''Dans l'océan,
personne ne vous entendra crier...''
semble nous dire le dernier long-métrage du cinéaste américain
William Eubanck, réalisateur en 2011 de Space Time :
L'ultime Odyssée et de The
Signal en 2014. Grand
amateur de science-fiction comme le prouvent ses deux premiers
longs-métrage, il n'a pas rompu avec le genre cette année puisque
Underwater
demeure dans la continuité même s'il arbore des thématiques
catastrophistes et horrifiques. Plutôt bien accueilli par la presse,
on peu se demander ce qui dans ce récit d'une désespérante
banalité a pu en convaincre certains de posséder certaines qualités
quand votre serviteur s'est quant à lui, prodigieusement ennuyé.
Victime de références cinématographiques dont le poids est tel que
Underwater
avait peu de chance d'être à leur hauteur, Alien,
le Huitième Passager
de Ridley Scott et Abyss
de James Cameron sont parmi celles qui sautent aux yeux. À tel point
que William Eubanck ouvre les hostilités à l'aide d'un lent
travelling évoquant la visite silencieuse du Nostromo. Situé dans
des profondeurs abyssales et mettant en scène une équipe de
scientifiques confrontée à une entité ''extraterrestre'',
forcément, on songe au formidable long-métrage de James Cameron.
Pour ce qui est des créatures, on pensera plutôt à The
Descent
que Neil Marshall réalisa au beau milieu des années 2000.
Avec
son contingent de séquences référentielles incapables de faire de
l'ombre à leurs différents modèles, Underwater
reste
d'une stérilité à toute épreuve. Coupable de cette indifférence
que génère l'ensemble du long-métrage ? l’absence totale de
caractérisation des personnages. Qu'il s'agisse de ceux incarnés
par l'actrice américaine Kristen Stewart et le français Vincent
Cassel ou des autres, ils peuvent tous finir entre les mâchoires des
créatures entièrement conçues en images de synthèse que le
spectateur assistera aux événements sans sourciller. Bourré de
''Jump
Scares''
inefficaces et de séquences censées nous faire ressentir l'angoisse
des profondeurs, mêmes les décors exigus et le cadrage souvent
resserré ne parviendront à émouvoir les spectateurs victimes de
claustrophobie. Quant à ceux qui éprouvent généralement la
crainte de mourir noyés, qu'ils se rassurent, ça n'est certes pas
l’œuvre de William Eubanc qui les verra suffoquer devant les
innombrables séquences tournées sous l'eau. RENDEZ-NOUS Sanctum
(Alister Grierson, 2011).
Parfois
maniéré (le ralenti ''clipesque''
et ringard du début en est un bon exemple), Underwater
invoque la thématique de la nature reprenant ses droits en une toute
petite poignée de secondes seulement. De quoi tenter de se
constituer une honorabilité qu'il ne parviendra malheureusement pas
à atteindre. Financé à hauteur de soixante-cinq millions de
dollars, on se demande parfois quels départements ont profité de
cette généreuse somme d'argent puisqu'en terme d'effets-spéciaux,
on est très en dessous des normes actuelles. Pas mauvais en soi, les
interprètes sont malheureusement dirigés à la truelle. Ce
qu'aurait pu excuser un scénario inspiré mais ce qui n'est pourtant
pas le cas ici. Il en devient difficile d'éprouver le moindre
plaisir de suivre les aventures de nos héros dans un contexte que
les amateurs de sensations fortes connaissent déjà par cœur.
Pourtant pas spécialement reluisants, mieux vaut se rabattre
finalement sur de bonnes vieilles séries B des années quatre-vingt,
et dans le même genre, pourquoi ne pas finalement revoir M.A.L.:
Mutant Aquatique en Liberté
de Sean S. Cunningham ou Leviathan
de George Pan Cosmatos tout deux sortis en 1989 ?