À la suite du succès rencontré par Alien, le huitième
passager
de Ridley Scott, beaucoup de cinéastes plus ou moins talentueux se
sont engouffrés dans la brèche et ont signé de pâles copies de ce
grand classique de la science-fiction horrifique américaine. Parmi
eux, l'on signalera La galaxie de la terreur
de Bruce D. Clark, Contamination de
Luigi Cozzi, The Titan Find de
William Malone ou le plus récent Life
d'Anton Corbijn. Quant à Alien Degli Abissi,
en regard de la concurrence, le long-métrage d'Antonio Margheriti ne
fut sans doute pas le plus significatif en matière de
''contrefaçon''. Le cas de Star Crystal
est quant à lui un peu particulier. Tout d'abord parce que dans
cette liste, il demeure probablement le moins connu d'entre tous et
ensuite parce qu'il représente le concept de plagiat dans toute sa
''splendeur''. Non pas qu'il soit d'une qualité qui lui permette de
se hisser au niveau de l’œuvre dont il est objectivement l'un des
enfants bâtards mais parce qu'il est celui dont l'intrigue se
rapproche le plus du long-métrage du réalisateur américain.
Premier des deux seuls films écrits et réalisés par l'acteur,
réalisateur et scénariste Lance Lindsay qui terminera sa carrière
deux ans plus tard avec Real Bullets,
Star Crystal
s'inscrit donc dans un type de science-fiction bien précis. Entre
space-opera et film d'horreur, le film pille donc très largement le
script de Dan O'Bannon en réinterprétant la rencontre d'hommes et
de femmes avec une forme de vie tout d'abord embryonnaire, introduite
ensuite à bord d'une navette sans qu'aucune précaution n'ait été
au préalable envisagée, évoluant physiologiquement, pour enfin
décimer la quasi totalité des membres d'équipage. Si dans Alien
le Capitaine Dallas, la navigatrice Lambert et l'officier en second
Kane avaient ramené avec eux un Facehugger lors de leur exploration
d'un planétoïde, ici, c'est à la surface de la planète Mars et en
2032 que deux hommes vont rapporter à bord du vaisseau SC-37 un
étrange œuf qui au contact d'un mystérieux cristal va peu à peu
évoluer. Mais pas dans ce décor en question puisque entre-temps,
tous les passagers du vaisseau vont mourir. En perdition dans
l'espace, le SC-37 est récupéré par la station spatiale L-5 qui a
son tour connaît une avarie qui contraint une équipe de réparation
de fuir les lieux à bord d'une navette de secours... à bord de
laquelle s'est introduit ce qui quelques instants plus tôt n'était
qu'un œuf mais qui depuis a changé d'apparence. Toujours au contact
du cristal et tandis que Roger Campbell, le Dr Adrian Kimberly ainsi
que leurs compagnons espèrent rejoindre une station de
ravitaillement, la créature se développe non seulement physiquement
mais aussi intellectuellement. En effet, capable d'ingurgiter toutes
les données enregistrées dans l'ordinateur central de la navette,
celle-ci va développer une intelligence hors du commun et s'en
prendre ainsi aux astronautes...
Drôle
de navette à bord de laquelle nous retrouvons une poignée
d'interprètes parmi lesquels C. Juston Campbell incarne Roger
Campbell tandis que Faye Bolt interprète le rôle du docteur Adrian
Kimberly. En effet, en dehors d'une passerelle de commande où se
déroulent la plupart des actions, l'accès aux trois seules zones
situées à l'arrière du véhicule spatial (dont une salle des
machines investie par notre alien) semble ne pouvoir s'effectuer que
par un réseau de tunnels terriblement exigus. Aussi incohérente que
semble être l'architecture de la navette qui en rien ne facilite les
déplacements des membres de l'équipage, il semblerait surtout que
les décorateurs du films aient étudié la manière d'organiser les
lieux afin de permettre au réalisateur de pomper à plusieurs
reprises la séquence d'Alien lors
de laquelle le capitaine Dallas se déplaçait dans des conduits tout
aussi exigus afin de traquer le xénomorphe. Reprenant l'idée d'une
pseudo-membrane aux allures, ici, de bouche filaire dentée (!!!),
l'on retrouve également l'idée de la salive tout étant dans le cas
de Star Crystal,
aussi
corrosive que le fut le sang de l'alien dans le film de Ridley Scott.
Mais à part cela, rien de commun entre les deux créatures. Celle
conçue par les spécialistes en effets-spéciaux prosthétiques nous
donnent à contempler un monstre d'une laideur qui le renvoie
directement au statut de Craignos
Monster !
Et qui au terme de sa croissance ressemble à un mix entre le E.T de
Steven Spielberg et le Abe de la société de jeux vidéos Oddworld
Inhabitants. Lesquels
auraient donc fusionné et auraient été passés dans un four à
micro-ondes ! Concernant les décors, minimalistes, ils ne sont
en grande partie constitués que d'énormes blocs parsemés de
boutons clignotant. L'on a droit à quelques extérieurs pas trop
miteux et quant à l'interprétation ou la caractérisation, rien de
fameux de ce côté là. Entre un duo de crétins qui s'amusent de
leur situation et une dernière partie consacrée à deux survivants
interprétés par deux acteurs qui se sont sans doute parfois crus
sur les planches d'un théâtre, Star
Crystal
est surtout très mou et parfois inintéressant de part sa grande
répétitivité. Bref, le film n'avait évidemment aucune chance de
faire de l'ombre au Alien
de Ridley Scott mais les curieux exécuteront un regard attentif en
direction de cette rareté...