Réalisé par Fred F.
Sears, scénarisé par Bernard Gordon, George Worthing Yates et Curt
Siodmak, principalement interprété par Hugh Marlowe, Joan Taylor,
Donald Curtis et Morris Ankrum, Earth VS Flying Saucers (ou
Les soucoupes volantes attaquent
dans notre pays)
est l'un des plus célèbres et l'un des meilleurs films de
science-fiction des années cinquante. Une œuvre que l'on rangera
aisément aux côtés de La guerre des mondes
de Byron Haskin, de L'Invasion des profanateurs
de sépultures
de Don Siegel, de Le Jour où la Terre
s'arrêta
de Robert Wise ou de Planète interdite
de Fred M. Wilcox pour ce qui concerne une certaine partie du genre.
Dans ce long-métrage dans lequel une fois de plus l'homme n'en
sortira pas forcément grandi, un couple (Joan Taylor et Hugh Marlowe
dans les rôles respectifs de Carol et de son époux, le docteur
Russel A. Marvin) sont témoins de l'approche d'une soucoupe volante
alors qu'il reviennent tout juste de leur mariage. Témoignant auprès
du Major-Général John Hanley (Morris Ankrum) qui n'est autre que le
père de la jeune femme, Russell A. Marvin fait notamment part à ce
dernier de son désarroi depuis que les dix satellites du projet
Skyhook
qu'il a envoyé en orbite autour de la planète ont tous été
détruits...
Les
deux hommes supposent très rapidement que les responsables sont
probablement d'origine extraterrestre. Mais alors qu'une soucoupe
volante atterrit sur le site où travaille Russell, l'armée
s'attaque immédiatement à ses occupants, déclenchant ainsi une
guerre entre les hommes et ces nouveaux envahisseurs... Mais alors,
pourquoi les hommes n'en sortiront pas grandis ? Tout simplement
parce que comme cela est généralement le cas dans ce type de film,
l'espèce humaine va se charger de régler le problème non pas en
usant de diplomatie mais en s'attaquant directement au nœud du
problème. En effet, contrairement à ce que peut laisser supposer le
titre du long-métrage et sa traduction en français, les
extraterrestres de Earth VS Flying Saucers
ne sont pas tout à fait hostiles. Du moins, pas au début. Mais la
règle sur Terre demeurant ''Tirer avant de parler'', les héros du
récit n'apprendront que plus tard la véritable raison de la
présence de ces créatures venues d'un autre monde. Un sujet
couramment employé dans le genre puisqu'une planète lointaine se
mourant, ses habitants sont venus demander de l'aide aux terriens.
Mal accueillis (ce qui se comprend tout d'abord vu qu'ils se sont
rendus coupables de la destruction des satellites, croyant que
ceux-ci étaient des armes dirigées vers eux), les événements vont
contraindre les extraterrestres à attaquer le monde...
Car
le film, s'il se situe en très grande partie sur le territoire
américain, fait état d'une invasion à l'échelle mondiale. Ce qui
octroie à Earth VS Flying Saucers
quelques attaques perpétrées à travers la planète. Bien
interprété et plutôt crédible dans son déroulement, le film de
Fred F. Sears bénéficie surtout de remarquables effets-spéciaux
dus au célèbre Ray Harryhausen qui avant d'être mondialement
reconnu pour son travail de Stop
Motion
sur Le 7ème Voyage de Sinbad de
Nathan Juran, Jason et les Argonautes
de Don Chaffey ou encore Le choc des Titans de
Desmond Davis faisait preuve ici d'une incroyable maîtrise dans le
domaine des effets visuels effectués image par image. Qu'il s'agisse
des soucoupes volantes elle-mêmes (dont l'apparence est typique de
l'époque) ou des différentes interactions avec les édifices que
leurs équipages détruisent avec minutie, le résultat est
fantastique et demeure d'une étonnante fluidité pour l'époque.
Bien que l'on pouvait craindre que Fred F. Sears ne nous épargne
pas les sempiternels échanges amoureux entre ses deux principaux
protagonistes, le réalisateur préfère principalement se concentrer
sur le conflit entre l'armée, les scientifiques et leurs
envahisseurs. Un classique de la science-fiction des années
cinquante...