Bouh, pas beau, caca...
quelques exemples de termes enfantins qui m'empêchent de
m'enflammer, de vomir, de régurgiter tout le dégoût que j'ai pour
cette série qui m'a volé quelques jours de mon existence. Bref,
d'écrire réellement ce que je ressens. Rien ni personne ne m'a
forcé à aller jusqu'au bout, c'est vrai. La promesse d'une
apothéose finale ? D'une troisième saison ambitieuse ?
Certes, mais dont j'espérais tout de même qu'elle m'offrit à
minima, quelques explications concernant la trop grande quantité
d'informations qu'il me fallut avaler durant les deux premières.
Vingt épisodes d'un peu moins d'une demi-heure chacun. Bref, pas de
quoi réellement estimer que l'on m'a volé d'innombrables heures de
ma vie, mais tout de même... Car la promesse d'une conclusion en
forme de bouquet final grandiose ben... je l'attends toujours. C'est
bien beau de prendre Les trois lois de la robotique
de l'écrivain américain Isaac Asimov comme référence. Mais pour
en faire quoi ? Prétendre que les faiblesses de l'homme l'ont
poussé à sa propre perte ? Et que la seule manière de le
sauver est de le détruire ? La série Missions,
réalisée par Julien Lacombe et que ce dernier a créé aux côtés
de Ami Cohen et Henri Debeurme, est d'une ambition démesurée. Les
trois hommes en sont donc les créateurs mais également les
scénaristes. Qu'ils s'y soient mis à trois pour pondre cette
histoire hautement farfelue se voit comme une verrue au milieu d'un
tarin ! L'histoire débute de manière relativement classique et
donc, authentiquement sobre : une mission est envoyée sur Mars
sur l'impulsion du milliardaire suisse William Meyer qu'incarne le
français Mathias Mlekuz. Un équipage formé de trois femmes et
cinq hommes et dont le commandant Martin Najac perd la vie au moment
où leur navette s'apprête à pénétrer l'atmosphère martienne.
Alors que cette dernière atterri dans des conditions plus que
précaires, la priorité pour le reste de l'équipage est de trouver
un moyen de survivre sur une planète hostile. Pas de pot ! Les
américains ont devancé nos compatriotes. Mais ça n'est pas là le
plus important : en effet, en parcourant le sol de la planète
rouge, William Meyer, le commandant en second Simon Gramat (Clément
Aubert), la psychologue Jeanne Renoir (Hélène Viviès) et les
autres membres de Ulysse
1 vont
très rapidement être au centre d'événements dont l'imbrication
donnera malheureusement des maux de têtes même aux plus fervents
admirateurs de Hard
Science-Fiction.
Après un début de troisième saison très prometteur, Missions retombe définitivement dans ses travers...
Et
ça n'est pas là que de vanter les qualités de la série mais
plutôt de lister ses défauts d'écriture qui débouchent sur une
œuvre dont la matière première demeure pratiquement indéchiffrable
jusqu'au terme des trois saisons. De la science-fiction qui sous
l'impulsion de ses auteurs se mue peu à peu en un improbable
conglomérat parfaitement indigeste de sous-genres, passant par la
case Heroïc
Fantasy moyenâgeux,
le fantastique, le thriller et même, disons-le, la comédie, tant
certaines actions (et même beaucoup d'entre elles) prêtent à
rire ! Passons sur le cortèges d'invraisemblances que noteront
ceux qui ont le soucis du réalisme jusque dans le moindre détail.
Et je n'évoque pas là les effets-spéciaux qui, du moins lors des
deux premières saisons, ont au moins dix ans de retard sur la
concurrence. À trop vouloir apporter de l'eau au moulin d'une œuvre
déjà par trop complexe, les trois scénaristes se mordent la queue
et proposent un gloubi-boulga
qui ferait vomir même ceux qui ont déjà goûté et se sont
délectés de la fameuse recette du plus célèbre dinosaure du petit
écran. Du grand n'importe quoi, mélangeant les genres au mépris de
toute crédibilité, Missions n'est
très clairement pas réservé à celles et ceux qui se soucient du
vérisme en matière de S-F ! Pompant aux passages quelques
idées au Prometheus
de Ridley Scott (Le milliardaire à l'origine du projet. Dans le cas
de Missions,
l'immense dôme est remplacé par une sorte de... pyramide
s'enfonçant à l'intérieur d'une montagne et dans un cas comme dans
l'autre, l'air y est tout à fait respirable). Homme-Mars (puis,
femme-trou noir, mouarf !), voyage dans le temps, paradoxes
temporels, multivers, portails menant vers une autre dimension, femme
aux pouvoirs extraordinaires (Jeanne, la psychologue) façon X-Men
(merci à ma compagne qui évoqua l'idée), etc, etc, etc... Plus les
auteurs en rajoutent et plus le (ou les) sujet de Missions
devient
inextricable. Certains meurent, reviennent sous les traits de leur
double. On y parle génétique, d'un troisième brin d'ADN
qui formerait une espèce bien supérieure à l'homme. Des
''Robots'',
laissez-moi
rire ! Depuis quand un robot est-il la définition d'un être
entièrement organique ? La troisième saison s'envisageant
comme une forme de triomphe absolu pour la série de science-fiction
française la plus ambitieuse, la bande musicale évolue vers plus
d'orchestration et l'image passe au cinémascope ! Des froufrous
qui n'empêcheront malheureusement pas la série d'être l'une des
propositions françaises en matière de science-fiction les plus
indigestes qui soient !
Entièrement d'accord avec ton ressenti. C'est dommage car le potentiel était là, mais qui trop embrasse mal étreint. L'émotion, pour moi non plus, n'a pas été au rendez-vous...
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