''Ce futur si proche,
vous le vivrez peut-être...''. C'est vrai qu'il est proche
puisque comme l'annonce l'affiche française de A Boy and his
Dog
traduit sous le titre de Apocalypse 2024,
la fin du monde devrait être pour dans deux ans. Par contre, il va
falloir que les dirigeants de notre planète mettent les bouchées
doubles puisque ça n'est pas une hypothétique troisième guerre
mondiale qui a réduit notre planète à un immense désert mais une
quatrième. Qui a duré seulement cinq jours. Alors que Poutine
menace aujourd'hui l'Occident d'employer l'arme nucléaire, le monde
dans lequel évolue Vic (héros de ce long-métrage incarné par
l'acteur Don Johnson que le monde entier connaît sous les traits de
l'inspecteur James Crockett dans la série Deux
flics à Miami)
n'est plus qu'une vaste plaine recouverte de sable où les pilleurs
font la loi. Le film ressemble en cela énormément au classique de
l'australien George Miller, Mad Max 2.
à tel point que A Boy and his Dog
s'ouvre sur l'attaque d'innocents dont est témoin Vic comme le fut
avant lui le héros du classique de la science-fiction
post-apocalyptique postérieur de huit années. On peut donc
considérer que le long-métrage de L.Q. Jones est l'ancêtre de
celui de l'australien, servant plus ou moins officiellement de source
d'inspiration aux péripéties de Max Rockatansky ! Comme
l'indique d'emblée le titre original, on retrouvait d'ailleurs déjà
dans A Boy and his Dog
un homme affublé d'un chien. Lequel est cete fois-ci semble-t-il
doté de la parole. Un détail qui posera sans doute jusqu'à la fin
des aventures de ce drôle de personnage qui parfois s'active sans
prendre le temps de réfléchir, des questions. Et une, en
particulier : doit-on comprendre que Blood (c'est son nom),
doublé dans la version originale par Tim Mcintire, est réellement
doté de la parole ou le chien n'agit-il ainsi qu'à travers la
pensée de son maître ? Un peu comme le Tom Hanks de Seul
au monde,
œuvre de Robert Zemeckis dans laquelle le personnage de Chuck Noland
créait un partenaire en la personne d'un ballon ? Quelques
détails viennent corroborer le fait que Blood soit réellement
affublé d'une voix puisqu'il semble notamment capable d'indiquer à
Vic la présence de ''femelles'' dans les parages...
Qu'il
s'agisse du titre original ou de sa traduction française, l'un comme
l'autre, les titres reflètent assez bien le contenu du film. Même
si l'on préférera le titre américain, lequel crée une certaine
empathie pour ses deux principaux protagonistes. Et pourtant, le
caractère du personnage campé par Don Johnson peut s'avérer
parfois relativement agaçant. Agissant sans réfléchir et ne
faisant de compromis que dans son seul intérêt, Vic est finalement
assez peu attrayant. Contrairement au chien dont on louera
l'interprétation. Sans doute le meilleur ''acteur'' d'un
long-métrage adapté de l’œuvre littéraire éponyme d'Harlan
Ellison publiée six ans avant la sortie en salle du film de L.Q.
Jones. Un réalisateur dont on se souvient davantage du visage que du
nom (un pseudonyme qu'il conservera après l'avoir porté dans
Le Cri de la victoire
de Raoul Walsh) puisqu'il interpréta nombre de personnages dans
divers thrillers et westerns. Durant sa carrière de réalisateur,
L.Q. Jones tournera A Boy and his Dog,
donc, mais avant lui le western The Devil's
Bedroom
onze ans auparavant ainsi qu'un épisode de la série culte Hulk
en 1980. Plongés dans un monde post-apocalyptique, Vic et Blood vont
croiser la route de brigands, voleurs de nourriture et assassins sans
morale. Si la mort rode dans ce monde en surface où les denrées se
font rares, il existe cependant un ''monde d'en bas'' dont l'entrée
est symbolisée par une porte noire accessible grâce à une carte.
Un lieu où décide de se rendre Vic contre l'avis de Blood qui le
prévient des dangers potentiels. Une menace qui à la surface semble
tout d'abord prendre la forme de trois individus dont le réalisateur
cache scrupuleusement l'apparence. Trois hommes dont ne découvrons
que les jambes et qui vont utiliser Quilla June Holmes (l'actrice
Susanne Benton) comme appât...
Car
si la nourriture se fait rare, les femmes également, semble-t-il.
Attiré par la beauté de la jeune femme, Vic va se rendre dans le
monde d'en bas où il va être capturé par les membres du Comité
dirigé par trois individus dont un certain Lou Craddock (Jason
Robards) et une certaine Mez Smith (Helene Winston). Le monde d'en
bas tranche avec celui de la surface. Coloré, ''vivant'', il n'en
est pas moins cauchemardesque. C'est presque l'univers de l'écrivain
Lewis Carroll et notamment celui d'Alice
au pays des merveilles
qui y est convoqué. Dans cet univers apparemment idyllique où sont
célébrés des dizaine de mariages et où les festivités vont bon
train, le Comité mène la vie dure aux rebelles qui tentent de
renverser l'état d'hégémonie qui règne dans ce bas monde.
Condamnant à mort ceux qui tentent de renverser les membres du
Comité. A Boy and his Dog
est une œuvre de science-fiction aussi étonnante que déroutante,
située dans un univers féérico-cauchemardesque mais souffrant
d'une réalisation et d'une écriture parfois brouillonnes. Ce qui
n'empêche pas le long-métrage de s'avérer intéressant à comparer
à la vague de films post-apocalyptiques qui naîtront par la suite.
On y appréciera surtout les rapports entre le maître et son chien
même si le premier manque sensiblement d'humanité (Blood semble en
effet ne servir que de guide à son maître) et l'étrangeté de
l'univers lié au monde d'en bas. Pour le reste, le scénario de
Harlan Ellison et L.Q. Jones se montre un peu léger...
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