Ça y est, je l'ai
découverte, la seconde partie de l'adaptation cinématographique de
Dune.
Alors que sa sortie était à l'origine prévue pour 2023, celle-ci a
débarqué plus tôt que prévu. Un an après que le réalisateur
canadien Denis Villeneuve ait essuyé les plâtres de nombreuses
critiques plus ou moins justifiées (certains se découvrant alors
subitement un amour immodéré pour la piteuse version réalisée par
David Lynch en 1984), celui-ci semble avoir choisi de jeter l'éponge
puisque la suite que l'on s'attendait à voir apparaître sous le
titre Dune : Partie 2
et qui finalement s'est révélée à nous sous celui de Planet
Dune
a été récemment produite par... The
Asylum !
Et oui, comble de l'horreur, la production de cette suite n'étant
donc plus assurée par Legendary
Pictures
(société de production notamment à l'origine de Batman
Begins
de Christopher Nolan, de Man of Steel
de Zack Snyder ou de Crimson Peak de
Guillermo del Toro), la responsabilité en incombe donc au
distributeur américain généralement spécialisé dans la
production de Mockbusters...
et... je... commence... à comprendre... mon erreur ! Je me
disais aussi qu'avec une affiche aussi laide reprenant le concept du
Ver des sables dans une approche esthétique déplorable avait de
quoi laisser dubitatif. S'explique alors également le titre :
Planet Dune.
Rien à voir avec un quelconque prolongement du long-métrage du
réalisateur canadien sorti sur les écrans l'année passée. Un ou
deux oufs
de soulagement plus tard, on se rend bien vite compte que le film de
Glenn Campbell et Tammy Klein ne s'inspire que de très loin du roman
de Franck Herbert bien que derrière son concept de Mockbuster
se cachent évidemment de serviles manipulations. Comme celle de
conserver quelques aspects du roman ou du long-métrage de Denis
Villeneuve pour faire croire aux innocentes et naïves victimes qui
seraient tombées dans le panneau qu'il s'agit bien d'une œuvre
directement rattachée à l'univers de l’Épice, de la maison
Atréides, des Harkonnens ou des célèbres Vers des sables !
Visuellement,
Planet Dune
est évidemment très laid et l'on ne doute pas un seul instant que
le film n'ait pas bénéficié des mêmes cent soixante-cinq millions
que le long-métrage de Denis Villeneuve. S'agissant d'une production
directement liée à The
Asylum,
les effets-spéciaux sont typiques de ceux que l'on retrouve chez ce
distributeur. Des CGI bas de gamme rendant le tout superficiel.
Ajouté à cela, quelques formidables incohérences : prenons
par exemple les vers (victimes d'une perte de poids importante en
comparaison du Dune de
Denis Villeneuve) qui, si l'on prend en compte le fait qu'ils ne
semblent pas être en mesure de quitter les sables (on en voit un
buter contre un rocher), ne devraient par exemple pas être en mesure
de pénétrer l'intérieur d'un vaisseau. Et pourtant... Le script
met au centre de l'aventure le lieutenant Astrid, une astronaute qui
lors du sauvetage d'un cosmonaute d'origine russe s'est attirée les
foudres de ses supérieurs en désobéissant à leurs ordres (sachant
que dans le futur, des accords ont été conclus afin qu'aucun état
n'interfère avec un autre). Dégradée, sa supérieure directe (Sean
Young dans le rôle de Chase) lui octroie par amitié une mission de
sauvetage à bord d'un vieux vaisseau. Accompagnée par trois autres
membres, Astrid va devoir poser l'engin et son équipage à la
surface d'une planète désertique afin de sauver les survivants
d'une base implantée sur place. Mais c'était sans compter sur la
présence de vers des sables géants contre lesquels tous vont devoir
tenter de survivre...
La
profondeur de l'univers de Franck Herbert ayant ici fondu comme neige
au soleil, on se retrouve avec un scénario écrit à quatre mains
par Lauren Pritchard et Joe Roche parfaitement inintéressant. D'un
classicisme repoussant les frontières de l'ennui, le film contient
fort heureusement quelques séquences nanardesques du plus bel (et
involontaire) effet ! L'un des sommets demeurant sans doute la
séquence lors de laquelle deux représentants de sexe masculin
situés dans une grotte tentent d'échapper à un vers. À elle
seule, cette scène mérite l'attention des amateurs de nanars. Entre
l'intégration de CGI
totalement ratée et les deux acteurs tentant de nous faire croire
qu'ils font usage de leurs forces afin de tirer une corde, la
séquence pourrait bien devenir le nouvel emblème du Nanar ! Si
seulement tout le film avait pu être de cet acabit. Mais du nanar
jusqu'au navet il n'y a parfois qu'un tout petit pas à franchir. Un
saut dans le néant que Planet Dune
parvient malheureusement à franchir sans problèmes. Autant dire que
perdre un peu moins d'une heure trente n'a aucun intérêt. Le film
de Glenn Campbell et Tammy Klein n'aidera malheureusement pas les
plus impatients à attendre jusqu'à la sortie de la seconde partie
du diptyque consacré par le réalisateur canadien à l'univers de
Dune...
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