Très à la mode
actuellement, le concept du voyage dans le temps nous est servi à
toutes les sauces. Et même si Time Trap
de Ben Foster et Mark Dennis a l'air de marcher sur les plates-bandes
de nombre de longs-métrages, ce petit film datant de 2017 a de
bonnes idées à nous faire partager. Si les héros de cette aventure
hors du commun sont une fois encore des adolescents, ils n'écartent
cependant pas le public adulte qui retrouvera dans cette thématique
où les paradoxes temporels tiennent une place importante, de quoi le
satisfaire. Dès le départ, le scénario de Mark Dennis parvient à
attiser la curiosité. Time Trap
suit les aventures de cinq adolescents lancés à la recherche d'un
professeur d'archéologie lui-même parti en expédition dans une
grotte dans laquelle ont disparu il y a des dizaines d'années
plusieurs personnes. Le professeur en question disparaît à son tour
après avoir observé un étrange phénomène. En effet, à
l'intérieur de la grotte, le temps semble s'être figé. Mais
lorsque les étudiants Taylor et Jackie, accompagnés de Cara, Veeves
et Furby pénètrent à leur tour dans la grotte, ils s'y retrouvent
piégés, les cordes les rattachant au monde extérieur se
sectionnant comme sous l'action d'un individu malveillant. Furby est
le seul à être demeuré à l'extérieur tandis que ses quatre
compagnons s'enfoncent peu à peu dans les profondeurs de la
grotte...
A
l'origine, le film a été pensé comme un found
footage
mais heureusement, le concept est abandonné assez rapidement au
profit d'une mise en scène relativement classique. Pourtant, c'est
bien dans les quelques séquences qui laissent un temps présager que
le film reposera essentiellement sur des séquences préenregistrées
qu'une grande partie de l'intrigue repose. L'une des grandes idées
de ce long-métrage qui ne paye pas de mine repose sur le contraste
entre le temps qui s'écoule normalement à l'extérieur et celui qui
se trouve drastiquement ralenti à l'intérieur de la grotte. C'est
sur ce postulat de base que les deux réalisateurs imaginent une
histoire absolument folle qui durant les soixante premières minutes
tient véritablement en haleine. Le fait que Time
Trap soit
majoritairement interprété par de jeunes adolescents n'est en soit
pas vraiment gênant. Si la caractérisation se contente du strict
minimum, cela nous évite également d'avoir à supporter
l'adolescence dans tout ce qu'elle peut avoir parfois de rébarbatif.
Reiley McClendon, Brianne Howey, Cassidy Giford et les autres
interprètent ce petit groupe d'adolescents confrontés à des
événements aussi inquiétants qu'extraordinaires. En développant
l'hypothèse d'une vie qui s'écoule beaucoup plus rapidement à
l'extérieur de la grotte qu'à l'intérieur, Ben Foster et Mark
Dennis imaginent des répercussions qui dépassent de très loin ce
que laisse d'abord supposer le récit...
Le
scénariste Mark Dennis explique avoir tout d'abord été inspiré
par des œuvres telles que The Descent
de Neil Marshall, Indiana Jones
de Steven Spielberg ou Les Goonies
de Richard Donner. Trois œuvres dont on retrouve effectivement
parfois l'esprit même si Time Trap
demeure cependant moins évocateur en terme d'environnement,
d'action, d'interprétation et de divertissement. Mais ne lui jetons
pas la pierre. Car avec son budget apparemment étriqué, Ben Foster
et Mark Dennis font presque des miracles et obtiennent un résultat
plus qu''honnête. Malheureusement, là où le bât blesse, c 'est
dans l'évolution de l'intrigue une fois la première heure passée.
[ATTENTION SPOILER] Si le concept d'une évolution de l'espèce
humaine de plusieurs milliers d'années et la rencontre d'hommes et
de femmes de Neandertal coincés tout comme nos héros à l’intérieur
de la grotte est une idée séduisante, le virage abordé par Ben
Foster et Mark Dennis plonge leur œuvre dans une bouillie de
séquences affreusement kitsch et dont la répétitivité et la
longueur nuisent terriblement à l'intrigue. D'un phénomène assez
sérieusement traité, Time Trap
se conclue par un dernier tiers presque désastreux, que Ben Foster
et Mark Dennis eurent sans doute l'ambition de traiter sur une trop
courte durée. À trop vouloir en faire, les deux réalisateurs ont
commis un acte manqué. Reste la première heure...