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vendredi 10 avril 2020

Underwater de William Eubanck (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



''Dans l'océan, personne ne vous entendra crier...'' semble nous dire le dernier long-métrage du cinéaste américain William Eubanck, réalisateur en 2011 de Space Time : L'ultime Odyssée et de The Signal en 2014. Grand amateur de science-fiction comme le prouvent ses deux premiers longs-métrage, il n'a pas rompu avec le genre cette année puisque Underwater demeure dans la continuité même s'il arbore des thématiques catastrophistes et horrifiques. Plutôt bien accueilli par la presse, on peu se demander ce qui dans ce récit d'une désespérante banalité a pu en convaincre certains de posséder certaines qualités quand votre serviteur s'est quant à lui, prodigieusement ennuyé. Victime de références cinématographiques dont le poids est tel que Underwater avait peu de chance d'être à leur hauteur, Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott et Abyss de James Cameron sont parmi celles qui sautent aux yeux. À tel point que William Eubanck ouvre les hostilités à l'aide d'un lent travelling évoquant la visite silencieuse du Nostromo. Situé dans des profondeurs abyssales et mettant en scène une équipe de scientifiques confrontée à une entité ''extraterrestre'', forcément, on songe au formidable long-métrage de James Cameron. Pour ce qui est des créatures, on pensera plutôt à The Descent que Neil Marshall réalisa au beau milieu des années 2000.

Avec son contingent de séquences référentielles incapables de faire de l'ombre à leurs différents modèles, Underwater reste d'une stérilité à toute épreuve. Coupable de cette indifférence que génère l'ensemble du long-métrage ? l’absence totale de caractérisation des personnages. Qu'il s'agisse de ceux incarnés par l'actrice américaine Kristen Stewart et le français Vincent Cassel ou des autres, ils peuvent tous finir entre les mâchoires des créatures entièrement conçues en images de synthèse que le spectateur assistera aux événements sans sourciller. Bourré de ''Jump Scares'' inefficaces et de séquences censées nous faire ressentir l'angoisse des profondeurs, mêmes les décors exigus et le cadrage souvent resserré ne parviendront à émouvoir les spectateurs victimes de claustrophobie. Quant à ceux qui éprouvent généralement la crainte de mourir noyés, qu'ils se rassurent, ça n'est certes pas l’œuvre de William Eubanc qui les verra suffoquer devant les innombrables séquences tournées sous l'eau. RENDEZ-NOUS Sanctum (Alister Grierson, 2011).

Parfois maniéré (le ralenti ''clipesque'' et ringard du début en est un bon exemple), Underwater invoque la thématique de la nature reprenant ses droits en une toute petite poignée de secondes seulement. De quoi tenter de se constituer une honorabilité qu'il ne parviendra malheureusement pas à atteindre. Financé à hauteur de soixante-cinq millions de dollars, on se demande parfois quels départements ont profité de cette généreuse somme d'argent puisqu'en terme d'effets-spéciaux, on est très en dessous des normes actuelles. Pas mauvais en soi, les interprètes sont malheureusement dirigés à la truelle. Ce qu'aurait pu excuser un scénario inspiré mais ce qui n'est pourtant pas le cas ici. Il en devient difficile d'éprouver le moindre plaisir de suivre les aventures de nos héros dans un contexte que les amateurs de sensations fortes connaissent déjà par cœur. Pourtant pas spécialement reluisants, mieux vaut se rabattre finalement sur de bonnes vieilles séries B des années quatre-vingt, et dans le même genre, pourquoi ne pas finalement revoir M.A.L.: Mutant Aquatique en Liberté de Sean S. Cunningham ou Leviathan de George Pan Cosmatos tout deux sortis en 1989 ?

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