Capable du meilleur comme
du pire, d'apparaître dans un authentique chef-d’œuvre comme de
se fourvoyer dans le pire des nanars, l'acteur américain Nicolas
Cage nous revient cette année en petite forme avec Arcadian
du réalisateur Benjamin Brewer. Troisième long-métrage après le
drame Beneath Contempt
en 2011 et le film d'action The Trust
en 2016 dans lequel il débaucha déjà la star
américaine en lui offrant l'un des deux rôles principaux aux côtés
d'Elijah Wood, Benjamin
Brewer signe avec Arcadian
une œuvre de science-fiction post-apocalyptique comme il en existe
malheureusement déjà des dizaines. Autant dire que dans ce monde
peuplé de créatures cauchemardesques qui sortent principalement
lorsque le soleil se couche, rien ou très peu de choses ne va venir
perturber le train-train quotidien de l'amateur qui chaque mois se
nourrit de ce genre de productions par poignées de dix !
Nicolas Cage incarne le rôle de Paul, père de deux adolescents âgés
de quinze ans tout juste nés à l'époque où un cataclysme eut lieu
sur notre planète. Mix entre le film de monstres façon
loups-garous nanardesques, science-fiction à la Je
suis une légende
du pauvre et campagnard, le titre Arcadian
est étymologiquement incompatible avec l'univers décrit dans cette
œuvre s'inscrivant dans un contexte d'écriture flemmarde assez
remarquable. À commencer par la caractérisation de ses principaux
protagonistes. Pourtant en nombre peu important, les personnages ne
bénéficient pas d'un soin tout particulier quant à l'élaboration
de leur personnalité. L'on a d'un côté l'adolescent un brin
rebelle (Maxwell Jenkins dans le rôle de Joseph), amoureux de la
charmante Charlotte (l'actrice Sadie Soverall) qui vit dans une ferme
près de là où il vit lui-même aux côtés de son père et de son
frère Thomas (Jaeden Martell), petit bricoleur de génie dont le
comportement est à l'opposée de Joseph. Le concept de Arcadia
est simple : dans un monde infesté de créatures monstrueuses,
un père et ses deux fils tentent de survivre, tout comme les
habitants des fermes implantées aux alentours. Dans ce récit qui
compte moins d'une dizaine de personnages, Benjamin Brewer tente avec
entre les mains le scénario écrit par Mike Nilon d'apporter une
vision nouvelle du genre post-apocalyptique en se penchant sur la
personnalité de ces deux adolescents qui comme souvent sur grand
écran n'ont pas ou peu de rapports entre eux avant que l'adversité
ne les contraigne à se rapprocher. D'autant plus que le père
incarné par Nicolas Cage apparaît plus comme un faire-valoir que
comme le personnage central d'un drame familial sur fond de
dystopie...
En
effet, si la star américaine apparaît régulièrement durant la
première partie, elle disparaît peu à peu, se fait de plus en plus
discrète dès lors que Benjamin Brewer décide de mettre en avant
les deux fils du héros ainsi que la jeune Charlotte. Bancal et
franchement dénué de tout intérêt, le concept d'Arcadian
aurait pu être fort si seulement le réalisateur s'était donné la
peine de créer des personnages attachants. Mais en les survolant et
en les mettant en scène dans des situations rocambolesques à la
limite du ridicule, c'est avec une certaine gêne que l'on suit les
aventures relativement périlleuses de ces gamins confrontés à ceux
qui semblaient avoir été des hommes et des femmes par le passé et
qui désormais apparaissent à l'écran sous la forme de créatures
hybrides semblant avoir des origines ''lycanthropesques'' !
Frère du réalisateur, Alex Brewer est à la tête de l'équipe
chargée de produire à l'image les fameux créatures. Le résultat
est sans appel : Les victimes de cette étrange maladie qu'est
la lycanthropie dans Le Loup-garou de Paris
ont trouvé un véritable rival en matière d'effets-spéciaux
numériques visuellement immondes. Leur design qui au départ est
déjà en lui-même assez risible est accentué par des images de
synthèse absolument infâmes qui ne cachent par leurs origines. Je
pense au critique originaire du sud-ouest du Gers Pierre Challon qui
il y a deux mois écrivait une critique particulièrement élogieuse
du long-métrage de Benjamin Brewer, allant ainsi à contre-courant
du spectacle qui en réalité nous est présenté à travers la mise
en scène, l'écriture ou bien même l'interprétation, laquelle fait
partie des rares meubles à sauver... à croire que l'on n'a pas du
tout vu le même film ! Non, vraiment, Arcadian
ne possède aucun des atours qui auraient permis de le distinguer de
la concurrence. Et surtout pas sa photographie ou le cadrage (à
l'épaule) qui tangue de manière presque maladive ! Le film est
à l'image d'un Nicolas Cage effacé : sans réelle ambition.
Bref, pour sa première apparition sur les écrans en 2024, et comme
je l'écrivais au départ de cette critique, l'acteur nous revient en
petite forme. Pas un désastre mais pas l'un de ces grands films de
science-fiction dont on se souvient très longtemps après sa
sortie....
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