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mardi 17 octobre 2023

The Gracefield Incident de Mathieu Ratthe (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on n'a de talent ni pour la mise en scène, le montage, le cadrage, l'écriture ou l'interprétation, le mieux reste encore de tourner un Found Footage. Pas besoin d'avoir fait de grandes écoles de cinéma ou d'avoir la moindre prédisposition pour l'un ou l'autre de ces secteurs. Une ou plusieurs caméras, un minimum d'oseille, une poignée d'interprètes libres de tous engagements et surtout, surtout, des idées plein la tête et une motivation sans faille. Avant que le canadien Mathieu Ratthe ne produise, n'écrive et ne réalise The Gracefield Incident en 2017, il fut l'auteur de trois courts-métrages entre 2008 et 2011. Six années séparent donc le dernier d'entre eux du premier et actuellement seul long-métrage qu'il a lui-même mis en scène. On imagine sans mal que le budget du film n'a pas dû dépasser les quelques dizaines de milliers de dollars au vu du résultat à l'écran. Bénéficiant d'idées intéressantes comme le personnage de Matthew Donovan (qu'interprète lui-même le réalisateur) qui se dote d'une caméra directement implantée à l'intérieur de son œil prothétique, on peut supposer que The Gracefield Incident sera tourné à la manière d'un FPS, un concept qui fut notamment employé deux ans plus tôt à travers Hardcore Henry de Ilya Naishuller. Sauf que... ben non, en fait. Ou si peu. L'intérêt de la chose ne dépassant pas les portes du script, l'idée même de filmer le long-métrage en vue subjective à travers le simulacre d'œil du personnage central est directement contrecarré par la présence d'un ami doté d'un appareil-photo et d'un second équipé d'une caméra. Autant dire qu'à l'image, la différence entre ce qui apparaît comme une technologie nouvelle et des méthodes de filmage couramment utilisées n'est pas vraiment flagrante. De plus, le concept se prend les pieds dans le tapis puisqu'en passant de l'une à l'autre de ces technologies de l'image, le spectacle auquel l'on assiste devient tristement brouillon. On finit par ne plus savoir qui est en vue subjective. Ce qui paraît logique d'un point de vue strictement scénaristique l'est déjà nettement moins en qualité de réalisme.


On peut comprendre que notre bande de jeunes adultes soit sans cesse attirée par cette forêt où se déroulent d'inquiétants événements plutôt que de reprendre la route en sens inverse à bord de leur véhicule car alors, le récit serait conclu en seulement cinq minutes. Mais l'on peut également s'agacer devant la bêtise crasse de Matthew et de ses compagnons qui insistent pour se rapprocher du danger. Entre science-fiction et épouvante, The Gracefield Incident convie ses personnages à venir s'installer dans un fort joli chalet prêté par le boss un brin parano de Matthew. Les lieux sont effectivement truffés de caméras. Ce qui ajoute un surcroît important de matériel permettant d'assister à des événements se situant directement à l'intérieur de la demeure. Matthew, Joe, Julia, Jessica et les autres assistent le premier soir à la chute d'une météorite qu'ils s'empressent d'aller dénicher alors même que la nuit est tombée et que la vision y est drastiquement réduite. Le groupe met la main sur un objet de forme quasi oblongue dont le poids ne semble pas dépasser les quelques dizaines de grammes si l'on tient compte du fait qu'il paraît à l'écran être fabriqué dans du polystyrène ! D'une manière générale, les effets-spéciaux sont relativement piteux. Ce qu'excuse évidemment le budget étriqué. Une créature va dès lors s'en prendre à nos jeunes adultes qui demeureront malgré tout sur le site, allez savoir pourquoi ! Hurlements dans la nuit, apparitions inquiétantes d'une créature hostile qui semble ne pas appartenir à notre planète, évocation du fameux Bigfoot, dysfonctionnement des appareils électriques et symboles mystérieux constituent l'essentiel d'une œuvre franchement médiocre. Surtout, The Gracefield Incident arrive bien trop en retard. Dix-huit ans après Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez et huit après le bousin d'Oren Peli intitulé Paranormal Activity. Et encore, ce n'est que si l'on n'énumère que ces deux exemples de Found Footage puisque en la matière, le septième art en a produit à la pelle depuis ces vingt dernières années. The Gracefield Incident fait malheureusement partie des plus mauvais d'entre tous. Jamais terrifiant, parfois monté à l'arrache (on passe subitement d'une scène nocturne tournée en plein forêt) à un Crop Circle formé dans un champ de maïs en plein jour. L'interprétation est dans la moyenne du genre. Ni désastreuse, ni mémorable. Bref, inutile de perdre son temps devant The Gracefield Incident...

 

dimanche 12 août 2018

Aliens - Zone of Silence de Andy Fowler (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Concepteur d'effets visuels sur Noé de Darren Aronofsky, San Andreas de Brad Peyton, ou encore 300 de Zack Snyder, le producteur et scénariste Andy Fowler s'essayait à la réalisation l'année dernière avec son premier long-métrage. Une œuvre de science-fiction employant la méthode consistant à filmer caméra à l'épaule, sous la forme d'un found-footage, sur un scénario écrit de ses propres mains. Le résultat, à l'écran, est plus que mitigé. Voir affligeant, Alien – Zone of Silence ne se détachant absolument pas de la masse importante de found-footages qui ont été tournés depuis une bonne décennie. Le cinéaste aurait mieux fait de réfléchir à deux fois avant de nous proposer un produit totalement formaté et à l'attention unique d'un public adolescent capable de sursauter au moindre bruit et à la moindre déformation de l'image. Et dans ce sens, son premier long-métrage semble avoir digéré tout ce qui se fait de mieux, mais également de pire en la matière. A dire vrai, Alien – Zone of Silence ne se différencie du catastrophique Paranormal Activity d'Oren Peli que par son scénario. Ici, si les extraterrestres ont remplacé les poltergeists. Le résultat est le même : désastreux.

Tourné au Mexique, ce long-métrage mêlant science-fiction et found-footage est aussi vide qu'une coquille d'oeuf découverte dans un désert. Il ne s'y passe absolument rien d'autre que de longues scènes censées approcher son héroïne de la résolution d'une énigme au court de laquelle ont disparu son frère Hal et son ami Alex. Deux adolescents pas très futés qui se sont lancé comme pari d'aller investiguer dans le désert mexicain, et plus précisément dans une zone appelée 'Zone du Silence', et au cœur de laquelle de curieux événements ont pour habitude de se dérouler. Comme dans n'importe quel long-métrage de ce type, les deux adolescents disparaissent, permettant ainsi à la sœur de l'un d'entre eux, Morgan, de partir enquêter sur le lieu de leur disparition. C'est donc armée d'une batterie de caméras et suivie de très loin par son ami Goose, un ancien soldat blessé à la guerre, que Morgan débarque sur un site dont on espère bien entendu qu'il sera le théâtre d'événements merveilleux.

Malheureusement, outre la minceur du scénario qui ne tient qu'en deux ou trois lignes, c'est là que le bat blesse. Car en matière d'événements, à part quelques bruits et autant de mouvements de caméra, il ne se passe pas grand chose. A part entendre Morgan pleurnicher et visionner les quelques vidéos enregistrées sur les cartes mémoires que son frère a laissé derrière lui dans le désert, Alien – Zone of Silence est d'un ennui abyssal. Dans le genre, déjà fort minimaliste, le film d'Andy Fowler est un modèle d'attentisme. Son œuvre a beau ne pas dépasser les soixante-dix sept minutes, le temps se révèle fort long et il n'est pas rare que nos paupières se ferment devant l'absence d'enjeu véritable. Vu le principe engagé dans ce type de film, les interprètes n'ont pas d'efforts particuliers à fournir en matière de jeu d'acteur puisqu'ils paraissent improviser la plupart des scènes. Lorsque l'on sait que l'auteur de cette mauvaise plaisanterie est à l'origine un concepteur d'effets visuels plutôt talentueux, on s'étonne qu'il prenne les spectateurs à contre-pied avec une première mise en scène avare en terme d'effets-spéciaux. Noyé au beau milieu de dizaines d'autres found-footage, Alien – Zone of Silence se révèle inutile et ses personnages épuisants d'inactivité. Une œuvre laborieuse qui n'engage rien de bon concernant l'avenir d'Andy Fowler en tant que réalisateur...

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