Le récit de Extra
Sangsues
ou Night of the Creeps
retitré chez nous La nuit des sangsues
débute en 1959 lorsque une capsule est expulsée d'un vaisseau
spatial par un extraterrestre malintentionné en direction de notre
planète. Au même moment, un jeune couple d'amoureux aperçoit
l'objet s'écraser au sol. Tandis que l'homme prend la décision
d'aller voir de quoi il s'agit, sa petite amie est tuée par un
déséquilibré malgré l'alerte lancée sur les ondes radio. Arrivé
à l'endroit précis où la capsule s'est écrasée, son compagnon
est attaqué par une sangsue qui le pénètre par sa bouche...
Vingt-sept ans passent et en 1986, le jeune Chris Romero (Jason
Lively) et son meilleur ami J.C. (Steve Marshall) espèrent
incorporer la fraternité Beta
Epsilon
que dirige l'un des étudiants les plus populaires de leur
université. Pour cela, les deux garçons vont devoir prouver leur
courage en volant un cadavre dans la morgue d'un laboratoire
scientifique et en le déposant devant le bâtiment d'une fraternité
rivale, la Phi
Omega Gamma.
Une fois à l'intérieur du complexe, Chris Romero et J.C. pénètrent
une salle protégée par un code d'accès à l'intérieur de laquelle
se trouve un corps cryogénisé qu'ils ont le malheur de libérer. Le
corps en question est celui de l'homme qui vingt-sept ans auparavant
fut attaqué par la sangsue. En le libérant, les deux étudiants
vont provoquer une série de drames au sein même de l'université et
de ses alentours. Épris de la jolie Cynthia Cronenberg (l'actrice
Jill Whitlow), Chris va non seulement tenter de l'approcher mais
également devoir combattre d'anciens camarades transformés en
zombies et disséminant des dizaines de sangsues. Pour cela, il devra
compter sur l'aide du Détective Ray Cameron (l'acteur Tom Atkins),
flic qui il y a presque trente ans avait bien connu la jeune femme
qui fut massacrée par le malade mental...
Écrit
et réalisé par Fred Dekker, Extra Sangsues
marque tout d'abord la passion de son auteur pour le cinéma
fantastique à travers le nom des principaux protagonistes. Chris
Romero, Cynthia Cronenberg ou Ray Cameron (et d'autres encore)
renvoient donc logiquement à trois des plus grands réalisateurs
dans le domaine puisque l'on peut y voir un hommage à George Romero,
à David Cronenberg ainsi qu'à James Cameron. Concernant le second,
celui-ci s'était déjà bien avant Fred Dekker penché sur une
intrigue plus ou moins similaire à travers son troisième
long-métrage Shivers
dans lequel les habitants d'un complexe urbain étaient atteints par
un mal étrange causé par la présence d'un parasite. Fred Dekker
abandonne avec Extra Sangsues
le concept d'expérience scientifique et médicale pour s'intéresser
à une invasion extraterrestre de type Body
Snatchers.
Le réalisateur et scénariste place au centre de son tout premier
long-métrage l'acteur Tom Atkins qui dans le domaine de l'horreur,
de la science-fiction et du fantastique s'est fait un nom en
apparaissant notamment chez John Carpenter avec Fog
en 1981 et New York 1997
l'année suivante, chez George Romero avec Creepshow
en 1982 ou encore chez William Lustig avec Maniac
Cop
en 1988. Dans le film de Fred Dekker, celui-ci incarne un flic
alcoolique au comportement ambigu. Doté d'un budget de cinq millions
de dollars, Extra Sangsues
rend tout d'abord hommage au cinéma de science-fiction des années
cinquante avant d'entrer de plain-pied dans les années quatre-vingt.
Futur auteur de Robocop 3
(seconde séquelle du classique de la science-fiction signée par
Paul Verhoeven), Fred Dekker signe un Teen-Movie
mêlant science-fiction et horreur en convoquant des extraterrestres
en forme de sangsues, lesquels vont très rapidement prendre
possession de leurs victimes et apparaître à l'image sous la forme
de zombies se déplaçant avec lenteur. Dans sa première partie,
Extra Sangsues
s'avère plutôt bavard et donc particulièrement mou. Fort
heureusement, le rythme s'accélère par la suite. Concernant le
département des effets-spéciaux, Howard Berger et l'équipe en
charge des explosions de têtes et autres créatures luisantes s'en
sortent plutôt bien au vu du maigre budget. Au final, le premier
long-métrage de Fred Dekker n'est certes pas un chef-d’œuvre mais
il peut encore aujourd'hui compter sur l'engouement de ses fans qui
le considèrent comme un film culte...