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lundi 1 janvier 2024

La planète sauvage de René Laloux (1973) - ★★★★★★★★☆☆

 



 

Célébrons ce début d'année 2024 avec une œuvre d'animation française réalisée par le dessinateur, peintre et sculpteur René Laloux en collaboration avec l'écrivain, poète, metteur en scène, peintre et dessinateur Roland Topor. La planète sauvage est donc un film de science-fiction animé majeur dans l'histoire du cinéma fantastique hexagonal. Un univers à lui seul, constitué de nombreuses planches surréalistes typiques de l'univers de Roland Topor. À l'origine, le long-métrage est l'adaptation d'un roman intitulé Oms en série de l'écrivain français Stefan Wul. Réalisé par René Laloux, La planète sauvage semble être tout d'abord à travers son esthétique très particulière, l’œuvre de Roland Topor qui y exprime son talent pour les univers décalés. Auteur de L'escalier chimérique qui en 1976 sera adapté sur grand écran sous le titre Le Locataire par Roman Polanski, le dessinateur français imagine un monde foisonnant, riche d'une faune et d'une flore stupéfiantes de beauté. L'artiste et le réalisateur s'y laissent aller à une grande poésie visuelle et situent l'action de La planète sauvage dans un futur assez proche de notre époque. Sur la Planète Ygam, la forme de vie la plus intelligente semble être celle formée par les représentants de l'espèce Draggs. Des créatures humanoïdes dont trois des particularités sont de mesurer douze mètres de haut, de posséder des sortes de branchies en lieu et place des oreilles et dont l'épiderme qui recouvre leur corps est entièrement bleu. Leur oisiveté est à l'exact opposé de l'asservissement dont ils font preuve envers une espèce importée d'une planète lointaine connue sous le nom de Terra. Ceux qu'ils surnomment les Oms sont partagés entre deux catégories. Les Oms domestiques, qui sont une main-d’œuvre importante pour le bon fonctionnement Draggs et servent parfois d'animaux de compagnie. Ainsi que les Oms sauvage qui eux, vivent dans la nature et en dehors de toute civilisation. Un jour, la jeune Dragg Tiwa découvre le cadavre d'une mère Om dont le bébé vit encore. Après avoir eu l'accord de son père Sinh, la jeune fille emporte avec elle celle qui deviendra Terr et choisit de l'élever. Mais plus le temps passe, et plus Tiwa se désintéresse de Terr qui depuis est devenu un robuste et très cultivé jeune homme. Un jour, celui-ci décide de prendre la fuite et tombe nez à nez avec une Om sauvage qui ramène le nouveau venu auprès des siens...


On remarque très vite que l'histoire de La planète sauvage n'est pas tellement différente de celle que nous connaissons. L'apport du long-métrage de René Laloux est donc directement lié à son environnement. Des dizaines de plantes, de créatures toutes plus étranges les unes que les autres et surtout, un coup de crayon qui différencie le travail de Roland Topor de tout ce que l'on a généralement l'habitude de voir. Asservissement, apprentissage, révolte, le film se construit autour de l'histoire de l'esclavage et de son abolition à travers un récit fantastique dont le sens est multiple. Un monde où l'imaginaire n'a absolument rien à envier à tout ce qui le précéda et à tout ce qui lui succéda en matière d'univers et de science-fiction. Fantastique de par l'abondante inspiration de ses auteurs mais aussi, fantastique de par le travail accompli par René Laloux et Roland Topor qui nous livrent un spectacle aussi délirant que majestueux. Amour, guerre, mort sont également au centre d'une œuvre qui touche quel que soit l'âge que l'on a. Du plus jeune au plus âgé, le spectateur est comblé, invité à un voyage par delà les frontières de l'espace et rêve d'un monde couleur pastel. Plus qu'un film d'animation ou l'adaptation d'une œuvre de papier, La planète sauvage est la transposition à l'image d'un songe étrange, sans doute un peu fou, fantasme surréaliste et lyrique d'un monde certes imparfait où les espaces vides possèdent au moins autant d'importance que les étranges organismes qui y poussent ou s'y déplacent. Élément essentiel : le doublage. ET parmi les interprètes de ce très grand film de la science-fiction animée, l'acteur Jean Topart maintenant disparu depuis presque onze ans et qui laissa surtout une trace indélébile dans l'univers du doublage et notamment à la télévision avec les dessins animés Rémi sans famille en 1977, Ulysse 31 en 1981 (il y interpréta rien moins que la voix de Zeus!) ou encore Les mystérieuses cités d'or l'année suivante et dans lequel il sera une nouvelle fois chargé de la narration. Notons enfin que la bande musicale est l’œuvre du compositeur et pianiste de jazz français Alain Goraguer qui collabora avec nombre d'artistes dont Boris Vian, Jean Ferrat ou encore Serge Gainsbourg avec lequel il collabora jusqu'en 1964...

 

dimanche 11 juillet 2021

Genesis II de John Llewellyn Moxey (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

La première chose que remarqueront tous les fans de la franchise Star Trek, c'est la présence au générique de Genesis II du scénariste et producteur Gene Roddenberry. Autrement dit, le père fondateur de la plus célèbre série télévisée de science-fiction qui depuis 1966 n'a pas fini de se renouveler à travers nombre de variations télévisées (Outre la série originale produite entre 1966 et 1969, la franchise a vu naître La nouvelle génération entre 1987 et 1994, DS9 entre 1993 et 1999, Voyager entre 1995 et 2001, Enterprise entre 2001 et 2005 et plus récemment, Discovery et Picard) et cinématographiques (à commencer par dix longs-métrages produits entre 1979 et 2002 et basés sur les différentes séries diffusées entre 1966 et 1994, puis trois films tournés entre 2009 et 2016 formant pour l'instant une trilogie sous forme de reboot). Bien que son nom soit toujours cité alors qu'il a disparu maintenant depuis presque vingt ans, Gene Roddenberry n'a pas été l'auteur exclusif de Star Trek mais a bien au contraire été celui de nombreux scénarii parmi lesquels, justement, celui de ce téléfilm de science-fiction diffusé pour la première fois sur une chaîne américaine le 23 mars 1973. De la science-fiction de type post-apocalyptique se déroulant en 2133 dans un futur dystopique où s'affrontent deux clans : d'un côté, une organisation nommée PAX dont les membres sont les descendants du personnel de la NASA. De l'autre, les tyraniens, qui sont des mutants et vivent très loin de là dans une forteresse bien gardée. C'est dans cet univers que va se retrouver plongé le scientifique Dylan Hunt qui en 1979 a accepté de se prêter à une expérience sur l'hibernation. Mais à la suite d'un tremblement de terre, il s'est retrouvé seul endormi dans une pièce pressurisée et dans un environnement gazeux constitué de Xenon. Découvert plus de cent-cinquante ans plus tard par des membres du PAX et par Lyra-A qui les espionne pour le compte du peuple des tyraniens auquel elle appartient, la jeune mutante soigne l'homme de l'ancien monde et s'échappe en sa compagnie de la grotte où vivent retranchés les membre de l'organisation en espérant qu'il viendra en aide aux siens...


Situé dans le futur et bien après qu'un conflit mondial ait bouleversé l'ordre des choses, Genesis II est un excellent téléfilm qui sous ses airs un peu fauchés s'avère en fait une très bonne surprise. Un soin tout particulier a été tout d'abord apporté aux décors. Celui de la grotte où vit le peuple PAX, ainsi que la ville-citadelle des tyraniens. Des mutants dont la seule différence notable est un double nombril comme le démontrera Lyra-A qu'interprète la superbe actrice américaine Mariette Hartley qui tournera davantage pour le petit écran que pour le grand. Nous la découvrirons effectivement dans les séries Peyton Place, Bonanza, un épisode de la série originale Star Trek, justement, ou encore dans Les rues de San Francisco, La petite maison dans la prairie, deux épisodes de Columbo et des dizaines d'autres séries et téléfilms. À ses côtés, l'acteur Alex Cord qui bien avant Tom Selleck dans la série Magnum arbore ici une épaisse moustache à la manière de certains membres du groupe disco Village People. C'est lui qui incarne le rôle de cet homme du passé qui dans le futur va combattre pour le bien contre ceux qu'il avait d'abord cru être les méchants de l'histoire. Acteur de cinéma mais aussi de télévision, Alex Cord est surtout connu pour avoir interprété le rôle de Michael Coldsmith-Briggs III dans la célèbre série Supercopter. Parmi nombre de seconds rôles, on retrouve l'acteur Ted Cassidy, un géant qui interpréta notamment le personnage de Lurch dans l'adaptation télévisuelle de La famille Adams. Plutôt bien rythmé, Genesis II n'est pas du tout désagréable à regarder malgré une esthétique qui forcément à cause de son âge, a plutôt vieilli. À noter qu'à l'origine, il devait s'agir d'un pilote test à l'issue duquel une série devait être mise en chantier. Mais la chaîne sur laquelle fut diffusé le téléfilm de John Llewellyn Moxey ne l'ayant pas approuvé, le projet de série n'a malheureusement jamais été concrétisé...

 

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