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samedi 28 mai 2022

Starcrash de Luigi Cozzi (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Quel rapport entre Maniac de William Lustig, The Last Horror Film de David Winters et Starcrash de Luigi Cozzi... ? La présence à l'image de l'immense Joe Spinell et de la sublime Caroline Munroe. Celle qui fut l'une des proies de l'un des tueurs en série de fiction les plus flippants de l'histoire du cinéma fut un an auparavant l'héroïne de l'un des nanars italiens les plus décomplexés. Et pourtant, à bien y réfléchir, Luigi Cozzi semble avoir très honnêtement et surtout très naïvement tenté d'apporter sa propre vision du cinéma de science-fiction grand public avec cette alternative ô combien nanardesque du classique réalisé en 1976 par George Lucas, La guerre des étoiles. D'emblée l'on écartera toute comparaison autre que celle d'une science-fiction foisonnante, (pas toujours très) inspirée, visant tous les types de public, du plus jeune au plus vieux et du néophyte au fans rompu au genre. Ce qui n'est déjà pas si mal. Starcrash a tout du grand nanar. L'ambition d'atteindre des sommets infranchissables malgré un budget trois fois moins important que pour la concurrence américaine. Cette ambition qui transparaît d'ailleurs même dans le doublage français, signe qu'à l'internationale, sans doute furent nombreux ceux qui estimèrent que le long-métrage du réalisateur italien méritait que l'on améliore le produit d'origine en confiant les voix principales à Jean Roche, notamment doubleur de Tom Skerritt dans Alien de Ridley Scott, de l'acteur Johnny Weissmuller à cinq reprises et même, (fruit du hasard?), de Biggs Darklighter dans La guerre des étoiles, ainsi qu'à Évelyne Séléna qui fut la voix de Sue Ellen Ewing dans la série télévisée américaine (et culte) Dallas ainsi que celle de.... devinez.... Oui, celle de la Princesse Leia de La guerre des étoiles, une fois encore. Inutile d'espérer faire croire plus longtemps que la relation entre l'un et l'autre des deux films n'est que le fruit du hasard...


Maquettes de vaisseaux en plastique, espace coloré constitué d'étoiles jaunes et de planètes rouges, bleues, vertes,etc..., costumes ultra-kitsch, mais aussi (et pour pouvoir revenir une fois de plus sur la principale source d'inspiration du film), des sabres-laser et la présence d'un robot au doux nom de Elias (costume sous lequel se planque l'acteur Judd Hamilton) qui renvoie inévitablement au C-3PO de... Et oui, encore et toujours La guerre des étoiles. C'est sûr, ça commence à faire beaucoup. L'emploi d'idées pas toutes neuves ne s'arrêtant pas là, Luigi Cozzi va en remettre une couche en s'éloignant cette-fois des emprunts faits à George Lucas. Outre la présence d'un Davil Hasseloff aux yeux recouverts de rimel ou d'hommes des cavernes débarquant sans prévenir, le réalisateur italien ne sachant peut-être plus trop où donner de la tête afin de rendre le spectacle encore plus attractif, celui-ci ose carrément plagier (il n'y a vraiment pas d'autre mot) l'un des classiques du cinéma d'aventures fantastiques signé de Don Chaffey en 1963. En effet, Luigi Cozzi puise dans cette œuvre toujours aussi remarquable qu'est Jason et les argonautes en s'inspirant de l'une des séquences les plus folles et impressionnantes du long-métrage : celle où les hommes de Jason (appelés argonautes), affrontent l'immense colosse de bronze Talos sur l'île de Crête. Une séquence hallucinante tant son rapprochement avec celle qui fut à l'époque animée par le spécialiste de la Stop-Motion Ray Harrihausen est indubitable !


Caroline Munroe, ce sont ses magnifiques yeux noirs, son regard intense et son affolante silhouette, aux côtés d'un Marjoe Gortner tout sourire, ancien adepte du mouvement Réveil Religieux qui a beau ici montrer toutes ses dents mais qui ne parvient pas à faire tout à fait oublier le sinistre personnage du soldat réserviste Jody Joad qu'il tint dans l'excellent film catastrophe Tremblement de terre de Mark Robson (œuvre qui fut nommée à cinq reprises aux Oscars de 1975 et remporta ceux du meilleur son et des meilleurs effets visuels). Face à ce duo qui incarne les aventuriers Stella Star et Akton dont la mission est de défaire l'infâme Comte Zarth Arn, l'acteur Joe Spinell, inoubliable dans Maniac, ce cauchemar urbain réaliste, gore et morbide, incarne le méchant du film. Mais plutôt que de conserver l'incroyable aura que lui procure son impressionnant visage, l'acteur y perd de sa superbe. En cause, des costumes et une coiffure absolument ridicules que l'on n'oserait peut-être même pas faire endosser à un représentant du phénomène Queer ! Starcrash ressemble à un grand fourre-tout manquant de cohérence. À trop vouloir bourrer son œuvre jusqu'à la gueule de bonnes intentions, Luigi Cozzi finit par perdre le public, d'autant plus que le film n'est en réalité, pas vraiment passionnant et doté d'effets-spéciaux pas toujours très réussis. Reste que les adeptes de séries plus Z que B y trouveront là un candidat de poids. Le nanar kitsch par excellence...

 

mardi 26 octobre 2021

Le Jour de la fin des temps (The Day Time Ended) de John 'Bud' Cardos (1979) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Le temps n'existe pas...''. Et bé, on est bien avancés avec ça... ! Auteur de séries B horrifiques parmi lesquelles la plus célèbre demeure sans doute L'Horrible Invasion (Kingdom of the Spiders) et ses hordes de tarentules (de mygales?), le réalisateur américain John 'Bud' Cardos signait en 1979 Le Jour de la fin des temps (The Day Time Ended), une œuvre de science-fiction au titre et au synopsis si ambitieux que le pauvre semble avoir perdu tout contrôle sur la mise en scène basée sur un scénario écrit à six mains par Wayne Schmidt, J. Larry Carroll et... David Schmoeller, réalisateur lui-même de quelques pellicules horrifiques, tels le survival surnaturel Tourist Trap en 1979, Crawlspace en 1986 et son fils de médecin nazi, tortionnaire de plusieurs locataires qu'il espionne avant de les tuer, ou trois ans plus tard Puppet Master et ses poupées diaboliques. Rien d'étonnant à ce que Le Jour de la fin des temps paraisse aussi foutraque lorsque l'on a soit-même conçu la même année le scénario d'un film mêlant survival et télékinésie ! Les membres d'une famille d'américains moyens du type de celle que l'on pouvait notamment croiser dans le de désert de Mojave à l'époque du tournage de La colline a des yeux de Wes Craven (1977) se retrouvent eux-mêmes isolés en un lieu désertique où a été bâtie leur future demeure. Une maison à l'architecture aussi étonnante que les événements qui vont très vite s'y produire. Et à commencer par l'apparition d'une curieuse structure dont l'usage semble permettre de disparaître pour on ne sait quelle destination comme en fera l'expérience la plus jeune représente de la famille Williams, Jenny, interprétée par la toute jeune Natasha Ryan dont la carrière d'actrice sera modeste mais que l'on retrouvera tout de même dans le classique de l'épouvante Amityville : La Maison du diable dans lequel elle interprétera là aussi, la cadette de la famille Lutz auprès de James Brolin et Margot Kidder.


Christopher Mitchum (fils du grand Robert...), Dorothy Malone, Marcy Lafferty et Scott Kolden viennent compléter le casting aux côtés de la jeune actrice mais également en compagnie de Jim Davis, acteur de télévision et de cinéma américain qui fut surtout célèbre dans le monde entier pour avoir incarné le patriarche Jock Ewing dans la série télévisée Dallas entre 1978 et 1981. Le Jour de la fin des temps est quant à lui un film très étrange. Peut-être pas autant qu'un Xtro (Harry Bromley Davenport, 1982) qui lui aussi est une œuvre de science-fiction, mais le mélange des genre mène le réalisateur à inclure au récit d'une famille venue passer un court séjour dans leur nouvelle demeure, des éléments empruntés au voyage dans le temps, à la téléportation, ainsi qu'à des phénomènes OVNI et scientifiques.Tout commence par l'explosion simultanée de trois étoiles transformées en supernovas avec pour conséquences la manifestation d'un dérèglement spatio-temporel, l'apparition de vaisseaux et créatures d'origine extraterrestres et de reptiles venus du fin fond de l'âge préhistorique. Un melting-pot qui sent parfois le faisandé (si la Stop Motion est presque digne de celle de Ray Harryhausen, la représentation des dinosaures est pathétique), mais apparaît en d'autres occasions sous son meilleur jour. On pense notamment à la séquence nocturne durant laquelle les événements se bousculent et au petit matin qui lui succède et qui nous offre le stupéfiant spectacle d'un désert constitué de divers engins d'époques différentes ayant pris la place même du décor initial. Ces quelques séquences participent au charme à priori désuet du long-métrage tandis que John 'Bud' Cardos démontre qu'il est capable du meilleur comme du pire. Passé, présent et futur se confondent alors jusqu'à envoyer nos valeureux personnages vers un avenir qui leur semblera radieux. Une originale petite série B...

 

jeudi 10 septembre 2020

The Black Hole de Gary Nelson (1979) - ★★★★★★★☆☆☆


Parmi les rares longs-métrages de science-fiction évoquant le phénomène des trous noirs, The Black Hole de l'américain Gary Nelson fait partie des plus anciens. Produit par Walt Disney en 1979, le film aborde l'un des sujets les plus fascinants ayant un lien direct avec l'univers. Cet objet céleste est si dense qu'il empêche toute matière ou toute émission d'énergie de s'en échapper. Objet invisible que des techniques d'observation permettent cependant d'étudier, le trou noir est au centre de ce long-métrage familial qui rapporta environ sur le sol américain, le double de son budget de dix-huit millions de dollars. Il met en scène l'USS Palomino, un vaisseau spatial d'exploration qui en 2130 découvre à proximité d'un trou noir, l'USS Cygnus disparu depuis vingt ans. Constitué d'une poignée d'astronautes parmi lesquels le capitaine Dan Holland, les docteurs Alex Durant et Kate Mac Crae, ainsi que le robot Vincent 396, l'USS Palomino est victime d'avaries contraignant son équipage à accoster l'USS Cygnus qui contrairement aux apparences n'est ni abandonné, ni à la dérive. À son bord a survécu le docteur Hans Reinhardt qui a depuis longtemps convaincu le reste de son équipage à repartir vers la Terre. Concepteur d'un système anti-gravitationnel, Hans Reinhardt est parvenu à maintenir son vaisseau en orbite aux abords du trou noir. À bord de l'USS Cygnus, Le capitaine Holland et les autres découvrent la présence de nombreux androïdes créés par Hans Reinhardt. Peu à peu, et à l'aide de B.O.B, un androïde semblable à Vincent 396, les membres de l'USS Palomino découvrent qu'ils courent tous un grand danger. En effet, comme le découvrent bientôt le docteur Durant et les autres, les androïdes du docteur Reinhardt s'avèrent être en réalité les anciens membres de l'USS Cygnus rendus à l'esclavage. De plus, ce dernier a décidé de mener son vaisseau au cœur du trou noir afin de l'étudier de plus près...

Familial mais non dénué d'intérêt pour les astronomes en herbe, The Black Hole est un excellent divertissement qui malgré ses quarante et un ans d'âge demeure de nos jours une excellente expérience en matière de science-fiction. Reposant autant sur l'intérêt que peuvent avoir les mystère de l'univers en général et du phénomène des trous noirs en particulier, l’œuvre de Gary Nelson propose un spectacle visuellement bluffant pour l'époque auquel quelques succès de la science-fiction ne sont sans doute pas étrangers. En effet, et malgré l'originalité du propos, songer à l'impact qu'ait pu avoir celui de Star Wars de George Lucas sorti deux ans plus tôt sur l'élaboration de The Black Hole n'apparaît pas anodin. L'apport évident des Stormtroopers et des blasters du classique de la science-fiction saute immédiatement aux yeux du spectateur qui en visionnant The Black Hole reconnaîtra en outre à travers les androïdes Vincent 396 et B.O.B, des alter ego au R2-D2 de la saga Star Wars. Concernant la fin même du long-métrage de Gary Nelson, comment ne pas évoquer en outre un autre classique de la science-fiction, le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick 2001, l'Odyssée de l'Espace et son final philosophico-psychédélique ? 
 
Chose indéniable, The Black Hole en met plein la vue du point de vue des effets-spéciaux. Et même s'il paraissent souvent désuets comparés à ce qui se fait aujourd'hui, il n'est pas interdit de rester pantois d'admiration face à cet immense édifice que représente l'USS Cygnus, face au passage d'un nuage d'astéroïdes dont les conséquences s'avèrent terribles ou plus simplement face à ce trou noir qui en arrière-plan menace d'avaler le vaisseau du docteur Reinhardt ainsi que tous ses occupants. On passera sur les quelques invraisemblances (et notamment la séquence qui rend ridicules les dimensions du trou noir lorsqu'y pénètre l'USS Cygnus) pour ensuite évoquer le casting constitué d'interprètes de prestige. En tête de gondole, Anthony Perkins (Psychose d'Alfred Hitchcock) et Robert Forster (Delta Force de Menahem Golan, Jackie Brown de Quentin Tarantino) qui interprètent respectivement le docteur Alex Durant et le capitaine Dan Holland. À leurs côtés, on retrouve Ernest Borgnine, Joseph Bottoms ainsi que pour la touche féminine, l'actrice Yvette Mimieux. Face à cet équipage de l'USS Palomino, c'est l'acteur autrichien Maximilian Schell qui incarne le docteur Hans reinhardt, l'antagoniste du récit. Une jolie performance générale parmi laquelle on pourra tout de même regretter l'insupportable doublage caricatural du commandant de l'USS Cygnus. Au final, The Black Hole est une œuvre de science-fiction familiale divertissante, proposant de nombreuses séquences d'actions enrobées d'excellents effets-spéciaux malgré un final mimant celui du classique de Stanley Kubrick sans malheureusement pour autant lui arriver à la cheville...

samedi 27 juin 2020

Buck Rogers au 25e Siècle de Daniel Haller (1979) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Anthony Rogers est né en 1928 de l'auteur de science-fiction américain Philip Francis Nowlan. Il apparaît pour la toute première fois dans le magasine Amazing Stories créé deux ans auparavant par le romancier de science-fiction Hugo Gernsback. C'est sous le nom de Buck Rogers que le public français le découvre après qu'il ait connu une nouvelle existence dans un Comic Strip l'année suivant sa naissance. Nous sommes à la fin des années soixante-dix et le nom de Buck Rogers va coïncider avec deux événements. Tout d'abord la sortie sur grand écran de l'épisode pilote Buck Rogers au 25e Siècle, puis la diffusion à la télévision américaine six mois plus tard de la première saison constituée de vingt-quatre épisode. La seconde quant à elle constituée de treize épisodes seulement dont deux sont divisés en deux parties ne le sera qu'à partir du 15 janvier 1981 au États-Unis, la France devant patienter jusqu'en 2001 avec une diffusion en version originale sous-titrée...

Aux côtés de Cosmos 1999 de Gerry et Sylvia Anderson, L'Âge de Cristal de William F. Nolan et George Clayton Johnson et Battlestar Galactica de Glen A. Larson, Buck Rogers au 25e Siècle faisait partie à la fin des années soixante-dix et au début de la décennie suivante des plus célèbres séries de science-fiction projetées sur les petits écrans. La sortie de l'épisode pilote n'étant pas due au succès de la série qui ne serait diffusée à la télévision que quelques mois plus tard, il s'agissait donc pour le public de découvrir un univers qui jusque là n'avait été développé que sur papier de plus ou moins bonne qualité (les Pulps n'étant pas réputés pour la qualité du matériau généralement employé). Alors que deux ans auparavant était sorti sur les écrans le premier volet à succès de la trilogie originelle Star Wars, le succès de l’œuvre de de George Lucas allait inspirer toute une vague de scénaristes et de réalisateurs qui allaient pouvoir eux aussi se lancer dans l'aventure du space opera...

Si je me souviens qu'à l'époque de sa diffusion la série Buck Rogers eut un impact des plus positif sur moi, à redécouvrir aujourd'hui le long-métrage/pilote diffusé pour la première fois en France sur TF1 dans l'émission L'Avenir du Futur du 24 octobre 1983, c'est le coup de massue ! En effet, typique d'un style visuel qui appartient à un passé désormais révolu depuis presque quarante ans, Buck Rogers au 25e Siècle apparaît surtout comme une curiosité que les plus jeunes risquent de trouver passablement éculé. Et le mot est faible : décors kitschissimes (contrebalançant parfois avec de superbes Matte Painting), costumes ringards, couleurs criardes et primaires dégueulant littéralement des bandes magnétiques, humour à deux francs six sous... Même la série de Gerry et Sylvia Anderson, pourtant réputée pour son aspect visuel relégué au fin fond des âges lui est infiniment supérieure. Heureusement, pour ce héros évoluant dans un décor de science-fiction dans lequel on a toujours l'impression que va débarquer le John Travolta de La Fièvre du Samedi Soir, l'acteur Gil Gerard qui incarne le Capitaine William « Buck » Rogers demeure plutôt sympathique...

Mais alors qu'il pourra à certaines occasions énerver à force de tout prendre avec une légèreté parfois trop prononcée, la présence des charmantes Erin Gray dans le rôle de la Colonelle Wilma Deering et de Pamela Hensley dans celui de la Princesse Ardala contrebalance la ''touche'' ringarde que se farcie ce long-métrage qui fort heureusement n'excède pas les une heure trente environs. Pour les plus anciens, et parmi eux, les plus coriaces, le plaisir de retrouver des personnages aussi emblématiques que le Dr. Theopolis et le robot Twiki demeurera peut-être intact. Quoique... cette histoire se déroulant au vingt-cinquième siècle et dans laquelle un astronaute envoyé dans l'espace en 1987 se réveille cinq-cent ans plus tard a bien mal vieilli. Si le concept du remake est plus ou moins défendable, voilà un film et une série qui mériteraient sans doute une mise à jour... À réserver aux nostalgiques avant tout...

lundi 30 avril 2018

Дознание пилота Пиркса - Test Pilota Pirxa de Marek Piestrak (1979)



Test Pilota Pirxa est le quatrième long-métrage a s'inspirer de l'une des œuvres de science-fiction de l'écrivain ukrainien Stanislas Lem après L’Étoile du Silence de Kurt Maetzig en 1960, Ikarie XB1 de Jindrich Polák en 1963, Solaris d'Andreï Tarkovski en 1972, et bien avant le remake de ce dernier que réalisa l'américain Steven Soderbergh trente ans plus tard. Comme toujours avec l’œuvre de Stanislas Lem, le matériau de base est ici une fois de plus très riche. Long-métrage de science-fiction, Test Pilota Pirxa met en scène une expédition vers Saturne parmi les anneaux de laquelle deux sondes doivent être installées par un équipage constitué d'hommes, mais également d'androïdes dont l'origine demeure tenue secrète afin que le commandant Pirx, chef à bord de la navette, demeure impartial. La mission n'étant pas le seul objectif de Pirx, les responsables ont chargé l'astronaute de renommée internationale de jeter un œil sur chacun des membres de l'équipage afin de témoigner si oui ou non, la présence d'androïdes se révèle nécessaire. La mission est donc fondamentale puisqu'à l'issue de celle-ci dépendra le futur de robots et autres machines douées d'une intelligence artificielle...

En à peine quatre-vingt quinze minutes, le long-métrage de Marek Piestrak tente de faire le tour de la question avec plus ou moins de bonheur. Il manque cependant une bonne demi-heure au moins de métrage pour que les questions obtiennent des réponses hautement satisfaisantes. Démarrant à la manière d'un thriller, il faut attendre presque la moitié du film pour que l’équipage constitué d'un peu moins de dix hommes embarque enfin à bord de la navette. L'un des aspects les plus étonnant demeure dans la relative qualité de certains effets-spéciaux quand d'autres se révèlent au contraire, parfois déplorables. Dès le départ, le soin apporté aux androïdes est notable tandis que beaucoup plus tard, l'aspect des anneaux de Saturne et celui des astéroïdes prête à sourire. C'est franchement laid et l'on peine ainsi à se prendre au jeu. Le suspens en est donc relativement dilué. C'est d'autant plus dommage que l'idée d'intégrer des personnages artificiels parmi les membres de l'équipage sans qu'on en connaisse l'identité dès le départ était particulièrement bonne.

Malheureusement, les limites apparentes du budget font que la majeure partie des thèmes évoqués n'aboutissent jamais vraiment. Pourtant, Test Pilota Pirxa conserve un charme indéniable. Et même si l'espace créé pour les besoin du film à parfois l'air d'une succession de bourres de coton, Marek Piestrak s'applique malgré tout à donner un semblant de réalisme à l'ensemble. La marque de fabrique de beaucoup de longs-métrages de science-fiction soviétique ! Les interprètes sont bons, leurs accoutrements crédibles, et l'intrigue repose sur des questionnements que l'on finira bien un jour par évoquer. Les machines faisant de plus en plus partie de notre quotidien et se rapprochant davantage de notre propre image, dans quelle mesure devrons nous bientôt les considérer au même titre qu'un être humain ? Qui donc est le plus fiable ? L'homme, ou la machine ? Peut-on avoir confiance en l'un ou en l'autre ?
Des enjeux qui, ici, divisent l'humanité au point que certains, très vite, tenteront de contrecarrer le projet. Marek Piestrak crée un climat de suspicion au sein même de l'équipage alors que l'on en est encore à se demander qui est fait de chair et de sang et qui n'est constitué que de circuits électriques. La navette se transforme alors en un réseau de coursives mal éclairées, parcourues de visages inquiétants, que le cinéaste rend plus ambigus encore en les camouflant partiellement dans l'ombre. En uniformisant le portrait de ses personnages, il empêche toute distinction et fait de son œuvre, toutes proportions gardées, l'ancêtre du très anxiogène The Thing que réalisera quelques années plus tard le cinéaste américain John Carpenter... Une curiosité...

mercredi 23 novembre 2016

1979 - "Alerte dans le Cosmos" de George McCowan



La Terre n'a durant des années été qu'un vaste champ de bataille ayant opposé humains et robots. Il n'en demeure plus qu'une planète ayant conservé les cicatrices de cette guerre et les rares humains ayant survécu se son retranchés sur la Lune. Mais alors que le calme semble avoir été rétabli, l'immonde Omus est venu achever se qu'avaient entrepris les machines. En effet, entourés de droïdes programmés pour tuer, il espère effacer toute trace de l'homme de la surface de la planète Lune...

Un euro cinquante. C'est le prix qu'à couté le DVD de Alerte dans le Cosmos. UN EU-RO CIN-QUAN-TE !!! Adapté d'un ouvrage de H.G. Wells (auteur de romans de science-fiction de renommée mondiale tels que La Machine à Explorer le Temps ou La Guerre des Mondes) et notamment interprété par Jack Palance, ça laisse rêveur. Sauf que le rêve a viré au cauchemar. Maintenant que j'y repense, la gouaille et le sourire du vendeur cachaient peut-être quelque chose de beaucoup plus pernicieux que de la simple sympathie. Peut-être pensait-il avoir enfin ferré deux nigauds venus dépenser leur argent dans un vide-grenier. Avant ce soir, peut-être aurais-je penser autrement, mais après avoir découvert Alerte dans le Cosmos, je pense sincèrement que dépenser un euro cinquante pour ce film ne valait pas le coup. Et dire que le vendeur nous a endormi au point de nous faire acquérir trois autres DVDs dont l'un nous fut généreusement offert... Je n'ose imaginer ce à quoi nous allons être confrontés lorsqu'il va falloir nous décider à visionner le reste de notre acquisition.
Mais un jour, moi aussi j'aurai ma revanche. Quelqu'un passera devant notre stand et mettra la main sur ce film signé George McCowan. Je serai tellement heureux de pouvoir m'en débarrasser que pour ce seul achat, j'offrirai gratuitement à son acquéreur, non pas un film, ni deux, ni trois, mais cinq !

J'ai croisé les doigts pourtant, car lors du visionnage, je me suis rappelé une phrase du vendeur qui m'affirmait qu'il s'agissait d'une série. Mais après avoir consulté la totalité des DVDs qu'il avait mis en vente, et en l'écoutant me parler d'une oreille distraite, je ne me suis plus souvenu s'il me parlait précisément de Alerte dans le Cosmos ou d'un autre. Autant dire qu'au bout de quarante-cinq minutes d'une œuvre lente et interminable, j'ai prié pour que la fin de l'épisode se termine. Mais d'épisode il n'était pas question ici. Car malgré ses allures de Cosmos 1999, avec ses décors de carton-pâte, ses costumes ultra-kitsch (pauvre Jack Palance) et son intrigue aussi passionnante que l'un des innombrables épisodes des Feux de l'Amour, Alerte dans le Cosmos semble avoir été libéré de toute contingence scénaristique. Enfin, ce qui est dit ici sortant de l'esprit d'un être persuadé d'avoir été floué d'une faramineuse somme d'argent, laquelle aurait pu être employée à des fins bien plus intelligentes, ne le prenez surtout pas au pied de la lettre. Alerte dans le Cosmos n'est peut-être en réalité pas si mauvais que cela est affirmé ici.

En tout cas, George McCowan semble avoir de solides références en matière de cinéma de science-fiction. Kubrick et George Lucas en première ligne. Je ne prendrai pas le temps (ni ne voudrais le perdre d'ailleurs) de vous dresser la liste des éléments qui font penser que le responsable de ce bubon cinématographique a rêvé un temps soit peu de produire une œuvre esthétiquement proche de ces dites références. Toujours est-il que de cette engeance est née l'une des plus improbables scènes tournée au ralenti de l'histoire du cinéma. Un peu comme si Bollywood avait décidé de mettre la main à la patte durant une courte et unique séquence. Pour le reste... REMBOURSEZ !

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