Pour les néophytes,
incultes et autres ignares, Oren Peli n'est rien moins que le
réalisateur qui commis l'infâme Paranormal Activity
en 2007. Oui, cette trace de merde étalée sur la toile immaculée
du septième art et dans le piège duquel nombreux sont les amateurs
d'épouvante et de fantastique à être tombés lors de sa sortie en
salle. Opportuniste ? Escroc ? Sans doute un peu les deux
mais surtout, oui, surtout, tâcheron avéré, confirmé par ce
51
dont la gestion s'est étalée sur une durée de six ans. Six longues
années qui n'ont pas permis à Oren Peli de peaufiner la chose mais
de confirmer tout le mal qu'il méritait que l'on pense de lui. Pire
que de chopper la dysenterie ou la malaria à l'étranger, se farcir
cette histoire se déroulant dans la fameuse zone 51 aux États-Unis
est aussi plaisant que de marcher pieds nus sur des éclats de verre
ou de dormir sous un pont un mois de décembre ! Sous couvert
d'expérimentations liées à des technologies nouvelles et la visite
de secteurs strictement réservés au personnel militaire, le
long-métrage convie une poignée de journalistes parmi lesquels les
quinquagénaires reconnaîtront l'acteur John Shea. Du côté de
l'armée américaine, l'acteur Bruce Boxleitner (Les
deux font la paire)
débarque avec dans son sac, tout ce que personnifie de caricatural
cette profession souvent malmenée en matière de science-fiction.
Bref, il incarne un officier pas vraiment (voire, pas du tout)
hospitalier. Bienvenue dans l'univers du DTV
visuellement disgracieux, où le niveau d'acting des interprètes est
drastiquement revu à la baisse. La bande musicale du compositeur Ian
Honeyman est digne de trôner sur les étales des supermarchés mais
certainement pas chez les bons disquaires. 51,
c'est du sous-Alien
comme il en existe des dizaines, voire des centaines. D'une laideur
absolue, le film d'Oren Peli se situe dans un complexe
scientifico-militaire sans âme. Des décors nus, une architecture
basée sur une structure comparable à ces salles de conférences où
les patrons des grandes entreprises réunissent leur employés lors
des bilans mensuels. Bon, ensuite, on va pas parler de la créature
durant des plombes ! Je vous laisse juger sur pièce...
Ce
qui se voyait sans doute comme un authentique film d'horreur et de
science-fiction comparable aux classiques de Ridley Scott et James
Cameron n'est qu'une ignoble succession de séquences sans intérêt,
ne déployant jamais une quelconque créativité. C'est à croire que
le réalisateur américain s'est employé à marcher sur les traces
des pires longs-métrages du genre plutôt que sur celles des
classiques de la S-F. Ce qui fonctionnait par le passé dès lors que
l'auteur usait d'un minimum d'application (La
galaxie de la terreur de
Bruce D. Clark ou Inseminoid
de Norman J. Warren) ne marche ici absolument pas. La trouille
s'étant arrêtée aux grilles qui séparent la zone 51 du désert
qui l'entoure, inutile d'espérer ressentir le moindre frisson. C'est
même très souvent l'inverse qui se produit. Lorsque Bruce
Boxleitner la ramène avec son statut d'officier bas du front.
Surtout en français, langue qui de part chez nous est souvent
propice à transformer n'importe quel navet en nanar. Mais de son
postulat de départ l'affligeant du sceau de bousin
intergalactique,le long-métrage d'Oren Peli n'arrive malheureusement
pas à grimper les quelques marches qui lui auraient au moins permis
de satisfaire les amateurs de la seconde catégorie ! Bruce
Boxleitner semble avoir pris de la bouteille AU SENS PROPRE !
Plutôt bien entretenu malgré les décennies qui le séparent des
séries qui l'ont rendu célèbre (c'est bien connu, l'alcool
conserve), les joues couperosées, ses possibilités d'interprétation
ont ici malheureusement périclité ! Cette fois-ci, Oren Peli
a l'honnêteté d'annoncer la couleur dès la première séquence.
Une reporter filmée sur fond vert avec en arrière-plan le fameux
grillage interdisant l'accès à la Zone 51....... HEIN !!!
QUOI ??? On m'apprend dans l'oreillette qu'Oren Peli n'aurait
rien à voir avec tout ça ! Effectivement, après étude de ce
cas très sévère de purge cinématographique, l'objet en question
serait l’œuvre d'un certain Jason Connery. Ce qui en soit, ne
change pas grand chose au contenu de cet article puisque tout le
reste est exact. Bon, allez, pour me faire pardonner cet erratum, je
vous promets d'aller faire un tour du côté de Area
51
qui, pour le coup, est bien signé d'Oren Peli. J'en frissonne
d'avance...