Entre le bruit et
l'odeur, on a désormais droit à tout en matière de
science-fiction. A Quiet Place
de John Krasinski et ses supers prédateurs guidés par le son
qu’émettent les survivants de notre espèce après que des
créatures monstrueuses aient décimé la quasi totalité de
l'humanité et des espèces animales terrestres. Bird
Box
de Susanne Bier dans lequel une mère et ses deux enfants tentent de
survivre dans un monde ou voir et regarder sont devenus synonymes de
danger. The Silence
de John R. Leonetti dans lequel, cette fois-ci, des créatures
''ptérodactyliennes''
coordonnent leurs attaques au son que produisent une fois encore nos
congénères. En janvier dernier a débarqué sur Prime
Video
un concept pas tout à fait neuf puisqu'il repose à son tour sur le
sens aigu d'envahisseurs là encore monstrueux et hybrides semblant
être le croisement de plusieurs créatures d'origines diverses. Il
ne s'agit cependant pas d'une civilisation venue d'une autre galaxie
puisque apparemment, d'immenses gouffres sont apparus sur notre
planète pour libérer voilà plusieurs années des monstres qui
vivaient jusque là sous la croûte terrestre. Et bé, ça commence
bien. Et généralement, lorsque l'on dit que ça commence bien,
ben... faut comprendre l'inverse. C'est donc sans aucun sens de
l'imagination que les scénaristes John Glenn, Kenny Ryan et Jacob
Roman s'y sont mis à trois pour nous pondre un script d'une
cataclysmique pauvreté. Déjà que jusqu'ici le concept de créatures
ayant développé des capacités d'adaptation en fonction de certains
sens afin de traquer l'Homme avait très rapidement montré ses
limites (ce qui n'empêcha pas de voir surgir une suite puis une
préquelle au long-métrage de John Krasinski), les trois hommes
n'ont apporté comme seule nouveauté au moulin du genre pratiquement
prédéfini qu'est la science-fiction horrifique. Celle de créatures
guidées par le souffre dégagé par leurs proies. Ce fameux dioxyde
de carbone que n'importe lequel d'entre nous rejette lors de toute
expiration. En indiquant très précisément à quelle hauteur sur
terre les dites créatures ne peuvent aller au delà, une frontière
invisible est ainsi créée et permet aux survivants de connaître
des temps de répit avant de se lancer dans de périlleuses aventures
lorsqu'il s'agit de se réapprovisionner en nourriture. Ou comme ici,
en médicaments puisque comme cela est très souvent le cas, le jeune
fils du héros est atteint d'une maladie grave qui le condamne à
utiliser des filtres à oxygène qui viennent régulièrement à
manquer.
Le
père de Hunter (Danny Boyd Jr.) est incarné par l'acteur et
producteur américain Anthony Mackie qui depuis une vingtaine
d'années enchaîne les rôles au cinéma où il s'est notamment vu
offrir le rôle du super-héros Le
Faucon
dans plusieurs longs-métrages de l'univers cinématographique Marvel
entre 2014 et 2019. À ses côtés, les actrices Morena Baccarin et
Maddie Hasson qui interprètent respectivement les rôles de Nina et
de Katie. Une brune et une blonde qui dans cet univers
post-apocalyptique et dystopique ne trouvent rien de mieux à faire
que de se crêper le chignon ! Alors que la première est
convaincue de pouvoir créer une arme qui pourra débarrasser
l'humanité restante de ces créatures apparemment invulnérables aux
armes à feu, le trio d'adultes va devoir descendre de leur refuge
situé au sommet d'une montagne (comme toutes les communautés de la
régions qui ne communiquent plus qu'à l'aide de drapeaux!) pour
trouver en ville les filtres dont a besoin le fils de Will qu'incarne
donc Anthony Mackie. L'occasion pour nos trois personnages de passer
par diverses étapes de stress puisqu'ils seront confrontés aux
dites créatures. Ouais, bon, ben c'est vraiment pas terrible tout
ça. Et si Elevation
ne dure que quatre-vingt dix minutes, au bout d'une demi-heure on
commence déjà à en avoir marre tant les personnages sont mal
campés et mal caractérisés. La mise en scène est d'un classicisme
qui confine à l'ennui et les dialogues d'une vacuité
étourdissante ! Allez, on va tout de même reconnaître que le
film est parfois amusant. En effet, bien involontairement d'ailleurs,
il arrive que l'on pouffe de rire devant quelques absurdités. Comme
lors de cette séquence qui suit la séparation de Will qui retourne
au refuge et de Nina restée dans un laboratoire afin de tester
diverses munitions de sa propre conception. Will perd le contrôle de
sa voiture et se retrouve alors à pieds et poursuivi par trois
créatures. Alors qu'il vient d'utiliser inutilement les quelques
cartouches qui lui restait, au moment où il aurait dû rendre son
dernier souffle, voilà que survient tout à coup Nina, enfin prête
à en découvre avec les bestioles ! L'arrivée de la jeune
femme étant temporellement incohérente, forcément, ça pause
question sur le sérieux de l'écriture des trois scénaristes et sur
la mise en scène de George Nolfi. Mais bon, c'est pas trop grave vu
que même sans cette drôlissime coquille, le film serait demeuré de
toute manière d'une indigence crasse. Un film à éviter, donc.
Surtout si l'on connaît déjà les quelques exemples de cités plus
haut...