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dimanche 4 juin 2023

51 de Jason Connery (2011) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Pour les néophytes, incultes et autres ignares, Oren Peli n'est rien moins que le réalisateur qui commis l'infâme Paranormal Activity en 2007. Oui, cette trace de merde étalée sur la toile immaculée du septième art et dans le piège duquel nombreux sont les amateurs d'épouvante et de fantastique à être tombés lors de sa sortie en salle. Opportuniste ? Escroc ? Sans doute un peu les deux mais surtout, oui, surtout, tâcheron avéré, confirmé par ce 51 dont la gestion s'est étalée sur une durée de six ans. Six longues années qui n'ont pas permis à Oren Peli de peaufiner la chose mais de confirmer tout le mal qu'il méritait que l'on pense de lui. Pire que de chopper la dysenterie ou la malaria à l'étranger, se farcir cette histoire se déroulant dans la fameuse zone 51 aux États-Unis est aussi plaisant que de marcher pieds nus sur des éclats de verre ou de dormir sous un pont un mois de décembre ! Sous couvert d'expérimentations liées à des technologies nouvelles et la visite de secteurs strictement réservés au personnel militaire, le long-métrage convie une poignée de journalistes parmi lesquels les quinquagénaires reconnaîtront l'acteur John Shea. Du côté de l'armée américaine, l'acteur Bruce Boxleitner (Les deux font la paire) débarque avec dans son sac, tout ce que personnifie de caricatural cette profession souvent malmenée en matière de science-fiction. Bref, il incarne un officier pas vraiment (voire, pas du tout) hospitalier. Bienvenue dans l'univers du DTV visuellement disgracieux, où le niveau d'acting des interprètes est drastiquement revu à la baisse. La bande musicale du compositeur Ian Honeyman est digne de trôner sur les étales des supermarchés mais certainement pas chez les bons disquaires. 51, c'est du sous-Alien comme il en existe des dizaines, voire des centaines. D'une laideur absolue, le film d'Oren Peli se situe dans un complexe scientifico-militaire sans âme. Des décors nus, une architecture basée sur une structure comparable à ces salles de conférences où les patrons des grandes entreprises réunissent leur employés lors des bilans mensuels. Bon, ensuite, on va pas parler de la créature durant des plombes ! Je vous laisse juger sur pièce...


Ce qui se voyait sans doute comme un authentique film d'horreur et de science-fiction comparable aux classiques de Ridley Scott et James Cameron n'est qu'une ignoble succession de séquences sans intérêt, ne déployant jamais une quelconque créativité. C'est à croire que le réalisateur américain s'est employé à marcher sur les traces des pires longs-métrages du genre plutôt que sur celles des classiques de la S-F. Ce qui fonctionnait par le passé dès lors que l'auteur usait d'un minimum d'application (La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren) ne marche ici absolument pas. La trouille s'étant arrêtée aux grilles qui séparent la zone 51 du désert qui l'entoure, inutile d'espérer ressentir le moindre frisson. C'est même très souvent l'inverse qui se produit. Lorsque Bruce Boxleitner la ramène avec son statut d'officier bas du front. Surtout en français, langue qui de part chez nous est souvent propice à transformer n'importe quel navet en nanar. Mais de son postulat de départ l'affligeant du sceau de bousin intergalactique,le long-métrage d'Oren Peli n'arrive malheureusement pas à grimper les quelques marches qui lui auraient au moins permis de satisfaire les amateurs de la seconde catégorie ! Bruce Boxleitner semble avoir pris de la bouteille AU SENS PROPRE ! Plutôt bien entretenu malgré les décennies qui le séparent des séries qui l'ont rendu célèbre (c'est bien connu, l'alcool conserve), les joues couperosées, ses possibilités d'interprétation ont ici malheureusement périclité ! Cette fois-ci, Oren Peli a l'honnêteté d'annoncer la couleur dès la première séquence. Une reporter filmée sur fond vert avec en arrière-plan le fameux grillage interdisant l'accès à la Zone 51....... HEIN !!! QUOI ??? On m'apprend dans l'oreillette qu'Oren Peli n'aurait rien à voir avec tout ça ! Effectivement, après étude de ce cas très sévère de purge cinématographique, l'objet en question serait l’œuvre d'un certain Jason Connery. Ce qui en soit, ne change pas grand chose au contenu de cet article puisque tout le reste est exact. Bon, allez, pour me faire pardonner cet erratum, je vous promets d'aller faire un tour du côté de Area 51 qui, pour le coup, est bien signé d'Oren Peli. J'en frissonne d'avance...

 

vendredi 12 mai 2023

War of the Worlds – The Attack de Junaid Syed (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La guerre des mondes (ou The War of the Worlds en version originale) est à l'origine une œuvre de science-fiction écrite par le romancier britannique H. G. Wells publiée vers la toute fin du dix-neuvième siècle. Adaptée à de nombreuses reprises et sous différents médias (littérature, bande-dessinée, radio, jeux vidéos, etc...), elle fut notamment à l'origine de plusieurs longs-métrages dont le mythique film éponyme du réalisateur américain Byron Haskin de 1953. Plus de cinquante ans après, son compatriote Steven Spielberg réalise un remake. Puis ce sera au tour de Timothy Hines puis de David Michael Latt d'en proposer chacun une alternative. L'un pour le grand écran et le second pour la télévision. Deux œuvres qui sortiront conjointement à celle de Steven Spielberg en 2005 (les trois sortiront d'ailleurs au mois de juin de cette même année). D'autres s'empareront ensuite du sujet sous forme de séries, comme la médiocre version proposée par Craig Viveiros et Peter Harness en 2019 ou celle originaire de France, d'Angleterre et des États-Unis proposée la même année par Howard Overman. La spécialité de Junaid Syed est depuis une vingtaine d'années la supervision des effets-spéciaux dans une quarantaine de films et de séries télévisées dont War of the Worlds – The Attack qui est à ce jour la dernière adaptation du romancier britannique. Réalisateur, scénariste et producteur, Junaid Syed signe un long-métrage qui sous certains aspects se rapproche effectivement de l’œuvre littéraire et de quelques adaptations cinématographiques qui virent le jour depuis la publication du roman. À commencer par l'une des affiches qui présente les fameux tripodes, ces gigantesques créatures mécanisées découvertes notamment dans le film de Steven Spielberg en 2005, se déplaçant sur trois pattes et tirant des faisceaux capables de désintégrer tout ce que ces derniers atteignent. On se souviendra longtemps de la mémorable séquence lors de laquelle la population d'une petite ville américaine fut décimée, ''évaporée'', ne laissant derrière elle que poussière et lambeaux de tissus. Dans ce nouveau long-métrage, Junaid Syed met en scène trois jeunes individus. Se déplaçant exclusivement à vélo, Herbert, Hannah et Ogilvy parcourent une forêt à la recherche d'une météorite qui semble s'être écrasée non loin de leur position. Le premier d'entre eux évoque la possibilité d'une présence extraterrestre. Une éventualité que viendra corroborer la présence d'une foule et des autorités policières sur le site d'un crash dès le lendemain matin. Voici donc comment débutent les aventures de nos trois courageux adolescents incarnés par Sam Gittins, Lara Lemon et Alhali Fofana...


Lesquels vont devoir fuir une attaque sans précédent. Car très rapidement, la, et même, LES météorites qui les unes après les autres vont s'écraser sur notre planète renferment d'immenses machines qui une fois déployées détruisent tout sur leur passage. Devant la taille de telles ''créatures'', la logique voudrait que n'importe qui de censé prendrait ses jambes à son cou. L'une des premières séquences confrontant les représentants de l'humanité à ces machines de mort est très significative du contenu de War of the Worlds – The Attack. On reste coi devant l'improbable attitude des badauds qui plutôt que de fuir immédiatement dès l'apparition des tripodes préfèrent les contempler. Une séquence ayant pour conséquence le massacre d'hommes et de femmes un peu à la manière de la fameuse scène située dans le long-métrage de Steven Spielberg. À ce titre, même si visuellement l'on n'est moins troublés par cette séquence de totale annihilation de l'espèce humaine, les effets-spéciaux s'avèrent, sinon remarquables, du moins tout à fait satisfaisants. On pouvait effectivement craindre le pire mais dans le genre Mockbuster, de ce point de vue là, le long-métrage de Junaid Syed s'en sort avec les honneurs....... Parfois, du moins...... Mais pas toujours....... ! L'ampleur des événements est malheureusement assez mal retranscrite. Lorsque sont évoqués les ravages provoqués par l'invasion, ceux-ci le sont alors que nos trois héros traversent une ville certes abandonnée, mais dont les habitations n'ont fait l'objet d'aucune destruction de masse. Et puis, War of the Worlds – The Attack souffre parfois de ventres mous qui finissent par décourager le spectateur le plus attentif. Et ce, notamment lorsqu'ils croisent la route d'un prêtre illuminé dont les spectateurs devront supporter une longue et délirante litanie durant un quart-d'heure environ. Bien que le film de Junaid Syed ne soit pas d'une qualité artistique exceptionnelle, reconnaissons que parmi la flopée de longs-métrages sortis en salle, de DTV, de téléfilms et de séries télévisées à avoir vu le jour autour du sujet de l'invasion extraterrestre, celui-ci n'est pas le pire. Quant à savoir si l'humanité s'en sort à la fin, les fans de la première heure ne seront pas surpris d'y découvrir l'option choisie par le réalisateur...

 

dimanche 26 février 2023

Deep Red (Red Alien) de Craig R. Baxley (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Deep Red ou Red Alien de Craig R. Baxley débute dans ses premiers instants par une poursuite dans l'espace entre deux vaisseaux dont l'un est détruit à coups de tirs lasers. Séparé en deux parties distinctes, on ne saura pas ce qu'est devenue celle qui est entrée dans l'atmosphère terrestre sinon qu'un fragment a pénétré la paume d'une gamine qui dès lors va être au centre d'importants enjeux scientifiques. En effet, la jeune Gracie Rickman porte en elle les ''germes'' de l'immortalité : des Nanites rouges qui une fois introduites dans un organisme permettent de régénérer n'importe quelle cellule. Protégée par sa mère (Lindsey Haun) ainsi que par Monica Quick (l'actrice Joanna Pacula) et par l'expert en sécurité Joe Keyes, Gracie a sur ses trousses l'un des anciens collaborateurs de son père Warren Rickman. Lequel a la très douteuse intention de se servir de la jeune fille afin de s'assurer la vie éternelle. Téléfilm de science-fiction diffusé pour la toute première fois le 12 mars 1994 sur la chaîne Sci-Fi, Deep Red mêle également l'action puisque l'intrigue repose sur une course-poursuite permanente entre le diabolique scientifique, la gamine en question et ceux qui sont en charge de la protéger. Afin d'étoffer quelque peu le récit, le scénariste D. Brent Mote évoque le passé trouble du héros incarné par l'acteur Michael Biehn...


En effet, celui-ci, lors d'une intervention, n'a pu sauver l'épouse et la fille d'un flic qui depuis lui en veut à mort. Michael Biehn que tout le monde connaît avant tout pour avoir incarné en 1984 le rôle de Kyle Reese dans le classique de James Cameron Terminator reprend à peu de chose près le même type de personnage. Mais ici, pas de voyage dans le temps et même si l'humanité est encore théoriquement une fois impliquée, il s'agit non plus d'éviter son annihilation future par des légions de cyborgs mais d'empêcher un scientifique de s'approprier une technologie qui au mieux, servirait la dite humanité et au pire, lui permettrait de dominer le monde. L'on retrouve dans le rôle de l'antagoniste Thomas Newmeyer, l'acteur John de Lancie rendu célèbre grâce au rôle de Q qu'il interpréta dans différentes séries Star Trek. Il tient ici le rôle de ce scientifique prêt à tout entreprendre afin d'obtenir ce qu'il est venu chercher : l'immortalité. Sachant que les Nanites rouges en question sont de plus capables de rendre insensibles aux tirs de balles ceux qui en sont pourvus, Deep Red a des allures de long épisode de la série X-Files dont il reprend à son compte l'une des principales thématiques. En effet, les Nanites rouges permettant de se prémunir de tous types d'agressions (en dehors du feu, seul élément qui semble être en mesure d'avoir raison des individus pourvu de ''nanorobots''), le professeur Thomas Newmeyer et ses ''laitiers'' (des hommes de mains vêtus de combinaisons blanches de livreurs) font figure d'alter ego aux Super-Soldats de la série créée par Chris Carter peu d'années auparavant et dans laquelle des hommes pourvus d'une entité biologique extraterrestre nommée Huile noire devenaient eux-mêmes quasiment immortels...


Sachant que sa première évocation remonte au vingt-quatrième épisode de la saison une intitulé Les hybrides, il est fort à parier que le sujet tournant autour des Nanites rouges fut emprunté à la série de Chris Carter. Bien que le sujet s'avère passionnant, Deep Red se montre cependant relativement avare en terme d'action. En effet, le téléfilm de Craig R. Baxley est assez mou, rempli de séquences lors desquelles le rythme est ralenti par d'interminables lignes de dialogue. Quant à Michael Biehn, il nous refait la fameuse scène de Terminator dans laquelle Kyle Reese provoquait l'incendie d'une voiture dans une ruelle insalubre afin d'échapper à son poursuivant. Ici, c'est presque du copier/coller puisque même si le feu prend cette fois-ci à partir d'un chiffon introduit dans le réservoir d'un véhicule, l'action se déroule dans un cadre similaire. Notons que l'on retrouve parmi les personnages plus ou moins secondaires l'un des interprètes emblématiques de la série X-Files en la personne de Steven Williams qui interprétait alors le récurrent Mr.X et qui dans le cas présent incarne le détective Eldon Hames. Au final, Deep Red se regarde pour ce qu'il est : un téléfilm de science-fiction visuellement peu ambitieux, relativement mou, mais non dénué d'intérêt...

 

mercredi 15 février 2023

La conquête de l'espace (Conquest of Space) de Byron Haskin (1955) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Auteur de ce qui devint l'un des grands classiques de la science-fiction La guerre des mondes (The War of the Worlds) deux ans auparavant, le réalisateur et scénariste américain Byron Haskin se fit notamment l'un des spécialistes de la science-fiction puisqu'il renoua avec le genre à plusieurs reprises (From the Earth to the Moon en 1958, Robinson Crusoe on Mars en 1964 ou The Power quatre ans plus tard). En 1955, il revient avec un projet ambitieux avec, sans doute, la volonté d'écrire une nouvelle page dans l'histoire de la science-fiction typée ''Space Opera''. La conquête de l'espace (Conquest of Space) relate en effet le voyage vers la planète Mars d'une équipe réduite de sept hommes (dont un ''clandestin'') chargée d'être la première à se rendre sur la surface de la quatrième planète du système solaire. D'une durée n'excédant pas les quatre-vingt une minutes, le projet semble tout d'abord d'une certaine ampleur. Sans préciser de date formelle concernant l'époque où se situe l'action, une voix-off indique qu'une station spatiale en forme de roue est en orbite autour de la Terre à environ 1600 kilomètres de distance. À bord, de nombreux spationautes aux spécialités diverses...


On y croise en effet des médecins, des ingénieurs et autres techniciens chargés de maintenir en bon ordre le fonctionnement de celle-ci ainsi que la santé de ses passagers. Aux abords de la station spatiale se trouve l’Épervier, un vaisseau spatial à bord duquel une poignée d'hommes doit bientôt prendre place à destination de la Lune. Mais la mission change entre temps et le général Samuel T. Merritt (l'acteur Walter Brooke) ainsi que quatre hommes dont son fils, le capitaine Barney Merritt (Eric Fleming), vont être missionnés pour un voyage vers la planète Mars. Quatre-vingt une minutes, cela semble court pour un projet cinématographique d'une telle ambition. D'autant plus que contrairement aux promesses de découvrir une œuvre s'appuyant sur un certain réalisme, le spectateur aura la désagréable surprise de découvrir que le film manque très souvent de sérieux. À vrai dire, La conquête de l'espace hésite entre des séquences au premier degré et d'autres, beaucoup plus légères, notamment ruinées par l'interprétation de Phil Foster dans le rôle de Jackie Siegle, lequel incarne un personnage généralement insupportable. Pointant un certain humour dont l'efficience reste d'ailleurs encore à examiner, l'astronome en herbe constatera en outre certaines incohérences de taille qui ne demandent pourtant pas de connaissances particulières pour paraître absurdes. Notons par exemple l'arrivée d'une fusée aux abords de la station spatiale qui plutôt que de s'y raccorder afin de permettre à ses passagers de passer d'un engin à l'autre leur fait prendre le risque de se perdre dans l'espace en les projetant sans cordage, sans moyen de propulsion ou autre système de protection !


Et puis, il y a cette décision d'envoyer cet équipage à la surface de Mars prise seulement un jour plus tôt sans que son futur commandant et ses hommes ne soient prévenus à l'avance ! Mais ce qui mine davantage le récit au delà de ces quelques bévues scénaristiques est le temps que prend Byron Haskin pour envoyer ses interprètes à la surface de la planète rouge. Beaucoup de bavardages inutiles dont au moins l'un d'entre eux retiendra tout de même l'attention du spectateur. En effet, Imoto (l'acteur Benson Fong), seul passager d'origine japonaise expliquera les raisons pour lesquelles il accepte de participer à la mission martienne. Remontant au temps anciens d'un pays, le Japon en l'occurrence, dont les ressources menèrent son peuple à une existence passablement miséreuse. Les curieux de tous poils, après de courtes recherches, découvriront vite que certains termes évoqués (comme l'emploi des baguettes pour se nourrir) n'ont historiquement absolument rien à voir avec ses propos. La conquête de l'espace bat donc le froid et le chaud. Entre séquences crédibles et ton humoristique pas toujours justifié, le long-métrage de Byron Haskin est sinon une déception, du moins n'atteint-il pas les objectifs promis par son seul titre : celui d'un voyage aux confins du système solaire et de la visite de la célèbre Mars. À noter la présence de l'acteur Ross Martin dans le rôle d'Andre Fodor. Acteur qui fut mondialement rendu célèbre grâce à celui d'Artemus Gordon qu'il tint dans la série Les mystères de l'Ouest entre 1965 et 1969...

 

mardi 14 février 2023

Earth VS Flying Saucers (Les soucoupes volantes attaquent) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Réalisé par Fred F. Sears, scénarisé par Bernard Gordon, George Worthing Yates et Curt Siodmak, principalement interprété par Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis et Morris Ankrum, Earth VS Flying Saucers (ou Les soucoupes volantes attaquent dans notre pays) est l'un des plus célèbres et l'un des meilleurs films de science-fiction des années cinquante. Une œuvre que l'on rangera aisément aux côtés de La guerre des mondes de Byron Haskin, de L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, de Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise ou de Planète interdite de Fred M. Wilcox pour ce qui concerne une certaine partie du genre. Dans ce long-métrage dans lequel une fois de plus l'homme n'en sortira pas forcément grandi, un couple (Joan Taylor et Hugh Marlowe dans les rôles respectifs de Carol et de son époux, le docteur Russel A. Marvin) sont témoins de l'approche d'une soucoupe volante alors qu'il reviennent tout juste de leur mariage. Témoignant auprès du Major-Général John Hanley (Morris Ankrum) qui n'est autre que le père de la jeune femme, Russell A. Marvin fait notamment part à ce dernier de son désarroi depuis que les dix satellites du projet Skyhook qu'il a envoyé en orbite autour de la planète ont tous été détruits...


Les deux hommes supposent très rapidement que les responsables sont probablement d'origine extraterrestre. Mais alors qu'une soucoupe volante atterrit sur le site où travaille Russell, l'armée s'attaque immédiatement à ses occupants, déclenchant ainsi une guerre entre les hommes et ces nouveaux envahisseurs... Mais alors, pourquoi les hommes n'en sortiront pas grandis ? Tout simplement parce que comme cela est généralement le cas dans ce type de film, l'espèce humaine va se charger de régler le problème non pas en usant de diplomatie mais en s'attaquant directement au nœud du problème. En effet, contrairement à ce que peut laisser supposer le titre du long-métrage et sa traduction en français, les extraterrestres de Earth VS Flying Saucers ne sont pas tout à fait hostiles. Du moins, pas au début. Mais la règle sur Terre demeurant ''Tirer avant de parler'', les héros du récit n'apprendront que plus tard la véritable raison de la présence de ces créatures venues d'un autre monde. Un sujet couramment employé dans le genre puisqu'une planète lointaine se mourant, ses habitants sont venus demander de l'aide aux terriens. Mal accueillis (ce qui se comprend tout d'abord vu qu'ils se sont rendus coupables de la destruction des satellites, croyant que ceux-ci étaient des armes dirigées vers eux), les événements vont contraindre les extraterrestres à attaquer le monde...



Car le film, s'il se situe en très grande partie sur le territoire américain, fait état d'une invasion à l'échelle mondiale. Ce qui octroie à Earth VS Flying Saucers quelques attaques perpétrées à travers la planète. Bien interprété et plutôt crédible dans son déroulement, le film de Fred F. Sears bénéficie surtout de remarquables effets-spéciaux dus au célèbre Ray Harryhausen qui avant d'être mondialement reconnu pour son travail de Stop Motion sur Le 7ème Voyage de Sinbad de Nathan Juran, Jason et les Argonautes de Don Chaffey ou encore Le choc des Titans de Desmond Davis faisait preuve ici d'une incroyable maîtrise dans le domaine des effets visuels effectués image par image. Qu'il s'agisse des soucoupes volantes elle-mêmes (dont l'apparence est typique de l'époque) ou des différentes interactions avec les édifices que leurs équipages détruisent avec minutie, le résultat est fantastique et demeure d'une étonnante fluidité pour l'époque. Bien que l'on pouvait craindre que Fred F. Sears ne nous épargne pas les sempiternels échanges amoureux entre ses deux principaux protagonistes, le réalisateur préfère principalement se concentrer sur le conflit entre l'armée, les scientifiques et leurs envahisseurs. Un classique de la science-fiction des années cinquante...

 

lundi 13 février 2023

Les envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars) de William Cameron Menzies (1953) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1986, Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse, Le crocodile de la mort, Lifeforce...) réalisa le film de science-fiction L'invasion vient de Mars. S'agissant du remake du long-métrage de William Cameron Menzies intitulé Les envahisseurs de la planète rouge, il n'y a guère que le titre original Invaders from Mars qui fut respecté. Tout comme dans la version sortie dans les années quatre-vingt, celle des années cinquante met en scène un jeune garçon (Jimmy Hunt dans le rôle de David McLean), une psychologue (Helena Carter dans le rôle du docteur Pat Blake), un astronome (Arthur Franz dans le rôle du docteur Stuart Kelston) ainsi que l'armée américaine. Une nuit, alors qu'il est quatre heures du matin, le jeune David explore le ciel à l'aide de son télescope lorsque apparaît soudainement une soucoupe volante qui atterrit non loin de la maison qu'il partage avec ses parents Mary et George MacLean ( les acteurs Hillary Brooke et Leif Erickson) avant de disparaître sous terre. Interloqué, le gamin réveille ses parents et tente de les convaincre de ce qu'il vient d'apercevoir. Le père de David s'approche quelques heures plus tard du lieu d'atterrissage théorique de la soucoupe volante lorsqu'il disparaît, ''avalé'' par le sable. Lorsqu'il réapparaît quelques instants plus tard à la maison, il semble avoir changé de comportement. Lui qui était si proche de son fils devient distant, agressif, voire violent. Très vite, David comprend que le changement d'humeur de son père est directement lié à la présence de la soucoupe volante...


C'est pourquoi il décide de se rendre en ville afin d'avertir les autorités. Malheureusement, son père ne semble pas avoir été le seul à être atteint du mal étrange qui semble avoir touché celui-ci. Heureusement, David va pouvoir compter sur l'aide d'une psychologue et d'un astronome... Doté d'une réputation peu flatteuse, Les envahisseurs de la planète rouge n'en est pas moins une assez bonne surprise dans le domaine de la science-fiction des années cinquante. D'autant plus que la décennie connaîtra une vague de longs-métrages dont beaucoup s'avéreront de médiocre qualité. L’œuvre de William Cameron Menzies (sa vingt et unième) bénéficie d'une bonne vélocité. On ne s'y ennuie pas même si l'on peut émettre quelques réserves concernant ses qualités visuelles. En effet, les décors ne faisant pas partie des principales qualités du long-métrage, le spectateur aura droit à quelques lieux dramatiquement vides, voire curieux. À commencer par la demeure des MacLean située aux abords d'un chemin entouré d'arbres morts ! Un drôle de paysage que n'aurait sans doute pas renié le Robert Wiene du Cabinet du docteur Caligari. Ensuite, l'on a droit à la visite d'un commissariat à l'allure plus que sommaire. Un long couloir, un guichet d'accueil et une cellule. L’observatoire demeure encore la pièce emblématique d'un film bénéficiant visiblement d'un budget restreint. Reste que Les envahisseurs de la planète rouge situe en grande majorité son intrigue sur le lieu d'enfouissement de la soucoupe volante ainsi que dans les cavernes où sont retranchés ses occupants...


À ce titre, si les ''mutants'' verdâtres du film sont quelque peu grotesques, recouverts d'une épaisse fourrure et se déplaçant comme des primates pratiquement indestructibles (les militaires auront beau les arroser de balles, ils se relèveront à chaque fois), à leur tête se trouve l'une des créatures extraterrestres les plus étonnante que l'on ait pu voir en science-fiction. Créature minuscule protégée sous un globe de verre, celle-ci n'est constituée que d'un torse surmonté d'une tête au crâne surdimensionné et doté de bras/mandibules. Muette, la créature en question communique avec les mutants (qui semblent être en fait ses esclaves) par la pensée. Les envahisseurs de la planète rouge tente de faire illusion à travers l'emploi répété de Stock-shots militaires qui cependant ne convainquent pas. Mal intégrées, ces images répétées sans cesse tentent de pallier l'absence de moyens financiers. À propos de répétition, les séquences situées dans les grottes s'avèrent elles aussi redondantes et ce qui apparaissait jusqu'à maintenant comme un film fauché mais sympathique et assez vif se transforme en une œuvre ennuyeuse. Bénéficiant d'un budget à hauteur de 290 000 dollars, le film de William Cameron Menzies demeure pourtant très regardable puisque relativement bien interprété. Et même si les décors ou les effets-spéciaux se montrent rachitiques, on prend tout de même du plaisir à découvrir cette histoire d'invasion extraterrestre naissante. À noter que la fin pourra décevoir une partie du public [ATTENTION SPOILER]. En effet, tout ce à quoi viennent d'assister les spectateurs et les personnages s'avérera n'être qu'un rêve. Celui du jeune David qui, par contre, assistera bien dans les tous derniers instants à l'atterrissage d'une soucoupe volante. Bien que la conclusion laisse envisager une suite, aucune séquelle ne fut mise en chantier...

 

dimanche 11 décembre 2022

Significant Other (Une obsession venue d'ailleurs) de Dan Berk et Robert Olsen (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Significant Other (curieusement traduit chez nous sous le titre Une obsession venue d'ailleurs) est le dernier long-métrage réalisé par le binôme Dan Berk et Robert Olsen après le court-métrage Dispatch en 2014 et les formats longs Body, The Stakelander et Villains respectivement réalisés en 2015, 2016 et 2019. Voguant jusque là entre horreur, comédie, drame et thriller, ces deux là s'attaquent désormais à la science-fiction. Et force est de reconnaître qu'il y avait bien longtemps que l'on n'avait pas rencontré chose aussi étrange dans le domaine. Pourtant moins énigmatique que l'excellent Under the Skin que réalisa Jonathan Glazer en 2013 mais parfois tout aussi pesant et isolationniste que le troublant Honeymoon de Leigh Janiak en 2014, Significant Other (littéralement, Ma moitié) semble tout d'abord prendre sa source aux mêmes origines que les différentes variations sur le thème des voleurs de corps dont les premières traces remontent en 1955 avec le roman de Jack Finney originellement traduit chez nous sous le titre Graines d'épouvante. Un ouvrage maintes fois adapté sur grand écran puisque pas moins de cinq longs-métrages virent le jour entre 1956 et 2007 (Tout d'abord L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, L'Invasion des profanateurs de Philip Kaufman en 1978, Body Snatchers d'Abel Ferrara en 1993 et enfin Invasion d'Oliver Hirschbiegel et Invasion of the Pod People tout deux réalisés en 2007). Une thématique insinuant le remplacement de l'espèce humaine par une entité venue d'ailleurs qui fut reprise à d'autres occasions également. Tel The Faculty de Robert Rodriguez en 1998, le médiocre Rupture de Steven Shainberg en 2017, le Assimilate de John Murlowski deux ans plus tard et même le génial Invasion Los Angeles de John Carpenter qu'il ne faudrait surtout pas omettre. On le voit, les petits hommes gris (ou verts, c'est selon) qui aiment se soustraire à la présence de l'homme n'ont pas fini de faire parler d'eux. C'est donc encore une fois le cas avec Significant Other qui situe son action au beau milieu d'une forêt qu'ont décidé de parcourir, sac sur les épaules, le couple formé de Ruth (Maika Monroe) et Harry (Jake Lacy). Un couple amoureux. Lui veut faire sa déclaration entre deux énormes pins et au bord d'un précipice tandis qu'elle n'est pas très chaude. Une rencontre avec un phénomène dont le spectateur découvrira la source dès l'entame va bien évidemment tout remettre en question...


Effets-spéciaux discrets mais relativement efficaces, musique envoûtante (signée de Oliver Coates), caractérisation des principaux protagonistes inhabituelle, interprétation parfois approximative, mais mise en scène sobre et tangible font que tout se tient assez bien finalement. Après une première moitié qui ne tient que sur de faibles fondations en terme d'écriture, la suite promet quelques rebondissements dont une révélation contrecarrant complètement l'impression qu'avaient pu tout d'abord nous laisser l'un et l'autre des personnages. Réduit au strict minimum, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen ne conviera qu'une toute petite poignée de seconds rôles et se concentrera avant tout sur son duo d'amoureux ''perdu'' dans une forêt on ne peut plus angoissante. Malgré l'apparente simplicité de la mise en scène et l'emploi abusif de Jump Scares qui tous se ressemblent (l'un après l'autre, Ruth et Harry sont surpris par l'arrivée soudaine de leur conjoint dans leur dos) et sont marqués par de maladroits déclenchements sonores, le spectateur sera peut-être surpris de découvrir quelques fondus enchaînés prouvant les réelles qualités en matière de recherche esthétique de la part des deux réalisateurs. Des séquences parfois bluffantes de beauté qui tranchent avec la monotonie de la mise en scène. Monotonie qui participe cependant au climat d'angoisse qui s'installe dès que la nuit tombe, laissant notre jeune couple face à cet inconnu que l'on sait malheureusement déjà venu d'ailleurs. Quelques plans gore viennent superficiellement épicer le récit qui n'avait cependant pas besoin de ces quelques étalages sanguinolents pour faire son petit effet. Si quelques passages paraissent au premier abord plutôt absurdes, ils trouvent en réalité leur justification lors des séquences qui vont leur succéder. Le budget du film étant visiblement limité, le film n'a pas l'ampleur des Grandes Œuvres de la science-fiction mais mérite tout de même l'intérêt des amateurs du genre. Une thématique abordée, au fond, de manière restreinte puisque Significant Other se transforme ensuite en un objet horrifique non dénué d'un certain humour. On regrettera malgré tout la dernière séquence située à bord d'une voiture, laquelle s'avère parfaitement inutile.... signe d'une éventuelle séquelle... ?

 

mercredi 28 septembre 2022

A Boy and his Dog (Apocalypse 2024) de L.Q. Jones (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Ce futur si proche, vous le vivrez peut-être...''. C'est vrai qu'il est proche puisque comme l'annonce l'affiche française de A Boy and his Dog traduit sous le titre de Apocalypse 2024, la fin du monde devrait être pour dans deux ans. Par contre, il va falloir que les dirigeants de notre planète mettent les bouchées doubles puisque ça n'est pas une hypothétique troisième guerre mondiale qui a réduit notre planète à un immense désert mais une quatrième. Qui a duré seulement cinq jours. Alors que Poutine menace aujourd'hui l'Occident d'employer l'arme nucléaire, le monde dans lequel évolue Vic (héros de ce long-métrage incarné par l'acteur Don Johnson que le monde entier connaît sous les traits de l'inspecteur James Crockett dans la série Deux flics à Miami) n'est plus qu'une vaste plaine recouverte de sable où les pilleurs font la loi. Le film ressemble en cela énormément au classique de l'australien George Miller, Mad Max 2. à tel point que A Boy and his Dog s'ouvre sur l'attaque d'innocents dont est témoin Vic comme le fut avant lui le héros du classique de la science-fiction post-apocalyptique postérieur de huit années. On peut donc considérer que le long-métrage de L.Q. Jones est l'ancêtre de celui de l'australien, servant plus ou moins officiellement de source d'inspiration aux péripéties de Max Rockatansky ! Comme l'indique d'emblée le titre original, on retrouvait d'ailleurs déjà dans A Boy and his Dog un homme affublé d'un chien. Lequel est cete fois-ci semble-t-il doté de la parole. Un détail qui posera sans doute jusqu'à la fin des aventures de ce drôle de personnage qui parfois s'active sans prendre le temps de réfléchir, des questions. Et une, en particulier : doit-on comprendre que Blood (c'est son nom), doublé dans la version originale par Tim Mcintire, est réellement doté de la parole ou le chien n'agit-il ainsi qu'à travers la pensée de son maître ? Un peu comme le Tom Hanks de Seul au monde, œuvre de Robert Zemeckis dans laquelle le personnage de Chuck Noland créait un partenaire en la personne d'un ballon ? Quelques détails viennent corroborer le fait que Blood soit réellement affublé d'une voix puisqu'il semble notamment capable d'indiquer à Vic la présence de ''femelles'' dans les parages...


Qu'il s'agisse du titre original ou de sa traduction française, l'un comme l'autre, les titres reflètent assez bien le contenu du film. Même si l'on préférera le titre américain, lequel crée une certaine empathie pour ses deux principaux protagonistes. Et pourtant, le caractère du personnage campé par Don Johnson peut s'avérer parfois relativement agaçant. Agissant sans réfléchir et ne faisant de compromis que dans son seul intérêt, Vic est finalement assez peu attrayant. Contrairement au chien dont on louera l'interprétation. Sans doute le meilleur ''acteur'' d'un long-métrage adapté de l’œuvre littéraire éponyme d'Harlan Ellison publiée six ans avant la sortie en salle du film de L.Q. Jones. Un réalisateur dont on se souvient davantage du visage que du nom (un pseudonyme qu'il conservera après l'avoir porté dans Le Cri de la victoire de Raoul Walsh) puisqu'il interpréta nombre de personnages dans divers thrillers et westerns. Durant sa carrière de réalisateur, L.Q. Jones tournera A Boy and his Dog, donc, mais avant lui le western The Devil's Bedroom onze ans auparavant ainsi qu'un épisode de la série culte Hulk en 1980. Plongés dans un monde post-apocalyptique, Vic et Blood vont croiser la route de brigands, voleurs de nourriture et assassins sans morale. Si la mort rode dans ce monde en surface où les denrées se font rares, il existe cependant un ''monde d'en bas'' dont l'entrée est symbolisée par une porte noire accessible grâce à une carte. Un lieu où décide de se rendre Vic contre l'avis de Blood qui le prévient des dangers potentiels. Une menace qui à la surface semble tout d'abord prendre la forme de trois individus dont le réalisateur cache scrupuleusement l'apparence. Trois hommes dont ne découvrons que les jambes et qui vont utiliser Quilla June Holmes (l'actrice Susanne Benton) comme appât...


Car si la nourriture se fait rare, les femmes également, semble-t-il. Attiré par la beauté de la jeune femme, Vic va se rendre dans le monde d'en bas où il va être capturé par les membres du Comité dirigé par trois individus dont un certain Lou Craddock (Jason Robards) et une certaine Mez Smith (Helene Winston). Le monde d'en bas tranche avec celui de la surface. Coloré, ''vivant'', il n'en est pas moins cauchemardesque. C'est presque l'univers de l'écrivain Lewis Carroll et notamment celui d'Alice au pays des merveilles qui y est convoqué. Dans cet univers apparemment idyllique où sont célébrés des dizaine de mariages et où les festivités vont bon train, le Comité mène la vie dure aux rebelles qui tentent de renverser l'état d'hégémonie qui règne dans ce bas monde. Condamnant à mort ceux qui tentent de renverser les membres du Comité. A Boy and his Dog est une œuvre de science-fiction aussi étonnante que déroutante, située dans un univers féérico-cauchemardesque mais souffrant d'une réalisation et d'une écriture parfois brouillonnes. Ce qui n'empêche pas le long-métrage de s'avérer intéressant à comparer à la vague de films post-apocalyptiques qui naîtront par la suite. On y appréciera surtout les rapports entre le maître et son chien même si le premier manque sensiblement d'humanité (Blood semble en effet ne servir que de guide à son maître) et l'étrangeté de l'univers lié au monde d'en bas. Pour le reste, le scénario de Harlan Ellison et L.Q. Jones se montre un peu léger...

 

Planet Dune de Glenn Campbell et Tammy Klein (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ça y est, je l'ai découverte, la seconde partie de l'adaptation cinématographique de Dune. Alors que sa sortie était à l'origine prévue pour 2023, celle-ci a débarqué plus tôt que prévu. Un an après que le réalisateur canadien Denis Villeneuve ait essuyé les plâtres de nombreuses critiques plus ou moins justifiées (certains se découvrant alors subitement un amour immodéré pour la piteuse version réalisée par David Lynch en 1984), celui-ci semble avoir choisi de jeter l'éponge puisque la suite que l'on s'attendait à voir apparaître sous le titre Dune : Partie 2 et qui finalement s'est révélée à nous sous celui de Planet Dune a été récemment produite par... The Asylum ! Et oui, comble de l'horreur, la production de cette suite n'étant donc plus assurée par Legendary Pictures (société de production notamment à l'origine de Batman Begins de Christopher Nolan, de Man of Steel de Zack Snyder ou de Crimson Peak de Guillermo del Toro), la responsabilité en incombe donc au distributeur américain généralement spécialisé dans la production de Mockbusters... et... je... commence... à comprendre... mon erreur ! Je me disais aussi qu'avec une affiche aussi laide reprenant le concept du Ver des sables dans une approche esthétique déplorable avait de quoi laisser dubitatif. S'explique alors également le titre : Planet Dune. Rien à voir avec un quelconque prolongement du long-métrage du réalisateur canadien sorti sur les écrans l'année passée. Un ou deux oufs de soulagement plus tard, on se rend bien vite compte que le film de Glenn Campbell et Tammy Klein ne s'inspire que de très loin du roman de Franck Herbert bien que derrière son concept de Mockbuster se cachent évidemment de serviles manipulations. Comme celle de conserver quelques aspects du roman ou du long-métrage de Denis Villeneuve pour faire croire aux innocentes et naïves victimes qui seraient tombées dans le panneau qu'il s'agit bien d'une œuvre directement rattachée à l'univers de l’Épice, de la maison Atréides, des Harkonnens ou des célèbres Vers des sables !


Visuellement, Planet Dune est évidemment très laid et l'on ne doute pas un seul instant que le film n'ait pas bénéficié des mêmes cent soixante-cinq millions que le long-métrage de Denis Villeneuve. S'agissant d'une production directement liée à The Asylum, les effets-spéciaux sont typiques de ceux que l'on retrouve chez ce distributeur. Des CGI bas de gamme rendant le tout superficiel. Ajouté à cela, quelques formidables incohérences : prenons par exemple les vers (victimes d'une perte de poids importante en comparaison du Dune de Denis Villeneuve) qui, si l'on prend en compte le fait qu'ils ne semblent pas être en mesure de quitter les sables (on en voit un buter contre un rocher), ne devraient par exemple pas être en mesure de pénétrer l'intérieur d'un vaisseau. Et pourtant... Le script met au centre de l'aventure le lieutenant Astrid, une astronaute qui lors du sauvetage d'un cosmonaute d'origine russe s'est attirée les foudres de ses supérieurs en désobéissant à leurs ordres (sachant que dans le futur, des accords ont été conclus afin qu'aucun état n'interfère avec un autre). Dégradée, sa supérieure directe (Sean Young dans le rôle de Chase) lui octroie par amitié une mission de sauvetage à bord d'un vieux vaisseau. Accompagnée par trois autres membres, Astrid va devoir poser l'engin et son équipage à la surface d'une planète désertique afin de sauver les survivants d'une base implantée sur place. Mais c'était sans compter sur la présence de vers des sables géants contre lesquels tous vont devoir tenter de survivre...


La profondeur de l'univers de Franck Herbert ayant ici fondu comme neige au soleil, on se retrouve avec un scénario écrit à quatre mains par Lauren Pritchard et Joe Roche parfaitement inintéressant. D'un classicisme repoussant les frontières de l'ennui, le film contient fort heureusement quelques séquences nanardesques du plus bel (et involontaire) effet ! L'un des sommets demeurant sans doute la séquence lors de laquelle deux représentants de sexe masculin situés dans une grotte tentent d'échapper à un vers. À elle seule, cette scène mérite l'attention des amateurs de nanars. Entre l'intégration de CGI totalement ratée et les deux acteurs tentant de nous faire croire qu'ils font usage de leurs forces afin de tirer une corde, la séquence pourrait bien devenir le nouvel emblème du Nanar ! Si seulement tout le film avait pu être de cet acabit. Mais du nanar jusqu'au navet il n'y a parfois qu'un tout petit pas à franchir. Un saut dans le néant que Planet Dune parvient malheureusement à franchir sans problèmes. Autant dire que perdre un peu moins d'une heure trente n'a aucun intérêt. Le film de Glenn Campbell et Tammy Klein n'aidera malheureusement pas les plus impatients à attendre jusqu'à la sortie de la seconde partie du diptyque consacré par le réalisateur canadien à l'univers de Dune...

 

samedi 24 septembre 2022

Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) de Rob Hedden (2000) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Typique de la majorité des productions télévisuelles de science-fiction du début des années 2000, Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) n'est pas le genre de téléfilm à faire des remous dans sa catégorie. Écrit et réalisé par Rob Hedden dont la carrière est quasiment entièrement consacrée à la télévision, Alien : Mission sous haute tension met en scène le directeur d'un département de la défense américaine responsable de la surveillance de l'espace, à la recherche du moindre signe pouvant être émis par des extraterrestres. Alors qu'est menacée de fermeture la STRAW (le département en question), Bill Templer (l'acteur Dale Midkiff) ne trouve rien de mieux que d'évoquer la présence d'aliens installés dans l'un des cratères de la Lune. Il trafique ainsi des photos prises par un satellite et ceux qui voulaient jusqu'à maintenant fermer la division pour des raisons budgétaires s'intéressent désormais à l'affaire. Bientôt, certains agents découvrent cependant que le canular n'en est plus un : en effet, la présence d'extraterrestres s'avère bien réelle. Mais alors que l'un des employés de la STRAW s'est emparé de documents confidentiels afin de révéler la vérité au monde, il est pris en chasse par Ava Zurich (Chyna), la chef de sécurité du département. En outre, l'inspecteur Kevin Anjanette (Dondre T. Whitfield) s'intéresse de très près à l'affaire et décide d'enquêter de son côté...


Les amateurs de films d'horreur en général et de la franchise Vendredi 13 en particulier ne peuvent ignorer l'existence du réalisateur Rob Hedden puisqu'en 1989, il réalisa lui-même le huitième chapitre des aventures de Jason Voorhees, Vendredi 13, chapitre 8: L'ultime retour ainsi que deux épisodes de la série inspirée des méfaits de celui qui demeure toujours l'un des plus célèbres tueurs masqués de fiction. Cependant, avec Alien : Mission sous haute tension, nous nous retrouvons dans une autre catégorie de cinéma. De la science-fiction de bas étage, visuellement pénible à soutenir malgré un script de base plutôt intéressant. Imaginez : des extraterrestres établis sur la surface de la Lune et la menace prochaine d'une invasion ! Mais encore aurait-il fallut que le réalisateur et scénariste se donne les moyens d'offrir au projet les ressources nécessaires pour que le projet ressemble à autre chose qu'à une production à peine digne de figurer au catalogue de The Asylum !


Car Alien : Mission sous haute tension est... comment dire... laid! Durant une bonne moitié du récit, on hésite à appuyer sur stop pour ranger le dvd dans son boîtier et laisser le tout prendre la poussière tout en bas d'une étagère. Il est sans doute courant d'exprimer la chose de cette manière mais c'est encore comme ustensile pouvant caler un meuble bancal que le film et son support peuvent encore espérer avoir une utilité. Bon, reconnaissons que même si visuellement le téléfilm de Rob Hedden ne change pas d'un iota, les choses s'accélérant par la suite, on s'ennuie un peu moins lorsque les événements se précipitent, que l'on apprend la réalité de ce qui jusque là n'apparaissait que comme un canular, que le flic de service se lance dans la prospection et que Bill Templer, tout aussi ''toc'' qu'apparaisse son personnage, montre son vrai visage. Si j'osais, j'affirmerais que Alien : Mission sous haute tension est à ranger dans la catégorie des films du type L'invasion des profanateurs de sépultures ou de la série Les envahisseurs. SI J'OSAIS !!! Mais comme je me dégonfle assez facilement, je dirais plutôt qu'il s'intègre en réalité plus facilement dans celle des bonnes grosses daubes qui pullulent dans le genre. Une idée originale mais une mise en scène et une interprétation souvent plus que médiocres. Les effets-spéciaux ? C'est simple, ils sont aux abonnés absents. Tellement plus simple de cacher des envahisseurs derrière l'apparence d'êtres humains. Ce qui permet d'économiser pas mal de billets verts en terme de maquillages. Et dans le genre, Rob Hedden ne s'est pas fait prier ! Bref, passez votre chemin...

 

mercredi 21 septembre 2022

Riders to the Stars de Richard Carlson (1954) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La science-fiction, ça n'est pas que d'étranges créatures venues d'ailleurs ou l'exploration de planètes lointaines. C'est d'abord la science des hommes mise à contribution de la conquête spatiale. C'est donc avec un certain réalisme qu'en 1954 le réalisateur américain Richard Carlson met en scène son premier long-métrage Riders to the Stars. Une œuvre construite de manière crédible et s'éloignant des récits farfelus qui voyaient de grotesques extraterrestres envahir le sol de notre planète. Les ambitions du long-métrages n'étant ni la conquête de la Lune et encore moins celle de Mars, le sujet tourne autour d'une mission à venir lors de laquelle des hommes seront choisis afin de récupérer au dessus de nos têtes et avant qu'ils ne traversent notre atmosphère, des minuscules astéroïdes ayant la capacité de conserver leur intégrité. En effet, contrairement à ce qu'ont récemment laissé envisager les débris d'une fusée devenus cassant au contact des rayonnements présents dans l'espace, l'étude de la compositions des astéroïdes pourrait permettre d'envisager de futurs voyages spatiaux habités. Rappelons que nous ne sommes qu'en 1954 et que le soviétique Youri Gagarine, premier homme à voyager dans l'espace, ne le fera à bord du Vostok que le 12 avril 1961. D'ici à ce que l'homme quitte l'atmosphère terrestre, les fantasmes vont bon train et l'imaginaire des scénaristes étant florissant, l'hypothétique danger que représente une sortie dans l'espace prend ici une allure tout à fait inattendue. Avec sérieux, le scénariste Curt Siodmak adapte l'histoire d'Ivan Tors avant de la soumettre au réalisateur Richard Carlson qui plutôt que de proposer un produit finit à la stricte destination du grand public observe une attention toute particulière envers le réalisme. C'est ainsi que Riders to the Stars prendra son temps pour envoyer sa poignée d'hommes dans l'espace. Car avant de voir les docteurs Richard Stanton et Jerry Lockwood s'envoler à bord de différentes fusées, les spectateurs auront droit à toute une série de tests et d'examens parmi lesquels un passage obligé dans une centrifugeuse montant jusqu'à 12G. Soit, autant de fois le poids d'un homme !


L'exploration de l'espace s'avère finalement moins intéressante que la formation des futurs pilotes de fusée à proprement parler. Cela est en partie dû à des effets-spéciaux particulièrement médiocres. Si durant plus d'une heure on croit à cette histoire pourtant passablement invraisemblable (un voyage d'à peine quinze minutes dans l'espace afin de récupérer ''à la volée'' des échantillons d'astéroïdes) et à peine gangrenée par l'une de ces sempiternelles bluettes qui étaient de mises à l'époque dans ce genre de production, les vingt dernières minutes approchent le désastre artistique. Si la sobriété des décors servant de laboratoire demeure cohérente, les futures visions intérieures des fusées, la terre vue de l'espace et les effets-spéciaux d'une manière générale sont de facture terriblement laides et datées. C'est d'autant plus dommage que les acteurs William Lundigan, Herbert Marshall, Richard Carlson ou Martha Hyer font le job ! Vues les qualités de la première partie (la plus longue), on pouvait exiger une exploration digne de nos attentes. Notons que le réalisateur (qui était également acteur) s'offre l'un des principaux rôles et que le film use de documents télévisés authentiques datant de la seconde guerre mondiale. Des archives américaines relatant divers lancements de la fameuse V-2 qui était de fabrication allemande. Malgré le sérieux de la démarche, le film sera à l'époque considéré de fantaisiste par le New York Time et relativement terne. On ne pourra nier le fait que le film n'est pas vraiment à destination du grand public. À vrai dire, le film est surtout une déception en raison d'un final totalement bâclé. Quant à Richard Carlson ''réalisateur'', il tournera trois autres longs-métrages cinéma avant de se tourner presque définitivement vers le petit écran...

 

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