Invisible Alien
dure à peine plus d'une heure mais mon dieu ce que l'expérience pu
être pénible à endurer. Pire que de compter les minutes et les
secondes d'une horloge jusqu'à ce que la grande aiguille ait fait le
tour complet du cadran. Une déception ? Oui, très
certainement. Car malgré sa remarquable affiche et son alléchant
synopsis, le long-métrage des réalisateurs chinois Dawei Zhang et
Jintao Lu (le second pour le premier et le premier pour le second !)
n'est pas la promesse d'une aventure aussi riche en émotions que
furent celles du premier volet de la Franchise Alien,
le huitième passager
réalisé en 1979 par Ridley Scott et de sa séquelle Aliens,
le retour réalisée
par James Cameron sept ans plus tard. Tout au plus une vague resucée
plongeant ses protagonistes dans une mélasse scénaristique
parfaitement indigeste. À bord du Deep
Space
(applaudissons bien fort l'originalité du nom donné au vaisseau)
dont les sombres coursives évoqueront indubitablement celles du
premier Alien,
Yin, Seven et leur commandant (dont j'ai oublié le nom, à moins
qu'il n'en ait pas vraiment, et puis de toute manière on s'en
fout !) ont fait voyage il y a de cela un siècle et demi vers
la planète Messenger
(applaudissons une fois encore l'originalité du nom donné à la
planète), laquelle a fait irruption dans notre système solaire.
Après un charabia des plus prétentieux l'on apprend que l'homme a
cru bon imaginer qu'un message émis par cette planète pouvait avoir
été envoyé par une civilisation extraterrestre intelligente.
Située aux abord de la ceinture de Kuiper (dont la distance équivaut
entre trente et cinquante-cinq celle qui sépare notre planète du
Soleil. Un peu de science ne fait pas de mal et c'est déjà ça de
gagné!), Messenger fut atteinte en soixante et onze années. La
mission de Yin,
Seven et de leur commandant ? Rechercher toute trace d'une
intelligence extraterrestre...
Un
joli projet de film qui tombe à l'eau en moins de dix minutes :
en partie causée par des retours sans cesse en arrière, la
compréhension du récit se fait parfois difficile. D'autant plus que
le film, sans doute victime d'une grève de la part des employés du
National
Energy Investment Group
est en général plongé dans une obscurité qui empêche toute
lisibilité. Des éclairages, des alarmes, des résidus visqueux, une
moiteur et une noirceur qui empruntent donc à la saga Alien,
mais une créature dont il faudra a priori chercher les origines
plutôt du côté du cinéma d'épouvante et fantastique japonais
façon
The Grudge
ou The
Ring.
Mélange plus qu'improbable de science-fiction et d'épouvante qui se
mariait à la perfection chez Ridley Scott mais tombe complètement à
plat dans le cas présent. Le scénario de Dong Ding, Qiong Li, Laju
Liu et Jintao Lu (!?!) se perd en conjectures philosophiques proches
de la masturbation intellectuelle. Et dont les résidus gluants
laissés derrière elle par la créature (qui n'en est pas vraiment
une selon l'héroïne) sont peut-être finalement les empreintes
symboliques de l'orgasme que durent ressentir les quatre individus
nécessaires à l'écriture de ce scénario parfois sans queue ni
tête. C'est chiant à mourir et chaque syllabe prononcée en
post-synchronisation agit comme autant de coups de marteau assénés
derrière la nuque. Le sujet et ses auteurs pètent plus haut que
leur cul et l'on y voit comme par une nuit sans étoiles, sans Lune
ni éclairages urbains. Toute tentative de donner de la vigueur au
film est vaine tant les ruptures de rythme sont nombreuses. Tout
juste l'actrice Wu Jiao s'avère convaincante. Quant à Shengwen
Ruan/Seven, il n'est au fond qu'un vague ersatz de l'androïde Ash
qu'interpréta le britannique Ian Holm dans le premier volet de la
saga Alien
ou de Bishop qu'interpréta l'américain Lance Henriksen dans sa
première séquelle. Invisible
Alien est
donc à oublier très rapidement. Mieux : préférez prendre un
livre ou écouter un disque que de regarder cette quasi-purge...
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