Concepteur d'effets
visuels sur Noé de
Darren Aronofsky, San Andreas
de Brad Peyton, ou encore 300
de Zack Snyder, le producteur et scénariste Andy Fowler s'essayait à
la réalisation l'année dernière avec son premier long-métrage.
Une œuvre de science-fiction employant la méthode consistant à
filmer caméra à l'épaule, sous la forme d'un found-footage, sur un
scénario écrit de ses propres mains. Le résultat, à l'écran, est
plus que mitigé. Voir affligeant, Alien – Zone
of Silence
ne se détachant absolument pas de la masse importante de found-footages
qui ont été tournés depuis une bonne décennie. Le cinéaste aurait
mieux fait de réfléchir à deux fois avant de nous proposer un
produit totalement formaté et à l'attention unique d'un public
adolescent capable de sursauter au moindre bruit et à la moindre
déformation de l'image. Et dans ce sens, son premier long-métrage
semble avoir digéré tout ce qui se fait de mieux, mais également
de pire en la matière. A dire vrai, Alien –
Zone of Silence
ne se différencie du catastrophique Paranormal
Activity
d'Oren Peli que par son scénario. Ici, si les extraterrestres ont
remplacé les poltergeists. Le résultat est le même :
désastreux.
Tourné
au Mexique, ce long-métrage mêlant science-fiction et found-footage
est aussi vide qu'une coquille d'oeuf découverte dans un désert. Il
ne s'y passe absolument rien d'autre que de longues scènes censées
approcher son héroïne de la résolution d'une énigme au court de
laquelle ont disparu son frère Hal et son ami Alex. Deux adolescents
pas très futés qui se sont lancé comme pari d'aller investiguer
dans le désert mexicain, et plus précisément dans une zone appelée
'Zone du Silence',
et au cœur de laquelle de curieux événements ont pour habitude de
se dérouler. Comme dans n'importe quel long-métrage de ce type, les
deux adolescents disparaissent, permettant ainsi à la sœur de l'un
d'entre eux, Morgan, de partir enquêter sur le lieu de leur
disparition. C'est donc armée d'une batterie de caméras et suivie
de très loin par son ami Goose, un ancien soldat blessé à la
guerre, que Morgan débarque sur un site dont on espère bien entendu qu'il
sera le théâtre d'événements merveilleux.
Malheureusement,
outre la minceur du scénario qui ne tient qu'en deux ou trois
lignes, c'est là que le bat blesse. Car en matière d'événements,
à part quelques bruits et autant de mouvements de caméra, il ne se
passe pas grand chose. A part entendre Morgan pleurnicher et
visionner les quelques vidéos enregistrées sur les cartes mémoires
que son frère a laissé derrière lui dans le désert, Alien
– Zone of Silence
est d'un ennui abyssal. Dans le genre, déjà fort minimaliste, le
film d'Andy Fowler est un modèle d'attentisme. Son œuvre a beau ne
pas dépasser les soixante-dix sept minutes, le temps se révèle
fort long et il n'est pas rare que nos paupières se ferment devant
l'absence d'enjeu véritable. Vu le principe engagé dans ce type de
film, les interprètes n'ont pas d'efforts particuliers à fournir en
matière de jeu d'acteur puisqu'ils paraissent improviser la plupart
des scènes. Lorsque l'on sait que l'auteur de cette mauvaise
plaisanterie est à l'origine un concepteur d'effets visuels plutôt
talentueux, on s'étonne qu'il prenne les spectateurs à contre-pied
avec une première mise en scène avare en terme d'effets-spéciaux.
Noyé au beau milieu de dizaines d'autres found-footage, Alien
– Zone of Silence
se révèle inutile et ses personnages épuisants d'inactivité. Une
œuvre laborieuse qui n'engage rien de bon concernant l'avenir d'Andy
Fowler en tant que réalisateur...
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