Après l'immense succès
Titanic de James Cameron en 1997 qui engrangea presque
deux milliards de dollars de recette. Après Titanic 666 de
Nick Lyon qui, heu, ben non, ne fut pas le six-cent soixante sixième
volet d'une trop longue saga mais nous conviait tout de même à un
voyage à bord du Titanic...
3 (Hein!), film bien trop pourri pour que j'ose d'ailleurs poser
quelques lignes assassines à son encontre, voici aujourd'hui,
Titanic 3...
qui en réalité précède le second de cinq ans. Mais comme on s'en
tape et que le premier ainsi que le deuxième n'ont rien de commun
(si ce n'est le titre) avec ce dernier, quelle importance. Après que
le personnage de Jack Dawson interprété par l'acteur Leonardo
DiCaprio ait fini ses jours au rayon surgelés, le grand public
imaginait mal comment une suite aurait pu être envisagée. LE GRAND
PUBLIC, OUI ! Mais pas les petits malins qui parmi nous
examinent à la loupe tout ce que le cinéma charrie de Mockbusters.
Inutile de préciser que l’œuvre de James Cameron se devait d'être
honorée par la présence plus ou moins régulière d'ersatz du plus
mauvais goût (en cherchant bien, vous en dénicherez d'autres). En
France, on n'a pas de morale. Surtout lorsqu'il s'agit de faire du
pognon sur le nom d'un auteur ou d'une œuvre renommés. Ouais, parce
qu'il faut savoir qu'avant de vouloir tromper le public hexagonal en
lui faisant avaler la pilule selon laquelle Titanic
3
serait le troisième opus d'une saga initiée vers la fin du siècle
dernier, le film est sorti sous divers titres qui ne laissent aucune
place au doute : Voyez donc : Alien
Reign,
Alien vs College Girls,
Predator Planet,
Predator World ne
sont qu'un seul et même long-métrage. De quoi opportunément racler
les fonds de tiroirs. Ou plutôt ceux des cuvettes de toilettes où
surnage cette épave cinématographique qui ne mérite guère mieux
que le sort qui fut ''octroyé'' au plus célèbre paquebot de
croisière de toute l'histoire maritime en cette nuit du 15 avril
1912 à 2 h 20 du matin ! Bon, pour revenir au film, son auteur
est un certain Jeff Leroy. Un petit tour sur sa page IMDB
nous renseigne sur le pedigree de ce bonhomme qui en vingt-cinq ans
de carrière a pour l'instant donné naissance à autant de
longs-métrages. Avec des titres aussi croustillants que Hell's
Highway,
Poorman's Bikini Beach ou
bien Frankenstein
et Dracula in Women's Prison.
Autant dire, tout un programme ! Du raffiné, rien que du
raffiné. On sent toute la subtilité de ses divers projets auquel ne
semble donc pas déroger Titanic 3 !
Mais
alors, Titanic 3,
ça raconte quoi ? Ça commence par un générique affublé
d'une typographie d'un autre temps et d'arrière-plans à peine
dignes des images de synthèse de la série documentaire Les
Mystères de l'Univers
(excellente, au demeurant). Merde ! Voilà que s'affiche le
titre en grand, comme généré aléatoirement à l'aide du logiciel
CyberLink
PowerDirector :
Titanic 3 : la croisière de l'espace !
Et tout ceci accompagné par une pseudo flûte indienne (en fait, un
synthétiseur). Ouais, parce qu'il est bien connu que la conquête de
l'espace fut tout d'abord entreprise par le Pérou, la Bolivie,
l’Équateur ou le Paraguay ! Teuh, teuh, teuh. Bon, passons...
Voix-off. Un type au timbre monocorde se la joue Igor et Grichka
Bogdanov du pauvre et annonce la couleur : ''Journal
du capitaine Lewis McBride. Saint-Sylvestre, année 2139... La route
du TITAN-1C qui effectue son prem....''
QUOI ??? Mdr, le foutage de gueule intégral ! Vous l'avez
déjà compris depuis un moment mais le bonhomme l'annonce ici très
clairement aux retardataires qui n'auraient pas encore compris
le concept : exit les deux-cent soixante-neuf mètre de long du
Titanic. Comme ses vingt-huit mètres de largeur ou ses
cinquante-trois de hauteur. Exit les fameuses cheminées, ses
sublimes escaliers intérieurs ou son architecture dans sa globalité
! Bienvenue à bord du TITAN
''UN''
C.
Ici, tout est en toc.... à part les jolis boobs des deux blondasses
de service que le réalisateur filme avec un insistance quasi...
incommodante ! Après être entré en collision avec une météorite,
les survivants du vaisseau échouent sur une planète hostile peuplée
d'extraterrestres libidineux. C'est tout ce qu'il y a à savoir ou
presque sur ce grand fourre-tout parfaitement indigeste qu'est
Titanic 3.
D'une pauvreté scénaristique et visuelle qui donne le tournis, le
film est en outre réalisé et interprété avec une indifférence
envers toute crédibilité et un manque de sérieux qui confinent à
l'hystérie collective. Autant dire que supporter l’œuvre dans son
ensemble sans ressentir l'envie de jeter son poste de télévision et
son lecteur DVD par la fenêtre valide l'hypothèse de pouvoir
ensuite supporter n'importe quel nanar ou série Z, qu'il (ou elle)
soit de compétition ou non ! En dehors des simples valeurs
artistiques et techniques qui dans le cas présent relèvent de la
bouillie graphique et auditive, le plus gros défaut, celui qui
empêche véritablement de se délecter de la chose est sa totale
absence de sérieux. Ce premier degré qui donne le ton de pas mal de
Nanars et qui ici, est remplacé par un humour totalement absurde et
décomplexé qui finit par lasser, voire agacer à force de vouloir
en faire toujours plus et donc... toujours trop. Plus qu'un Nanar,
Titanic 3
mérite sa place parmi les cinq ou dix plus grosses séries Z. Pour
public averti !