Que les fans de Lucio
Fulci ne se désespèrent pas. Non The Beyond du
cinéaste (que l'on peut supposer être d'origine indienne) Hasraf
Dullul, n'a pas réalisé le remake du chef-d’œuvre du cinéaste
italien E tu Vivrai nel Terrore – L'Aldilà (et
donc traduit chez nos amis d'Outre-Atlantique sous le titre The
Beyond),
mais bien une œuvre de science-fiction, d'où sa présence sur
L'Idiot Électrique
qui comme chacun sait (du moins la poignée de fidèles lecteurs qui
se rendent en ses pages) est désormais exclusivement consacré à la
science-fiction et ses dérivés (post-apocalyptique, anticipation,
etc...) Au vu des quelques parutions relativement navrantes qui ont
nourri à la petite cuillère les amateurs de space-opera, de
voyages dans le temps et de nouvelles technologies ces derniers
temps, le sort de ce blog risquait de prendre une forme bien connue
des amateurs de nanars. Heureusement, certains cinéastes plus
soucieux que d'autres nous offrent, parfois, de belles surprises.
Loin
des blockbusters qui n'auront droit qu'à une toute petite part du
gâteau en ces pages, Hasraf Dullul débarque avec en poche, un
long-métrage qui s'éloigne très nettement des canons du genre pour
explorer un aspect de la science-fiction beaucoup plus rude. Entre
terminologies scientifiques et fiction, le cinéaste a réussi là où
d'autres se seraient sans aucun doute vautrés. Ne dépassant pas les
quatre-vingt dix minutes, The Beyond
offre (impose?) un message d'espoir, mais également des
recommandations à l'attention de l'Homme. Ce gaspilleur, ce pollueur
qui à force d'en faire voir de toutes les couleurs au sol qui l'a vu
naître, met en péril sa propre existence. Mais plutôt que
d'évoquer les ravages commis par nos semblables, entre guerres
(civiles et militaires), pollution, famine, maladie ou accident
nucléaire, entre en scène d'immenses sphères en orbite autour de
la Terre, mues par d'étranges pulsations.
Hasraf
Dullul offre la parole aux scientifiques et ce, sur un ton qui
bouleversera les habitudes des amateurs de grosses productions
américaines surchargées en effets-spéciaux mais d'une maigreur
inquiétante en matière de scénario. Ici, c'est carrément l'avenir
de l'espèce humaine qui est en jeu. Comme un certain nombre d'entre
nous, ne vous arrive-t-il pas de vous poser des questions s'agissant
des moyens mis en œuvre en cas de catastrophe cosmique ? Sur
qui se reposer ? L'armée ? Les politiques ? La
science ? The Beyond
apporte une réponse intelligente à cette question en convoquant
toutes les strates d'individus travaillant pour la recherche
spatiale. Filmé sous l'angle du documentaire, le film de Hasraf
Dullul semble être formidablement bien documenté (j'attends la
confirmation des spécialistes). Le scénario laisse planer un doute
sur l'issue du récit très honnêtement incarné par un casting très
pro dans sa démarche, conduit par une Jane Perry bluffante de
naturel.
En
accordant une large part au réalisme, le cinéaste stimule
l'imaginaire du spectateur qui se voit assister à un événement
plutôt cohérent. Les effets-spéciaux aidant le cinéaste dans sa
démarche, il arrive qu'entre le visuel et les intervenants on se
prenne si bien au jeu qu'on doute sur la performance de certains
interprètes, persuadés que la plupart d'entre eux jouent leur
propre rôle de scientifique. Sur cet aspect là, Hasraf Dullul a
parfaitement rempli son contrat. On aurait cependant aimé que le
film soit expurgé de quelques scènes finales inutiles et surtout,
d'un moralisme assez dérangeant mais bien dans l'air du temps. Ou
comment effleurer la perfection tout en manquant la dernière marche.
Au final, The Beyond Hasraf
Dullul est
une très bonne surprise. Parfois déconcertante, la mise en scène
demeure pourtant brillante.Comme l'interprétation. Hasraf Dullul,
un cinéaste à suivre qui cette année, vient de réaliser son
second long-métrage 2036 Origin Unknown.
Un film de... science-fiction...
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