dimanche 16 janvier 2022

Le camion de la mort (1982) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Tout comme New York 1997 de John Carpenter et Alien de Ridley Scott, Mad max de l'australien George Miller fut à l'origine de nombreux plagiats. L'Italie, les États-Unis, et même la France ont prélevé leur part du gâteau sans pour autant être jamais capables d'égaler et encore moins de surpasser les deux premiers volets de cette remarquable franchise qui depuis 2015 en compte temporairement quatre (le cinquième à venir ayant été envisagé par le réalisateur sous la forme d'un préquelle). Le camion de la mort de Harley Cokeliss fait partie de cette vague de longs-métrages situant leur intrigue sur des terres devenues sauvages et hostiles à la suite d'un conflit nucléaire à l'échelle mondiale. Seule originalité de ce film dont le titre original demeure Warlords of the 21st Century (que l'on traduira chez nous sous le titre Les seigneurs de guerre du 21e siècle), ses origines : En effet, Le camion de la mort ne provient ni de l'hexagone, ni de la botte et n'a pas traversé l'Atlantique jusqu'à nous. Non, le film vient d'une île située à deux-mille kilomètres au sud-est de l'Australie, la Nouvelle-Zélande. Géographiquement donc plus proche de George Miller que de Pierre-William Glenn, auteur du nanardesque Terminus avec notre Johnny Hallyday national, son contenu est par contre relativement semblable à celui qui fut proposé dans cette production franco-allemande que le réalisateur français tourna en 1986. Autant dire que le long-métrage de Harley Cokeliss ne brille pas de mille feux et s’avérera pour certains relativement pénible à regarder...


Bien que le nom de Harley Cokeliss soit notamment apparu aux génériques des séries télévisées Xena, la guerrière en 1995 et des Nouveaux Professionnels quatre ans plus tard, ce réalisateur qui tourna en tout et pour tout une dizaine de longs-métrages signe ici un sous-Mad Max assez peu intéressant. Dans des décors pourtant aussi déserts que ceux du second volet de la franchise de George Miller, le néo-zélandais ne s'affranchit pas vraiment des codes et exploite pas mal des idées nées de l'imagination de l'australien et de son scénariste de l'époque, James McCausland. Ici, le récit oppose le héros Hunter (interprété par l'acteur Michael Beck qui fut notamment en 1979, le personnage principal du film culte de Walter Hill, Les guerriers de la nuit) à un tyran du nom de colonel Straker (James Wainwright), lequel, aux commandes d'un camion blindé, fait régner la terreur dans la région. Et notamment auprès d'une communauté dont les membres, qui plutôt que d'être revenus à l'état de bêtes sauvages et sanguinaires ont choisi de vivre paisiblement et en toute démocratie. Du moins, jusqu'à ce que le fameux Colonel Straker et sa bande de mercenaires sans pitié en viennent à prendre possession des lieux alors que ce dernier est à l'origine parti rechercher sa fille Corlie (l'actrice Annie McEnroe) qui refuse de partager les curieuses ''valeurs'' de son père...


Michael Beck endosse donc le costume de loup solitaire mâtiné de bon samaritain, toujours prêt à chevaucher son éternelle moto (qu'il ''nourrit'' à l'aide de méthane produit à base de, dit-il : ''merde de poulet''!) pour aider la veuve et l'orphelin. Et ici, en l'occurrence, la belle Corlie. Sans prendre conscience des conséquences puisque la tranquillité de la communauté va en être totalement chamboulée. Au regard de Mad Max, Le camion de la mort fait peine à voir. Mais le principal atout de ce genre de production, du moins à l'époque, c'est sa situation géographique et le retour à un mode de vie dont est bannie pratiquement toute forme de technologie. Un désert, un soleil écrasant, des collines environnantes et des routes qui ne mènent qu'à des coupe-gorges et voilà le tout emballé sous les oripeaux de la science-fiction post-apocalyptique. Le camion de la mort... c'est comment dire... comme si on avait tout piqué à un grand cinéaste. À commencer par les idées, puis le casting (qui, je dois être honnête, s'en sort honnorablement), les décors, tout cela avant de prendre en otage l'équipe technique. Au mieux, le long-métrage de Harley Cokeliss ressemble à un épisode ''augmenté'' de L'agence tous risques ou de McGyver à la sauce post-apocalyptique. Rien de bien réjouissant, mais un soir d'hiver, ça peut toujours le faire à condition que l'on ne soit pas trop exigeant...

 

samedi 15 janvier 2022

Créature (The Titan Find) de William Malone (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

C'est à la surface de Titan, plus grand satellite naturel de Saturne que Créature (The Titan Find) de William Malone situe son action. Une lune sur laquelle une race d'extraterrestre élurent domicile bien avant que l'homme y foule sa surface puisque en préambule nous découvrons deux chercheurs de la multinationale NTI à l'intérieur d'un laboratoire où se trouve notamment un bocal à l'intérieur duquel est enfermé un œuf... D'emblée, le rapport qu'entretient ce long-métrage de science-fiction horrifique avec l'un des classiques du genre réalisé par Ridley Scott en 1979 est évident. Comme nous le démontreront les événements à venir, Créature cultive en effet de nombreux points communs avec Alien, chef-d’œuvre que beaucoup ont tenté de copier sans jamais y parvenir. On pense notamment aux transalpins Alien 2 – Sulla Terra de Ciro Ippolito et Alien, la Créature des Abysses d'Antonio Margheriti en 1989 (bien que celui-ci se déroule sur Terre et s'inspire plutôt de la séquelle officielle Aliens, le retour réalisée par James Cameron en 1986) ainsi qu'aux américains Inseminoid de Norman J. Warren en 1981 ou La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark sorti la même année. Deux exemples à peu près convenables et bénéficiant même d'une aura bien méritée auprès des amateurs du genre. Créature, lui, est plus proche des longs-métrages italiens d'un point de vue qualitatif. En effet, si le générique laisse présager une œuvre plutôt ambitieuse et visuellement attrayante, cette fausse impression ne durera malheureusement pas longtemps...


Lorsque l'on ne paie pas sa facture d'électricité, voilà ce qui arrive : on se retrouve plongé dans une obscurité presque totale, à peine parcourue de quelques éclairages qui eux-mêmes vont connaître un sort peu enviable puisque ''dérangés'' par une brume permanente tentant là encore, de s'inspirer de l'ambiance remarquable qui plongea les sept membres de l'équipage du Nostromo à la surface de la planète LV-426 dans Alien. Mais alors qu'en 1979 Ridley Scott bénéficiait déjà de son immense talent de réalisateur, de la présence à l'écriture de Dan O'Bannon (réalisateur du Retour des morts-vivants en 1985), du compositeur Jerry Goldsmith, de la photographie de Derek Vanlint mais peut-être plus encore du remarquable travail du designer et sculpteur suisse Hans Ruedi Giger, William Malone doit quant à lui se contenter de son propre scénario, de la photographie de Harry Mathias, de la partition de Thomas Chase et Steve Rucker ou de la direction artistique de Michael Novotny. Pourtant réalisé six ans plus tard, Creature ne parvient jamais à surpasser son modèle ni même atteindre le dixième de ses qualités. La faute à un nombre invraisemblable de défauts dont un scénario qui outre le fait qu'il pompe sans vergogne l’œuvre du réalisateur britanico-américain n'est même pas capable de nous proposer un spectacle satisfaisant. Si William Malone tente de retrouver l'esprit d'Alien, ses coursives, l'ambiance sinistre et anxiogène qui courrait à la surface de LV-426, sa prodigieuse créature ou ses meurtres admirablement mis en scène, c'est peine perdue. Son film est d'un ennui abyssal. Si sombre que l'on passe son temps à écarquiller les yeux. Mais qui demeure tout de même une curiosité à plus d'un titre...


D'abord parce que le réalisateur s'ingénie à reprendre tout ou partie du scénario de Ridley Scott, à travers la découverte de l’œuf, cette manière de filmer le vaisseau de l'équipage par en dessous pour lui offrir une certaine ampleur, à parcourir de sa caméra les nombreux couloir où se situe l'action et à afficher une créature qui, ô miracle, possède une nette différence avec celle conçue par le suisse des années auparavant : en effet, la créature du titre est ici capable de prendre le contrôle de ses victimes une fois celles-ci décédées. Une ''originalité'' malheureusement insuffisante qui ne permet absolument pas d'adhérer au concept. Comme la présence de l'acteur allemand Klaus Kinski qui apparaît lors de rares occasions dans un rôle qui semble loin de ses performances les plus marquantes (ses divers participations aux œuvres de l'immense Werner Herzog) mais plus proche d'une fonction alimentaire. À ses côtés, nous retrouvons notamment l'acteur Stan Ivar qui apparu dans de nombreuses séries télévisées dont La petite maison dans la prairie où il tint le rôle récurrent de John Carter en 1982 et 1983. Quant à la charmante Wendy Schaal, le réalisateur Joe Dante en fit quelque peu son égérie puisqu'on la découvrit dans plusieurs de ses longs-métrages parmi lesquels L'Aventure intérieure en 1987 ou Small Soldiers douze ans plus tard. Créature sonne pour ces trois interprètes comme une erreur de parcours (Kinski en connaîtra malheureusement d'autres). Véritable plagiat du chef-d’œuvre de Ridley Scott (le final en est un exemple particulièrement frappant), on s'y ennuie terriblement. Ponctué de ventres mous très bavards, même les séquences d'action sont ratées. Au beau milieu d'une légion d'avatars plus ou moins réussis de Alien, on optera donc plutôt pour Inseminoid ou La galaxie de la terreur...

 

mercredi 12 janvier 2022

Scanner Cop 2: Volkin's Revenge de Steve Barnett (1995) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Une année après la sortie directement en vidéo du quatrième long-métrage de la franchise Scanners initiée quatorze ans plus tôt par le réalisateur canadien David Cronenberg, Steve Barnett venait y mettre un terme avec Scanners: The Showdown, sans doute plus connu sous le titre de Scanner Cop 2: Volkin's Revenge et traduit chez nous sous celui de Scanner Cop 2 - La Vengeance de Volkin. Un titre qui semble bien plus approprié puisque l'intrigue, sans directement faire suite au précédent volet, met tout de même en scène l'acteur Daniel Quinn dans la peau du même personnage principal. Le détective Samuel Staziak qui cette fois-ci va se mesurer non plus à un scanner tueur de flics mais à un criminel qu'il fit jeter en prison après avoir tué son frère. Du casting de Scanner Cop il ne demeure plus grand monde puisque tous ou presque des interprètes ont disparus et Daniel Quinn semble être le seul à revenir pour cette nouvelle aventure dans l'univers de ces scanners qui décidément, poussent en ville comme les champignon dans les forêts. Ce qui n'empêche toujours pas certains individus d'ignorer leur existence et de rester coi devant certaines scènes de crimes particulièrement abominables. Car c'est bien là que tire sa substantifique moelle le long-métrage de Steve Barnett. Dans des séquences gore du plus réjouissant effet. Car l'équipe d'une douzaine de personnes en charge de produire les nombreux effets-spéciaux à base de latex qui parsèment le récit d'actes de violences commis par un scanner montant lentement mais sûrement en puissance s'avèrent fort convainquant. Bien entendu, la texture de la peau des victimes n'a toujours pas celle, réaliste, des boucheries désormais étalées sur nos écrans mais tout de même, le film fait preuve d'une grande imagination en terme d'horreur...


Si les meurtres apparaissent ici totalement gratuits, ils font cependant sens lorsque l'on comprend le projet du scanner Karl Volkin qu'interprète l'acteur américain Patrick Kilpatrick. Avec sa gueule de psychopathe, l'acteur qui s'opposa au belge Jean-Claude Van Damme dans Coups pour coups de Deran Sarafian en 1990 et endossa le costume de mercenaire dans Piège à grande vitesse de Geoff Murphy cinq ans plus tard campe ici un tueur implacable se nourrissant de l'essence de ses victimes elles aussi dotées du pouvoir de scanners. Produit par Pierre David qui fut le réalisateur du précédent volet mais également producteur de l’œuvre originale de David Cronenberg et de deux de ses classiques Chromosome 3 en 1979 et Videodrome en 1983, Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a malheureusement le défaut de ses qualités. Car en multipliant les meurtres, souvent perpétrés dans des conditions similaires, le film perd l'un des éléments essentiels à tout bon film : son scénario. Réduit à sa plus simple expression, celui-ci est l’œuvre de Mark Sevi (auquel est évidemment rattaché le nom de David Cronenberg pour la création des caractères) dont la première moitié de sa carrière fut d'écrire pour un quantité importante de séquelles (Class of 1999 II: The Substitute de Spiro Razatos, Ghoulies IV de Jim Wynorski ou encore Relentless IV: Ashes to Ashes d'Oley Sassone qui furent tous les trois réalisés en 1994)...


Patrick Kilpatrick dans la peau de Karl Volkin dessoude à tours de bras pour une unique raison qui est celle de renforcer ses capacités psychiques et ainsi prendre de l'ascendant sur un Samuel Staziak qui jusqu'à maintenant n'a jamais vraiment trouvé de scanners à sa hauteur. Si Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a tendance à tourner en rond, le film n'en est pas moins intéressant. Comme son prédécesseur, celui-ci mêle science-fiction, fantastique et policier. Dans le rôle du capitaine Jack Bitters nous retrouvons l'acteur Robert Forster pour une présence à l'écran relativement anecdotique ainsi que l'actrice Khrystyne Haje dans celui de la chercheuse Carrie Goodart. Pour en revenir aux meurtres et donc aux effets-spéciaux, John Carl Buechler, Jeffrey S. Farley, Tom Irvin, Clayton Martinez et le reste de l'équipe en charge de leur conception, le long-métrage de Steve Barnett est un véritable festival de séquences gore où le Body Horror est mis à l'honneur. Des séquences lors desquelles visages, gorges et torses s'enflent avant de se craqueler, de brûler et de se dissoudre, laissant derrière les diverses scènes de crime des corps dans un état épouvantable. Les séquence situées dans une ruelle mal éclairée, dans l'atelier d'une artiste ou dans une laverie automatique demeurant sans doute les plus significatives. Si le propos n'a rien en commun avec celui du classique de Jim Muro Street Trash sorti sur nos écran huit ans auparavant, l'horreur ici rappellera les fans de gore à son bon souvenir. À noter la présence au début du récit de l'acteur Allan Kolman qui fut l'un des principaux interprètes de Shivers, le tout premier long-métrage de David Cronenberg en 1975. Sa participation ici sonne comme une forme d'hommage au créateur du scénario original. Quant à Scanner Cop 2: Volkin's Revenge, s'il ne s'agit pas d'un chef-d’œuvre, il demeure une très honnête série B horrifique...

 

mardi 11 janvier 2022

Scanner Cop de Pierre David (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

''10 secondes, la douleur commence. 15 secondes, vous ne respirez plus. 20 secondes, vous explosez''... C'était il y a quarante-ans et depuis l’œuvre séminale de David Cronenberg intitulée Scanners, la franchise s'est agrandie semble-t-il au delà du raisonnable. Et pour celles et ceux qui croient encore que celle-ci a cessé de croître à l'issue du troisième volet réalisé par Christian Duguay en 1991 (Scanners III : Puissance maximum), deux autres épisodes virent le jour en 1994 ainsi que l'année suivante. Avant que le personnage du détective Samuel Staziak ne rempile donc dans Scanners: The Showdown en 1995, nous le verrons donc tout d'abord apparaître dans Scanner Cop qui, au passage, perd son S tandis que sa suite le récupérera. Allez comprendre pour quelles raisons... C'est pourtant bien simple puisque dans ce premier volet d'un diptyque en forme de Spin-Off à la trilogie originelle dont les deux séquelles (vous suivez?) furent tout à fait dispensables, le récit se concentre avant tout autour du personnage de Samuel Staziak qu'interprète l'acteur Daniel Quinn (lequel reprendra le rôle l'année suivante), un flic tout fraîchement promu qui fait partie de ces scanners qui ont la particularité de lire dans l'esprit des gens, sont dotés du pouvoir de télékinésie et sont capables de prendre le contrôle des machines uniquement par la pensée. La récente incorporation de Samuel Staziak dans les rangs de la police de Los Angeles tombe à pic puisque l'aventure qui se poursuit après une introduction montrant les origines du pouvoir dont il est doté, à savoir son père tué lors d'une altercation avec deux membres de la police), montre un individu malveillant qui à l'aide d'une voyante (l'actrice Hilary Shepard et son sourire ''Jokerien'') s'en prend télépathiquement aux membres des forces de police...


De quoi mettre à rude épreuve les nerfs des autorités et notamment ceux du commandant Peter Harrigan, le père adoptif de Samuel Staziak qu'interprète Richard Grove, étonnant ''sosie'' de l'acteur Stacy ''Mike Hammer'' Keach, ainsi que ceux de son adjoint le lieutenant Harry Brown sous les traits duquel les plus avertis reconnaîtront Mark Rolston qui fut notamment l'un des militaires envoyés en mission à la surface de la planète LV-426 dans l'excellent Aliens, le retour de James Cameron en 1986. Quant à Darlanne Fluegel, on pu notamment la découvrir dans Les yeux de Laura Mars d'irvin Kershner qui la vit débuter sur grand écran en 1978 ou bien plus tard dans la séquelle de Simetierre réalisé une fois de plus par Mary Lambert en 1992. Le grand méchant de Scanner Cop est quant à lui campé par l'acteur ultra charismatique Richard Lynch, connu pour son visage brûlé à la suite d'une immolation en plein Central Park en 1962 avant de débuter à la fin des années soixante, une carrière d'acteur lors de laquelle il enchaînera les rôles de méchants sur petit et grand écran (on se souviendra longtemps de son interprétation dans le vingt-deuxième épisode de la troisième saison de la série policière culte Starsky et Hutch, Quadrature dans lequel il interpréta un Lionel Fitzgerald II hyper flippant!)...


S'il est logique de penser que Scanner Cop n'atteint pas les qualités de l’œuvre originale (qui elle-même ne fait sans doute pas partie du haut du panier de la filmographie du célèbre réalisateur canadien), le long-métrage de Pierre David, l'un des deux seuls qu'il réalisa dans sa courte carrière de cinéaste (mais très longue dans celle de producteur) n'a cependant pas trop à rougir de la comparaison. Surtout si on le confronte aux épisodes 2 et 3 de la franchise qui franchement, ne demeurent pas des modèles du genre. Avant que Scanner Cop ne s'enfonce peu à peu dans les abîmes de la série Z au bout d'une heure environ de bons et loyaux services, le film du montréalais Pierre David nous propose un spectacle à mi-chemin entre film policier, fantastique et de science-fiction. Bien que l'occulte et le.... ''merveilleux'' entrent en jeu, Scanner Cop a tout du petit film policier du début des années quatre-vingt-dix (voire de la décennie précédente) nerveux et donc, plutôt bien rythmé. Les quelques effets-spéciaux sont relativement bien exécutés et réalisés à base de latex comme cela était de coutume à une certaine époque et que les amateurs ont le plaisir de découvrir de nos jours qu'ils reviennent en force chez certains cinéastes. À dire vrai, l'intérêt de Scanner Cop est quelque peu ruiné par une dernière partie grand-guignolesque un peu ridicule, voire carrément cheap ! Mais ne boudons pas notre bonheur puisque le film demeure tout de même relativement efficace et honorable vu sont statut de séquelle (spin-off) tardive. À noter que l'année suivante Scanners: The Showdown sera à son tour réalisé par Steve Barnett, auteur notamment en 1991 du film de science-fiction post-apocalyptique Mindwarp...

samedi 1 janvier 2022

Ne jouez pas avec les martiens signé de Henri Lanoë (1967) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

René Mastier est un médiocre journaliste qui en compagnie du photographe Paddy profite surtout des missions qui lui sont confiées à l'étranger par le directeur de la Gazette de Paris (l'acteur Jean Ozenne dans le rôle de Monsieur Herbert) pour se dorer la pilule au soleil. À chacune de leurs interventions, les deux hommes passent invariablement à côté de l'événement le plus important se déroulant sur place. Rapatriés en France, René (Jean Rochefort) et Paddy (l'acteur et humoriste belge André Valardy) sont convoqués par leur employeur qui leur donne une dernière chance avant de les licencier : alors qu'ils croient que va leur être encore confié un reportage sous les tropiques, les voici échoués dans la commune de Locmaria sur l'île de Belle-Île-en-Mer dans le département du Morbihan situé en Bretagne. Fini le soleil et bonjour les basses températures, la pluie et la gadoue pour les deux reporters qui débarquent afin d'interviewer une femme qui paraît-il va bientôt donner naissance à des quintuplés. Après avoir trouvé une chambre sans chauffage dans un hôtel où dormir, les deux hommes sont pressés par Monsieur Herbert d'aller trouver la jeune femme en question. Malheureusement, leur matériel étant tombé à l'eau lors du débarquement sur l'île, ils ne peuvent pour l'instant que tester une partie de l'équipement qui a échappé à l'humidité. Ils font en outre la connaissance de Maryvonne Guéguen, une habitante de Locmaria qui le soir-même manipule le télex prêté par la Gazette de Paris à René et Paddy et envoie un message dans lequel elle affirme que des martiens ont atterri sur l'île...


Drôle de film que Ne jouez pas avec les martiens signé de Henri Lanoë, seule fiction que le réalisateur aura mis en scène durant sa carrière, plusieurs années après avoir signé une poignée de documentaires. Avec en vedette les regrettés Jean Rochefort et André Valardy que l'on retrouve avec plaisir dans cette étonnante comédie de science-fiction française dont le tournage débuta le 20 mars 1967 et dont la majeure partie fut notamment tournée au cap de la Chèvre sur la presqu'île de Crozon. Aux côtés des deux acteurs, Macha Méril alors âgée de seulement vingt-sept ans interprète la jeune Maryvonne, laquelle est donc à l'origine de l'événement qui va tout d'abord attirer des journalistes du monde entier, intéresser le gouvernement français et notamment le premier ministre. Quant à Pierre Dac, il incarne le rôle du docteur Creac'h. Face à eux, un groupe d'extraterrestres venant non pas de Mars (car tout le monde sait bien qu'il n'y a pas de vie sur la planète rouge) mais de Gamma-2 dont la géolocalisation n'est pas très précise mais dont on sait que leur planète est située au cœur de la voie lactée. Alors que le récit avance et que l'on apprend de surcroît que les futurs bébés n'auront pas de père, les extraterrestres prennent contact avec nos deux journalistes. Ne jouez pas avec les martiens datant de 1967, inutile de s'attendre à des miracles en matière d'effets-spéciaux même si en France la science-fiction n'est pas de première jeunesse puisque l'une des premières traces cinématographiques en la matière date de 1902 avec Le voyage dans la Lune de Georges Méliès...


Le long-métrage de Henri Lanoë n'est pas non plus très drôle à vrai dire. Et même plutôt morose vu le cadre dans lequel se déroulent les événements. Les extraterrestres qui sont au nombre de six sont tous vêtus de la même manière. Costume gris, sous-pull et cagoule marron et casque blanc qu font davantage office de déguisements que d'habits de cosmonautes. Ils communiquent à l'aide d'une sorte de transistor collé à l'oreille capable de traduire en direct n'importe quelle langue. Un traducteur universel dont les origines remontent en fait à l'année 1945 avec la nouvelle First Contact de l'écrivain américain Murray Leinster et que l'on retrouvera dans nombre de séries télévisées et longs-métrages tels que Star Trek, Star Wars ou encore Doctor Who. Les extraterrestres du long-métrage sont quant à eux dotés de certaines particularités que l'on retrouve notamment dans leur mode de reproduction ou leur apparence physique (car à moins que les spécimens soient tous de sexe féminins, les six portent le plus visible des attributs de la femme : soit, une poitrine!). À noter que parmi leurs six interprètes l'un d'eux est un homme et que parmi les cinq autres se trouve la chanteuse et actrice française Amanda Lear.. Ne jouez pas avec les martiens doit donc tout d'abord s'envisager comme une curiosité...

 

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