Le dernier long-métrage
à ce jour du réalisateur sud-africain Christopher-Lee dos Santos se
divise en trois partie. La première, qui est aussi la plus courte,
envisage le passage de notre planète à travers la queue d'un corps
céleste provoquant à sa surface une pluie de météorites aux
conséquences cataclysmiques puisque la quasi totalité de l'humanité
sera décimée. Cette séquence qui ne dépasse pas une poignée de
minutes offre à Broken Darkness
une mise en bouche plutôt intéressante. Visuellement l'on s'éloigne
des grosses productions américaines et l'on opte pour une approche
plutôt réaliste de la catastrophe. À tel point que la vision de
ces dizaines, de ces centaines de météorites qui illuminent le ciel
nocturne donnent un aperçu terrifiant des conséquences sans pour
autant que le film n'use d'effets-spéciaux à outrance. Cette entrée
en la matière permet d'introduire le personnage de Sam, incarné par
l'acteur Sean Cameron Michael et protagoniste principal de ce récit
basé sur un script écrit de la main même du réalisateur. Un
individu peu loquace, comme la plupart des personnages qui évoluent
d'ailleurs au sein de ce récit post-apocalyptique prenant comme
principal terrain de jeu, un réseau de galeries souterraines et de
stations où survivent quelques dizaines ou centaines d'individus
chargés de maintenir le bon fonctionnement de cette ancienne
centrale hydraulique permettant en outre (et huit ans après la
catastrophe) de cultiver de la nourriture. Lorsque les employés de
la station Kentucky
perdent tout contact avec ceux de la station Winnipeg,
le responsable informe à Sam qu'il va devoir se rendre sur place
afin de découvrir pourquoi ce silence. Contraint par son ami Troy
(Brandon Auret) d'accepter de le prendre avec lui, les deux hommes
vont être de surcroît suivis par la jeune et inexpérimentée Rose
(Suraya
Rose Santos). Une fois arrivés à la station Winnipeg,
ils vont tomber tous les trois sur un petit groupe de soldats armés
qui vont les conduire là où ils sont censés se rendre. Cette
seconde partie possède un petit goût d'Aliens
de James Cameron que le spectateur retrouve à plusieurs occasions.
Si le long-métrage de Christopher-Lee dos Santos repose sur un
concept qui semble être tout droit sorti de son imagination, il
demeure difficile d'imaginer qu'une partie du script m'ait pas été
influencé par le classique de la science-fiction sorti plus de
trente ans en arrière.
Filmé
dans une obscurité presque totale, cette seconde partie possède
quelques qualités plutôt attractives mais souffre aussi de défauts
rédhibitoires. L'ambiance est lourde, chargée,
étouffante et lugubre. Des décors sombres et un climat délétère
permanent. Un contexte parfaitement irrespirable qui ne va pas
s'arranger puisque en cours de route, nos protagonistes devront faire
face à des créatures de type ''infectés''. Rien de bien original
si ce n'est que ceux du réalisateur sud-africain semblent sortir
tout droit d'un vieux Lucio
Fulci
(des corps décharnés recouverts de haillons) mais dotés, eux,
d'une grande vélocité. De ce point de vue là, Broken
Darkness
prend des allures de nanar ! Lorsque se termine cette seconde
partie, un peu plus d'une heure s'est écoulée et, faut-il le
reconnaître, l'expérience fut en partie ennuyeuse en raison d'un
rythme relativement soporifique. On l'imagine bien évidemment et
pourtant : Lorsque la troisième partie débute et que la
lumière éclatante du soleil vient enfin caresser le visage de Rose
et de Sam qui viennent tout juste d'échapper au chaos qui s'est
produit dans les sous-sols de la mine, l'intrigue est relancée. L'on
découvre alors que les dangers, à l'extérieur, y sont
démultipliés. Christopher-Lee dos Santos exploite les ressources
mises à sa disposition. Des décors naturellement désaffectés.
Gare de triage et vieilles usines abandonnées, la visite est
rudimentaire mais permet de changer d'environnement. Si l'on pouvait
douter un peu plus tôt des sources d'inspiration du réalisateur,
cette fois-ci, le rapport entre certaines rencontres qui vont se
dérouler lors de cette dernière partie et la série télévisée
The Walking Dead
est indiscutable. Broken
Darkness
brasse donc les genres, débutant comme une œuvre de science-fiction
et de catastrophe en passant par le film post-apocalyptique et en se
terminant en film d'horreur, cumulant décors de désolation,
zombies/infectés et anthropophagie ! Bref, le long-métrage de
Christopher-Lee dos Santos est ambitieux tout en étant peu inspiré
tant il emprunte à d'autres la quasi totalité des thèmes qu'il
aborde. Sympathique, sans plus...