Parmi les nombreuses productions estampillées Empire
International Pictures l'on
trouve Ghoulies
de Luca Bercovici, Troll
deJohn Carl Buechler, TerrorVision
de Ted Nicolaou, From Beyond
de Stuart Gordon, Crepozoids
de David DeCocteau, Intruder
de Scott Spiegel ou encore Prison
de Renny Harlin. De la série B, voire X, Y ou Z dans le meilleur et
le pire des cas. Transformations
de Jay Kamen se trouve à lisière des uns et des autres, mêlant
comme parfois chez le distributeur Charles Band, différents univers
empruntant à la science-fiction, l'horreur ou le fantastique. Dans
des décors que l'on raccordera parfois à ceux des séries L'âge
de cristal
et Battlestar Galactica,
l'astronaute John Wolf (Wolfgang Shadduck dans la version originale)
est aux commandes d'une navette qui vient s'échouer à la surface de
la colonie pénitentiaire Hephaestus
IV.
Une planète qui ''accueille'' en majorité des criminels exilés
afin d'y travailler de force dans des mines. Là, John Wolf (Rex
Smith) fait la connaissance de la très jolie Miranda (Lisa
Langlois). Jeune infirmière née illégalement sur Hephaestus
IV
. En effet, alors que les femmes transférée à la surface de la
planète sont en général stérilisées pour ne pas avoir d'enfants,
la mère de Miranda fut épargnée par le médecin qui s'occupa
d'elle durant sa grossesse. Aujourd'hui infirmière devant assumer
seule les soins des habitants de la planète, la jeune femme est
chargée de veiller sur John, lequel est contraint de demeurer sur
place jusqu'à la réparation de sa navette. Les règles ici sont
simples : à la première transgression des lois qui régissent
Hephaestus IV,
c'est la mort. Ce qui n'empêchera pas notre vaillant héros de
quitter sa chambre d’hôpital pour aller faire un tour dans le bar
de la station...L'on découvre un chaud lapin en la personne de John.
Il faut dire que tout autant qu'elles soient grimées comme des
créatures humanoïdes vaguement extraterrestres, les actrices sont
souvent d'une grande beauté et d'un physique agréable. John va en
profiter pour s'assurer que son ''matos'' fonctionne encore depuis
qu'il a atterri sur la planète. Mais ce que lui et les habitants de
Hephaestus IV
ne savent pas encore, c'est qu'il est atteint d'une étrange maladie
particulièrement contagieuse qui provoque une horrible mutation. La
''Transformation'' du titre, laquelle est en relation directe avec un
''rêve'' étrange qu'il fit à bord de son engin... Travaillant plus
tard sur la supervision sonore de longs-métrages populaires comme À
la poursuite d'Octobre Rouge de
John McTiernan, Mort ou vif
de Sam Raimi ou encore Independence Day
de Roland Emmerich, Jay Kamen a durant sa carrière,
multiplié les casquettes :
Monteur, auteur d'une
bande originale pour le court-métrage Not Your Time
qu'il réalisa lui-même en 2010, producteur et parfois même acteur
pour son propre compte, le réalisateur signe avec Transformations
une comédie de science-fiction horrifique visiblement à petit
budget. Comme semblent l'indiquer les décors et les costumes.
Techniquement largué, le long-métrage est un salmigondis d'idées
et d'approches visuelles et esthétiques empruntées ici et là, que
l'on retrouve donc parfois dans les séries évoquées plus haut mais
aussi dans ce qui deviendra beaucoup plus tard l'un des fonds de
commerce de la science-fiction sur grand écran : la dystopie.
S'il n'est pas le premier à évoquer l'hypothèse de transformer une
planète en prison puisque John Carpenter en avait déjà posé les
bases avec le génial New-York 1997
en 1981, il précède de quatre années le ALIEN³
de
David Fincher qui ne sera donc réalisé que quelques années plus
tard ou ces films futuristes qui prennent pour cadre des prison
spatiales comme Fortress 2 : Réincarcération
de Geoff Murphy en 2000, Dante 01
de Marc Caro ou Lock Out (Sécurité maximale)
de James Mather et Stephen St. Leger. Transformations
fait œuvre de parent pauvre du genre et n'apparaît donc pas très
sérieux. D'autant plus que le personnage incarné de manière plutôt
légère par Rex Smith n'arrange pas les choses. Notons que parmi les
interprètes secondaires l'on retrouve l'acteur Patrick Macnee, rendu
célèbre pour le rôle de John Steed dans la série télévisée
britannique Chapeau melon et bottes de cuir dès
le début des années 1960 en Angleterre. Doté d'effets-spéciaux
parfois cradingues directement liés à la lente mutation du héros
ou à la créature qui en est directement la cause, le film de Jay
Kamen n'est pas déplaisant à regarder. Et ce, même si les quelques
séquences ''horizontales'' sont filmées sans trop d'engouement. On
rêve à l'idylle entre John et Miranda qui décidément envoûte par
son charme. Une Miranda qui, dans la version française, change
subitement et étrangement de prénom pour s'appeler ensuite Muriel !
Bref, Transformations
est une petite série B sympathique qui mérite d'être découverte...
une fois, pas deux !