à l'homme. Des ''Robots'', laissez-moi rire ! Depuis quand un robot est-il la définition d'un être entièrement organique ? La troisième saison s'envisageant comme une forme de triomphe absolu pour la série de science-fiction française la plus ambitieuse, la bande musicale évolue vers plus d'orchestration et l'image passe au cinémascope ! Des froufrous qui n'empêcheront malheureusement pas la série d'être l'une des propositions françaises en matière de science-fiction les plus indigestes qui soient !

 

lundi 5 juin 2023

Titanic 3 de Jeff Leroy (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après l'immense succès Titanic de James Cameron en 1997 qui engrangea presque deux milliards de dollars de recette. Après Titanic 666 de Nick Lyon qui, heu, ben non, ne fut pas le six-cent soixante sixième volet d'une trop longue saga mais nous conviait tout de même à un voyage à bord du Titanic... 3 (Hein!), film bien trop pourri pour que j'ose d'ailleurs poser quelques lignes assassines à son encontre, voici aujourd'hui, Titanic 3... qui en réalité précède le second de cinq ans. Mais comme on s'en tape et que le premier ainsi que le deuxième n'ont rien de commun (si ce n'est le titre) avec ce dernier, quelle importance. Après que le personnage de Jack Dawson interprété par l'acteur Leonardo DiCaprio ait fini ses jours au rayon surgelés, le grand public imaginait mal comment une suite aurait pu être envisagée. LE GRAND PUBLIC, OUI ! Mais pas les petits malins qui parmi nous examinent à la loupe tout ce que le cinéma charrie de Mockbusters. Inutile de préciser que l’œuvre de James Cameron se devait d'être honorée par la présence plus ou moins régulière d'ersatz du plus mauvais goût (en cherchant bien, vous en dénicherez d'autres). En France, on n'a pas de morale. Surtout lorsqu'il s'agit de faire du pognon sur le nom d'un auteur ou d'une œuvre renommés. Ouais, parce qu'il faut savoir qu'avant de vouloir tromper le public hexagonal en lui faisant avaler la pilule selon laquelle Titanic 3 serait le troisième opus d'une saga initiée vers la fin du siècle dernier, le film est sorti sous divers titres qui ne laissent aucune place au doute : Voyez donc : Alien Reign, Alien vs College Girls, Predator Planet, Predator World ne sont qu'un seul et même long-métrage. De quoi opportunément racler les fonds de tiroirs. Ou plutôt ceux des cuvettes de toilettes où surnage cette épave cinématographique qui ne mérite guère mieux que le sort qui fut ''octroyé'' au plus célèbre paquebot de croisière de toute l'histoire maritime en cette nuit du 15 avril 1912 à 2 h 20 du matin ! Bon, pour revenir au film, son auteur est un certain Jeff Leroy. Un petit tour sur sa page IMDB nous renseigne sur le pedigree de ce bonhomme qui en vingt-cinq ans de carrière a pour l'instant donné naissance à autant de longs-métrages. Avec des titres aussi croustillants que Hell's Highway, Poorman's Bikini Beach ou bien Frankenstein et Dracula in Women's Prison. Autant dire, tout un programme ! Du raffiné, rien que du raffiné. On sent toute la subtilité de ses divers projets auquel ne semble donc pas déroger Titanic 3 !


Mais alors, Titanic 3, ça raconte quoi ? Ça commence par un générique affublé d'une typographie d'un autre temps et d'arrière-plans à peine dignes des images de synthèse de la série documentaire Les Mystères de l'Univers (excellente, au demeurant). Merde ! Voilà que s'affiche le titre en grand, comme généré aléatoirement à l'aide du logiciel CyberLink PowerDirector : Titanic 3 : la croisière de l'espace ! Et tout ceci accompagné par une pseudo flûte indienne (en fait, un synthétiseur). Ouais, parce qu'il est bien connu que la conquête de l'espace fut tout d'abord entreprise par le Pérou, la Bolivie, l’Équateur ou le Paraguay ! Teuh, teuh, teuh. Bon, passons... Voix-off. Un type au timbre monocorde se la joue Igor et Grichka Bogdanov du pauvre et annonce la couleur : ''Journal du capitaine Lewis McBride. Saint-Sylvestre, année 2139... La route du TITAN-1C qui effectue son prem....'' QUOI ??? Mdr, le foutage de gueule intégral ! Vous l'avez déjà compris depuis un moment mais le bonhomme l'annonce ici très clairement aux retardataires qui n'auraient pas encore compris le concept : exit les deux-cent soixante-neuf mètre de long du Titanic. Comme ses vingt-huit mètres de largeur ou ses cinquante-trois de hauteur. Exit les fameuses cheminées, ses sublimes escaliers intérieurs ou son architecture dans sa globalité ! Bienvenue à bord du TITAN ''UN'' C. Ici, tout est en toc.... à part les jolis boobs des deux blondasses de service que le réalisateur filme avec un insistance quasi... incommodante ! Après être entré en collision avec une météorite, les survivants du vaisseau échouent sur une planète hostile peuplée d'extraterrestres libidineux. C'est tout ce qu'il y a à savoir ou presque sur ce grand fourre-tout parfaitement indigeste qu'est Titanic 3. D'une pauvreté scénaristique et visuelle qui donne le tournis, le film est en outre réalisé et interprété avec une indifférence envers toute crédibilité et un manque de sérieux qui confinent à l'hystérie collective. Autant dire que supporter l’œuvre dans son ensemble sans ressentir l'envie de jeter son poste de télévision et son lecteur DVD par la fenêtre valide l'hypothèse de pouvoir ensuite supporter n'importe quel nanar ou série Z, qu'il (ou elle) soit de compétition ou non ! En dehors des simples valeurs artistiques et techniques qui dans le cas présent relèvent de la bouillie graphique et auditive, le plus gros défaut, celui qui empêche véritablement de se délecter de la chose est sa totale absence de sérieux. Ce premier degré qui donne le ton de pas mal de Nanars et qui ici, est remplacé par un humour totalement absurde et décomplexé qui finit par lasser, voire agacer à force de vouloir en faire toujours plus et donc... toujours trop. Plus qu'un Nanar, Titanic 3 mérite sa place parmi les cinq ou dix plus grosses séries Z. Pour public averti !

 

lundi 20 décembre 2021

Phoenix Forgotten de Justin Barbier (2017)- ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Wouaw! Un pistolet laser? Non, juste un vieux caméscope
Les Lumières de Phoenix est un phénomène lumineux qui a eu lieu dans l'état de l'Arizona, à Phoenix et dont furent les témoins des milliers d'hommes et de femmes. Un événement dont l'US Air Force tentera de minimiser la portée en invoquant des fusées éclairantes tirées dans la nuit du 13 mars 1997 par des avions de type A-10 Warthog. Plusieurs documentaires furent tournés sur le sujet ainsi que plusieurs longs-métrages dont Phoenix Forgotten en 2017. Lequel affirme d'emblée qu'il s'inspire d'un fait divers authentique. Mais ce qu'omet de préciser son auteur, c'est qu'il semble en réalité faire référence à l'apparition des dites lumières et surtout pas du triple cas de disparition d'adolescents qui sont au centre du récit et dont aucun document ou témoignage ne vient corroborer la véracité. Ou comment prendre les spectateurs pour des imbéciles en essayant de leur vendre de fausses informations ! Passé ce détail qui a tout de même son importance vu qu'il justifie à lui seul la méthode employée pour tourner les événements, le réalisateur Justin Barbier (et non pas Justin Bieb..... enfin, bref!) se penche sur le cas d'Ashley (l'actrice Chelsea Lopez, laquelle pourra toujours se reconvertir dans le métier de sosie de Vanessa paradis si jamais un jour lui passe l'envie de continuer à tourner des films), de Josh (Luke Spencer Roberts) et de Mark (Justin Matthews) qui ensemble décidèrent voilà vingt ans en arrière de partir enquêter sur les fameuses Lumières de Phoenix. Une escapade dont malheureusement, les trois amis ne reviendront jamais. La sœur de Josh, Sophie (Florence Hartigan), décide vingt ans après d'enquêter à son tour, aidée par son petit ami Dan (Matt Biedel)...


Bonjour et... au revoir !!!
Filmé à la manière du Projet Blair Witch (d'Eduardo Sánchez et Daniel Myrick, 1999) sans sorcière ni forêt mais dans le désert de l'Arizona et avec des ''ovnis'', Phoenix Forgotten est donc un Found Footage avec tout ce que cela implique de désagréable. Caméra portée à l'épaule prise de tremblements, images dégueulasse, poussiéreuse, parfois surexposée et souvent parasitée. Car rappelons alors qu'une partie des images est supposément issue des enregistrements effectués en 1997 par Josh alors que ses deux amis et lui sont partis investiguer à la manière de Fox Mulder et Dana Scully de la série X-Files (dont le film, entre autre, reprendra le fameux générique composé à l'époque par Mark Snow) dans le désert de l'Arizona. Mais avant d'être les témoins ''privilégiés'' des événements auxquels ils auront assisté durant leurs pérégrinations, il va falloir se farcir quarante-cinq bonnes minutes de vide. De ces séquences que l'on trouve couramment dans ce genre de long-métrage fauché. Du remplissage pour pas un sou. Entre le témoignage des membres des familles respectives ainsi que celui d'autres intervenants, le film manque cruellement d'originalité. Ce qui n'en fait cependant pas forcément le pire représentant de sa catégorie puisque en jonglant d'une séquence de témoignage à un souvenir en passant par quelques extraits de journaux télévisés, le film maintient un rythme que n'avait peut-être pas au départ Le Projet Blair Witch...


Une lumière et... et... et... et puis c'est tout !!!
Vient alors le moment fatidique, aussi bien attendu que tant redouté. Cette séquence lors de laquelle le spectateur va pouvoir enfin découvrir ce qu'il s'est réellement passé vingt ans plus tôt (outre les théories fumeuses avancées par certains). Perdus dans le désert, de nuit, nos trois adolescents vont croiser la route de l'indicible. Enfin, plutôt de l'invisible car à part un spectacle son et lumières digne des tirs de mortiers que les cités françaises, leur racaille ainsi que les médias hexagonaux nous renvoient depuis pas mal de temps maintenant, n'allez pas croire que les personnages créés de toutes pièces par Justin Barber et son scénariste T.S.Nowlin soient parvenus à établir un contact physique avec des petits hommes verts digne de celui de Steven Spielberg en 1977 (Rencontre du troisième type)! Une fois la projection terminée, tout le mal ou le bien que l'on pouvait exprimer d'une première partie poussive mais néanmoins rythmée se rejoignent afin de communier et pousser un cri de désespoir  : ''Tout ça, pour ça ?''...

 

mercredi 20 octobre 2021

Alien Convergence de Rob Pallatina (2017) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

On poursuit avec les films produits par la société The Asylum avec Alien Convergence de Rob Pallatina. Son second long-métrage après le film d'horreur Fortune Cookie en 2016 mais le premier à mettre en scène des créatures extraterrestres. L'une des originalités de Alien Convergence est de donner la vedette à des personnages frappés par divers handicaps physiques consécutifs à leur participation à des combats militaires. Depuis quelques temps ils travaillent ensemble sur un projet visant à permettre de piloter des avions de chasses par la pensée. C'est ainsi qu'ils ont mis au point un casque neurologique qui, par le fruit du hasard, va justement pouvoir les guider jusqu'à la victoire d'un combat qu'ils vont devoir mener contre d'horribles créatures apparemment endormies sous terre depuis des lustres. À moins qu'elles n'aient surgi de ces trois comètes qui viennent de s'écraser sur le sol de notre planète ? Toujours est-il qu'Emma, Freddie, Ishiro, Sandrine et Bruce vont collaborer avec l'armée pour repousser l'envahisseur. Une armée américaine parmi laquelle se trouve justement le père d'Emma, Benjamin Robbins (l'acteur Steve Brown) et le General Wesley Augursin (Britt George). Qui une jambe en moins, qui manchot, qui sur un fauteuil roulant, qui avec une paire de béquilles... On est vraiment pas sortis de l'auberge. Une vraie cours des miracles que ces cinq jeunes anciens soldats parmi lesquels nous retrouvons les charmantes Caroline Ivari et Ana Zimhart... Une brune, une blonde, un afro-américain, un sino-américain et un... américain tout court ! Ça ressemble au début d'une bonne blague mais ça se poursuit plutôt en eau de boudin. Surtout que ça se gâte relativement rapidement. Vu que l'on est chez les gars de The Asylum, on sait par avance que le visuel ne sera pas celui du Alien Convenant de Ridley Scott dont il semblerait que le long-métrage de Rob Pallatina soit le Mockbuster. Une idée qui va très vite fuir l'esprit des spectateurs vue qu'en dehors du rapport ambigu qu'entretiennent les deux titres, le résultat à l'écran n'a en fait aucun rapport avec l’œuvre outrageusement conspuée du réalisateur américano-britannique...


On en est même à nous demander si les créatures de Alien Convergence sont effectivement d'origine extraterrestre et non pas d'une époque ancienne puisque avec leur look de dragons échappés d'un recueil de légendes fantastiques moyenâgeuses, elle ne semblent pas avoir l'intelligence requise pour avoir traversé l'espace pour venir ''ennuyer'' l'espèce humaine. En terme d'effets-spéciaux, la petite équipe constituée de quatre membres de concepteurs semble toucher pour la première fois à des logiciels dédiés aux CGI. Le résultat à l'écran est si laid que l'on a l'impression que le film date au mieux des années quatre-vingt-dix et au pire de la décennie précédente ! Les créatures, à l'origine déjà esthétiquement repoussante, ne se fondent absolument pas dans le décor. Vu le faible budget qui semble avoir été consacré au long-métrage de Rob Pallatina, il ne faudra s'attendre à rien d'autre qu'une purge sans intérêt filmée dans des décors eux-mêmes sans le moindre atout visuel et interprété avec un minimum d'effort par une majorité de sous-interprètes dont Mishone Feigin (dans le rôle de Bruce) remporte la médaille d'or de la pire incarnation. Il faut le voir regarder à droit, à gauche, le visage crispé, inexpressif, sortir avec douleur ses propres lignes de dialogue. Pas vraiment habité, le bonhomme. Pas plus que ne l'est d'ailleurs la majorité des interprètes dont Caroline Ivari demeure celle qui encore s'en sort le mieux. Alien Convergence sent la toute petite production sans imagination. Bricolée, mal fagotée et mise en scène sans un brin d'inspiration. La partition musicale des compositeurs Christophe Cano et Chris Ridenhour reste évidemment dans le ton du film, c'est à dire insignifiante. Un téléfilm dont on cherche encore les quelques points d'intérêt qui permettraient de lui octroyer quelques avantages. Mais malheureusement... Amateurs de science-fiction et d'invasion extraterrestre, passez votre chemin...

 

mardi 5 octobre 2021

Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant, avant, avant-dernier long-métrage du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa (Cure, Kaïto, Tokyo Sonata), Avant que nous disparaissions, titre ô combien poétique n'ayant rien à voir avec l'original Sanpo suru shinryakusha qui signifie tout simplement invasion, est une œuvre de science-fiction très particulière qui n'a que peu de rapport avec ce que l'on a l'habitude de découvrir en la matière. Bien que le fond soit commun à des longs-métrages tels que L'invasion des profanateurs de Philip Kaufman ou même Hidden de Jack Sholder, la forme y est par contre radicalement différente. Ici, l'invasion prend tout d'abord des allures de promenade urbaine dans une ville où semble lentement se propager un nouveau virus dont les symptômes se révèlent étonnant : en effet, les femmes et les hommes atteints par ce que croient être avec erreur une nouvelle souche de virus les autorités médicales et que les médias vont reléguer transforme les habitants qui dès lors semblent perdre la tête. Mais la vérité est ailleurs et ce n'est rien révéler de fondamentalement confidentiel que de le dire puisqu'un certain Amano (l'acteur Mahiro Takasugi) l'évoque lui-même assez rapidement. L'invasion a commencée et elle va prendre une forme beaucoup moins radicale que dans le premier classique évoqué plus haut. Film à petit budget comme l'a souligné lui-même le réalisateur japonais, Avant que nous disparaissions brille par l'absence quasi-systématique des effets-spéciaux. Lesquels se résument à quelques éclairages accentués lorsque les extraterrestres qui tentent d'envahir notre planète dépouillent leurs victimes de certaines connaissances pour les intégrer et ainsi apprendre et évoluer...


Car Avant que nous disparaissions repose avant tout sur cela. Mais si le principe semble quelque peu barbare, Kiyoshi Kurosawa le fait avec une certaine douceur. Comme si les humains n'avaient en fait pas vraiment grand chose à craindre que la simple perte d'informations. Une invasion qui, si elle paraît s'effectuer en douceur est bien réelle. Narumi Kase (l'actrice Masami Nagasawa) ne reconnaît plus son époux Shinji (Eyuhei Matsuda). Quant au journaliste Sakurai (Hiroki Hasegawa), il va servir de guide (in)volontaire auprès d'Amano. D'une durée excédant de peu les deux heures, Avant que nous disparaissions se traîne sur un rythme qui risque de faire des dégâts sur la communautés des amateurs de blockbusters bourrés jusqu'à la gueule de CGI. Car ici, le réalisateur s'intéresse surtout à ses semblables et s'avère beaucoup plus psychologue que bon nombre de cinéastes dont l'intérêt premier est d'en mettre plein la vue au détriment de la caractérisation. En résulte une œuvre plus profonde qu'à l'accoutumée bénéficiant d'une cadence forcément moins soutenue mais qui a le mérite de ne pas trop empiéter sur des terrains déjà conquis. ''Pas trop'' car de fait, le film reprend bien le concept de L'invasion des profanateurs tout en enrichissant ses envahisseurs d'une personnalité et d'un désir d'apprendre totalement absents de l’œuvre de Philip Kaufman et dans laquelle les envahisseurs semblaient former une communauté sans conscience. Tout en reprenant le concept de l'appropriation de corps, Kiyoshi Kurosawa inverse complètement la psychologie de ses extraterrestres...


Produit en 2017, sorti au Japon en septembre 2017 et notamment diffusé lors du Festival de Cannes en mars de l'année suivante, Avant que nous disparaissions n'a pas vraiment rassemblé les foules devant les écrans de cinéma puisque le film n’engrangera sur un plan mondial que la somme de quatre-cent quarante-huit mille dollars. Une misère au regard des qualités du film et de sa très grande originalité. Une œuvre au ton parfois humoristique qui trouve sa fantaisie jusque dans la partition musicale signée du compositeur Yusuke Hayashi. Sobre mais aussi parfois épique à la manière d'un Harry Potter, elle accompagne les personnages dans leurs étonnantes péripéties. On relèvera tout de même des incohérences parmi lesquelles, notamment, le vol de ''concepts'', surtout si l'on part du principe que les envahisseurs intègrent dès le départ les connaissances de leur hôte comme cela est précisé à un moment très précis du film. Lent, parfois même un peu trop comme pourront s'en plaindre certains, Avant que nous disparaissions n'en est pas moins une œuvre très intéressante et conceptuelle. Ceux qui abhorrent les extraterrestres belliqueux seront ravis de découvrir que ceux-ci sont plutôt sympathiques même s'ils cachent en réalité de noirs desseins. Une très belle surprise...

 

samedi 27 février 2021

Beyond the Sky de Fulvio Sestito (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 



Beyond the Sky est un régal... Non pas pour d'éventuelles qualités dont ce long-métrage aurait pu être doté mais dont l'absence résonne comme l'écho d'une immense pièce vide. Non, plutôt pour cette douce voix qui murmure à l'oreille du chroniqueur qui sent dès les premières minutes de projection qu'il prendra son pied à écrire quelques mots au sujet de cette purge signée de Fulvio Sestito. Cela n'a sans doute rien à voir, je le reconnais, mais en découvrant ce long-métrage de science-fiction américain (le réalisateur étant quant à lui d'origine italienne), j'ai après coup pensé à ces hordes de dégénérés féministes ou végans qui parfois font plus de tort aux causes qu'ils défendent qu'ils ne leurs apportent de l'aide. Et bien, à peu de chose près l’œuvre (!?!) de Fulvio Sestito se positionne dans cette même catégorie d'événements qui nuisent à ''l'entité'' à laquelle ils semble vouloir rendre hommage. Pourtant, et c'est une habitude qui généralement pousse les amateurs de science-fiction ou de tout autre type de long-métrage à se lancer dans ce genre d'aventure qu'est la projection d'une œuvre cinématographique, le synopsis est relativement alléchant. J'avoue même avoir eu l'espoir un très court instant de vivre ce même type d'expérience qui fit de The Man from Earth de Richard Schenkman (et surtout pas son indigeste séquelle), l'un de mes films de chevet. Que nenni, Beyond the Sky souffle un vent de médiocrité (entendons-nous bien, je parle bien de pet et non pas d'une brise ou du mistral) dont le seul ''mérite'' est de demeurer de la première à la dernière minute, d'une régularité assez déconcertante...


Je me souviens m'être surpris à penser à haute voix : ''pourvu qu'il s'agisse d'un rêve et non pas de la vision qu'a choisi le réalisateur de faire de ses hommes venus d'ailleurs''. Ah oui, je précise que le film s'ouvre sur une séquence opposant le héros de cette histoire à des aliens qui déjà, laissent présager du pire. Mais ensuite, retour en arrière et direction le Nouveau-Mexique où a lieu une convention sur le phénomène ovni. C'est là que se rend Chris Norton, qu'interprète l'insupportable Ryan Carnes. Le réalisateur en a fait un personnage arrogant, orgueilleux, culotté... bref, le genre de type que l'on ne compte généralement pas parmi ses amis. À moins d'être une blonde écervelée prénommée Emily (l'actrice Jordan Hinson), victime répétée d'abductions tous les sept ans, et qui après avoir été ''surprise'' (oui, je préfère rester poli) par l'attitude de ce jeune homme narquois venu chercher une réponse à la disparition de sa mère il y a longtemps, accepte finalement de l'accompagner dans son enquête. Ces deux là sont suivis par le cameraman Brent (le canadien Claude Duhamel), lequel filme en permanence son acolyte. Insupportable disais-je... Oui, bizarrement, celui qui porte le costume du ''héros'' de ce récit ressemble davantage à un antagoniste. Une approche originale bien qu'assez énervante ! Mais là où la logique n'a plus de raison d'être, le réalisateur italien choisi de mettre en scène ses interprètes dans des situations qui se révèlent alors hautement improbables.

L'idylle à venir se pressent aussi fort qu'un bouton de fièvre naissant à la surface de la lèvre. La relation qu'entretiennent Chris et Emily est branlante et ne tient sur aucune fondation stable. Vu le caractère du journaliste, on a beaucoup de mal à l'imaginer aimer quiconque d'autre que son propre reflet dans un miroir. L'attitude de la jeune femme reste parmi les plus improbables de tout le casting. Si l'on peut comprendre qu'elle soit aux abois vus les événements qui s'apprêtent à surgir, on ne croit à aucun moment à cette nouvelle amitié qui lie nos deux personnages principaux. Le réalisateur nous convie ensuite à un ''voyage'' en compagnie d'un chaman dont on se demande, à part remplir les trous abyssaux du scénario, quelle peut être l'utilité de cette séquence. L'aventure de Beyond the Sky n'est sans doute pas une expérience si éprouvante qu'elle semble être mais elle constitue ce que peut représenter de pire une œuvre de science-fiction (ou autre d'ailleurs) lorsque son auteur et ses interprètes ne semblent avoir ni le talent, ni les motivations suffisantes pour faire du projet, une structure capable au moins de tenir un minimum ses engagements. Le plus tragique dans toute cette histoire, outre le fait qu'un million et demi de dollars aient été dépensés pour la chose, demeure sans doute dans la présence de deux grands interprètes. En effet, on y retrouve Dee Wallace que l'on pu notamment voir à la fin des années soixante-dix dans La Colline a des Yeux de Wes Craven et la décennie suivante dans l'excellent Hurlements Joe Dante, ainsi que Peter Stormare qui interpréta, au hasard, Gaear Grimsrud dans le chef-d’œuvre des Frères Coen Fargo. Donc, ne pensez même pas perdre une heure vingt devant le film de Fulvio Sestito, et passez rapidement votre chemin...


dimanche 23 août 2020

Time Trap de Ben Foster et Mark Dennis (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Très à la mode actuellement, le concept du voyage dans le temps nous est servi à toutes les sauces. Et même si Time Trap de Ben Foster et Mark Dennis a l'air de marcher sur les plates-bandes de nombre de longs-métrages, ce petit film datant de 2017 a de bonnes idées à nous faire partager. Si les héros de cette aventure hors du commun sont une fois encore des adolescents, ils n'écartent cependant pas le public adulte qui retrouvera dans cette thématique où les paradoxes temporels tiennent une place importante, de quoi le satisfaire. Dès le départ, le scénario de Mark Dennis parvient à attiser la curiosité. Time Trap suit les aventures de cinq adolescents lancés à la recherche d'un professeur d'archéologie lui-même parti en expédition dans une grotte dans laquelle ont disparu il y a des dizaines d'années plusieurs personnes. Le professeur en question disparaît à son tour après avoir observé un étrange phénomène. En effet, à l'intérieur de la grotte, le temps semble s'être figé. Mais lorsque les étudiants Taylor et Jackie, accompagnés de Cara, Veeves et Furby pénètrent à leur tour dans la grotte, ils s'y retrouvent piégés, les cordes les rattachant au monde extérieur se sectionnant comme sous l'action d'un individu malveillant. Furby est le seul à être demeuré à l'extérieur tandis que ses quatre compagnons s'enfoncent peu à peu dans les profondeurs de la grotte...

A l'origine, le film a été pensé comme un found footage mais heureusement, le concept est abandonné assez rapidement au profit d'une mise en scène relativement classique. Pourtant, c'est bien dans les quelques séquences qui laissent un temps présager que le film reposera essentiellement sur des séquences préenregistrées qu'une grande partie de l'intrigue repose. L'une des grandes idées de ce long-métrage qui ne paye pas de mine repose sur le contraste entre le temps qui s'écoule normalement à l'extérieur et celui qui se trouve drastiquement ralenti à l'intérieur de la grotte. C'est sur ce postulat de base que les deux réalisateurs imaginent une histoire absolument folle qui durant les soixante premières minutes tient véritablement en haleine. Le fait que Time Trap soit majoritairement interprété par de jeunes adolescents n'est en soit pas vraiment gênant. Si la caractérisation se contente du strict minimum, cela nous évite également d'avoir à supporter l'adolescence dans tout ce qu'elle peut avoir parfois de rébarbatif. Reiley McClendon, Brianne Howey, Cassidy Giford et les autres interprètent ce petit groupe d'adolescents confrontés à des événements aussi inquiétants qu'extraordinaires. En développant l'hypothèse d'une vie qui s'écoule beaucoup plus rapidement à l'extérieur de la grotte qu'à l'intérieur, Ben Foster et Mark Dennis imaginent des répercussions qui dépassent de très loin ce que laisse d'abord supposer le récit...

Le scénariste Mark Dennis explique avoir tout d'abord été inspiré par des œuvres telles que The Descent de Neil Marshall, Indiana Jones de Steven Spielberg ou Les Goonies de Richard Donner. Trois œuvres dont on retrouve effectivement parfois l'esprit même si Time Trap demeure cependant moins évocateur en terme d'environnement, d'action, d'interprétation et de divertissement. Mais ne lui jetons pas la pierre. Car avec son budget apparemment étriqué, Ben Foster et Mark Dennis font presque des miracles et obtiennent un résultat plus qu''honnête. Malheureusement, là où le bât blesse, c 'est dans l'évolution de l'intrigue une fois la première heure passée. [ATTENTION SPOILER] Si le concept d'une évolution de l'espèce humaine de plusieurs milliers d'années et la rencontre d'hommes et de femmes de Neandertal coincés tout comme nos héros à l’intérieur de la grotte est une idée séduisante, le virage abordé par Ben Foster et Mark Dennis plonge leur œuvre dans une bouillie de séquences affreusement kitsch et dont la répétitivité et la longueur nuisent terriblement à l'intrigue. D'un phénomène assez sérieusement traité, Time Trap se conclue par un dernier tiers presque désastreux, que Ben Foster et Mark Dennis eurent sans doute l'ambition de traiter sur une trop courte durée. À trop vouloir en faire, les deux réalisateurs ont commis un acte manqué. Reste la première heure...

dimanche 12 août 2018

Aliens - Zone of Silence de Andy Fowler (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Concepteur d'effets visuels sur Noé de Darren Aronofsky, San Andreas de Brad Peyton, ou encore 300 de Zack Snyder, le producteur et scénariste Andy Fowler s'essayait à la réalisation l'année dernière avec son premier long-métrage. Une œuvre de science-fiction employant la méthode consistant à filmer caméra à l'épaule, sous la forme d'un found-footage, sur un scénario écrit de ses propres mains. Le résultat, à l'écran, est plus que mitigé. Voir affligeant, Alien – Zone of Silence ne se détachant absolument pas de la masse importante de found-footages qui ont été tournés depuis une bonne décennie. Le cinéaste aurait mieux fait de réfléchir à deux fois avant de nous proposer un produit totalement formaté et à l'attention unique d'un public adolescent capable de sursauter au moindre bruit et à la moindre déformation de l'image. Et dans ce sens, son premier long-métrage semble avoir digéré tout ce qui se fait de mieux, mais également de pire en la matière. A dire vrai, Alien – Zone of Silence ne se différencie du catastrophique Paranormal Activity d'Oren Peli que par son scénario. Ici, si les extraterrestres ont remplacé les poltergeists. Le résultat est le même : désastreux.

Tourné au Mexique, ce long-métrage mêlant science-fiction et found-footage est aussi vide qu'une coquille d'oeuf découverte dans un désert. Il ne s'y passe absolument rien d'autre que de longues scènes censées approcher son héroïne de la résolution d'une énigme au court de laquelle ont disparu son frère Hal et son ami Alex. Deux adolescents pas très futés qui se sont lancé comme pari d'aller investiguer dans le désert mexicain, et plus précisément dans une zone appelée 'Zone du Silence', et au cœur de laquelle de curieux événements ont pour habitude de se dérouler. Comme dans n'importe quel long-métrage de ce type, les deux adolescents disparaissent, permettant ainsi à la sœur de l'un d'entre eux, Morgan, de partir enquêter sur le lieu de leur disparition. C'est donc armée d'une batterie de caméras et suivie de très loin par son ami Goose, un ancien soldat blessé à la guerre, que Morgan débarque sur un site dont on espère bien entendu qu'il sera le théâtre d'événements merveilleux.

Malheureusement, outre la minceur du scénario qui ne tient qu'en deux ou trois lignes, c'est là que le bat blesse. Car en matière d'événements, à part quelques bruits et autant de mouvements de caméra, il ne se passe pas grand chose. A part entendre Morgan pleurnicher et visionner les quelques vidéos enregistrées sur les cartes mémoires que son frère a laissé derrière lui dans le désert, Alien – Zone of Silence est d'un ennui abyssal. Dans le genre, déjà fort minimaliste, le film d'Andy Fowler est un modèle d'attentisme. Son œuvre a beau ne pas dépasser les soixante-dix sept minutes, le temps se révèle fort long et il n'est pas rare que nos paupières se ferment devant l'absence d'enjeu véritable. Vu le principe engagé dans ce type de film, les interprètes n'ont pas d'efforts particuliers à fournir en matière de jeu d'acteur puisqu'ils paraissent improviser la plupart des scènes. Lorsque l'on sait que l'auteur de cette mauvaise plaisanterie est à l'origine un concepteur d'effets visuels plutôt talentueux, on s'étonne qu'il prenne les spectateurs à contre-pied avec une première mise en scène avare en terme d'effets-spéciaux. Noyé au beau milieu de dizaines d'autres found-footage, Alien – Zone of Silence se révèle inutile et ses personnages épuisants d'inactivité. Une œuvre laborieuse qui n'engage rien de bon concernant l'avenir d'Andy Fowler en tant que réalisateur...

jeudi 2 août 2018

Время Первых (The Spacewalker) de Dmitri Kisseliov (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



En pleine guerre froide, et alors que la course à la conquête de l'espace revêt une importance considérable pour les États-Unis et l'URSS, certains dirigeants de l'Union Soviétiques s'inquiètent des progrès effectués par les américains qui risquent très bientôt d'envoyer dans l'espace un vol habité. C'est la raison pour laquelle le lieutenant-général Nikolaï Kamamine presse les ingénieurs du programme spatial d'accélérer les choses en avançant la date du premier lancement d'une navette habitée par deux hommes. Celui-ci étant désormais prévu pour 1965 et non plus 1967, le vol sera dirigé par les pilotes de l'armée soviétique Pavel Beliaïev et Alexeï Leonov. Mais en précipitant les choses, le lieutenant-général Nikolaï Kamamine ne semble pas avoir réellement pris en compte les enjeux d'une telle décision. Car en coupant l'herbe sous le pied des ingénieurs, il prend le risque de mettre en danger la vie des futurs pilotes insuffisamment entraînés et par le manque de temps nécessaire à la conception d'une navette suffisamment fiable pour ramener les deux hommes sur Terre après leur voyage dans l'espace.
C'est sur ce point de départ que le cinéaste Dmitri Kisseliov décide de réaliser en 2016 le film Время Первых (The Spacewalker), s'inspirant ainsi de l'événement qui eut lieu le 18 mars 1965 au dessus du ciel de l'Union Soviétique : la première sortie extra-véhiculaire d'un homme dans l'espace. Et l'homme qui effectua cette prouesse héroïque, c'est le cosmonaute Alexeï Leonov, qui dans le cadre de la mission Voskhod 2 prit en compagnie du commandant de bord Pavel Beliaïev, des risques insensés au nom de l'Union Soviétique et de ses principaux dirigeants.

Un acte humain d'une bravoure que l'on a sans doute un peu de mal à réaliser aujourd'hui, surtout lorsque l'on connaît les progrès effectués depuis. Le long-métrage de Dmitri Kisseliov permet de constater à quel point le pari arbora une apparence suicidaire au vu de préparations considérées alors insuffisantes. Précédé d'un vol d'essai dont le résultat fut l'explosion de Voskhod 1, on imagine sans mal le courage qu'il a fallut à Alexeï Leonov et Pavel Beliaïev pour accepter de monter à bord de Voskhod 2 au péril de leur vie. Comme nous le démontre également Время Первых, arrivée sans encombre en orbite autour de la Terre, la mission a connu quelques ennuis techniques transformant cette belle aventure humaine et spatiale en une œuvre où l'angoisse sourde à travers les pores de ses deux principaux protagonistes incarnés à l'écran par les acteurs Evgueni Mironov et Constantin Khabenski.

Mis en musique par le compositeur Yuriy Poteyenko, le long-métrage de Dmitri Kisseliov prend des allures d'acte de bravoure, ce que l'événement demeure tout à fait au long de ses cent-trente minutes. Plus de deux heures d'un film plutôt réussi, peu ennuyeux, et respectant une certaine crédibilité. La même que celle du Apollo 13 du cinéaste américain Ron Howard, lui-même inspiré d'un fait divers authentique. Loin de la surenchère visuelle du cinéma américain, le spectacle proposé par ce film d'origine russe s'attache surtout à respecter l'Histoire mais n'en demeure pas moins parfois très esthétique. Surtout lorsqu'il est donné au spectateur l'occasion d'assister à la mise en orbite de la navette Voskhod 2.  Le film entretient un bon suspens et offre l'occasion de revenir sur l'un des moments-clés de la conquête de l'espace... Une très bonne surprise qui connaîtra un énorme succès dans son pays d'origine à sa sortie en 2017...

dimanche 17 juin 2018

The Beyond de Hasraf Dullul (2017) - ★★★★★★★☆☆☆




Que les fans de Lucio Fulci ne se désespèrent pas. Non The Beyond du cinéaste (que l'on peut supposer être d'origine indienne) Hasraf Dullul, n'a pas réalisé le remake du chef-d’œuvre du cinéaste italien E tu Vivrai nel Terrore – L'Aldilà (et donc traduit chez nos amis d'Outre-Atlantique sous le titre The Beyond), mais bien une œuvre de science-fiction, d'où sa présence sur L'Idiot Électrique qui comme chacun sait (du moins la poignée de fidèles lecteurs qui se rendent en ses pages) est désormais exclusivement consacré à la science-fiction et ses dérivés (post-apocalyptique, anticipation, etc...) Au vu des quelques parutions relativement navrantes qui ont nourri à la petite cuillère les amateurs de space-opera, de voyages dans le temps et de nouvelles technologies ces derniers temps, le sort de ce blog risquait de prendre une forme bien connue des amateurs de nanars. Heureusement, certains cinéastes plus soucieux que d'autres nous offrent, parfois, de belles surprises.
Loin des blockbusters qui n'auront droit qu'à une toute petite part du gâteau en ces pages, Hasraf Dullul débarque avec en poche, un long-métrage qui s'éloigne très nettement des canons du genre pour explorer un aspect de la science-fiction beaucoup plus rude. Entre terminologies scientifiques et fiction, le cinéaste a réussi là où d'autres se seraient sans aucun doute vautrés. Ne dépassant pas les quatre-vingt dix minutes, The Beyond offre (impose?) un message d'espoir, mais également des recommandations à l'attention de l'Homme. Ce gaspilleur, ce pollueur qui à force d'en faire voir de toutes les couleurs au sol qui l'a vu naître, met en péril sa propre existence. Mais plutôt que d'évoquer les ravages commis par nos semblables, entre guerres (civiles et militaires), pollution, famine, maladie ou accident nucléaire, entre en scène d'immenses sphères en orbite autour de la Terre, mues par d'étranges pulsations.

Hasraf Dullul offre la parole aux scientifiques et ce, sur un ton qui bouleversera les habitudes des amateurs de grosses productions américaines surchargées en effets-spéciaux mais d'une maigreur inquiétante en matière de scénario. Ici, c'est carrément l'avenir de l'espèce humaine qui est en jeu. Comme un certain nombre d'entre nous, ne vous arrive-t-il pas de vous poser des questions s'agissant des moyens mis en œuvre en cas de catastrophe cosmique ? Sur qui se reposer ? L'armée ? Les politiques ? La science ? The Beyond apporte une réponse intelligente à cette question en convoquant toutes les strates d'individus travaillant pour la recherche spatiale. Filmé sous l'angle du documentaire, le film de Hasraf Dullul semble être formidablement bien documenté (j'attends la confirmation des spécialistes). Le scénario laisse planer un doute sur l'issue du récit très honnêtement incarné par un casting très pro dans sa démarche, conduit par une Jane Perry bluffante de naturel.

En accordant une large part au réalisme, le cinéaste stimule l'imaginaire du spectateur qui se voit assister à un événement plutôt cohérent. Les effets-spéciaux aidant le cinéaste dans sa démarche, il arrive qu'entre le visuel et les intervenants on se prenne si bien au jeu qu'on doute sur la performance de certains interprètes, persuadés que la plupart d'entre eux jouent leur propre rôle de scientifique. Sur cet aspect là, Hasraf Dullul a parfaitement rempli son contrat. On aurait cependant aimé que le film soit expurgé de quelques scènes finales inutiles et surtout, d'un moralisme assez dérangeant mais bien dans l'air du temps. Ou comment effleurer la perfection tout en manquant la dernière marche. Au final, The Beyond Hasraf Dullul est une très bonne surprise. Parfois déconcertante, la mise en scène demeure pourtant brillante.Comme l'interprétation. Hasraf Dullul, un cinéaste à suivre qui cette année, vient de réaliser son second long-métrage 2036 Origin Unknown. Un film de... science-fiction...

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...