En 1982 John Carpenter
signait The Thing.
Remake de The Thing from Another World de
Christian Nyby et Howard Hawks lui-même adapté du roman de
l'écrivain américain John W. Campbell Who
Goes There ?,
le film eu droit en 2011 à un préquel sobrement intitulé The
Thing
réalisé cette fois-ci par le réalisateur et scénariste
néerlandais Matthijs van Heijningen Jr. Alors que l'on attend
toujours la suite que devrait mettre lui-même en scène John
Carpenter (enfin, on l'espère), il en est un qui en 2021 eut
l'outrecuidance de réaliser une ''suite'' au chef-d’œuvre du
cinéaste américain. En effet, le réalisateur, scénariste et
directeur de la photographie portugais Rui Constantino s’attelle
depuis des années à reprendre de grandes franchises pour en offrir
une vision à chaque fois, toute personnelle... Et pour ceux qui
connaissent les classiques actuels du cinéma Z sur le bout des
doigts, Rui Constantino est comparable à un certain James Nguyen de
triste (ou heureuse, c'est selon) mémoire ! Tandis que le
préquel revint sur les événements qui se produisirent sur la base
norvégienne, The Thing Return
se cantonne à investir celle des américains après que ses membres
aient cessé de donner de leurs nouvelles. Une équipe de la station
McMurdo est envoyée sur place et constate que l'avant-poste 31 a été
détruit. Là-bas, ils découvrent deux cadavres ainsi qu'un réseau
de galeries gelées où est implantée une technologie de type
extraterrestre... L'équipe va en outre être confrontée à une
créature qui parasite les organismes et prend leur apparence. Les
membres vont alors être en proie à la paranoïa, ne sachant pas qui
parmi eux est la créature en question... Si la comparaison avec le
travail de James ''Birdemic''
Nguyen saute aux yeux, c'est parce Rui Constantino réussi l'exploit
de produire une œuvre qui cumule les tares avec ce même soucis du
détail qui fait entrer de plain-pied son film dans le genre tant
redouté du cinéma Z le plus infâme. Mais alors que la trilogie de
James Nguyen pouvait parfois faire office de franchise nanardesque
(en dehors du troisième opus intitulé Birdemic
3: Sea Eagle
qui lui est une véritable purge difficile à regarder jusqu'à son
terme) et alors que les plus endurants attendent sans doute au coin
du feu le quatrième qui devrait s'appeler Birdemic
4 : Garden of Paradise,
The Thing Return
n'est jamais plaisant à suivre...
S'enorgueillant
d'être le directeur de la photographie de la plupart des
longs-métrages qu'il a lui-même mis en scène (parmi lesquels l'on
notera Jeepers Creepers : le retour,
Halloween : Mal Interno,
Terminator : Skynet Rising
ou encore Sith Wars Episode III : Fantasmas
Dos Sith !!!),
Rui Constantino propose ainsi une ''séquelle'' visuellement pauvre.
Esthétiquement à la ramasse, The Thing Return
est un calvaire qui non content d'être une véritable abjection du
point de vue artistique est aussi et surtout ''incarné'' par des
comédiens qui n'en ont que le nom. Entre stock-shots, longues et
pénibles séances de vols en hélicoptère, tournages dans des lieux
enneigés afin de simuler une action se déroulant au sein même de
l'ancienne base américaine et effets-spéciaux d'un âge si reculé
que le spectacle donne l'impression qu'ils sont issus d'images de
synthèse produites à l'époque du
Forum International des Nouvelles Images
(renommé par la suite Imagina),
le long-métrage du cinéaste portugais est moins un hommage à
l’œuvre de John Carpenter qu'un Mockbuster de la pire espèce !
Un.... film qui ne devrait se contempler que les yeux clôt. En
effet, le réalisateur s'est autorisé à reprendre la superbe
partition d'Ennio Morricone à son compte ! En a-t-il récupéré
les droits ? Mouais, cela m'étonnerait ! Ensuite, Rui
Constantino ne se contente pas de piller le film de 1982 mais se
complaît également à en reprendre certaines séquences, tel
l'examen sanguin qui, dans le cas présent (et comme on s'en doute),
est reproduit de la pire des manières ! Montage foireux, liant
un plan à un autre sans prendre en compte le design sonore, vous ne
trouverez ici en outre aucun champ/contre-champ puisque le portugais
filme chacun des personnages face caméra. Découle alors l'étrange
impression qu'aucun d'entre eux ne s'adresse à son interlocuteur
mais directement au spectateur. Alors que le film n'a absolument rien
de passionnant à nous proposer, Rui Constantino nous assène un
dernier coup de grâce en proposant un récit qui s'étire sur pas
moins de cent minutes ! Bref, un supplice...
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