En 1986, Tobe Hooper
(Massacre à la tronçonneuse,
Le crocodile de la mort,
Lifeforce...)
réalisa le film de science-fiction L'invasion
vient de Mars.
S'agissant du remake du long-métrage de William Cameron Menzies
intitulé Les envahisseurs de la planète rouge,
il n'y a guère que le titre original Invaders
from Mars
qui fut respecté. Tout comme dans la version sortie dans les années
quatre-vingt, celle des années cinquante met en scène un jeune
garçon (Jimmy Hunt dans le rôle de David McLean), une psychologue
(Helena Carter dans le rôle du docteur Pat Blake), un astronome
(Arthur Franz dans le rôle du docteur Stuart Kelston) ainsi que
l'armée américaine. Une nuit, alors qu'il est quatre heures du
matin, le jeune David explore le ciel à l'aide de son télescope
lorsque apparaît soudainement une soucoupe volante qui atterrit non
loin de la maison qu'il partage avec ses parents Mary et George
MacLean ( les acteurs Hillary Brooke et Leif Erickson) avant de
disparaître sous terre. Interloqué, le gamin réveille ses parents
et tente de les convaincre de ce qu'il vient d'apercevoir. Le père
de David s'approche quelques heures plus tard du lieu d'atterrissage
théorique de la soucoupe volante lorsqu'il disparaît, ''avalé''
par le sable. Lorsqu'il réapparaît quelques instants plus tard à
la maison, il semble avoir changé de comportement. Lui qui était si
proche de son fils devient distant, agressif, voire violent. Très
vite, David comprend que le changement d'humeur de son père est
directement lié à la présence de la soucoupe volante...
C'est
pourquoi il décide de se rendre en ville afin d'avertir les
autorités. Malheureusement, son père ne semble pas avoir été le
seul à être atteint du mal étrange qui semble avoir touché
celui-ci. Heureusement, David va pouvoir compter sur l'aide d'une
psychologue et d'un astronome... Doté d'une réputation peu
flatteuse, Les envahisseurs de la planète rouge
n'en
est pas moins une assez bonne surprise dans le domaine de la
science-fiction des années cinquante. D'autant plus que la décennie
connaîtra une vague de longs-métrages dont beaucoup s'avéreront de
médiocre qualité. L’œuvre de William Cameron Menzies (sa vingt
et unième) bénéficie d'une bonne vélocité. On ne s'y ennuie pas
même si l'on peut émettre quelques réserves concernant ses
qualités visuelles. En effet, les décors ne faisant pas partie des
principales qualités du long-métrage, le spectateur aura droit à
quelques lieux dramatiquement vides, voire curieux. À commencer par
la demeure des MacLean située aux abords d'un chemin entouré
d'arbres morts ! Un drôle de paysage que n'aurait sans doute
pas renié le Robert Wiene du Cabinet du docteur
Caligari.
Ensuite, l'on a droit à la visite d'un commissariat à l'allure plus
que sommaire. Un long couloir, un guichet d'accueil et une cellule.
L’observatoire demeure encore la pièce emblématique d'un film
bénéficiant visiblement d'un budget restreint. Reste que Les
envahisseurs de la planète rouge
situe en grande majorité son intrigue sur le lieu d'enfouissement de
la soucoupe volante ainsi que dans les cavernes où sont retranchés
ses occupants...
À
ce titre, si les ''mutants'' verdâtres du film sont quelque peu
grotesques, recouverts d'une épaisse fourrure et se déplaçant
comme des primates pratiquement indestructibles (les militaires
auront beau les arroser de balles, ils se relèveront à chaque
fois), à leur tête se trouve l'une des créatures extraterrestres
les plus étonnante que l'on ait pu voir en science-fiction. Créature
minuscule protégée sous un globe de verre, celle-ci n'est
constituée que d'un torse surmonté d'une tête au crâne
surdimensionné et doté de bras/mandibules. Muette, la créature en
question communique avec les mutants (qui semblent être en fait ses
esclaves) par la pensée. Les envahisseurs de la
planète rouge
tente de faire illusion à travers l'emploi répété de Stock-shots
militaires qui cependant ne convainquent pas. Mal intégrées, ces
images répétées sans cesse tentent de pallier l'absence de moyens
financiers. À propos de répétition, les séquences situées dans
les grottes s'avèrent elles aussi redondantes et ce qui apparaissait
jusqu'à maintenant comme un film fauché mais sympathique et assez
vif se transforme en une œuvre ennuyeuse. Bénéficiant d'un budget
à hauteur de 290 000 dollars, le film de William Cameron Menzies
demeure pourtant très regardable puisque relativement bien
interprété. Et même si les décors ou les effets-spéciaux se
montrent rachitiques, on prend tout de même du plaisir à découvrir
cette histoire d'invasion extraterrestre naissante. À noter que la
fin pourra décevoir une partie du public [ATTENTION SPOILER]. En
effet, tout ce à quoi viennent d'assister les spectateurs et les
personnages s'avérera n'être qu'un rêve. Celui du jeune David qui,
par contre, assistera bien dans les tous derniers instants à
l'atterrissage d'une soucoupe volante. Bien que la conclusion laisse
envisager une suite, aucune séquelle ne fut mise en chantier...