mercredi 28 septembre 2022

Planet Dune de Glenn Campbell et Tammy Klein (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ça y est, je l'ai découverte, la seconde partie de l'adaptation cinématographique de Dune. Alors que sa sortie était à l'origine prévue pour 2023, celle-ci a débarqué plus tôt que prévu. Un an après que le réalisateur canadien Denis Villeneuve ait essuyé les plâtres de nombreuses critiques plus ou moins justifiées (certains se découvrant alors subitement un amour immodéré pour la piteuse version réalisée par David Lynch en 1984), celui-ci semble avoir choisi de jeter l'éponge puisque la suite que l'on s'attendait à voir apparaître sous le titre Dune : Partie 2 et qui finalement s'est révélée à nous sous celui de Planet Dune a été récemment produite par... The Asylum ! Et oui, comble de l'horreur, la production de cette suite n'étant donc plus assurée par Legendary Pictures (société de production notamment à l'origine de Batman Begins de Christopher Nolan, de Man of Steel de Zack Snyder ou de Crimson Peak de Guillermo del Toro), la responsabilité en incombe donc au distributeur américain généralement spécialisé dans la production de Mockbusters... et... je... commence... à comprendre... mon erreur ! Je me disais aussi qu'avec une affiche aussi laide reprenant le concept du Ver des sables dans une approche esthétique déplorable avait de quoi laisser dubitatif. S'explique alors également le titre : Planet Dune. Rien à voir avec un quelconque prolongement du long-métrage du réalisateur canadien sorti sur les écrans l'année passée. Un ou deux oufs de soulagement plus tard, on se rend bien vite compte que le film de Glenn Campbell et Tammy Klein ne s'inspire que de très loin du roman de Franck Herbert bien que derrière son concept de Mockbuster se cachent évidemment de serviles manipulations. Comme celle de conserver quelques aspects du roman ou du long-métrage de Denis Villeneuve pour faire croire aux innocentes et naïves victimes qui seraient tombées dans le panneau qu'il s'agit bien d'une œuvre directement rattachée à l'univers de l’Épice, de la maison Atréides, des Harkonnens ou des célèbres Vers des sables !


Visuellement, Planet Dune est évidemment très laid et l'on ne doute pas un seul instant que le film n'ait pas bénéficié des mêmes cent soixante-cinq millions que le long-métrage de Denis Villeneuve. S'agissant d'une production directement liée à The Asylum, les effets-spéciaux sont typiques de ceux que l'on retrouve chez ce distributeur. Des CGI bas de gamme rendant le tout superficiel. Ajouté à cela, quelques formidables incohérences : prenons par exemple les vers (victimes d'une perte de poids importante en comparaison du Dune de Denis Villeneuve) qui, si l'on prend en compte le fait qu'ils ne semblent pas être en mesure de quitter les sables (on en voit un buter contre un rocher), ne devraient par exemple pas être en mesure de pénétrer l'intérieur d'un vaisseau. Et pourtant... Le script met au centre de l'aventure le lieutenant Astrid, une astronaute qui lors du sauvetage d'un cosmonaute d'origine russe s'est attirée les foudres de ses supérieurs en désobéissant à leurs ordres (sachant que dans le futur, des accords ont été conclus afin qu'aucun état n'interfère avec un autre). Dégradée, sa supérieure directe (Sean Young dans le rôle de Chase) lui octroie par amitié une mission de sauvetage à bord d'un vieux vaisseau. Accompagnée par trois autres membres, Astrid va devoir poser l'engin et son équipage à la surface d'une planète désertique afin de sauver les survivants d'une base implantée sur place. Mais c'était sans compter sur la présence de vers des sables géants contre lesquels tous vont devoir tenter de survivre...


La profondeur de l'univers de Franck Herbert ayant ici fondu comme neige au soleil, on se retrouve avec un scénario écrit à quatre mains par Lauren Pritchard et Joe Roche parfaitement inintéressant. D'un classicisme repoussant les frontières de l'ennui, le film contient fort heureusement quelques séquences nanardesques du plus bel (et involontaire) effet ! L'un des sommets demeurant sans doute la séquence lors de laquelle deux représentants de sexe masculin situés dans une grotte tentent d'échapper à un vers. À elle seule, cette scène mérite l'attention des amateurs de nanars. Entre l'intégration de CGI totalement ratée et les deux acteurs tentant de nous faire croire qu'ils font usage de leurs forces afin de tirer une corde, la séquence pourrait bien devenir le nouvel emblème du Nanar ! Si seulement tout le film avait pu être de cet acabit. Mais du nanar jusqu'au navet il n'y a parfois qu'un tout petit pas à franchir. Un saut dans le néant que Planet Dune parvient malheureusement à franchir sans problèmes. Autant dire que perdre un peu moins d'une heure trente n'a aucun intérêt. Le film de Glenn Campbell et Tammy Klein n'aidera malheureusement pas les plus impatients à attendre jusqu'à la sortie de la seconde partie du diptyque consacré par le réalisateur canadien à l'univers de Dune...

 

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