Hasard du calendrier ou
hommage plus ou moins assumé ? Il y a un peu plus d'un mois
était diffusée sur Canal+ la
première saison de la série française OVNI(S)
de Clémence Dargent et Martin Douaire qui situait son action à la
fin des années 70, au cœur du Gepan.
Cet organisme chargé d'étudier le phénomène ovni à la tête
duquel était projeté Didier Mathure, un scientifique dont la
mission était de démonter les ''preuves'' accumulées durant des
années par ses trois nouveaux collègues, Marcel Bénes, Rémy
Bidaut et Véra Clouseau. Une série originale qui ouvrait aux
spectateurs les moins aguerris, et sous l'angle de l'humour, les
portes du célèbre organisme. Originale, certes, mais surtout très
agréable à suivre et fidèle à l'époque qu'elle est censée
représentée. Cependant, OVNI(S) aura
pu évoquer aux amateurs éclairés une autre série qui fut
diffusée un an auparavant seulement et qui cette fois-ci, ne
provenait pas de l'hexagone mais des États-Unis, berceau de Roswell,
de la Zone 51 et de nombreux événements inexplicables qui eurent
lieu au vingtième siècle. Et notamment au début des années 50,
lorsque le Project Blue Book (qui
donne son nom à la série créée par David O'Leary et produite par
Robert Zemeckis) est lancé par l'US Air Force afin d'étudier le
phénomène ovni...
On
retrouve au premier plan de cette série malheureusement abandonnée
en cours de route comme cela est de coutume lorsque les résultats
d'audience ne sont pas suffisant, le personnage de J. Allen Hynek,
célèbre astronome qui fut au cœur du Projet
Blue Book
est qui dans le cas présent est incarné par l'acteur
britannico-irlandais Aidan Gillen. Aux côtés du Capitaine Michael
Quinn de l'US Air Force (l'acteur américano-britannique Michael
Malarkey) il est chargé par les généraux James Harding (Nearl
McDonough) et Hugh Valentine (Michael Harney) de démontrer que tous
les témoignages relatant des phénomènes ovnis sont faux.
Contrairement à son ''homologue'' français Didier Mathure qui
figure une approche relativement cartésienne, le spectateur a
l'occasion à de nombreuses reprises de constater que J. Allen Hynek
est plutôt du genre à ''passer de la pommade'' sur le dos de ceux
qui l'emploient afin de faire avancer dans l'ombre, la cause ovni...
Alors
que OVNI(S)
aborde son thème de manière humoristique, voire loufoque, la série
Project Blue Book
le fait quant à elle de manière beaucoup plus sérieuse. Le duo que
forment J. Allen Hynek et le Capitaine Michael Quinn rappellent
sensiblement celui qui unissaient les deux personnages emblématiques
de la série culte X-Files
et qui de son côté opposait Mulder, un agent du FBI passionné par
le phénomène OVNI et Scully, qui elle, était chargée bien avant
les héros de OVNI(S) et
de Project Blue Book de
mettre à mal les recherches de son nouveau collègue et ainsi de
faire fermer les portes du bureau des dossiers non classés. Sauf que
dans le cas présent, aucune trace de vampires, de loups-garous, de
tueurs en série dotés de performances physiques extraordinaires.
Non, ici, le sujet traité est très clair. Extraterrestres,
soucoupes volantes, abductions, base militaires secrètes,
expériences menées sur de nouveau prototypes de propulsion et
espionnage russe servent de terreau fertile à un complot
politico-militaire mené par des généraux à la moralité douteuse.
Project Blue Book
est une très bonne série, quoique redondante dans son approche
''spectaculaire'' des faits (on a par exemple souvent l'impression
que les plans montrant des soucoupes volantes sont toujours les
mêmes). Si les interprètes sont majoritairement convaincants,
l'actrice canadienne Laura Mennell (qui interprète le rôle deMimi
Hynek, l'épouse d'Allen Hynek) a cependant l'habitude d'en faire un
peu trop en terme de gestuelle et d'attitude. La série retranscrit
bien l'époque, ici, les années 50, et si la première saison tourne
un peu en rond en terme d'événements, les auteurs ont mis un coup
d'accélérateur dès l'entame de la seconde. Ce qui n'empêchera
malheureusement pas à la troisième saison d'être annulée...