Affichage des articles dont le libellé est Horreur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Horreur. Afficher tous les articles

jeudi 15 août 2024

Storage 24 de Johannes Roberts (2011) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Pour ce nouvel article, nous allons évoquer un petit film de science-fiction datant de l'année 2011. Que pourrons-nous retenir de véritablement vertueux dans cette petite production anglaise intitulée Storage 24 ? Que les interprètes semblent faire tout ce qu'ils peuvent pour garder leur sang-froid devant ce script indigent qui leur fut mis entre les mains ? Sans doute... Car à part leur implication, si petite soit leur contribution à rendre passionnant le récit, le long-métrage doit tout d'abord s'observer comme un petit film de science-fiction condamné aux services en ligne de VOD... Le genre de production britannique dotée d'un budget inférieur à deux millions de sterling qui situe son action dans un décor unique qui aura au moins l'avantage d'être original. Celui d'un entrepôt de stockage réservé aux particuliers et où vont notamment se retrouver cinq amis prénommés Nikki, Shelley, Mark, Charlie et Chris. Lesquels sont respectivement incarnés par Laura Haddock, Antonia Campbell-Hugues, Colin O'Donoghue, Noël Clarke et Jamie Thomas King... Sous ses airs de film d'horreur et de science-fiction dans lequel nos quatre protagonistes vont se retrouver enfermés dans l'entrepôt en question ainsi qu'aux prises avec un alien qui semble s'être échappé d'un avion qui s'est écrasé en plein cœur de Londres, Storage 24 va surtout nous bassiner durant des dizaines de minutes à travers la délicate relation entre les uns et les autres. Nikki a quitté Charlie. Une situation que celui-ci semble accepter avec la plus grande difficulté. S'ils sont de nouveau réunis dans cet entrepôt, c'est justement parce que la jeune femme a proposé que son ex petit ami vienne récupérer les affaires qu'elle y avait entreposé.


Là où tout se complique, c'est lorsque Charlie découvre que son ami Mark entretient désormais une relation avec Nikki ! Dans des décors grisâtres semblant parfois avoir été empruntés au jeu vidéo conceptuel Mirror's Edge en mode souterrain, les environnements sont fades et répétitifs. Comme un jeu vidéo dont les concepteurs n'auraient fait que reproduire invariablement au fil des niveaux, les mêmes et uniques décors ! Bref, Storage 24 est visuellement triste. L'on s'accordera par contre sur le fait que ces dits environnements peuvent être le terrain de jeu parfait pour une créature cherchant à ôter la vie de celles et ceux de nos semblables qui croiseront son chemin. Le long-métrage de Johannes Roberts, c'est un peu comme l'accouplement bâtard entre le Soap Opera Les feux de l'amour et le Alien de Ridley Scott. Les dialogues n'ont évidemment pas le moindre intérêt même si, pour une fois, le scénario nous épargne les habituels protagonistes bas du front. Confrontés à une créature prosthétiquement digne des grandes heures du cinéma transalpin des années quatre-vingt lorsque celui-ci offrait à la pelle des Mockbusters de science-fiction, Nos héros vont reproduire à l'envi toute une partie des séquences emblématiques du chef-d’œuvre de Ridley Scott qu'aura intégré Johannes Roberts dans son imaginaire... dDéplacements au sein de corridors labyrinthiques, dans des couloirs de ventilation très étroits, attaques subites de l'alien, le réalisateur pousse même le vice à reproduire la fameuse séquence de Alien 3 de David Fincher dans laquelle Ripley se retrouvait avec la gueule du xénomorphe à seulement quelques centimètre de son visage ! En dehors de quelques séquences d'action relativement rares, reconnaissons que Storage 24 est vraiment chiant ! Des CGI d'une autre époque, un scénario et une mise en scène flemmards et des lignes de dialogues insipides....

 

dimanche 2 juin 2024

La mutante (Species) de Roger Donaldson (1995) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Réalisé par Roger Donaldson qui avant cela nous avait gratifié de quelques sympathiques longs-métrages parmi lesquels The Bounty en 1984, Sens unique en 1987 et Cocktail l'année suivante, La mutante est le premier volet d'une franchise qui en compte quatre. Écrit par le réalisateur et scénariste Dennis Feldman qui à l'époque travaillait déjà sur un projet de film de science-fiction intitulé Real Man, le long-métrage sera principalement interprété par un quintet d'interprètes célèbres ou en passe de le devenir puisque Ben Kingsley y interprétera le rôle du scientifique Xavier Fitch, Alfred Molina celui du professeur d'anthropologie comparée Stephen Arden, Marg Helgenberger celui du docteur en biologie moléculaire, tandis que Michael Madsen incarnera le rôle d'un tueur à la solde du gouvernement du nom de Preston Lennox et l'inestimable Forest Withaker celui du clairvoyant Dan Smithson... Embarqués dans une même aventure consistant à traquer une jeune fillette issue d'une hybridation ayant consisté en l'intégration d'une toute nouvelle séquence ADN sur une centaine de cobayes dont un seul survécu, ils ne se doutent pas encore des dangers que va revêtir une telle mission. Ayant réussi à s'échapper du laboratoire dans lequel elle était retenue prisonnière, Sil (qui pour le moment est interprétée par la jeune actrice Michelle Williams) monte à bord d'un premier train puis d'un second qui l'emportera jusqu'à Los Angeles où elle débarquera sous les traits d'une magnifique jeune femme incarnée désormais par l'actrice et mannequin canadienne Natasha Henstridge. La mutante est pour elle l'occasion de débuter une carrière d'actrice qui depuis perdure puisque depuis le début de l'année elle est déjà apparue dans deux projets intitulés Cinderella's Revenge et Karma: Death at Latigo Springs. Afin de donner vie à la créature qui se cache sous la splendide apparence de l'actrice, la production fait appel aux talents du maquilleur Steve Johnson qui jusque là avait notamment œuvré sur Predator de John McTiernan en 1987, Le Cauchemar de Freddy de Renny Harlin l'année suivante ou encore la mini-série adaptée du roman de Stephen King, Le fléau. Si la créature est convaincante lorsque celle-ci apparaît sous les oripeaux d'effets-spéciaux réalisés de manière ''pratique'', les images de synthèse ont quant à elles prit un sacré coup de vieux.


L'on ne pourra d'ailleurs pas invoquer l'époque de leur conception puisque en la matière, Steven Spielberg était parvenu à nous prouver deux ans auparavant grâce à Jurassic Park qu'il était possible de les repousser dans leurs derniers retranchements. Tout demeurant alors une question de talent et de budget. Détail qui a son importance, le design de la créature est l’œuvre du sculpteur et plasticien suisse Hans Ruedi Giger, lequel est surtout demeuré célèbre pour sa conception du xénomorphe de la franchise Alien. L'on retrouve ainsi le même genre de créature violente et volontairement hyper-sexualisée. Mélangeant science-fiction, horreur et action, La mutante est un très agréable divertissement qui comblera les amateurs de sensations fortes, surtout lors des séquences montrant Sil entrer dans une furie au moment de s'ébattre avec des individus de sexe masculin. Car le destin de cette entité polymorphe relativement inquiétante qui se cache sous l'écorce d'une irrésistible beauté demeure en l'état le même que toute créature animale terrestre : se reproduire. Là où certains effets-spéciaux numériques pèchent par leur médiocrité, le film nous offre quelques petits plans gore fort sympathiques. Doté d'un budget plutôt confortable de trente millions de dollars au vu du résultat qui ressemble davantage à une petite série b horrifique, La mutante peut surtout compter sur son casting trois étoiles auquel s'ajoute donc la très convaincante Natasha Henstridge. L'occasion pour Roger Donaldson d'offrir à ses libidineux spectateurs quelques scènes de nu dont quelques gros plans sur la généreuse poitrine de Sil avant que celle-ci ne se transforme en une atroce créature. À sa sortie en salle, La mutante rapportera environ quatre fois la mise de départ. Une bonne raison de lancer une suite qui pourtant ne verra le jour que trois ans plus tard. Roger Donaldson abandonne alors le projet au profit de Peter Medak qui dix-huit ans plutôt fut notamment l'auteur de l'un des plus grands films de maisons hantées avec L'Enfant du diable. Une suite dans laquelle reprendront du service Michael Madsen, Marg Helgenberger ainsi que Natash Henstridge mais qui verra surtout l'absence de Ben Kingsley et de Forrest Withaker...

 

mercredi 29 mai 2024

The Thaw de Mark A. Lewis (2009) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Mon premier reflex ? Taper Google Traduction et entrer Thaw pour découvrir le sens réel de ce mot bêtement traduit chez nous sous le terme complètement naze de ''Dégel'' ! Résultat : à bêtise, bêtise et demi. Pour une fois que l'on reprend un titre en le traduisant littéralement, il me semble que l'on aurait pu faire preuve d'un surcroît d'imagination. Ensuite, je voudrais remercier Patrice Curt qui plutôt que de me faire fuir devant ce qui semblait être une indigence a attisé ma curiosité. Film demeuré jusque là totalement étranger à mes connaissances en matière de cinéma, c'est donc avec l'engouement d'un ours polaire se jetant sur un pauvre phoque se dorant la pilule sur la banquise que j'ai lancé The Thaw qui donc fut traduit dans l'hexagone sous le titre Dégel ! L'origine américano-CANADIENNE (les majuscules ont leur importance) du film expliquant sans doute le choix peu judicieux du titre, il ne fallait donc surtout pas s'attendre à une fiction dont le sujet aurait pu traiter du conditionnement des produits de la mer au marché de Rungis... Non, car ici il s'agit ni plus ni moins d'une alternative artistiquement et sans doute financièrement fauchée du grand classique de l'épouvante et de la science-fiction de John Carpenter, The Thing. Le vice émanant sans doute du nombre de lettres qu'ont en commun les deux longs-métrages, si vous êtes bourré et que vous vous apprêtez à vous rendre dans votre échoppe préférée afin de vous réserver une soirée devant les terrifiants effets-spéciaux créés par Rob Bottin, assurez-vous de ne pas vous emparer de l'objet incriminé ici et dont les FX furent l’œuvre d'artisans nettement moins renommés... <=== Si vous avez eu le courage de rester ici jusqu'au trois petits points qui précèdent la flèche, vous devez sans doute penser que l'expérience fut rude pour votre serviteur. Mais un bon ou mauvais mot pour commencer un article sans avoir au préalable eu la moindre idée de comment le débuter n'a jamais été une fin en soit. L'émulsion entre le Body Horror, la source d'inspiration évoquée ci-dessus et un un goût prononcé pour toute chose qu'elle soit de piètre ou de bonne qualité devrait suffire à assurer un certain confort de visionnage. N'en n'attendant pas grand chose malgré la présence d'un Val Kilmer qui s'avérera somme toute anecdotique, The Thaw fut au final une assez bonne surprise. Rien d'incroyable visuellement, certes....


Une incarnation qui ne vole pas plus haut que celle d'un bon gros nanar. Une mise en scène pépère et des qualités artistiques qui renvoient à du DTV (ce qu'est justement le long-métrage de Mark A. Lewis), mais SURTOUT, la déception de voir débarquer de jeunes adultes pas tout à fait formés intellectuellement à la fin du printemps. Bref, ici, pas question d'avoir les yeux qui brillent devant l'infini manteau blanc de l'Antarctique. Cette étendue immaculée qui allait virer au rouge chez Carpenter mais déjà nettement plus sobrement chez Mark A. Lewis. À l'issue d'un générique qui inquiète davantage pour son atroce visuel que pour le propos qu'il énonce, on s'attendrait à découvrir un énième film d'infectés dit ''du dimanche''. Mais non. Ou alors faut-il l'envisager comme le déclencheur d'un événement d'ampleur internationale à laquelle il aurait été conseillé à un ou plusieurs des protagonistes de préserver l'humanité en se sacrifiant corps et âme. Et ça tombe bien ! Car d'un côté il y a ceux qui expriment l'idée de rester sur les lieux d'une infection parasitaire vieille de millions d'années : La fille à papa prénommée Evelyn (Martha MacIsaac) et Atom Galen (Aaron Ashmore) dont il semblerait que la gamine ait augmenté le taux de testostérones d'Atom au vu de l'intérêt et du soutien que le jeune homme lui porte ! De l'autre, la brebis galeuse : Federico Fulce (Kyle Schmid) au beau être tout comme son ami Atom un étudiant brillant, le bonhomme va très rapidement perdre pied et se comporter de manière fort inquiétante. Au regard de l'imposante station scientifique vue dans The Thing, celle de The Thaw semble avoir les dimensions de toilettes sèches d'extérieur ! Bref, ça sent quand même le film au rabais. Et pourtant, la magie opère, si tant est que l'on soit en mesure d'accepter la pauvreté qui caractérise l'ensemble du projet. Pas vraiment le temps de s'ennuyer. Sans être absolument remarquables, certains effets-spéciaux comme les corps atteints par les parasites font suffisamment travailler l'imagination pour que les hypocondriaques aient la sensation que sous leur peau grouillent des centaines de petites bestioles peu ragoutantes. Bref, The Thaw est sympa, et donc moins misérable que j'avais pu le redouter...

 

samedi 2 septembre 2023

Broken Darkness de Christopher-Lee dos Santos (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le dernier long-métrage à ce jour du réalisateur sud-africain Christopher-Lee dos Santos se divise en trois partie. La première, qui est aussi la plus courte, envisage le passage de notre planète à travers la queue d'un corps céleste provoquant à sa surface une pluie de météorites aux conséquences cataclysmiques puisque la quasi totalité de l'humanité sera décimée. Cette séquence qui ne dépasse pas une poignée de minutes offre à Broken Darkness une mise en bouche plutôt intéressante. Visuellement l'on s'éloigne des grosses productions américaines et l'on opte pour une approche plutôt réaliste de la catastrophe. À tel point que la vision de ces dizaines, de ces centaines de météorites qui illuminent le ciel nocturne donnent un aperçu terrifiant des conséquences sans pour autant que le film n'use d'effets-spéciaux à outrance. Cette entrée en la matière permet d'introduire le personnage de Sam, incarné par l'acteur Sean Cameron Michael et protagoniste principal de ce récit basé sur un script écrit de la main même du réalisateur. Un individu peu loquace, comme la plupart des personnages qui évoluent d'ailleurs au sein de ce récit post-apocalyptique prenant comme principal terrain de jeu, un réseau de galeries souterraines et de stations où survivent quelques dizaines ou centaines d'individus chargés de maintenir le bon fonctionnement de cette ancienne centrale hydraulique permettant en outre (et huit ans après la catastrophe) de cultiver de la nourriture. Lorsque les employés de la station Kentucky perdent tout contact avec ceux de la station Winnipeg, le responsable informe à Sam qu'il va devoir se rendre sur place afin de découvrir pourquoi ce silence. Contraint par son ami Troy (Brandon Auret) d'accepter de le prendre avec lui, les deux hommes vont être de surcroît suivis par la jeune et inexpérimentée Rose (Suraya Rose Santos). Une fois arrivés à la station Winnipeg, ils vont tomber tous les trois sur un petit groupe de soldats armés qui vont les conduire là où ils sont censés se rendre. Cette seconde partie possède un petit goût d'Aliens de James Cameron que le spectateur retrouve à plusieurs occasions. Si le long-métrage de Christopher-Lee dos Santos repose sur un concept qui semble être tout droit sorti de son imagination, il demeure difficile d'imaginer qu'une partie du script m'ait pas été influencé par le classique de la science-fiction sorti plus de trente ans en arrière.


Filmé dans une obscurité presque totale, cette seconde partie possède quelques qualités plutôt attractives mais souffre aussi de défauts rédhibitoires. L'ambiance est lourde, chargée, étouffante et lugubre. Des décors sombres et un climat délétère permanent. Un contexte parfaitement irrespirable qui ne va pas s'arranger puisque en cours de route, nos protagonistes devront faire face à des créatures de type ''infectés''. Rien de bien original si ce n'est que ceux du réalisateur sud-africain semblent sortir tout droit d'un vieux Lucio Fulci (des corps décharnés recouverts de haillons) mais dotés, eux, d'une grande vélocité. De ce point de vue là, Broken Darkness prend des allures de nanar ! Lorsque se termine cette seconde partie, un peu plus d'une heure s'est écoulée et, faut-il le reconnaître, l'expérience fut en partie ennuyeuse en raison d'un rythme relativement soporifique. On l'imagine bien évidemment et pourtant : Lorsque la troisième partie débute et que la lumière éclatante du soleil vient enfin caresser le visage de Rose et de Sam qui viennent tout juste d'échapper au chaos qui s'est produit dans les sous-sols de la mine, l'intrigue est relancée. L'on découvre alors que les dangers, à l'extérieur, y sont démultipliés. Christopher-Lee dos Santos exploite les ressources mises à sa disposition. Des décors naturellement désaffectés. Gare de triage et vieilles usines abandonnées, la visite est rudimentaire mais permet de changer d'environnement. Si l'on pouvait douter un peu plus tôt des sources d'inspiration du réalisateur, cette fois-ci, le rapport entre certaines rencontres qui vont se dérouler lors de cette dernière partie et la série télévisée The Walking Dead est indiscutable. Broken Darkness brasse donc les genres, débutant comme une œuvre de science-fiction et de catastrophe en passant par le film post-apocalyptique et en se terminant en film d'horreur, cumulant décors de désolation, zombies/infectés et anthropophagie ! Bref, le long-métrage de Christopher-Lee dos Santos est ambitieux tout en étant peu inspiré tant il emprunte à d'autres la quasi totalité des thèmes qu'il aborde. Sympathique, sans plus...

 

dimanche 4 juin 2023

51 de Jason Connery (2011) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Pour les néophytes, incultes et autres ignares, Oren Peli n'est rien moins que le réalisateur qui commis l'infâme Paranormal Activity en 2007. Oui, cette trace de merde étalée sur la toile immaculée du septième art et dans le piège duquel nombreux sont les amateurs d'épouvante et de fantastique à être tombés lors de sa sortie en salle. Opportuniste ? Escroc ? Sans doute un peu les deux mais surtout, oui, surtout, tâcheron avéré, confirmé par ce 51 dont la gestion s'est étalée sur une durée de six ans. Six longues années qui n'ont pas permis à Oren Peli de peaufiner la chose mais de confirmer tout le mal qu'il méritait que l'on pense de lui. Pire que de chopper la dysenterie ou la malaria à l'étranger, se farcir cette histoire se déroulant dans la fameuse zone 51 aux États-Unis est aussi plaisant que de marcher pieds nus sur des éclats de verre ou de dormir sous un pont un mois de décembre ! Sous couvert d'expérimentations liées à des technologies nouvelles et la visite de secteurs strictement réservés au personnel militaire, le long-métrage convie une poignée de journalistes parmi lesquels les quinquagénaires reconnaîtront l'acteur John Shea. Du côté de l'armée américaine, l'acteur Bruce Boxleitner (Les deux font la paire) débarque avec dans son sac, tout ce que personnifie de caricatural cette profession souvent malmenée en matière de science-fiction. Bref, il incarne un officier pas vraiment (voire, pas du tout) hospitalier. Bienvenue dans l'univers du DTV visuellement disgracieux, où le niveau d'acting des interprètes est drastiquement revu à la baisse. La bande musicale du compositeur Ian Honeyman est digne de trôner sur les étales des supermarchés mais certainement pas chez les bons disquaires. 51, c'est du sous-Alien comme il en existe des dizaines, voire des centaines. D'une laideur absolue, le film d'Oren Peli se situe dans un complexe scientifico-militaire sans âme. Des décors nus, une architecture basée sur une structure comparable à ces salles de conférences où les patrons des grandes entreprises réunissent leur employés lors des bilans mensuels. Bon, ensuite, on va pas parler de la créature durant des plombes ! Je vous laisse juger sur pièce...


Ce qui se voyait sans doute comme un authentique film d'horreur et de science-fiction comparable aux classiques de Ridley Scott et James Cameron n'est qu'une ignoble succession de séquences sans intérêt, ne déployant jamais une quelconque créativité. C'est à croire que le réalisateur américain s'est employé à marcher sur les traces des pires longs-métrages du genre plutôt que sur celles des classiques de la S-F. Ce qui fonctionnait par le passé dès lors que l'auteur usait d'un minimum d'application (La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren) ne marche ici absolument pas. La trouille s'étant arrêtée aux grilles qui séparent la zone 51 du désert qui l'entoure, inutile d'espérer ressentir le moindre frisson. C'est même très souvent l'inverse qui se produit. Lorsque Bruce Boxleitner la ramène avec son statut d'officier bas du front. Surtout en français, langue qui de part chez nous est souvent propice à transformer n'importe quel navet en nanar. Mais de son postulat de départ l'affligeant du sceau de bousin intergalactique,le long-métrage d'Oren Peli n'arrive malheureusement pas à grimper les quelques marches qui lui auraient au moins permis de satisfaire les amateurs de la seconde catégorie ! Bruce Boxleitner semble avoir pris de la bouteille AU SENS PROPRE ! Plutôt bien entretenu malgré les décennies qui le séparent des séries qui l'ont rendu célèbre (c'est bien connu, l'alcool conserve), les joues couperosées, ses possibilités d'interprétation ont ici malheureusement périclité ! Cette fois-ci, Oren Peli a l'honnêteté d'annoncer la couleur dès la première séquence. Une reporter filmée sur fond vert avec en arrière-plan le fameux grillage interdisant l'accès à la Zone 51....... HEIN !!! QUOI ??? On m'apprend dans l'oreillette qu'Oren Peli n'aurait rien à voir avec tout ça ! Effectivement, après étude de ce cas très sévère de purge cinématographique, l'objet en question serait l’œuvre d'un certain Jason Connery. Ce qui en soit, ne change pas grand chose au contenu de cet article puisque tout le reste est exact. Bon, allez, pour me faire pardonner cet erratum, je vous promets d'aller faire un tour du côté de Area 51 qui, pour le coup, est bien signé d'Oren Peli. J'en frissonne d'avance...

 

lundi 4 avril 2022

The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre de Mark Stock (1988) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Qu'y a-t-il de plus plaisant que de se rendre dans une salle de cinéma un samedi après-midi lorsque l'on n'a rien de mieux à faire ? Nous sommes en 1956 à une époque où l'on ne risque pas encore de croiser sur le siège voisin un spectateur consultant toutes les cinq minutes son téléphone portable. Il n'y a cependant déjà à l'époque, aucun moyen de s'assurer que toutes celles et ceux qui se rendront dans la même salle obscure que vous garderont le silence durant la projection. Dans le cas présent, il s'agit de celle de La Patrouille de l’espace : Les gardiens de l’univers. Une œuvre de science-fiction qui attirera une quinzaine d'adolescents et de rares adultes tous campés de manière ultra caricaturale. Du cow-boy au tee-shirt blanc immaculé et au stetson vissé sur la tête à la bonne grosse femme férue de pop-corn en passant par le duo d'adolescents attardés, un trio de blousons noirs, une nymphomane, un couple et leur chiard ou encore une jeune blonde qui passera à éternuer et expulser des litres de morvelle ! Bon appétit si jamais vous mangez ! Réalisé en 1988, l'année même de la sortie sur les écrans de l'excellent The Blob de Chuck Russel, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre de Mark Stock n'a pourtant absolument rien à voir avec ce petit classique de science-fiction et d'horreur qui marqua les esprits des fans de cinéma fantastique et d'épouvante par ses excellents effets-spéciaux. Il faut tout d'abord savoir que l’œuvre de Chuck Russel n'était pas la première à aborder l'histoire de cette étrange créature gélatineuse venue de l'espace et semblable à un estomac digérant toute matière organique se trouvant sur son passage. Dès 1958, le réalisateur Irvin S. Yeaworth Jr. mit en scène l'acteur Steve McQueen dans le premier volet de la franchise intitulé The Blob et traduit chez nous sous le titre de Danger Planétaire. Quatorze ans plus tard, l'acteur Larry Hagman, allez savoir pourquoi, décida de prendre les commandes d'un certain Beware! The Blob (sorti chez nous sous le titre Attention au blob !), une suite de l’œuvre originale particulièrement déplorable...


Il faudra donc attendre 1988 pour voir débarquer sur nos écrans le film de Chuck Russel et la purge de Mark Stock. Seul film de son auteur (tant mieux), The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre possède quelques caractéristiques pourtant fort alléchantes. Comme de plonger ses interprètes et par extension, les spectateurs que nous sommes, dans les années cinquante avec, il faut le reconnaître, une certaine compétence. C'est d'ailleurs là que s'exprimera le seul talent de Mark Stock puisque l'illusion est parfaite. C'est bien simple : on s'y croirait ! Avec sa galerie de personnages typiques de l'époque, sa petite ville (dont nous ne découvrirons pas grand chose) et la façade de son cinéma de quartier ou ses belles bagnoles, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre aurait pu connaître son heure de gloire si la réalisation et l'interprétation n'étaient pas si désastreuses. D'autant plus que le film bénéficie d'un autre atout. Le principe de mise en abyme. Ni les personnages, ni les spectateurs ne le savent encore (à moins d'avoir eu la curiosité de lire un quelconque résumé du film), mais le long-métrage projeté dans la salle de cinéma où se joue une bonne grosse moitié de l'intrigue reflète des événements qui vont avoir des conséquences directes sur les habitants de la ville en général et sur la quinzaine de spectateurs venus assister à la projection du film de science-fiction...


D'abord amusante, la caricature termine très rapidement d'être ronflante. Le récit avance à tout petits pas et l'attitude des personnages enfermés dans la salle de cinéma et ultra répétitive. On sourit avant de bailler. La réalisation est un désastre et l'arrivée de la créature du titre beaucoup trop tardive. Tout le potentiel du film est ruiné par la volonté systématique de parodier le cinéma de science-fiction des années cinquante. Un concept fort intéressant gâché par une trop grande profusion de séquences illustrant pourtant parfois parfaitement l'ambiance de cette décennie. Quant à la créature tant attendue, là encore, c'est la déception. Le blob promis par le titre français (qui n'a en réalité rien à voir avec l'original qui s'intitule Midnight Movie Massacre) n'est en réalité qu'une ''monstrueuse'' bestiole venue de l'espace digne de la série d'ouvrage The Craignos Monsters rédigés par Jean-Pierre Putters. Quelques rares plans gore ne viendront même pas réjouir les plus endurants des spectateurs tandis que les autres se seront endormis devant une œuvre hautement redondante qui pourtant ne dépasse pas les quatre-vingt cinq minutes ! Au final, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre n'atteint malheureusement pratiquement aucun de ses objectifs sinon celui de nous replonger au cœur des Fifties... À éviter...

 

samedi 15 janvier 2022

Créature (The Titan Find) de William Malone (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

C'est à la surface de Titan, plus grand satellite naturel de Saturne que Créature (The Titan Find) de William Malone situe son action. Une lune sur laquelle une race d'extraterrestre élurent domicile bien avant que l'homme y foule sa surface puisque en préambule nous découvrons deux chercheurs de la multinationale NTI à l'intérieur d'un laboratoire où se trouve notamment un bocal à l'intérieur duquel est enfermé un œuf... D'emblée, le rapport qu'entretient ce long-métrage de science-fiction horrifique avec l'un des classiques du genre réalisé par Ridley Scott en 1979 est évident. Comme nous le démontreront les événements à venir, Créature cultive en effet de nombreux points communs avec Alien, chef-d’œuvre que beaucoup ont tenté de copier sans jamais y parvenir. On pense notamment aux transalpins Alien 2 – Sulla Terra de Ciro Ippolito et Alien, la Créature des Abysses d'Antonio Margheriti en 1989 (bien que celui-ci se déroule sur Terre et s'inspire plutôt de la séquelle officielle Aliens, le retour réalisée par James Cameron en 1986) ainsi qu'aux américains Inseminoid de Norman J. Warren en 1981 ou La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark sorti la même année. Deux exemples à peu près convenables et bénéficiant même d'une aura bien méritée auprès des amateurs du genre. Créature, lui, est plus proche des longs-métrages italiens d'un point de vue qualitatif. En effet, si le générique laisse présager une œuvre plutôt ambitieuse et visuellement attrayante, cette fausse impression ne durera malheureusement pas longtemps...


Lorsque l'on ne paie pas sa facture d'électricité, voilà ce qui arrive : on se retrouve plongé dans une obscurité presque totale, à peine parcourue de quelques éclairages qui eux-mêmes vont connaître un sort peu enviable puisque ''dérangés'' par une brume permanente tentant là encore, de s'inspirer de l'ambiance remarquable qui plongea les sept membres de l'équipage du Nostromo à la surface de la planète LV-426 dans Alien. Mais alors qu'en 1979 Ridley Scott bénéficiait déjà de son immense talent de réalisateur, de la présence à l'écriture de Dan O'Bannon (réalisateur du Retour des morts-vivants en 1985), du compositeur Jerry Goldsmith, de la photographie de Derek Vanlint mais peut-être plus encore du remarquable travail du designer et sculpteur suisse Hans Ruedi Giger, William Malone doit quant à lui se contenter de son propre scénario, de la photographie de Harry Mathias, de la partition de Thomas Chase et Steve Rucker ou de la direction artistique de Michael Novotny. Pourtant réalisé six ans plus tard, Creature ne parvient jamais à surpasser son modèle ni même atteindre le dixième de ses qualités. La faute à un nombre invraisemblable de défauts dont un scénario qui outre le fait qu'il pompe sans vergogne l’œuvre du réalisateur britanico-américain n'est même pas capable de nous proposer un spectacle satisfaisant. Si William Malone tente de retrouver l'esprit d'Alien, ses coursives, l'ambiance sinistre et anxiogène qui courrait à la surface de LV-426, sa prodigieuse créature ou ses meurtres admirablement mis en scène, c'est peine perdue. Son film est d'un ennui abyssal. Si sombre que l'on passe son temps à écarquiller les yeux. Mais qui demeure tout de même une curiosité à plus d'un titre...


D'abord parce que le réalisateur s'ingénie à reprendre tout ou partie du scénario de Ridley Scott, à travers la découverte de l’œuf, cette manière de filmer le vaisseau de l'équipage par en dessous pour lui offrir une certaine ampleur, à parcourir de sa caméra les nombreux couloir où se situe l'action et à afficher une créature qui, ô miracle, possède une nette différence avec celle conçue par le suisse des années auparavant : en effet, la créature du titre est ici capable de prendre le contrôle de ses victimes une fois celles-ci décédées. Une ''originalité'' malheureusement insuffisante qui ne permet absolument pas d'adhérer au concept. Comme la présence de l'acteur allemand Klaus Kinski qui apparaît lors de rares occasions dans un rôle qui semble loin de ses performances les plus marquantes (ses divers participations aux œuvres de l'immense Werner Herzog) mais plus proche d'une fonction alimentaire. À ses côtés, nous retrouvons notamment l'acteur Stan Ivar qui apparu dans de nombreuses séries télévisées dont La petite maison dans la prairie où il tint le rôle récurrent de John Carter en 1982 et 1983. Quant à la charmante Wendy Schaal, le réalisateur Joe Dante en fit quelque peu son égérie puisqu'on la découvrit dans plusieurs de ses longs-métrages parmi lesquels L'Aventure intérieure en 1987 ou Small Soldiers douze ans plus tard. Créature sonne pour ces trois interprètes comme une erreur de parcours (Kinski en connaîtra malheureusement d'autres). Véritable plagiat du chef-d’œuvre de Ridley Scott (le final en est un exemple particulièrement frappant), on s'y ennuie terriblement. Ponctué de ventres mous très bavards, même les séquences d'action sont ratées. Au beau milieu d'une légion d'avatars plus ou moins réussis de Alien, on optera donc plutôt pour Inseminoid ou La galaxie de la terreur...

 

vendredi 24 décembre 2021

Le monstre qui vient de l'espace (The Incredible Melting Man) de William Sachs (1977) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Quelle déception. Si l'on a du mal à imaginer que Le monstre qui vient de l'espace (The Incredible Melting Man) pourrait être autre chose qu'une sympathique série B de science-fiction horrifique, on pouvait malgré tout espérer que le résultat soit nettement plus satisfaisant que celui qui s'étale à l'écran. Un brin trompeur, le titre français tente de nous faire croire que le monstre en question serait originaire d'un autre monde. Mais bien qu'il descende en effet du ciel, celui-ci est humain et s'avère le seul survivant de l'expédition Scorpion V dont le projet était à l'origine de survoler les anneaux de Saturne. À son retour sur Terre, Steve West atterrit directement à l’hôpital. Devenu radioactif, celui-ci se met à fondre inexorablement et se trouve doté d'un appétit féroce pour la chair humaine. Allez savoir pourquoi, nous n'aurons aucune explication vraisemblable à ce sujet. Des chercheurs, un shérif, une créature dégoulinante et quelques cadavres disséminés ça et là en chemin, Le monstre qui vient de l'espace avait de quoi satisfaire l'appétit des amateurs de petites productions horrifiques américaines des années 70-80. Malheureusement, si le long-métrage de William Sachs (son troisième après le western horrifique South of Hell Mountain en 1971 et le film de guerre There Is No 13 en 1974) bénéficie de la présence du maquilleur Rick Baker, lequel fut chargé de concevoir les effets-spéciaux (ceux-ci demeurant l'un des rares points positifs du film) et notamment la créature en question, le film s'avère d'un indicible ennui. Tout commence cependant sous les meilleures augures. Une fois échappé de l'hôpital, Steve West, désormais défiguré, commence à fondre au point de laisser derrière lui des indices sur son état de décomposition. De larges pans de peau par ici, une oreille par là ou un œil un peu plus loin... En la matière, les effets-spéciaux de Rick Baker s'avèrent réussis et franchement peu appétissants. Le pauvre astronaute n'a littéralement plus que la peau sur les os...


Principalement interprété par Burr DeBenning dans le rôle du docteur Ted Nelson et Alex Rebar dans celui de la créature/Steve West (on remarquera également la courte présence de l'acteur afro-américain Lisle Wilson qui quatre ans plus tôt décédait sous les coups de couteau de l'une des sœurs siamoises de Soeurs de sang de Brian De Palma), l'intrigue se déroule sur une durée relativement courte puisque dès le lendemain matin, tout sera terminé... ou presque comme l'évoquera une information divulguée à la radio. Mais d'ici là, il va falloir se coltiner des séquences interminables et répétitives situées dans une campagne pas tout à fait déserte puisque à défaut de nourrir le récit à travers un scénario solide, William Sachs permettra à sa créature de tuer quelques rares hommes et femmes ayant eu le malheur de croiser son chemin. C'est mou, jamais terrifiant, et seule quelques visions cradingues de la créature parviennent à maintenir un semblant d'intérêt. Une chose est certaine, une fois le film terminé, on n'aura sans doute jamais envie de trouver une quelconque raison de s'y replonger. Le monstre qui vient de l'espace n'est même pas un bon nanar devant lequel se poiler. Le film tente un virage parfois humoristique à travers une bande musicale inappropriée pour une œuvre de science-fiction horrifique mais là encore, pas le moindre risque de se froisser le moindre muscle zygomatique. Les amateurs de gore s'amuseront sans doute en relevant l'étonnante ressemblance entre la créature qui à la fin meurt dans de dégoulinantes circonstances et l'une des séquences gorissimes du film culte que le réalisateur Jim Muro réalisa dix ans plus tard (on parle évidemment de Street Trash) lors de laquelle un clochard se mettait à fondre, le dos collé à un mur. Quant on en vient à chercher des références comme celle-ci et que l'on est par conséquent incapable de créer sa propre personnalité, c'est souvent que tout va mal. Un fait que ne fait que confirmer Le monstre qui vient de l'espace. Un titre et un synopsis accrocheurs pour un résultat, pas du tout à la hauteur...

 

mardi 21 décembre 2021

Xtro 3: Watch the Skies de Harry Bromley Davenport (1995) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Harry Bromley Davenport aura moins tardé qu'entre le premier et précédent volet de la trilogie Xtro pour venir la conclure en 1995 avec Xtro 3: Watch the Skies. Après s'être grassement inspiré des deux premiers Alien (surtout le second, à vrai dire), le réalisateur s'attaquait cette fois-ci à un autre monument de la science-fiction : Predator de John McTiernan. Avec, une fois de plus, les moyens du bord. Après que l'immense (par la taille) acteur Kevin Peter Hall ait endosser le costume du ''rasta venu des étoiles'', désormais, on peut se demander quel interprète a pu se fondre dans la tenue de l'extraterrestre belliqueux qui allait, les uns après les autres, décimer un commando de soldats américains chargés de désactiver des bombes disséminées sur une île ayant servi il y a des décennies, à des expériences secrètes menées sur des extraterrestres. Sous le costume de la créature en question, pas d'acteur mais un pantin généralement mal articulé dont seule la silhouette et le visage parviennent parfois à faire illusion. Comme à l'accoutumée, le commando est constitué de soldats pas vraiment finauds et rarement dégourdis. Films de science-fiction horrifique, ce troisième volet de la franchise s'avère nettement plus sympa que le précédent. La raison en revient à un humour dont on peut se demander s'il est toujours volontaire. En témoignent certaines séquences proprement hallucinantes dans leur conception de la survie en milieu hostile...


Imaginons deux soldats ''aguerris'' témoins de tortures infligées à l'une de leurs camarades féminine par l'extraterrestre en question. Imaginons ensuite que l'un des deux hommes puisse faire fuir la créature et ainsi isoler la soldate de tout danger. La logique voudrait que ses compagnons de guerre aillent ensuite l'extraire du piège dans lequel elle est tombée. Mais celle du réalisateur et de son scénariste Daryl Haney (qui de surcroît interprète le rôle du soldat Hendrix) étant différente de la notre, celle-ci veut que l'on abrège les souffrances de la soldate d'une balle dans la tête (enfin, dans la gorge vu que le tireur est un manche!) plutôt que d'aller vérifier son état de santé et de l'écarter du danger. Cette séquence est représentative de l'état d'esprit de Xtro 3: Watch the Skies. Des incohérences en veux-tu, en voilà, mais qui participent de son intérêt. Parce qu'en matière de mise en scène ou d'interprétation, il va falloir faire preuve d'un sens aigu de l'imagination pour y retrouver un tant soit peu ce qui fit huit ans auparavant, une partie de l'intérêt du génial long-métrage de John McTiernan. Ici, pas d'Arnold Schwarzenegger, de Carl Weather, de Bill Duke, de Jesse Ventura ni même d'Elpidia Carrillo. Vu que Xtro 3: Watch the Skies est le Predator du pauvre, on a plutôt droit à J. Marvin Campbell, Virgil Frye ou Daryl Haney, donc. Si vous ne les connaissez pas, pas d'inquiétude à avoir, c'est plus ou moins normal. Par contre, Andrew Divoff et Robert Culp sont eux, beaucoup plus célèbres. D'origine vénézuélienne, la trogne du premier est bien connue. On a pu notamment le découvrir dans un certain nombre de films d'horreur (La créature du cimetière, Wishmaster 1 & 2) et de séries télévisées. Quant à Robert Culp, également acteur de cinéma, les fans de Columbo l'auront reconnu comme ayant été à trois reprises le tueur de la série avant d'interpréter bien des années après, le père de l'un des deux assassins de l'excellent épisode Criminologie appliquée...


Bien que les films situant leur action dans des forêts diverses et variées sont nombreux, peu sont ceux qui mettent en scène tout comme dans Predator, une créature capable de se fondre dans la nature en se rendant invisible. C'est le cas de celui-ci. Un alien comme les envisagent sans doute les ufologues du monde entier mais dont on préférerait cependant imaginer en cas de rencontre du troisième type, qu'il ait un caractère bien différent. Une attitude agressive qui s'expliquera cependant lors d'une séquence rappelant très fortement l'affaire Roswell et notamment l'autopsie d'un extraterrestre (document qui fut diffusé sur la première chienne française TF1 et dont la véracité fut ensuite démentie). Inutile de préciser que dans le cas présent, il s'avère étonnant que l'année de diffusion de la vidéo corresponde exactement à celle de Xtro 3: Watch the Skies. Mélange de science-fiction, de guerre et de comédie plus ou moins volontaire, Harry Bromley Davenport vient clore en ''beauté'' une trilogie qui ne méritait tout de même certainement pas que son auteur lui consacra trois longs-métrages et treize ans de sa vie...

mercredi 31 octobre 2018

Shocking Dark (Terminator 2 - Spectres à Venise) de Bruno Mattei (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



Ça n'est pas que j'ai honte d'évoquer l’œuvre du cinéaste italien Bruno Mattei sur Cinémart (je pense l'avoir prouvé bien assez souvent) mais j'ai décidé cette fois-ci d'aborder l'un de ses films de science-fiction sur L'Idiot Électrique. C'est qu'il faut bien donner à manger à ce blog uniquement consacré au genre et à ses extensions si je ne veux pas qu'il dépérisse. Un mois tout rond après avoir abordé Alien Autopsy de Jonny Campbell, retour sur l'un des plus illustres nanars de l'un des maîtres en la matière avec Terminator 2. Pardon ! Shocking Dark. Ou bien encore Spectres à Venise de Bruno Mattei sous le pseudonyme américanisant Vincent Dawn. Grand spécialiste du Rip Off fauché devant l'éternel, Bruno Mattei signe une fois encore un fleuron du genre. Une excroissance cinématographique qui, un jour, sera adulé au même titre qu'un Titanic, un Alien, le Huitième Passager, un Rencontre du 3ème Type ou un Blade Runner (cherchez l'erreur). En attendant, il n'y a guère que les fans d'un sous-genre souvent malmené par une presse qui n'y comprend toujours rien pour défendre bec et ongles le genre Nanar, qu'il empiète dans les domaines de l'horreur, du fantastique, de la science-fiction, de la comédie ou dans tout autre genre acceptant de lui faire une place, même minime soit elle. Après avoir pillé l’œuvre de George Romero, de John Carpenter, et avant de se servir sans demander la permission dans celle de Steven Spielberg, Bruno Mattei se sera fait la main sur celle de James Cameron en pillant cette fois-ci, non pas UN film, mais DEUX. Résultat : Shocking Dark. L'un des Rip Off les plus manifestes puisque le cinéaste italien va intégrer à son script pseudo-environnemental, ceux de Aliens et de Terminator.

A ce propos, l'utilisation d'un titre trompeur comme celui qui parfois servit à vendre son œuvre (Terminator 2) demeure étonnant puisque durant deux bons tiers, Shocking Dark ressemble davantage à une relecture de l'excellent Aliens qu'à une mauvaise suite de Terminator. Neuf ans après Virus Cannibale, Bruno Mattei nous ressert les mêmes décors. Ceux, du moins, qui ouvraient les hostilités en 1980. Avec Bruno Mattei aux commandes, il fallait se douter que l'intrigue n'irait pas se nicher sur une planète jumelle de LV-426 mais à Venise, dans une sorte de centrale électrique servant de décor à une intrigue mêlant scientifiques, commando militaire, créatures monstrueuses et androïde. Servant d'unique lieu de tournage, le complexe est l'occasion d'une visite orchestrée par un Bruno Mattei en roue libre. Comme le sont ses interprètes parmi lesquels la jeune interprète Dominica Coulson qui demeure encore la meilleure de tous. Pendant italien de la jeune Rebecca 'Newt' Jorden du classique de James Cameron, elle se détache en effet du reste du casting qui lui, semble amorphe, incapable de réagir, prostré devant le danger.

Scénarisé par Claudio Fragasso, Shocking Dark compulse la majeure partie des séquences de Aliens dans une forme beaucoup moins agréable à voir même si, de part la médiocre interprétation de ses interprètes, il n'est pas rare que l'on pouffe de rire devant l'attitude de certains personnages. La black de service se prenant pour l'actrice Jenette Goldstein (la première classe Jenette Vasquez dans Aliens) sans avoir une once de son talent, ou les differents membres du commando dont le faciès concourt pour le prix du bellâtre le plus convaincant. Quant à Haven Tyler, elle incarne un sous-produit de Ripley mais s'en sort relativement bien. Mark Steinborn campe le personnage du Commandant Dalton Bond (!?!), celui-là même qui officie après une bonne heure de métrage dans le rôle du terminator sous-développé qui donne parfois son nom au film. Dans l'ensemble, Shocking Dark est plutôt plaisant à regarder même si l'ensemble sonne faux et amateur. Les effets-spéciaux sont plutôt navrant, avec des créatures ridicules, mais les fans de nanar en général et de Bruno Mattei en particulier jubileront devant cette excroissance non-officielle d'illustres licences. Un indispensable pour toutes celles et ceux qui comptent dans leur collection, les mythiques Virus cannibale et Les rats de Manhattan du même Bruno Mattei...

jeudi 31 mai 2018

Creepozoids de David DeCoteau (1987) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Alors là, on tient un spécimen de série Z comptant sans doute parmi les plus infâmes. Creepozoids en tient une couche plus épaisse qu'un fond de teint cachant les boutons d'une adolescente ou les rides d'une sexagénaire. Le genre de production qui ruine tout l'intérêt d'y découvrir une Linnea Quigley qui laissa d'humides souvenirs deux ans auparavant en se désapant dans un cimetière qui allait bientôt grouiller de morts-vivants dotés de la parole. Le spectateur dont les pulsions sexuelles et érotiques ne furent toujours pas apaisées en 1987 espéraient sans doute pouvoir redécouvrir la délicieuse 'scream queen' en mode effeuillée, toute de courbes enrobée, une carrosserie parfaite avec en point d'orgue, une paire de fesses à faire tomber à ses genoux, sa bure à n'importe quel moine. Au générique, la miss arrive en tête de gondole. La preuve que le cinéaste David DeCoteau (DR. Alien, Beach babes From Beyond) a décidé d'en faire sa vedette ? Non, certainement pas. Le type avait sûrement en tête que le nom de ce joli brin d'actrice allait attirer les foules de part sa célèbre réputation de reine des hurlements et par la grande facilité avec laquelle elle se foutait à poil devant la caméra.
Malheureusement, en la matière, le menu se révèle plutôt maigre. Comme un restaurant gastronomique promettant des mets pleins de finesse mais relativement restreints en quantité, Linnea n’apparaît qu'une seule et unique fois dans la tenue d'Eve lors d'une douche partagée avec l'un de ses compagnons de galère qui en profite ainsi pour lui administrer quelques intimes caresses. Le spectateur n'ayant d'autre choix que de se retenir de foncer tête baisser vers son écran de télévision afin de rejoindre la Belle sous la douche, ne reste plus alors qu'à espérer que le reste du spectacle sera à la hauteur des attentes forcément déçues puisque ne durant, pour le fieffé obsédé, que le temps de se rouler une cigarette et se la coincer derrière l'oreille.

Vu sa présence ici, on se doute que Creepozoids verse dans la science-fiction à caractère anticipative. C'est un fait. Comme il est un fait avéré à la vision du long-métrage de DeCoteau (qui lui-même s'est chargé de l'écriture du scénario en compagnie de Buford Hauser), que le film s'éloigne très clairement des classiques du genre. Pour se faire une idée précise de la pauvreté du contenu, il suffit d'imaginer un sous-post-apocalyptique transalpin, lui-même demeurant un sous-New York 1999. Autant dire qu'à côté de Creepozoids, Les 2019 Après la Chute de New York, Les Guerriers du Bronx, et autre Les rats de Manhattan sont d'authentiques chefs-d’œuvre.

Le film se situe dans des décors plus laids encore que les plus mauvaises séries de science-fiction télévisées des années quatre-vingt. L'interprétation est désastreuse, et bien que le synopsis offre l'hypothèse d'une aventure haletante, le résultat à l'écran est en dessous de tout. Linnea Quigley (et l'on met là de côté son petit strip sous la douche) est carrément sous-exploitée durant une bonne moitié du film, tuée avant la fin, et le récit tourne autour d'un monde dévasté par une guerre nucléaire et des expériences menées par l'armée américaine ayant mal tournées et donnant naissance à des créatures plus ridicules que réellement effrayantes. On peut comprendre que certains amateurs de série Z apprécient ce genre de production (et je fais généralement partie des membres de ce cercle très particulier) mais là, non. Les scènes de poursuites dans les coursives se répètent à un rythme si fréquent que l'ennui s'installe durablement. C'est presque une souffrance que d'avoir à tenir jusqu'au générique de fin. Dès que Linnea Quigley disparaît et que ne perdure à l'écran qu'un seul et peu charismatique personnage, le peu d'intérêt s'envole et se dissout dans les airs comme une volute de fumée. Non, vraiment, non. Creepozoids donne ses lettres de noblesse à la série Z. Le genre à vous flinguer une soirée ciné dont la suite du programme prévu devait être constitué d'immenses moments de bravoure tels que le Mad Mutilator de N.G. Mount ou le Clash de Raphaël Delpard. Pour ma part, j'éteins le magnétoscope, la télé, je prends une aspirine et au lit...

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...