Affichage des articles dont le libellé est 2015. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 2015. Afficher tous les articles

jeudi 1 février 2024

Andron : The Black Labyrinth de Francesco Cinquemani (2015) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Premier long-métrage du réalisateur Francesco Cinquemani après toute une série de courts et d'épisodes de séries télévisées, Andron : The Black Labyrinth tient son nom du grec ancien signifiant la pièce d'une demeure réservée aux hommes. On peut donc supposer que le film a comme intention de traverser le temps pour nous offrir un voyage en pleine Grèce Antique ou pour au moins baigner ses personnages dans des décors typiques de cette époque mais non, là n'est visiblement pas l'intention du réalisateur et scénariste italien qui préfère au risque de créer une certaine indigence, mélanger différents types de longs-métrages ayant connu un certain succès. À l'origine, le film est semble-t-il basé sur une série télévisée italienne et mélange donc post-apocalypse avec ses décors extérieurs fourmillant de pauvres hères, groupe d'individus ayant perdu la mémoire et se retrouvant coincés dans le labyrinthe du titre, survie, jeu télévisé... Bref, il y a dans Andron : The Black Labyrinth, de la science-fiction dystopique à la manière des vieux mockbusters italiens des années 80, du Cube et consorts, du gros repompage de The Maze Runner (sorti dans l'hexagone sous le titre Le labyrinthe) et du Running Man (ou plus près de chez nous, Le prix du danger). Tout ceci enrobé par la double présence d'Alec Baldwin et Danny Glover histoire d'apporter un peu de lustre et de crédit à une œuvre qui très honnêtement en manque terriblement. En effet, dès les premières secondes et jusqu'au générique de fin, c'est l'effarement. On se demande comment les deux acteurs à la carrière pourtant bien fournie ont pu l'un et l'autre se laisser tenter par un script branlé avec aussi peu d'imagination. L'appel du billet vert, sans doute ? Manifestement financé à l'aide d'un budget serré, le long-métrage de Francesco Cinquemani offre nettement moins d'intérêt qu'une œuvre signée de Sergio Martino, Bruno Mattei ou d'Enzo G. Castellari en leur temps. Quel rapport me direz-vous entre 2019, après la chute de New-York, Virus Cannibale, Les guerriers du Bronx et Andron : The Black Labyrinth ?


Sans doute aucun, à moins que l'on se réfère aux objectifs que chacun s'était fixé en son temps : reprendre un concept. Se le réapproprier et en proposer une fumeuse alternative. Chose qui par contre ne risque pas d'arriver avec Andron : The Black Labyrinth qui demeure l'une des pires expériences cinématographiques de ces dix dernières années. On comprends rapidement que les deux vedettes du film ne sont que des faire-valoir servant à attirer du monde devant les écrans puisque les véritables protagonistes seront interprétés par des acteurs nettement moins connus : au hasard, Leo Howsard, Gale Harold, Antonia Campbell-Hugues, la chanteuse Skin du groupe Skunk Anansie ou encore Elettra Dallimore Mallaby. Bref, un casting hétéroclite pour une œuvre qui ne l'est pas moins. Gardez bien au chaud vos petits classiques achetés aux format DVD ou Blu-ray car ce n'est certes pas Andron : The Black Labyrinth qui les chassera de vos vidéothèques. Le long-métrage de Francesco Cinquemani est une purge, une vraie. Le genre de films qui pullulent, mêlant science-fiction et action dans un univers visuellement dégueulasse. Le labyrinthe du titre est à lui seul une authentique escroquerie. Oh, il y a bien quelques engrenages qui tentent de faire illusion ça et là mais le film semble avoir été tourné en grande partie à l'intérieur d'une ancienne usine désaffectée qui n'aurait sans doute pas fait tâche si elle avait dû remplacer celle de la séquence d'ouverture du nanar culte de Bruno Mattei, Virus Cannibale ! Effets-spéciaux au rabais, décors on ne peut moins immersifs, jeu approximatif et scénario bancal, Alec Baldwin et Danny Glover durent se mordre les doigts d'avoir accepté un tel projet. Le montage est chaotique, surtout lors des séquences d'action qui en deviennent totalement illisibles. L'escouade de soldats auxquels vont se frotter nos protagonistes demeure absolument ridicule (non mais ça veut dire quoi ces yeux rouges lumineux?) et semble avoir été empruntée à la série culte japonaise San Ku Kaï. Les amateurs ne séries Z de science-fiction peuvent d'ors et déjà se frotter les main : Andron : The Black Labyrinth est fait pour eux, et uniquement pour eux. Les autres risquent de fuir le film dès les premières minutes... et ils auront bien raison de le faire... Allez hop, à la poubelle !

dimanche 7 mai 2023

The Whispering Star (Hiso hiso boshi) de Sion Sono - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Pour le néophyte, le cinéma de Sion Sono peut paraître original, complexe, voire même quelque peu difficile à digérer. Ceux qui sont coutumiers du fait peuvent en revanche se poser des questions quant au renouvellement en matière de mise en scène puisque film après film, le réalisateur japonais emploie des techniques qui paraissent toujours s'inscrire dans une même procédure. Et puis, demeurent parfois quelques exceptions à la règle comme ce '' Hiso hiso boshi '' qui demeure encore à ce jour inédit sur le territoire français. Œuvre de science-fiction atypique, filmée en très grande partie en noir et blanc et avec aussi peu de dialogues que d'interprètes, '' Hiso hiso boshi '' peut-être considéré non pas simplement comme l'un des plus beaux longs-métrages de son auteur mais comme l'antithèse absolue de l'étonnant '' Antiporno '' qu'il réalisera en 2017, soit deux ans plus tard. Loin des obsédantes teintes de ce dernier et de l'habituelle noirceur qui entoure les récits et leurs personnages, '' The Whispering Star '' ('' Hiso hiso boshi '' à l'internationale) est d'une quiétude quasi monacale. On ose à peine prononcer le moindre mot devant ce gouffre immense et sidérant que représente l'univers qui se déploie devant nos yeux et davantage encore autour de cette navette en forme de demeure traditionnelle japonaise. C'est dans cet espace confiné que se déroule le plus gros de l'intrigue et dans lequel vit Yōko Suzuki (l'actrice Megumi Kagurazaka qui en outre est l'épouse de Sion Sono)... Malgré l'apparente absence d'intérêt que peuvent représenter les nombreuses séquences lors desquelles la jeune femme communique avec l'ordinateur de bord (lequel rappelle parfois lors de certaines interactions le HAL de '' 2001, l'odyssée de l'espace '' de Stanley Kubrick), la monotonie qu'elles évoquent transcende les quelques passages situés sur des planètes hostiles que Sion Sono a tournées sur le site de Fukushima où eut lieu un terrible accident nucléaire le 11 mars 2011...

 

Livreuse intergalactique de colis, Yōko finit par se poser des questions quant à leur contenu. Et c'est bien là que '' Hiso hiso boshi '' prend tout son sens. Car malgré des contenus qui apparaîtront d'une absurdité et d'une inutilité crasse, l'on découvrira plus loin que leur fonction possède un but bien précis. Tout comme l'héroïne qui ne sera plus simplement vue comme une livreuse mais viens comme une messagère. Visuellement, '' Hiso hiso boshi '' est époustouflant. Le choix du noir et blanc n'est sans doute pas anodin et renforce le côté pictural de l'œuvre. On pense bien évidemment tout d'abord à David Lynch lorsque celui-ci réalisa son premier film (et premier chef-d'œuvre) '' Eraserhaed ''. Les planètes vues du hublot semblent être faites d'un amalgame de métal et de papier-mâché tandis que l'univers est reproduit à l'aide de '' Matte-painting '' semblables À des estampes japonaises. Avare en terme d'ornementation musicale, '' Hiso hiso boshi '' est cependant parfois enrichi de fulgurances baroques absolument majestueuses. Et que dire de ce final tourné dans un long tunnel blanc formé autour de papier washi translucide bâti sur une trame en bois de bambou si ce n'est qu'il dit tout et met un terme définitif aux questions que l'on pouvait se poser jusque là... Sion Sono signe avec '' Hiso hiso boshi '' Un très beau et très profond long-métrage. Pas son meilleur mais mon Dieu, quelle claque...

jeudi 23 décembre 2021

The Phoenix Incident de Keith Arem (2015) - ★★★★☆☆☆☆☆☆


Second long-métrage de fiction sur les trois qui jusqu'à maintenant se sont penchés sur le phénomène des Lumières de Phoenix ayant eu lieu pour la première fois le 13 mars 1997, The Phoenix Incident abordera deux avant et sous le même angle que Phoenix Forgotten de Justin Barber, ce cas typique d'O.V.N.Is observés ce soir là par des milliers d'américains. Le parti pris des deux films est tel que l'on peut se demander dans quelles mesures Justin Barber aura pompé le long-métrage de Keith Arem dont la carrière a jusqu'à maintenant été surtout consacrée au monde du jeu vidéo. Pompé, mais pas forcément pour en obtenir un gain supplémentaire puisque là où le film de l'un pèche par un excès de démonstration, l'autre, au contraire, aura comme principal défaut une sécheresse visuelle surtout contenue dans sa dernière partie. Ceux qui ont déjà lu l'article précédent savent déjà lequel des deux s'est montré avare dans le domaine qui incombe, au minimum, la présence à l'écran pour une durée si courte soit-elle, d'un extraterrestre. Ou de la confirmation d'une présence qui n'a rien de commun avec la faune terrestre. Si Phoenix Forgotten s'était donc montré comme une figure du rachitisme en terme d'effets-spéciaux et de présence hostile relatée par l'entremise de moyens superficiels, The Phoenix Incident, lui, et pour le coup, surenchérit dans le domaine. Ce qui n'en fait malheureusement pas un long-métrage forcément doté de qualités supplémentaires par rapport à son concurrent...


Mais commençons par le commencement. Tout comme pour Justin Barber, le principal intérêt de tourner son long-métrage caméra à l'épaule et à la manière d'un Found Footage est sans doute pour Keith Arem le moyen le plus simple de rendre crédible un récit dont on sait pourtant qu'il s'avère totalement imaginaire. Et l'on pourra toujours nous faire croire le contraire, quelques clics avisés sur la toile démontreront l'inexistence du cas de ces quatre amis qui, partis dans le désert de l'Arizona n'ont plus donné de nouvelles. Fort heureusement pour leurs proches, les enquêteurs, mais aussi pour nous, l'un d'eux eu l'idée de faire suivre une go pro directement fixée sur son casque (les quatre garçons ayant choisi de faire suivre deux quads à bord de leurs véhicules) et de filmer ainsi leurs pérégrinations. The Phoenix Incident s'ouvre bien entendu sur les fameuses Lumières de Phoenix que beaucoup réussirent à filmer à l'époque, pour se poursuivre avec l'apparition au cœur du récit, d'un certain Walton S. Gayson (l'acteur Michael Adamthwaite), gourou d'une secte dont l'attitude et les agissements ont fini de convaincre les enquêteurs de sa culpabilité dans la disparition de Glenn Lauder (Yuri Lowenthal), Mitch Adams (Travis Willingham), Ryan Stone (Troy Baker) et Jacob Reynolds (Liam O'Brien). Avec son allure et son regard de tueur en série, sûr que les flics n'ont pas eu à chercher bien longtemps...


Sauf que tout n'est pas si simple car lorsque après s'être tartiné des témoignages des proches, des interrogatoires de la police ou des pseudo journaux télévisés tentant de nous faire croire que tout ce à quoi l'on assiste est réel (d'où le statut tronqué de docu-fiction qu'endosse le long-métrage), certes, avec un sens du réalisme parfois appréciable, Keith Arem plombe le semblant d'intérêt que revêtait jusque là son film en intégrant des créatures dont la crédibilité en terme d'intelligence supérieure à la notre est plus que discutable. Ça pète de partout, l'armée américaine intervenant comme d'habitude avec un train de retard. Quinze minutes pour arriver là où les quatre amis sont assaillis par des créatures quadrupèdes alors que l'armée est dotée de chasseurs volant à des vitesses très importantes (et sachant que la base est à proximité), le final en forme de feu d'artifice est ce que peut craindre de pire l'amateur de science-fiction attaché à ce qu'elle soit le plus crédible possible. Ce qui n'est malheureusement pas le cas ici. A moins d'être un fan fou furieux de Found Footage quelle que soit ses qualités ou ses défauts et de ne pas être trop regardant sur la vraisemblance des événements qui s'y déroulent, The Phoenix Incident n'est certainement et malheureusement pas, tout comme pour Phoenix Forgotten, LE film qui aura su témoigner du cas passionnant des Lumières de Phoenix...

mardi 10 avril 2018

Roboshark de Jeffery Scott Lando (2015)



Venu de l'espace, une sphère lancée par un vaisseau extraterrestre plonge dans les eaux du Pacifique et pénètre l'organisme d'un grand requin blanc, transformant l'animal en requin-robot. Après avoir coulé un sous-marin avec à son bord cent soixante-huit hommes, la créature hybride se dirige vers la ville de Seattle où elle emprunte le réseau de canalisations souterrain de la ville, semant la terreur et la mort autour d'elle.
Relégués par les médias de tout le pays, les événements sont conjointement suivis par l'armée et par Rick, l'époux d'une journaliste et présentatrice météo, Trish, cette dernière étant officiellement remplacée par sa concurrente Veronica. Mais Trish ne l'entend pas de cette oreille et décide d'outrepasser les ordres de son supérieur et, aidée de sa fille Melody et de son assistant Louie, elle se rend d'abord dans une usine de traitement des eaux afin de suivre la trace de celui que les médias nomment désormais Roboshark...

Originaire du Canada et de Bulgarie, Roboshark est l'un des derniers représentants de la vague « robots-mutants » à avoir vu le jour l'année dernière. Pour une fois, son auteur Jeffery Scott Lando nous épargne la présence des traditionnelles bimbos en bikini, bien que la principale rivale de Trish (Alexis Peterman), Veronica (Laura Dale), représente à elle seule l'essence même de cette vague de femelles décérébrées, superficielles, adeptes de la plastique parfaite au Q.I proche du néant. 

Si Roboshark fait à plusieurs reprises référence aux productions Scy-Fi, on ne peut pas dire qu'il ait davantage de qualités pour pouvoir se permettre de se moquer de la concurrence. Toutefois, on notera que l’œuvre de Jeffery Scott Lando a le mérite de maintenir un rythme soutenu en ne se contentant pas seulement de quelques rares situations géographiques (le récit se situe en mer, dans une station d'épuration des eaux, dans un parc, dans un centre commercial, etc...) et l'humour omniprésent soutient largement la comparaison avec les autres productions du genre.

Reste que les effets-spéciaux, forts présents ici, demeurent d'une qualité plus qu'approximative. Si le concept parvient à relancer l'intérêt d'un film qui ne fait en réalité que prolonger une idée développée dans des dizaines de films déjà sortis les années précédentes, on appréciera (ou pas) l'aspect expansif des méthodes de diffusion des réseaux sociaux. A part cela, Roboshark n'apportera rien de véritablement neuf dans l'histoire un peu trop étirée des récits centrés sur les requins-mutants. Mais ne boudons pas notre plaisir, le film demeure de loin, l'un des meilleurs représentants du genre... 


LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...