Le dernier long-métrage
du réalisateur français Jérôme Jacob est-il visionnaire ? En
un sens, oui puisque son auteur en conçu le projet avant même
l'apparition du corona-virus en 2019. Sauf qu'ici, le pangolin n'en
est pas à l'origine. Dans le cas de son très post-apocalyptique
2029,
le réalisateur et scénariste envisage la disparition de
quatre-vingt dix pourcent de la population mondiale à travers un
virus qui aurait été directement inoculé par une civilisation
extraterrestre... Ensuite, reste à celles et ceux qui n'en furent
pas atteints la survie en terre hostile. Le dernier film de Jérôme
Jacob doit moins s'envisager comme un blockbuster financé à coups
de dizaines ou de centaines de millions d'euros qu'une œuvre
appliquant quarante ans plus tard, les méthodes du cinéma
transalpin qui à l'époque des Rats de Manhattan
de
Bruno Mattei ou de 2019, après la chute de New
York de
Sergio Martino exploitait le cinéma de science-fiction,
d'anticipation et post-apocalyptique de manière très artisanale. En
ce sens, 2029
remplit parfaitement son contrat. De l'écriture, en passant par la
réalisation et jusqu'à l'interprétation, Jérôme Jacob est un
passionné de cinéma qui s'implique donc totalement dans son projet.
La plupart des interprètes n'en sont pas à leurs débuts même si
leur filmographie reste encore très succincte. Beaucoup de cinéastes
dits ''amateurs'' tentent de percer dans la profession mais se
cassent très souvent les dents. Mise en scène et interprétation
demeurant ainsi les premiers éléments de jugement qui les
condamnent malheureusement à l'oubli. Avec 2029,
c'est tout le contraire. On croit pouvoir distinguer l'ordre dans
lequel les différentes séquences furent tournées car après une
ouverture que d'aucun pourrait juger d'amateur, le film, pour le
confort visuel du spectateur ne fera que gagner en qualité. Filmé
caméra à l'épaule, le long-métrage de Jérôme Jacob tremble
parfois beaucoup. Surtout dans sa première partie.
Mais
comme le vaccin tant recherché par les différents protagonistes du
récit, l'outil du réalisateur semble peu à peu avoir été guéri
de sa tendance ''Parkinsonnienne'', se stabiliser et réduire
davantage la distance qui sépare l'amateurisme du professionnalisme.
Le spectateur pourra vérifier ce qui justement caractérise cette
œuvre qui ne cesse de gagner en intérêt, en intensité mais aussi
et surtout, en qualités techniques. Passant même de la caméra
portée à l'épaule à quelques très jolis plans de drones. Une
vingtaine d'interprètes et plus encore de figurants et de
silhouettes constituent le casting de ce film dont le scénario fait
dans la ''démesure'' puisqu'il ne s'attache pas uniquement à suivre
les traces d'un duo fuyant des mercenaires à la solde d'un certain
Tex (l'acteur Steve Hevessy) mais suit également celles d'un second
''couple'' formé autour de Jeff (Jonathan Riggio) et Angie (superbe
Aria Nurdin) que Tex contraint à mettre la main sur un antidote !
Ils ont ensemble cinq jours devant eux pour le retrouver. Afin de
leur interdire toute idée de prendre la poudre d'escampette, le chef
des mercenaires injectera notamment dans l'organisme d'Angie un venin
dont le contrepoison devra lui être injecté au plus tard dans les
cinq jours à venir... Le tournage de 2029 s'est
étalé sur un peu plus d'une année dans la région de Bouzonville
située dans le département de la Moselle. Si une grande partie des
séquences furent tournée dans le bois d’Ébersviller de la ville
portant le même nom à une quinzaine de kilomètres de Bouzonville,
les spectateurs qui ne connaissent pas la région découvriront en
outre le stupéfiant Fort aux fresques d'Hestroff, petite ville de
quatre-cent cinquante habitants où est actuellement domicilié
Jérôme Jacob, ou encore les tout aussi spectaculaires casernes de
Bockange depuis désaffectées et situées quant à elle à
Piblange. Désormais disponible sur Amazon Prime, les amateur de
science-fiction post-apocalyptique peuvent donc se ruer sur
2029
les yeux fermés.
Merci pour le temps que vous avez accordé à 2029 et pour la rédaction de la présente « review » - Jérôme J.
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