lundi 11 mai 2020

Encounter de Paul J. Salamoff (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Aïe, aïe, aïe !!! ça commence mal... ! Enfin, non, ça commence plutôt bien à vrai dire. Un film de science-fiction avec ''Encounter'' dans le titre, forcément, ça évoque de beaux et doux souvenirs. Comme en 1977 avec Close Encounters of the Third Kind de Steven Spielberg, long-métrage que beaucoup d'ufologues cinéphiles comptent parmi les plus fameuses expériences cinématographiques du genre. À Encounter, Encounter et demi... un quart dirons-nous plus tôt. Et même sans doute, un dixième car du film de Monsieur Spielberg, le réalisateur Paul J. Salamoff qui jusque là n'avait signé qu'une très courte comédie (à peine dix minutes) et un long-métrage d'horreur, n'en prélève qu'une infime partie du titre et rien de ce qui en constitue la mise en scène, l'interprétation, le scénario et les effets-spéciaux. Finalement, non, ça commence mal. Une intro toute pourrie dont on se demandera encore pendant des années ce qu'elle est venue foutre dans cette histoire à part nous prouver s'il en était encore besoin que oui, les autorités policière et militaire agissent avant de réfléchir. Suit ce moment d'intense émotion ou trois hommes assistent à la chute de ce qui s'apparente tout d'abord à une météorite. Et qui plutôt que d'arborer les élégantes courbes d'une soucoupe volante s'avérera n'être qu'un... œuf (vous êtes autorisés à rire). Plus grand que celui d'une poule mais pas davantage que celui qui sort du cloaque (qui je le rappelle, sert également d'anus et de vagin à l'animal !) d'une autruche, la chose est refroidie par nos trois ''laborantins du dimanche'' à l'aide de l'eau enfermée dans la glaciaire qu'ils avaient au préalable remplie de bières !

S'ensuit l'acheminement de l’œuf jusqu'au garage de l'un des trois types dans lequel son beau-frère tétraplégique vit, peint, et dort. Pas gâtés par la vie les Dawkins. Will (Luke Hemsworth) est cloué dans un fauteuil roulant et sa sœur Teresa (Cheryl Texiera) est asthmatique. Pire ! Celle-ci est l'épouse de Brent Fleming. L'un des trois gars qui viennent de débarquer en trombe dans le garage. Pas une lumière le gaillard. Plutôt du type supporter de foot porté sur la bière. Le genre qui comme ses deux potes Johnny Brandt (Christopher Showerman) et Marcus Doyles (Vincent M. Ward) auraient tendance à frapper puis discuter ensuite. On remerciera d'ailleurs les doubleurs français qui pour bien marquer le caractère primaire des personnages en font des caisses. À croire que tous ont bénéficié de l'expérience approximative d'un seul et même doubleur. Même timbre de voix pour tous les protagonistes, donc. Les femmes elles-mêmes bénéficient de cet inconvénient qui les rend donc à l'image, forcément moins séduisantes qu'il n'y paraît au départ. Le concept est fort : L’œuf renferme une membrane qui directement implantée dans le corps d'un homme ou d'une femme les guéri de leurs maux. D'où un Luke Hemsworth/Will Dawkins retrouvant instantanément l'usage de ses jambes. Seule contrainte : la membrane et l'hôte doivent demeurer branchés l'un à l'autre. Ce qui s'appelle aujourd'hui être ''connecté''...

Bon, allez... Encounter est une daube. Ce que certains nommeront sous l’appellation ''nanar'' et d'autres, ''navet''. Ou comment gâcher un concept séduisant à travers une interprétation épouvantablement mauvaise, une mise en scène puérile et des effets-spéciaux ultra cheap. Comme évoqué plus haut, le public français bénéficiera d'un ''bonus'' avec des doublages à hurler de rire qui décrédibilisent en permanence les événements et les protagonistes. Sans un brin d'humour, Encounter a la prétention de véhiculer un message positif et humaniste malheureusement involontairement drôle et superficiel. Là où devrait se situer l'émotion, ce sont les éclats de rire qui se manifestent. Seul intérêt, au fond, d'un long-métrage ringard jusqu'au moindre de ses petits détails. Pas un navet, non. Mais un bon gros nanar, ça oui...

dimanche 10 mai 2020

The Bamboo Saucer de Frank Telford (1968) - ★★★★★★★☆☆☆



Lors d'un vol d'essai à bord de l'avion de chasse expérimental modèle X-109, le pilote Fred Norwood de l'armée américaine croise en chemin un objet volant non identifié de forme circulaire qu'il nomme sous le nom de soucoupe volante. Mais alors que ses supérieurs ont noté lors de relevés physiologiques que Norwood était dans un état de stress anormal, ils remettent en question son témoignage. D'autant plus qu'un autre pilote présent dans le ciel au même moment prétend que le phénomène en question n'était dû qu'à la réverbération du soleil. Et pourtant... convoqué par Hank Peters, l'un des membres d'une éminente agence gouvernementale agissant dans l'ombre, Fred Norwood découvre qu'en Chine Rouge (ou Chine communiste), un homme a été le témoin dans un petit village de l’atterrissage d'une soucoupe volante en tout point semblable à celle vue par le pilote américain. Caché à l'intérieur d'une chapelle, l'engin attire la curiosité de Hank Peters qui propose alors à Fred Norwood de l'accompagner jusqu'en Chine aux côtés de Miller et Ephram afin de l'étudier. Mais sur place, le groupe tombe sur des russes qui eux aussi s'intéressent de très près à la soucoupe volante. Parmi eux se trouve Anna Karachev, qui par chance parle parfaitement l'anglais. Les américains et les russes acceptent alors de collaborer et de partager les fruits de leurs recherches communes. Mais le danger guette car ces représentants des nations américaines et russes se situent sur des terre éminemment hostile...

The Bamboo Saucer de Frank Telford est une œuvre de science-fiction intéressante à plus d'un titre. Car en effet, plutôt que de faire du russe l'éternel ennemi envahisseur, le réalisateur américain préfère en faire un allier précieux. C'est la Chine communiste qui dans le cas présent se charge de représenter la menace. Mais si The Bamboo Saucer prône la paix entre deux nations pas toujours en accord entre elles, les tensions demeurent tout de même relativement palpables. La paranoïa y demeure une variable constante même lorsqu'une collaboration pacifique, aussi fragile soit-elle, y semble acquise. Frank Telford évite également de représenter l'extraterrestre comme un envahisseur potentiel ayant de mauvaises intentions. Le réalisateur ne prenant partie ni pour l'une ni pour l'autre des deux nations, c'est chacune avec leurs failles que les personnages évoluent. Nous sommes en 1968 et le casting demeure donc majoritairement constitué d'interprètes américains parmi lesquels on reconnaîtra quelques figures bien connues du petit et du grand écran. À commencer par l'acteur Dan Duryea qui interpréta le rôle de Standish dans Le Vol du Phénix de Robert Aldrich et qui à la télévision fut surtout connu pour avoir joué dans les séries Peyton Place et Rawhide.

Plus connu chez nous, l'acteur sino-américain James Hong a parcouru beaucoup de longs-métrages dans lesquels il interpréta fort logiquement et à de nombreuses occasions, des personnages de soldats chinois ou japonais. Sur grand écran on le vit notamment dans La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise en 1966, Golden Child : L'Enfant sacré du Tibet de Michael Ritchie en 1986 ou bien Tango et Cash d'Andreï Kontchalovski en 1989. A la télévision, il apparu dans Kung Fu, Agence tous Risques, McGyver, X-Files ou plus récemment dans Marvel : Les Agents du SHIELD. Autre interprète dont le visage ne nous est pas inconnu : celui de l'acteur gallois Bernard Fox qui joua notamment dans deux épisodes de la célèbre série Columbo (S.O.S. Scotland Yard et surtout l'excellent Eaux troubles). Seule touche féminine (ou presque), le personnage d'Anna Karachev est incarné par... une américaine, l'actrice Lois Nettleton. Elle sera au centre de l'intrigue mais aussi de l'habituelle idylle entre son personnage et celui qu'interprète John Ericson, le pilote d'essai Fred Norwood. The Bamboo Saucer est une excellente surprise qui de plus n'a pas trop mal vieilli même si les effets-spéciaux s'avèrent rudimentaires. Le long-métrage de Frank Telford repose sur la sobriété du sujet, son originalité et l'interprétation. Une œuvre qui réserve pas mal de surprises et qui tranche avec le climat de suspicion qui s'était installé dans la production de science-fiction américaine entre les années 50 et 60...

mercredi 15 avril 2020

The Divide de Xavier Gens (2011) - ★★★★★★★☆☆☆



Au départ, ça commence comme du Luc Besson... Arghhh !!! Xavier Gens filme un cataclysme à travers le regard de son héroïne puis le reflet d'une vitre. Une toute petite poignée de secondes, sans doute parmi les plus colorées de ce Divide signé du réalisateur, scénariste et producteur français Xavier Gens qui après s'être fait la main sur quelques courts-métrages à débuté sur grand écran en 2007 avec deux longs-métrages. Tout d'abord Frontière(s), un ersatz plutôt sympathique du film culte de Tobe Hooper Massacre à la Tronçonneuse, puis avec Hitman, l'adaptation d'un jeu vidéo d'action et d'infiltration éponyme créé par l'entreprise de développement danoise IO Interactive, et sorti sur PC au tout début des années 2000. Suivirent ensuite Lady Blood en 2008 en tant qu'acteur (la suite du Baby Blood d'Alain Robak sorti dix-huit ans auparavant), La Horde en 2009 en tant que producteur, puis The Divide en 2011. Depuis, Xavier Gens à réalisé l'un des segments de l'anthologie horrifique The ABCs of Death en 2012, a réalisé Cold Skin en 2017, puis successivement en 2018 et 2019, a réalisé Budapest et produit Papicha. Comme on peut le constater, pas mal d'horreur, un peu de comédie, de drame et une touche de S-F...

The Divide est une œuvre de science-fiction post-apocalyptique qui paraît au premier abord suivre la trace de certains de ses illustres prédécesseurs. On pense tout d'abord aux plus récents qui à l'époque servent de références : 28 Jours plus Tard de Danny Boyle, sorti en 2002 (et sa formidable séquelle réalisée en 2007 par Juan Carlos Fresnadillo, 28 semaines plus Tard), Le Temps du Loup de Michael Haneke la même année, Le Jour d'Après de Roland Emmerich (preuve que l'allemand est capable de signer autre chose que de la merde!) en 2004, Je suis une Légende de Francis Lawrence en 2007 ou encore La Route de John Hillcoat en 2009. Pourtant, ici, pas de vampires ou d'infectés assoiffés de sang, et la fin du monde ne semble pas être au cœur des préoccupations du réalisateur. Non ce qui semble d'abord fasciner le français, ce sont les rapports humains. Mais loin d'avoir l'intention de nous narrer un joli conte pour petits et grands, Xavier Gens est plus près de ces auteurs pour qui ce genre de situation est l'occasion d'exposer une espèce humaine capable de laisser s'exprimer ses plus vils instincts. Huit rescapés d'un immeuble qui s'est effondré sur ses fondations se sont réfugiés dans le bunker que l'un d'eux à construit de ses propres mains. Deux femmes pour six hommes (dystopie et parité n'ayant ici aucune raison de se côtoyer) qui vont devoir partager le même espace de confinement (dehors, l'air est vicié par des particules radioactives) et le stock de nourriture méticuleusement rassemblé par le propriétaire des lieux (l'acteur américain Michael Biehn qui vingt-sept ans après le film culte de James Cameron Terminator est à nouveau confronté à un univers post-apocalyptique)...

Les personnalités se dessinent alors qu'à l'extérieur, des individus en combinaisons semblent mener des expériences sur de jeunes enfants. Qui de Eva, Marilyn, Mickey, Josh, Adrien, Elvin, Sam et Bobby va résister à l'envie de prendre possession des lieux ? Qui au contraire va profiter de la situation pour montrer son vrai visage et prendre le pouvoir ? Les esprits s'échauffent petit à petit et l'ambiance se fait de plus en plus délétère. Ce ne sont pas tant les quelques saillies sanglantes qui dérangent ici mais la violence psychologique. Si certains tentent de conserver leur intégrité morale (Iván González dans le rôle de Sam), d'autres en revanche s'abandonnent à la fange et à l'impudeur (Rosanna Arquette dans le rôle de Marilyn) ou à la torture psychologique et physique (Michael Eklund parfaitement effrayant dans la peau de Bobby). Xavier Gens accouche d'une œuvre authentiquement cauchemardesque qui prend la théorie de l'évolution du naturaliste Charles Darwin à rebours en faisant de ses rescapés, des individus capables de se comporter pire que des bêtes pour survivre.

Mais pas que... puisqu'il ne s'agit plus seulement de conservation, mais de laisser s'exprimer ce que l'âme humaine a de plus sombre. Le Mal s'empare des esprits mais aussi des corps. Les visages se font blafards, le regard s'injecte de sang, les parasites colonisent le cuir chevelu. Tout chez Xavier Gens se délite pour n'être plus qu'une parodie d'humanité où l'ordre et la morale n'y sont plus pour mettre un frein aux agissements les plus répréhensibles. The Divide est l'une des visions du futur les plus noires et pessimistes que le septième art nous ait offert. En cela, on peut remercier le réalisateur ainsi que ses interprètes, tous formidables, la photographie de Laurent Barès et le score de Jean-Pierre Taïeb de nous avoir offert un voyage aussi pathologiquement mémorable...


samedi 11 avril 2020

The Signal de William Eubank (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Bien qu'il passa à la réalisation en 2011, le cinéaste américain William Eubank fut tour à tour assistant de la direction sur Broken City de Allen Hugues en 2013, directeur de la photographie sur Wreckage de John Mallory Asher et sur Crossfire de Brian A. Miller en 2010 ou chef machiniste sur Crave de Charles de Lauzirika en 2012. Sa participation à ces thriller ne l'ont cependant pas détourné de ce que semblait être son objectif principal : la science-fiction. En effet, depuis Space Time - L'ultime Odyssée réalisé en 2011 et jusqu'à Underwater son dernier long-métrage, William Eubank paraît avant tout s'intéresser à l'univers qui s'ouvre au dessus de nos têtes ou enfoui dans les profondeurs de nos océans. Planté au beau milieu d'une filmographie qui jusqu'à ce jour n'est constituée que de trois longs-métrages (alors que Tautona et Count sont annoncés), The Signal est de ces longs-métrages ambitieux pourtant réalisés avec peu de moyens. En effet, le second film de William Eubank n'a bénéficié que de la somme de quatre millions de dollars. Soit, quarante-cinq fois moins que la bouse ultra niaise de Luc Besson Valérian et la Cité des Mille Planètes.

Ce qui d'une certaine manière peut s'avérer parfois une bonne chose puisqu'un auteur n'ayant pas de moyens illimités, s'il veut pouvoir se sortir du tout venant cinématographique doit tout d'abord faire travailler son imagination pour proposer un produit original qui retiendra l'attention des spectateurs non pas pour ses effets-spéciaux mais pour son scénario. Si The Signal est original et ses atours plutôt élégants, c'est sans doute parce que William Eubank n'a pas eu d'autre choix que d'opter pour une œuvre intimiste. Et là, il faut bien comprendre que sous ce terme se cache un long-métrage plus contemplatif que nerveux. Prenant parfois des allures de film de science-fiction indépendant dont l’objectif premier serait de se voir sélectionné au fameux festival de Sundance, ce qu'il fut d'ailleurs en 2014.

Si The Signal est interprété par Brenton Thwaites que l'on reverra par la suite dans The Giver de Phillip Noyce, Maléfique de Roibert Stromberg ou Gods of Egypt d'Alex Proyas, l’œuvre de William Eubank peut surtout attirer l'attention du spectateur grâce à la présence à l'écran de l'immense acteur Laurence Fishburne (La Couleur Pourpre de Steven Spielberg, The King of New York d'Abel Ferrara, Boyz'n the Hood de John Singleton ou Matrix de Lana et Lilly Wachowski) qui dans le rôle du docteur Wallace Damon attire le personnage incarné par Brenton Thwaites dans un complexe scientifique souterrain après que ce dernier ait vécu en compagnie de son ami Jonah et sa compagne Hailey (respectivement interprétés par Beau Knapp et Olivia Cooke), une drôle de situation : la rencontre d'une entité biologique extraterrestre (ou EBE). Ce qui pouvait alors s'apparenter à une expérience cinématographique intense échappant à toutes les contraintes imposées aux grosses productions hollywoodiennes participe non seulement à enrichir une œuvre plutôt sobre mais bénéficiant d'effets visuels élégants et d'un propos intelligent, mais malheureusement aussi à creuser un fossé entre le passionnant scénario écrit à huit mains (le réalisateur, ainsi que Carlyle Eubank, David Frigerio et Sebastian Gutierrez) et le rythme soporifique de la mise en scène. Car oui, The Signal est mou et généralement ennyeux, parfois brouillon (la fin!) et au final relativement décevant. L’œuvre de William Eubank n'est en effet pas de celles qui enrichissent l'imaginaire du spectateur mais plutôt, l'endorment. Le réalisateur ne trouve donc malheureusement pas la juste recette permettant à son film d'être aussi sobre que passionnant. Dommage.

vendredi 10 avril 2020

Underwater de William Eubanck (2020) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



''Dans l'océan, personne ne vous entendra crier...'' semble nous dire le dernier long-métrage du cinéaste américain William Eubanck, réalisateur en 2011 de Space Time : L'ultime Odyssée et de The Signal en 2014. Grand amateur de science-fiction comme le prouvent ses deux premiers longs-métrage, il n'a pas rompu avec le genre cette année puisque Underwater demeure dans la continuité même s'il arbore des thématiques catastrophistes et horrifiques. Plutôt bien accueilli par la presse, on peu se demander ce qui dans ce récit d'une désespérante banalité a pu en convaincre certains de posséder certaines qualités quand votre serviteur s'est quant à lui, prodigieusement ennuyé. Victime de références cinématographiques dont le poids est tel que Underwater avait peu de chance d'être à leur hauteur, Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott et Abyss de James Cameron sont parmi celles qui sautent aux yeux. À tel point que William Eubanck ouvre les hostilités à l'aide d'un lent travelling évoquant la visite silencieuse du Nostromo. Situé dans des profondeurs abyssales et mettant en scène une équipe de scientifiques confrontée à une entité ''extraterrestre'', forcément, on songe au formidable long-métrage de James Cameron. Pour ce qui est des créatures, on pensera plutôt à The Descent que Neil Marshall réalisa au beau milieu des années 2000.

Avec son contingent de séquences référentielles incapables de faire de l'ombre à leurs différents modèles, Underwater reste d'une stérilité à toute épreuve. Coupable de cette indifférence que génère l'ensemble du long-métrage ? l’absence totale de caractérisation des personnages. Qu'il s'agisse de ceux incarnés par l'actrice américaine Kristen Stewart et le français Vincent Cassel ou des autres, ils peuvent tous finir entre les mâchoires des créatures entièrement conçues en images de synthèse que le spectateur assistera aux événements sans sourciller. Bourré de ''Jump Scares'' inefficaces et de séquences censées nous faire ressentir l'angoisse des profondeurs, mêmes les décors exigus et le cadrage souvent resserré ne parviendront à émouvoir les spectateurs victimes de claustrophobie. Quant à ceux qui éprouvent généralement la crainte de mourir noyés, qu'ils se rassurent, ça n'est certes pas l’œuvre de William Eubanc qui les verra suffoquer devant les innombrables séquences tournées sous l'eau. RENDEZ-NOUS Sanctum (Alister Grierson, 2011).

Parfois maniéré (le ralenti ''clipesque'' et ringard du début en est un bon exemple), Underwater invoque la thématique de la nature reprenant ses droits en une toute petite poignée de secondes seulement. De quoi tenter de se constituer une honorabilité qu'il ne parviendra malheureusement pas à atteindre. Financé à hauteur de soixante-cinq millions de dollars, on se demande parfois quels départements ont profité de cette généreuse somme d'argent puisqu'en terme d'effets-spéciaux, on est très en dessous des normes actuelles. Pas mauvais en soi, les interprètes sont malheureusement dirigés à la truelle. Ce qu'aurait pu excuser un scénario inspiré mais ce qui n'est pourtant pas le cas ici. Il en devient difficile d'éprouver le moindre plaisir de suivre les aventures de nos héros dans un contexte que les amateurs de sensations fortes connaissent déjà par cœur. Pourtant pas spécialement reluisants, mieux vaut se rabattre finalement sur de bonnes vieilles séries B des années quatre-vingt, et dans le même genre, pourquoi ne pas finalement revoir M.A.L.: Mutant Aquatique en Liberté de Sean S. Cunningham ou Leviathan de George Pan Cosmatos tout deux sortis en 1989 ?

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