jeudi 26 mars 2020

Laserblast de Michael Rae (1978) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Deux créatures reptiliennes s'extraient d'un vaisseau qui vient tout juste d’atterrir dans le désert californien afin de tuer un extraterrestre muni d'un fusil laser. Ne laissant derrière lui qu'une empreinte carbonisée, son arme ainsi qu'un collier orné d'un étrange symbole, ses deux poursuivants oublient de prendre possession du fusil laser et quittent la surface de la Terre pour retourner visiblement sur leur planète. En se promenant dans les parages, le jeune Billy Duncan (Kim Milford) tombe sur l'arme et le collier en question et s'en empare. Différent de ses camarades et n'ayant pour seule amie que Kathy Farley (Cheryl Smith ), la nièce d'un colonel de l'armée sénile, Billy découvre bientôt que sans le collier, l'arme demeure inefficace. Malheureusement pour lui, le port de celui-ci le rend totalement dépendant de son utilisation. Le jeune homme lui trouve en outre très rapidement un usage : peu ou pas apprécié du reste des habitants de la ville, Billy commence à faire des victimes autour de lui. Particulièrement puissante, l'arme produit un laser qui élimine tout sur son passage. C'est ainsi qu'il est bien décidé à se venger de celles et ceux qui lui font du tort. À commencer par Froggy (Eddie Deezen) et son meilleur pote...

Étrange film que ce Laserblast sorti chez nous sous le titre Rayon Laser. Premier des deux seuls longs-métrages réalisés par Michael Rae (le second, Alien Gone Wild, ne le sera que vingt-sept ans plus tard), ce film a beau demeurer un piètre exemple de science-fiction, il s'en dégage cependant une atmosphère relativement trouble due au choix de son auteur de ne pas faire de son protagoniste un personnage particulièrement sympathique. En effet, l'acteur Kim Milford y incarne un personnage marginal assez peu caractérisé (mais bien davantage par rapports aux autres protagonistes auxquels le réalisateur et les scénaristes Frannes Schacht et Franck Ray Perilli ont tout simplement oublié d'apporter un minimum de personnalisation) et qui ne parvient jamais vraiment à générer la moindre empathie. En résulte de la part des autres acteurs une interprétation jamais vraiment à la hauteur, avec un Roddy McDowall dans le rôle du docteur Mellon qui ne fait que passer le temps d'une minuscule poignée de minutes et un Ron Masak qui fit l'essentiel de sa carrière sur le petit écran (et qui fut le shérif Mortimer Metzger dans la série Arabesque aux côtés de Angela Lansbury entre 1998 et 1996).

Effets-spéciaux pas vraiment convaincants (à part quelques explosions qui laissent entendre qu'elles engloutirent sans doute une grande majorité du budget) dont une utilisation de la stop Motion (technique chère à Ray Harryhausen et dont le principe consiste à animer des objets ou des personnages image par image) qui aurait été sans doute moins ridicule si les créatures extraterrestres n'arboraient pas des trognes en totale inadéquation avec leur statut d'êtres intelligents venus d'une autre galaxie. Seconds rôles inexistants et attitude du ''héros'' incompréhensible qui sous l'influence de l'arme et du collier finit par se déplacer tel un primatge surgit de La Planète des Singes. Si l'évocation de son addiction et de sa transformation en une créature assoiffée de vengeance restent les meilleures idées de Rayon Laser, le scénario pêche par son absence de zèle. Michael Rae se contente de filmer son personnage principal dans son contexte quotidien avant de multiplier les scènes d'explosions en ville. De plus, le réalisateur ne semble pas s'offusquer de l'incroyable invraisemblance de quelques éléments du film. Telle celle qui surgit dès les premiers instants et qui voit les extraterrestres abandonner derrière eux l'arme de la créature qu'ils viennent tout juste de tuer. Toujours dans le même contexte, pourquoi alors les remettre en selle à plusieurs reprises pour au final en faire les seuls capables d'éliminer le jeune Billy ? Des questions qui resteront sans réponse et qui participeront certainement de la légende d'un film qui pourtant s'avère plus digne de figurer dans la catégorie Z que B...

vendredi 20 mars 2020

Time Warp de Robert Emenegger et Allan Sandler (1981) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Après la mauvaise expérience vécue il y a de cela une semaine (Warp Speed d'Allan Sandler), je m'étais promis de serrer les dents et de faire comme si je n'avais fait qu'un mauvais rêve. C'est donc pourquoi, aujourd'hui, ce nouvel article est consacré à Time Warp de Robert Emenegger et Allan Sandler. Le premier avait déjà réalisé Warp Speed tandis que le second s'était chargé de le produire. Enfin, je crois. Tout ceci n'étant pas vraiment clair, je me reporte à nouveau sur l'excellent site anglophone IMDB qui d'une manière générale est très largement mieux documenté que Wikipédia que ses créateurs ont eu la malheureuse idée ''d'abandonner'' à quiconque a envie d'y apporter sa culture sur tel ou tel sujet, qu'elle soit erronée ou non. Concernant Time Warp, nous nous trouvons sur le terrain conquis de la science-fiction comme cela était déjà le cas avec le précédent long-métrage...

Cette fois-ci, l'implication de Robert Emenegger à la mise en scène semble avoir quelque peu porté ses fruits. Non pas que les auteurs de Time Warp puissent s'enorgueillir d'avoir réalisé un classique du genre, mais en comparaison de Warp Speed, celui-ci fera encore l'affaire. Pourtant, il reste encore bien difficile d'apporter des arguments positifs à son encontre puisque Robert Emenegger et Allan Sandler accouchent d'une œuvre bâtarde qui participe autant de son originalité que d'un manque important en terme de cohésion et d'écriture. À trop vouloir se disperser, les réalisateurs ont donné naissance à une œuvre hybride mélangeant parodie de science-fiction et comédie dramatico-romantique.

Le héros est incarné par l'acteur Harry Johnson qui avant de venir se perdre dans ce petit film dont la durée avoisine presque les quatre-vingt dix minutes, a notamment joué dans les séries Galactica en 1978-79 et Buck Rogers en 1980. Malgré la piètre qualité de Time Warp, sa carrière ne fut pas arrêtée nette puisqu'on pu ensuite le découvrir dans nombre d'autres séries, telles Simon et Simon, Les Routes du Paradis, Rick Hunter ou encore L'Agence tous Risques, Harry Johnson y interprétant souvent de petits rôles. À ses côtés, l'acteur Adam West, à l'impressionnante carrière télévisuelle débutée au milieu des années cinquante et achevée l'année de sa disparition en 2017. Le premier incarne l'astronaute Mark Devore tandis que le second joue le rôle de l'ami et Colonel Ed Westin. Alors que Mark est de retour sur Terre après avoir fait un voyage aux environs de Jupiter, il constate qu'il est devenu invisible aux yeux de tous. En réalité, il évolue désormais sur un plan différent après qu'il ait traversé une sorte de tunnel spatio-temporel. S'il a le sentiment d'avoir ''disparu'' une poignée d'heures, en réalité, un an a passé. De retour sur Terre, il constate également qu'Ed a mis la main sur son épouse et a la ferme intention de l'épouser, ce qui n'est pas du goût de Mark qui, invisible, ne peut malheureusement pas avertir celle-ci de son retour à ses côtés.

La touche féminine est quant à elle apportée par la présence de l'actrice américaine Gretchen Corbett qui elle aussi a fait une grande partie de sa carrière sur le petit écran. Elle incarna notamment le personnage de Jessica Conroy dans l'excellent épisode de la série Columbo, Exercice Fatal aux côtés de Peter Falk et Robert Conrad. Il serait sans doute présomptueux d'affirmer que le réalisateur Jerry Zucker et le scénariste Bruce Joel Rubin se soient inspirés neuf ans plus tard de l’œuvre de Robert Emenegger et Allan Sandler pour tourner la comédie romantico-fantastique Ghost avec Patrick Swayze et Demi Moore mais force est de reconnaître que l'on y retrouver certains éléments. Mais à part ces ''menus détails'', Time Warp n'a sans doute pas la ''grandeur'' du long-métrage de Jerry Zucker. Tentant d'être drôle sans jamais y parvenir (à moins d'être américain) et nanti d'effets-spéciaux rares et terriblement datés, Time Warp démarre surtout excessivement lourdement. Une première demi-heure durant laquelle il ne se passe absolument rien de passionnant et durant laquelle chaque réplique retombe systématiquement comme un soufflé. Reste qu'en patientant, le film n'est pas tout à fait désagréable à suivre même si la fin en forme de queue de poisson apparaît trop vite expédiée. Regardable, mais médiocre tout de même...

mercredi 18 mars 2020

Arctic Predator de Victor Garcia (2010) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Si vous n'avez qu'un peu moins d'une heure trente à consacrer à autre chose que votre métier ou à une toute autre passion que le cinéma et que vous aimeriez tout de même vous replonger dans les deux grands classiques de la science-fiction que sont Predator de John McTiernan et The Thing de John Carpenter (sans pour autant parvenir à choisir entre les deux), il y a une solution toute trouvée. Et cette solution s'intitule Arctic Predator du cinéaste espagnol Victor Garcia. En contrepartie, il faudra faire des concessions. Accepter de faire abstraction de l’indigence des effets-spéciaux qui ne s'avèrent jamais à la hauteur de ceux conçus à l'époque par le département de maquillages de Predator ou le remarquable travail qu'accomplissait le maquilleur Rob Bottin sur The Thing. Car l'affiche de Arctic Predator a beau arborer un visuel qui s'apparente à un mix de ces deux chefs-d’œuvre, il n'en possède malheureusement aucune des nombreuses qualités. À commencer par la créature elle-même, au centre d'une intrigue située comme le titre du long-métrage l'indique, en Antarctique. Si l'affiche semble promettre une alternative au Predator évoluant dans la jungle d'Amérique Centrale en faisant évoluer cette fois-ci sa créature sur le sol gelé de l'Antarctique sur lequel les vents balayent tout sur leur passage et accentuent les difficultés que les héros rencontreront, Arctic Predator n'a en réalité que très peu de rapports avec Predator. Pour être tout à fait franc, on peu même considérer que les deux films n'en entretiennent aucun.

Quant à The Thing, si le réalisateur espagnol lui emprunte le cadre et ses personnages, c'est à dire l'Antarctique, ainsi qu'une base et des médecins scientifiques, là encore, la déception reste grande. Victor Garcia signe un bon gros nanar, sans talent, sans la moindre imagination (ou si peu), chacun de ses personnages étant interprété avec plus ou moins de conviction. Démarrant pourtant sous les meilleurs augures scénaristiques (une équipe est chargée d'explorer une région de l’Antarctique où aurait fait naufrage plus d'un siècle auparavant, un bateau), c'est là que l'équipe de scientifiques entre en scène autour de J.C (!!!), interprété par l'acteur américain Dean Cain (surtout connu chez nous pour avoir été la vedette de la série Lois & Clark : the new adventures of Superman aux côtés de Teri Hatcher). Chargée de mettre à jour l'épave du bateau, l'équipe découvre une créature piégée dans la glace (LA référence au long-métrage de John Carpenter)...

Dès lors, Victor Garcia nous propose un produit de sous-facture indigeste dont la seule note d'imagination repousse les limites du grotesque. À savoir une créature extraterrestre entièrement faite de glace (oui, oui) et dont le projet d'invasion planétaire vise à trouver une source de chaleur suffisamment puissante pour se transformer à l'état de vapeur et ainsi étendre son champ d'action et s'en prendre à l'humanité toute entière. Si le sujet n'était pas aussi risible, on aurait encore pu se contenter d'effets-spéciaux navrants. Le film a beau avoir à peine dix ans d'existence, ceux qu'arbore la créature extraterrestre ne sont même pas dignes de ceux qu'affichaient les pires séries télévisées de science-fiction des années quatre vingt-dix, voire, de la décennie précédente. Autant dire qu'il demeure difficile de croire à cette histoire tant l'impression d'assister à l'évolution d'une créature échappée d'une mauvaise cinématique de jeu vidéo est flagrante. Bien entendu, pour relever le peu d'intérêt d'un scénario ultra basique, les interprètes tentent de donner du corps à leur incarnation et aux différentes situations auxquelles ils confrontés. Une fois de plus, Victor Garcia et son téléfilm (oui, car il s'agit bien de ce dont on parle) fait chou blanc. Vous l'aurez compris, alors, Arctic Predator n'est certainement pas l'alternative rêvée. Quitte à choisir un plagiat de Predator, jetez donc plutôt votre dévolu sur Robowar de Bruno Mattei. Quant à The Thing, à choisir une pâle copie de l'original, préférez donc vous lancer dans la fausse préquelle éponyme réalisée en 2011 par le néerlandais Matthijs van Heijningen Jr plutôt que dans l'infâme (et non officiel) rejeton de Victor Garcia...

samedi 14 mars 2020

Warp Speed de Allan Sandler (1981) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Après sept mois d'inactivité, L'Idiot Électrique se réveille enfin. Un bon coup de balai dans les coins pour ôter la poussière et au plafond pour éliminer les éventuelles toiles d'araignée qui s'y seraient logées. Pour tester l'efficience de ce blog qui de mon point de vue a assez dormi, je ne vais pas prendre de risques avec les canons actuels du genre et plutôt piocher dans la bonne vieille science-fiction américaine des années quatre-vingt avec un réalisateur que peu d'entre nous doivent connaître puisque de mémoire, je n'ai pas le souvenir que l'un ou l'autre de ses longs-métrage soit passé sur nos petits écrans. Et encore moins dans les salles de cinéma. Mais je peux me tromper. Le bonhomme se nomme Robert Emenegger et en l'espace de deux ans (!!!), il a réalisé dix films. Dix longs-métrages de science-fiction. Je ne vais pas tous vous les proposer, mais trois d'entre eux auront les ''honneurs'' d'être critiqués sur l'Idiot. Avant tout chose, je remercie l'excellentissime blog ''L'Univers Étrange et Merveilleux du Fantastique et de la Science-Fiction'' qui depuis des années me permet comme d'autres que lui, de découvrir des œuvres qui sans le formidable travail de ses dénicheurs/traducteurs de talent demeureraient sans doute invisibles...

On commence avec Warp Speed. Un titre qui, je l'avoue, ne sent pas la rose. Mais ne nous arrêtons pas là et poussons plus loin nos investigations. Bon, ça commence assez mal vu que d'après la fiche que j'ai lue, le bonhomme censé avoir tourné la chose disparaît au profit d'un certain Allan Sandler, Robert Emenegger se retrouvant du coup à la production. Pas grave, on continue. Ça commence par une vision de l'espace économique où les étoiles sont absentes. Un fond noir qui sera d'ailleurs la marque de fabrique d'un long-métrage absolument indigeste. À dire vrai, de mémoire de cinéphage, je n'aurai eu qu'en de rares occasions le désarroi d'assister à un tel désœuvrement en matière de décors. Nous sommes en 1981 et pourtant, Warp Speed parvient à proposer des décors qui en comparaison rendent ceux des séries Cosmos 1999 et l'originale de Star Trek d'une beauté étourdissante. Difficile d'être compatissant envers un long-métrage qui accumule tant de tares qu'il devient complexe de lui trouver la moindre qualité...

La seule, en fait, mais qui ne tient pas la route au delà de quelques secondes, est celle qui entoure le scénario. Car évoquer l'histoire d'un vaisseau dérivant dans l'espace et ne donnant aucun signe de vie, susciter l'engouement du spectateur en jetant à son bord une télépathe afin de raviver les souvenirs en suspension des membres de l'équipage disparu avait de quoi offrir un voyage spatial on ne peut plus original. Et effectivement, Warp Speed l'est, original. Avec ses deux récits parallèles, entre l'excursion de la jeune femme dans des décors ultra-minimalistes au cœur desquels se matérialisent les membres du vaisseau, et ceux de celui dont elle vient d'être débarquée qui durant presque la totalité du long-métrage jouent aux cartes assis à une table. Scénario incompréhensible, action inexistante, décors abominablement vides, acteurs neurasthéniques mais très bavards et mise en scène mollassonne, Warp Speed est le genre de long-métrage qui vous décourage et vous dégoûte d'avoir jeté votre dévolu dessus. Ici, pas d'extraterrestres, mais la fille de l'acteur Cameron Mitchell à l'écran. Budget rachitique, costumes affreusement kitsch et caractérisation aux abonnés absents. Je continue ? Non, hein ? Ah si ! Point positif. Lorsqu'en compagnie des membres du vaisseau de sauvetage vous parcourrez les coursives et la passerelle, il n'est pas impossible qu'un rire vous échappe. Ah! Ah! Ah! Poubelle ! (et dire qu'il m'en reste deux à voir...).

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