lundi 31 décembre 2018

I Diafanoidi Vengono da Marte d'Antonio Margheriti (1966) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Derrière le nom d'Anthony Dawson se cache le cinéaste italien Antonio Margheriti qui depuis la fin des années cinquante et jusqu'à la fin de sa vie au début des années 2000 a consacré une grande partie de sa carrière au cinéma de genre : péplums, érotisme, horreur, westerns spaghettis ou comme dans le cas présent, science-fiction. Un genre qu'il a surtout représenté durant les années soixante avec au moins cinq longs-métrages dont I Diafanoidi Vengono da Marte traduit aux États-Unis sous le titre War of the Planets. L'occasion d'y découvrir l'acteur Franco Nero qui la même année tourna dans pas moins de huit longs-métrage dont le légendaire Django de Sergio Corbucci et le brutal Le Temps du Massacre de Lucio Fulci. La traduction réelle demeurant en réalité Les diaphanoïdes viennent de Mars, le film d'Antonio Margheriti met en scène les membres de différentes stations spatiales s'apprêtant à fêter le nouvel an.
Nous sommes au beau milieu du vingt et unième siècle lorsque la station Delta 2 est le témoin d'un phénomène étrange. Un rayonnement de couleur verte atteint ses membres, interrompant ainsi toute communication avec les autres stations. C'est à cette occasion que le capitaine Tice (l'acteur Franco Lantieri) est envoyé accompagné de plusieurs hommes afin de se rendre et d'enquêter à bord de la station Delta 2. Ce qu'ils y trouvent s'avère particulièrement inquiétant. Pétrifiés et l'épiderme vert, tous les membres de la station semblent morts. Pourtant, certains d'entre eux sont toujours vivants bien que demeurant immobiles. C'est alors que Tice et les membres de l'expédition sont à leur tour attaqué par des milliards de lumières vertes dont l'origine reste inconnue et que la station disparaît des radars. Devant l'ampleur de la catastrophe, le commandant Mike Halstead (Tony Russell) décide de faite évacuer toutes les stations présentes dans la région. Les unes après les autres, celles-ci disparaissent, mais bientôt, le commandant retrouve leur trace à la surface de Mars...

Produit et réalisé en 1966, I Diafanoidi Vengono da Marte accuse aujourd'hui ses cinquante-deux années d'existence. Plus ringard que ne le sera jamais la série Cosmos 1999, l’œuvre de l'italien Antonio Margheriti souffre d'un manque de moyens évident et de quelques lacunes en matière de science. Bien que I Diafanoidi Vengono da Marte soit sorti l'année suivant la première sortie extra-véhiculaire dans l'espace du cosmonaute russe Alexeï Arkhipovitch Leonov, le 18 mars 1965, Antonio Margheriti fait fi de toute vraisemblance en intégrant des ballets spatiaux et « alcoolisés » farfelus, ses interprètes étant harnachés à des câbles invisibles leur permettant de voler tels des oiseaux ivres. Apesanteur, encore, lorsqu'au lieu d'intégrer des séquences ralenties, le cinéaste préfère demander à ses interprètes de simuler l'absence de pesanteur. Résultat : ses personnages se déplacent comme des pantins ridicules faisant pouffer de rire lors de situations prétendument tendues. Quant à la bande-son, alors même que l'emploi de sonorités électroniques se révèle judicieux, au beau milieu du vingtième siècle les courants musicaux ne semblent pas avoir évolué d'un iota et demeurent les mêmes que dans nos années soixante. Un anachronisme relativement gênant.

Pourtant, on ne reniera pas tout à fait I Diafanoidi Vengono da Marte. Car malgré ses nombreux défauts, comme ses décors de plateaux d'émission à la « Maritie et Gilbert Carpentier » (le ciel étoilé n'est qu'un décor sombre percé de trous d'où passe la lumière), le long-métrage d'Antonio Margheriti assène quelques passage parfois intéressants. Comme l'exploration de la station Delta 2, ou encore la découverte et le projet des « diaphanoïdes » du titre. De part son aspect, et bon nombre de ses défauts, I Diafanoidi Vengono da Marte est donc à réserver aux fans purs et durs de science-fiction kitsch. Un film qui a pris un sacré coup de vieux mais peut se concevoir comme l'un de ces ancêtres décrivant l'exploration de vaisseaux-spatiaux fantômes et de la colonisation du corps humain...

lundi 24 décembre 2018

Armageddon de Michael Bay (1998) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



La même année, ) un mois d'intervalle, sortaient l'un derrière l'autre Deep Impact de Mimi Leder et Armageddon de Michael Bay. Deux histoires similaires pour deux approches différentes. Alors que la première avait pris une option sur la psychologie des personnages, le second, lui, a préféré tout miser sur le spectaculaire. Résultat : deux nanars horriblement coûteux (70 000 000 de dollars pour le premier, le double pour le second!). L'un comme l'autre, les deux longs-métrages partagent cette même accointance pour l'invraisemblance. Tandis que Mimi Leder attendait patiemment la fin de son film pour nous asséner quelques effets-spéciaux pas trop vilains pour l'époque, Michael Bay n'attend pas que le spectateur se mette à bailler pour nous offrir dès les premières minutes quelques belles explosions et destructions d'immeubles dus à la chute de petites météroïdes. Des « gravats », résidus d'un astéroïde grand comme l'état du Texas (pourquoi voir petit quand on peut voir grand) qui devrait s'écraser sur Terre dans dix-huit jours. Le temps pour la NASA, avec l'accord du président des États-Unis, de mettre en place une mission chargée de dévier la trajectoire de l'immense caillou. Une périlleuse mission qui sera confiée au plus grand spécialiste en matière de forage, Harry S. Stamper., ainsi qu'à ses hommes et deux pilotes chevronnés appartenant à la NASA.

Autant le préciser tout de suite, les amateurs de rigueur scientifique risquent de considérer le film de Michael Bay davantage comme une comédie, voire une parodie, que comme une œuvre de science-fiction faisant appel à des données techniques réalistes. Blockbuster bourrin par excellence, Armageddon est d'une crétinerie sans nom, ne respectant jamais le cahier des charges de tout bon film de science-fiction se devant d'honorer un minimum de respect envers le genre. Tel qu'il fut proposé lors de sa sortie, le film de Michael Bay fut augmenté de plusieurs séquences à effets-spéciaux afin de se démarquer de son concurrent direct Deep Impact. Ennuyeux au possible, l'auteur de ce dernier avait fait le choix d'un peu plus de psychologie que son homologue qui décidait, son tour venu, d'un choix résolument axé sur le divertissement. A ce titre, Armageddon remplit parfaitement son contrat. Ça pète de partout, les personnages passent leur temps à s'échanger des punchlines plus ou moins convaincantes et surtout, les monteurs Chris Lebenzon et Glen Scantlebury proposent des séquences accumulant des cuts épileptiques et brouillons qui n'offrent pas toujours l'occasion au spectateur d'identifier ce qui se déroule à l'écran.

En tête d'affiche, le banquable Bruce Willis, capable de jouer dans le meilleur (Die Hard, L'Armée des Douze Singes) comme dans le pire (Le Cinquième Élément, une S-F dégueulasse signée Luc Besson), qui incarne donc le rôle du spécialiste en forage Harry S. Stamper, père de Grace (belle mais inexpressive Liv Tyler), et chef d'une équipe parmi laquelle on retrouve notamment les acteurs Steve Buscemi, Owen Wilson ou encore l'acteur noir Michael Clarke Duncan (La Ligne Verte). Si les scientifiques donnent une image plutôt propre de leurs fonctions, l'armée, une fois encore, en prend pour son grade à travers le personnage du général Kimsey incarné par l'acteur Keith David. Durant presque cent-cinquante minutes, on assiste éberlués à une succession de scène grotesques, invraisemblables. De la science-fiction vulgaire, impropre à la consommation pour qui aime une certaine cohérence. C'est bourrin, interprété à la truelle, tellement abracadabrant qu'il est difficile d'y croire. Comment peut-on en effet supposer confier l'avenir de la planète toute entière entre les mains d'un groupe de dégénérés, qu'ils soient les meilleurs dans leur catégorie ou non ? Et que dire des nombreuses scènes voyant les cosmonautes valdinguer dans les airs à la surface de l'astéroïde sans qu'aucun, ou presque, n'ait de séquelles ? Dès le début, Armageddon laisse entrevoir l'apparence qu'a choisit de donner à son film Michael Bay. Rien que cette scène d'ouverture durant laquelle une comète atterrit littéralement sur la gueule d'un type et de son chiens sans qu'ils n'en ressortent, l'un et l'autre, avec la moindre séquelle. Michael Bay a voulu offrir un show explosif et il y a réussi. Pour le reste, Armageddon est vraiment pathétique...

lundi 17 décembre 2018

Deep Impact de Mimi Leder (1998) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Coup sur coup, deux blockbusters de science-fictions sortirent à un mois d'intervalle aux États-Unis en 1998. Deux longs-métrages dont le scénario est étonnamment semblable. Celui de Deep Impact de Mimi Leder, ainsi que celui de Armageddon de Michael Bay. C'est sur le premier que je me pencherai dans cet article. Un budget de soixante-quinze millions de dollars pour un résultat relativement navrant. En bref, un nanar friqué, mielleux, ennuyeux, plein de bons sentiments et rare en matière de catastrophe. L'un des soucis récurrents du long-métrage de Mimi Leder est la manière qu'à la cinéaste d'aborder chaque séquence. Bâclant les unes après les autres les différentes étapes du scénario de Bruce Joel Rubin et Michael Tolkin, Mimi Leder prend la place de Steven Spielberg aux commandes de ce projet faramineux. A l'origine impliqué dans ce projet de fusion entre l'adaptation du Marteau de Dieu d'Arthur C. Clark qu'il avait prévu de réaliser lui-même et ce qui devait être à l'origine un remake du Choc des Mondes de Rudolph Maté datant de 1951, l'auteur de Rencontre du Troisième Type abandonnait le poste de réalisateur au profit de Mimi Leder, Steven Spielberg étant accaparé par le tournage de Amistad.

L'histoire se situe aux États-Unis, à la fin des années quatre-vingt dix. Un an après que le tout jeune Leo Biederman, passionné d'astronomie, ait remarqué un objet lumineux dans le ciel concrétisé sous la forme d'une nouvelle comète par le docteur Marcus Wolf de l'Observatoire Astronomique, l'humanité est désormais en danger. D'après les calculs prévus un an auparavant par le docteur Wolf décédé depuis dans un accident de voiture, la comète Wolf-Biederman, du nom des deux hommes qui la découvrirent, se dirige vers la Terre. Un immense caillou aussi grand que la ville de New York. Pendant ce temps là, la journaliste Jenny Lerner tente de prendre du galon en enquêtant sur le secrétaire du trésor Alan Rittenhouse soupçonné d'avoir démissionné de ses fonctions à cause d'une certaine Ellie que la journaliste pense être la maîtresse de l'ancien proche collaborateur du président. Mais après avoir fait des recherches, Jenny découvre qu'en réalité « E.L.E » (et non pas Ellie) est le nom d'un projet entourant l'extinction prochaine de l'espèce humaine. Sachant qu'une journaliste est désormais au courant de l'existence de la comète, le président décide d'avancer la date de l'annonce selon laquelle l'immense objet va bientôt frapper la surface de notre planète, mettant ainsi en péril la vie de milliards d'êtres humains...

Démarrant de manière plutôt convaincante, Deep Impact a le malheur de ne jamais vraiment approfondir chaque point évoqué par le scénario. Construit en différentes étapes, le film de Mimi Leder n'est effectivement qu'une succession d'ellipses raccourcissant un peu trop drastiquement chaque événement. Qu'il s'agisse pour la science et l'armée américaine (en collaboration avec les russes) de trouver une solution afin de dévier la trajectoire de la comète ou de la préparation d'une arche de Noé afin de sauver un maximum d'êtres humains, triés sur le volet, Deep Impact est un immense gâchis financier et artistique. Deux heures de blablas se concentrant davantage sur les conséquences morales des différents héros de ce film catastrophe qui pour le coup, mérite bien son appellation, que sur les préparatifs menant à l'exécution d'une manœuvre désespérée pour sauver l'espèce humaine. Moins de sentiments et plus de démonstrations techniques en matière d’entraînement des astronautes et de fabrication du vaisseau Messie auraient sans doute apporté beaucoup à un long-métrage trop superficiel et de surcroît, parfois totalement absurde.

Le film de Mimi Leder a beau avoir vingt ans cette année, à l'époque les effets-spéciaux étaient en mesure d'en mettre plein la vue. Même si l'on a vu mieux depuis, il faut reconnaître qu'en certaines circonstances, les visuels « catastrophiques » en jettent, même de nos jours (la vague finale) tandis que d'autres se révèlent carrément laids (le forage à la surface de la comète), pour ne pas dire, totalement improbables. Demeure la présence au générique des stars Robert Duvall, Vanessa Redgrave, Morgan Freeman, Téa Leoni et du tout jeune Elijah Wood qui allait devenir une star mondiale grâce à son rôle dans la trilogie de Peter Jackson Le Seigneur des Anneaux... Pour le reste, Deep Impact est décevant et se situe tout juste au dessus de son concurrent Armageddon...

lundi 10 décembre 2018

Contact de Robert Zemeckis (1997) - ★★★★★★☆☆☆☆



Vingt ans après la sortie en avant première du long-métrage de Steven Spielberg Close Encounters of the Third Kind, le cinéaste américain Robert Zemeckis proposait à son tour avec Contact une approche sensiblement différente du mythe de l'être venu d'ailleurs. Pourvoyeur de longs-métrages familiaux à succès (Retour vers le Futur et ses suites, Forrest Gump, Seul au Monde, etc...) le cinéaste aborde le thème du contact entre l'homme et une entité extraterrestre sous une forme cette fois-ci beaucoup moins légère avec toutes ce que le sujet implique comme responsabilités. Mais là où Robert Zemeckis aurait dû poursuivre jusqu'au bout sa vision d'un point de vue scientifique, le réalisateur choisit pourtant de se tirer une balle dans le pied en faisant des choix pas toujours judicieux comme nous le verrons plus loin. Mais revenons tout d'abord sur le sujet.
Le docteur Eleanor Arroway travaille depuis des années sur le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) lorsque le scientifique gouvernemental David Drumlin lui signifie son intention de stopper le financement de ce programme qu'il considère coûteux et inutile. Désemparée, c'est à force de conviction qu'Eleanor parvient à convaincre le milliardaire S.R.Hadden, un mécène qui croit en son projet et décide de le financer. Mais quatre ans plus tard, le projet est à nouveau menacé. En effet, faute de résultats probants, les recherches de Eleanor et de son équipe risquent d'être interrompues. C'est alors que la jeune femme découvre un signal provenant de l'étoile Véga à vingt-six années-lumière de la Terre. Une séquence de nombres premiers qui ne peuvent être dus au hasard. Débarquent alors sur le terrain, David Drumlin et le dirigeant du conseil de sécurité nationale Michael Kitz, venus afin de prendre le contrôle des opérations...

Parmi les centaines,voire les milliers d'ouvrages et de longs-métrages traitant de l'éventualité de l'existence d'une vie ailleurs que dans notre système solaire, Contact peut être considéré comme une franche réussite, malgré le conformisme de sa mise en scène. En effet, Robert Zemeckis fait preuve d'une rigueur sans jamais vraiment oser s'affranchir des études scientifiques menée depuis des décennies sur le sujet. D'un côté, cela pourra convenir à celles et ceux qui justement recherchaient depuis longtemps une œuvre cinématographique abordant le thème sous un angle moins farfelu que la plupart des films de science-fiction. Jodie Foster incarne à merveille le personnage d'Eleanor Arroway. A ses côtés, on retrouve Matthew McConaughey dans le rôle magistral du Révérend Palmer Joss. Tom Skerritt incarne quant à lui le rôle du mal aimé David Drumlin. Un personnage irritant, opportuniste, s'appropriant le travail d'Eleanor sans que la véritable raison soit invoquée. Que cela soit pour être dans la lumière des médias ou simplement pour des raisons beaucoup plus honorables strictement liées à la recherche scientifique. Autre incarnation dont le cinéaste profite pour nous en offrir un portrait peu élogieux, le personnage interprété par l'acteur James Wood, le conseiller à la sécurité nationale Michael Kitz personnifie le côté néfaste impliquant l'armée dans un projet d'une telle ampleur.

Œuvre fleuve de plus de deux heures trente, Contact aurait pu s'enorgueillir d'être l'un des parangons de la science-fiction si son auteur n'avait pas décidé de se trahir lui-même en prônant la vision du plus grand nombre. Il est d'ailleurs étonnant de constater qu'il se fourvoie lui-même, mais son personnage principal également. Lorsque l'on découvre que les plans d'une machine envoyés par l'entité extraterrestre servira de moyen de locomotion afin de rejoindre les environs de l'étoile Véga, Eleanor se présente parmi dix autres candidats pour représenter l'humanité durant le voyage. Lorsqu'est abordée la question de la foi en Dieu, la jeune femme explique très clairement sa position en tant que scientifique, « dénigrant » ainsi la ferveur de quatre-vingt quinze pour cent de la population mondiale. Une position qui laisse très clairement supposer que le cinéaste choisit de prendre cause et effet pour les cinq pour cent restant. Malheureusement, Robert Zemeckis, frileux, aborde le contact du titre sous un angle parfaitement indigeste, s’acoquinant donc avec le plus grand nombre et se détachant de l'intégrité dont il avait fait preuve jusqu'à maintenant. Si dans une majorité des situations son Contact est une franche réussite, les dernières vingt minutes sont en revanche une véritable trahison pour les ufologues et les scientifiques de tous poils, d'autant plus que la séquence durant laquelle l'héroïne est censée partir à la rencontre de l'entité extraterrestre est visuellement catastrophique. Une œuvre de science-fiction en demi-teinte...

lundi 3 décembre 2018

The Last Days on Mars de Ruairi Robinson (2013) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Le problème avec la science-fiction, c'est qu'il y a à boire, à manger, mais aussi à vomir. Les space opera sont légion, et ceux dont l'intrigue se situe à la surface de la planète rouge de notre système solaire de plus en plus nombreux. Seul sur Mars de Ridley Scott a fait beaucoup de bien aux amateurs du genre, mais a aussi involontairement engendré toute une série d'ersatz de plus ou moins bonne qualité. Chose que l'on ne pourra cependant par reprocher à The Last Days on Mars, puisque ce film réalisé par le cinéaste irlandais Ruairi Robinson est sorti deux ans avant, en 2013. Mais, bien longtemps après l'un des deux autres chefs-d’œuvre de la science-fiction réalisés eux aussi par Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager (le troisième demeurant bien évidemment Blade Runner), lui-même source d'inspiration évidente, quoique à y réfléchir plus en profondeur, The Last Days on Mars ressemble effectivement davantage à Alien:Covenant sorti l'année passée et, réalisée par... je vous laisse deviner...

Le premier long-métrage de l'acteur, scénariste, producteur, réalisateur (et j'en passe) Ruairi Robinson, lequel est généralement plus habitué au format court qu'au long, a tout d'abord de quoi convaincre les sceptiques. Surtout le premier quart d'heure de The Last Days on Mars offrant une contemplation crédible et envoûtante de la planète Mars (alors même que le très pénible 2036 Origin Unknown n'en laissait voir pas grand chose à cause d'épouvantables filtres en mode « caches misère ») à la surface de laquelle, les membres d'une expédition s'apprêtent à y vivre (c'est le cas de le dire), leurs derniers instants d'émotion. Dans un premier temps, l’œuvre laisse envisager un profond respect de la part de son auteur pour les sciences puisque l'intrigue se déroule de manière sensiblement moins grotesque que bon nombre de longs-métrages de science-fiction. Les images de la planète sont belles, et les décors intérieurs convaincants. Malheureusement, et oui, cela se gâte alors qu'un accident arrive à l'un des membres de l'équipage qui après avoir étudié un prélèvement, décide de retourner dans la zone de recherche. Le sol se dérobe sous ses pieds, l'homme chute de plusieurs mètres sous terre et disparaît. Une équipe réduite se lance à sa recherche, et là, ça devient du grand n'importe quoi !

Sans doute victime d'un accident vasculaire cérébral ou des effets secondaires liés à la consommation d'une herbe de mauvaise qualité, Ruairi Robinson pète littéralement un câble et nous sert un mix improbable entre Science-fiction et film de Zombies ! Non, vous ne rêvez pas. The Last Days on Mars s'offre le luxe de proposer l'un des scénarii les plus CONS que l'on puisse oser imaginer. En gros, le bonhomme a bâtit un magnifique château de sable avant de le défaire à grands coups de pieds. Du long-métrage qu'il semblait vouloir être à l'origine, The Last Days on Mars n'est plus qu'un nanar même pas plaisant à suivre. Un peu comme si la chaleur des premiers instants nous offrait l'opportunité d'ouvrir grandes les fenêtres avant que ne survienne en quelques secondes, une immense vague de froid. Oui, je le reconnais, la chose n'est pas plaisante. Le film, pas davantage. Et même, si l'on décide de passer outre la crétinerie du spectacle auquel le cinéaste a la mauvaise idée de nous convier, la mise en scène, les effets-spéciaux (des zombies même pas dignes des pires productions italiennes des années quatre-vingt), et parfois l'interprétation ne poussent le spectateur qu'à un verdict sans appel : la destruction des originaux ainsi que de toutes les copies de cette bouse qui circulent !!!

QUOI ? Comment ça, je m'emballe ???

mercredi 31 octobre 2018

Shocking Dark (Terminator 2 - Spectres à Venise) de Bruno Mattei (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



Ça n'est pas que j'ai honte d'évoquer l’œuvre du cinéaste italien Bruno Mattei sur Cinémart (je pense l'avoir prouvé bien assez souvent) mais j'ai décidé cette fois-ci d'aborder l'un de ses films de science-fiction sur L'Idiot Électrique. C'est qu'il faut bien donner à manger à ce blog uniquement consacré au genre et à ses extensions si je ne veux pas qu'il dépérisse. Un mois tout rond après avoir abordé Alien Autopsy de Jonny Campbell, retour sur l'un des plus illustres nanars de l'un des maîtres en la matière avec Terminator 2. Pardon ! Shocking Dark. Ou bien encore Spectres à Venise de Bruno Mattei sous le pseudonyme américanisant Vincent Dawn. Grand spécialiste du Rip Off fauché devant l'éternel, Bruno Mattei signe une fois encore un fleuron du genre. Une excroissance cinématographique qui, un jour, sera adulé au même titre qu'un Titanic, un Alien, le Huitième Passager, un Rencontre du 3ème Type ou un Blade Runner (cherchez l'erreur). En attendant, il n'y a guère que les fans d'un sous-genre souvent malmené par une presse qui n'y comprend toujours rien pour défendre bec et ongles le genre Nanar, qu'il empiète dans les domaines de l'horreur, du fantastique, de la science-fiction, de la comédie ou dans tout autre genre acceptant de lui faire une place, même minime soit elle. Après avoir pillé l’œuvre de George Romero, de John Carpenter, et avant de se servir sans demander la permission dans celle de Steven Spielberg, Bruno Mattei se sera fait la main sur celle de James Cameron en pillant cette fois-ci, non pas UN film, mais DEUX. Résultat : Shocking Dark. L'un des Rip Off les plus manifestes puisque le cinéaste italien va intégrer à son script pseudo-environnemental, ceux de Aliens et de Terminator.

A ce propos, l'utilisation d'un titre trompeur comme celui qui parfois servit à vendre son œuvre (Terminator 2) demeure étonnant puisque durant deux bons tiers, Shocking Dark ressemble davantage à une relecture de l'excellent Aliens qu'à une mauvaise suite de Terminator. Neuf ans après Virus Cannibale, Bruno Mattei nous ressert les mêmes décors. Ceux, du moins, qui ouvraient les hostilités en 1980. Avec Bruno Mattei aux commandes, il fallait se douter que l'intrigue n'irait pas se nicher sur une planète jumelle de LV-426 mais à Venise, dans une sorte de centrale électrique servant de décor à une intrigue mêlant scientifiques, commando militaire, créatures monstrueuses et androïde. Servant d'unique lieu de tournage, le complexe est l'occasion d'une visite orchestrée par un Bruno Mattei en roue libre. Comme le sont ses interprètes parmi lesquels la jeune interprète Dominica Coulson qui demeure encore la meilleure de tous. Pendant italien de la jeune Rebecca 'Newt' Jorden du classique de James Cameron, elle se détache en effet du reste du casting qui lui, semble amorphe, incapable de réagir, prostré devant le danger.

Scénarisé par Claudio Fragasso, Shocking Dark compulse la majeure partie des séquences de Aliens dans une forme beaucoup moins agréable à voir même si, de part la médiocre interprétation de ses interprètes, il n'est pas rare que l'on pouffe de rire devant l'attitude de certains personnages. La black de service se prenant pour l'actrice Jenette Goldstein (la première classe Jenette Vasquez dans Aliens) sans avoir une once de son talent, ou les differents membres du commando dont le faciès concourt pour le prix du bellâtre le plus convaincant. Quant à Haven Tyler, elle incarne un sous-produit de Ripley mais s'en sort relativement bien. Mark Steinborn campe le personnage du Commandant Dalton Bond (!?!), celui-là même qui officie après une bonne heure de métrage dans le rôle du terminator sous-développé qui donne parfois son nom au film. Dans l'ensemble, Shocking Dark est plutôt plaisant à regarder même si l'ensemble sonne faux et amateur. Les effets-spéciaux sont plutôt navrant, avec des créatures ridicules, mais les fans de nanar en général et de Bruno Mattei en particulier jubileront devant cette excroissance non-officielle d'illustres licences. Un indispensable pour toutes celles et ceux qui comptent dans leur collection, les mythiques Virus cannibale et Les rats de Manhattan du même Bruno Mattei...

dimanche 30 septembre 2018

Alien Autopsy de Jonny Campbell (2005)) - ★★★★★★★☆☆☆




L'autopsie de l'extraterrestre de Roswell, qui fit couler tant d'encre lors de sa révélation en 1995 sur les chaînes du monde entier, causa chez nous la disparition à l'écran de l'animateur de télévision Jacques Pradel qui proposa par deux fois de revenir sur cet événement dans son émission L'Odyssée de l’Étrange en choisissant de croire en la véracité des images. Un parti pris qui l'éloigna du petit écran durant six ans, entre 1996 et 2002. Aux États-Unis, c'est l'acteur, réalisateur, et pour le coup, animateur Jonathan Frakes qui animait le docu-fiction Alien Autopsy: Fact or Fiction? lors de sa diffusion le 28 août 1995, sans doute lui-même convaincu de la véracité des faits. Dix ans plus tard, le cinéaste britannique Jonny Campbell revenait sur le sujet avec son unique long-métrage cinéma à ce jour (le bonhomme tournant avant tout pour le petit écran). Une comédie « so british » revenant sur ce fait divers qui défraya la chronique au beau milieu des années quatre-vingt dix et bouscula quelque peu le monde de l'ufologie.

Si Alien Autopsy laisse entrevoir l'hypothèse selon laquelle il existerait bien une vidéo montrant l'autopsie RÉELLE d'un extraterrestre datant de 1947 (vidéo à l'origine d'un canular s'expliquant par la destruction de la bande magnétique sur laquelle était reproduite la dite autopsie), la réalité semble cependant bien moins féerique puisque son auteur, un certain Ray Santilli, avoua avoir voulu faire une blague sans penser un seul instant aux répercutions qu'engendreraient les images qu'il tourna en compagnie de son... « complice » Gary Shoefield, du réalisateur et producteur Spyros Melaris, ainsi que de son frère et sa petite amie, lesquels endossèrent l'uniforme des faux chirurgiens apparaissant sur les célèbres images. Quand à l'extraterrestre à proprement parler, il fut l’œuvre du sculpteur John Humphreys, un spécialiste des effets-spéciaux qui travailla notamment sur Rawhead Rex de George Pavlou en 1986 ou Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton en 2006. Quant à sa composition organique, elle sembla avoir été assez fidèle à la description qu'en fait l’œuvre de Jonny Campbell.

Un long-métrage, d'ailleurs, assez curieux, puisque traité sur le ton de l'humour... anglais, comme il se doit. Un parti-pris qui peut dérouter pendant quelques instants mais qui au final ne révèle rien de véritablement fâcheux puisqu'à part quelques gags au demeurant, relativement drôles, le cinéaste met le doigt sur les conséquences d'une telle plaisanterie. Principalement incarnée par les britanniques Declan Donnelly et Anthony McPartlin (sans oublier l'actrice Morwenna Banks), cette petite production nous venant de Grande Bretagne étend son casting au delà des frontières britanniques puisqu'on peut notamment y découvrir les acteurs américains Bill Pullman et Harry Dean Stanton, l'iranien Omid Djalili (excellent dans la peau du réalisateur-cameraman Melik, ou encore l'allemand Götz Otto, lequel ne dépareillerait sans doute pas au milieu d'un casting constitué par les Frères Coen (on a pu notamment l'apercevoir dans le troisième volet des aventures des Visiteurs dans le rôle du Colonel Wurtz). Drôle, fun, librement inspiré, Alien Autopsy permet de remettre au goût du jour un fait divers qui fit beaucoup parler de lui et ridiculisa quelque peu ceux qui y virent une manne financière (on parle évidemment des responsables de chaînes de télévision), ainsi que les communautés médicales et scientifiques, surtout si l'on considère que certains spécialistes, à l'époque, y ont cru. Sous ses apparences de petite production bricolée, Alien Autopsy est donc une excellente surprise...et puis, si certains n'avaient définitivement pas envie de rêver, ou bien même d'accepter la supercherie, ils pourront toujours se rattraper avec l'excellente bande-son piochant allégrement dans certains standards pop des années soixante-dix, quatre-vingt...

mardi 18 septembre 2018

Space Killer de Irvin S. Yeaworth Jr (1991) - ★★★★★☆☆☆☆☆



A Liberty, petite ville d'Amérique du Nord, une pluie de météorites tombe du ciel lorsque l'une d'elles, un peu plus grosse que les autres, s'écrase au sol avant d'avoir été complètement désintégrée dans l'atmosphère. A l'intérieur, une minuscule créature s'en extraie dans le but de se nourrir d'électricité et ainsi pouvoir se développer. L'événement survient alors que vient d'être achevé un projet de centrale nucléaire à laquelle a participé l'ingénieur Linda Fletcher qui grâce au financement de partenaires japonais est parvenue à faire construire un nouveau réseau électrique dans la région. De retour à Liberty depuis de nombreuses années d'absences, Linda retrouve un ancien camarade d'école qui depuis est devenu le shérif de Liberty. La jeune femme et Tom Conway vont se lancer à la poursuite de la créature qui ne cesse de grandir et met en danger les habitants de la petite commune...

Comme dans bon nombre de films mélangeant horreur et science-fiction, Shock Invader, aka Not of This World, aka Space Killers (comme le souligne l'affiche accompagnant cet article), l'invasion nous vient de l'espace à bord d'une météorite s'écrasant sur le sol terrestre dans une petite localité rurale. Bien que le sujet s'apparente au scénario d'un petit classique de la science-fiction réalisé en 1958 par le cinéaste Irvin S. Yeaworth Jr, Danger planétaire, le film de John Hess, notamment auteur d'un peu plus d'une dizaine de longs-métrages dont Alligator II, la Mutation la même année ou encore Legion en 1998, s'arrête à ce menu détail même si sa créature elle aussi évolue en fonction des victimes qu'elle croise sur sa route.

Inutile de s'attendre à un chef-d’œuvre du genre puisque Space Killers accumule un certain nombre de défauts dont le plus marquant demeure ses effets-spéciaux. En 1991, le cinéma et les maquilleurs en particulier étant déjà capables de nous offrir de bien meilleurs résultats en matière de maquillages en latex, d'animatronic et d'effets visuels, le constat de Space Killers est en la matière, édifiant. C'est laid, et la créature ne se résume le plus souvent qu'à un bout de pneu cramoisi animé à 'l'arrache' ! Pas de quoi débrider l'imaginaire des amateurs de science-fiction et encore moins ceux des films d'horreur qui resteront sur leur faim. A sa décharge, le film de Irvin S. Yeaworth Jr, qui s'avère être en réalité un téléfilm produit pour la télévision américaine est par contre relativement bien interprété. On y retrouve au génériques quelques vieux couteaux de la télévision américaine avec en première ligne la chanteuse de country et accessoirement actrice d'une tripotée de séries télévisées, Lisa Hartman. Une belle jeune femme que les anciens reconnaîtront sûrement pour l'avoir découverte au cinéma dans La Ferme de la Terreur de Wes Craven ou à la télévision dans Les Roses Rouges de l'Espoir en 1987, Piège de Feu en 2004, ou encore dans Mon Fils a Disparu en 2011. 
A ses côtés, l'acteur Adolfo Larrue Martinez, plus connu chez nous sous le nom de A Martinez, celui-là même que le public français découvrit grâce au célèbre soap opera Santa Barbara que TF1 diffusa chez nous entre 1985 et 1992. L'acteur y jouait l'un des personnages les plus importants en incarnant le rôle de Cruz Castillo. Outre le duo formé par Lisa Hartman et A Martinez, on retrouve également l'acteur Pat Hingle dans le rôle du docteur Avery ou encore l'acteur nippo-américain Cary-Hiroyuki Tagawa dans celui du représentant japonais.Si Space Killers se laisse regarder sans véritable déplaisir, il faut avouer que ce téléfilm sans prétention pique malgré tout les yeux. Une toute petite production tout à fait dispensable...

mercredi 5 septembre 2018

Independence Day de Roland Emmerich (1996) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



2009, sortie de Avatar de James Cameron. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Un vague souvenir, mais surtout, une incapacité à le revoir sans éprouver un terrible ennui. 1996, sortie de Independence Day de Roland 'tâcheron' Emmerich. Qu'en reste-t-il ? Rien ! Ou plutôt, autant qu'à l'époque de sa diffusion sur grand écran. Du néant qu'il dégageait alors, le film au budget total de quatre-vingt quinze millions de dollars a conservé toute sa crétinerie, son sens de la bravoure pro-américaine. Son message de propagande. Déjà grotesque à l'époque, l'auteur du tout aussi pénible 2012 accoucha même il y a deux ans d'une séquelle au monstrueux budget de deux-cent millions de dollars. Plus du double. Résultat : encore plus mauvais que son prédécesseur. Roland Emmerich, c'est un peu le Luc Besson d'Outre-Atlantique. Placez-le dans un bac à sable rempli de billets verts, et il vous pondra nanar sur nanar. Des grosses machines, vulgaires, incohérentes, mégalomaniaques, bourrées d'effets-spéciaux tenant sur des scénario aussi linéaires qu'une droite partant d'un point A et rejoignant un point B. Pas de circonvolutions. Aucun parasite, pas d'aspérités. Pas de méchants, ici, non plus. On est aux States. Le pays de la morale. Le number one en matière d'armement et de défence. Et si quelqu'un osait vouloir contredire cet état de fait, une piqûre de rappel lui ferait du bien : Independence Day.

Le film a cette faculté incroyable de vous rendre détestable tout acteur ayant participé à l'aventure. Oui, car à part l'irréprochable Jeff Goldblum dans le rôle de l'analyste informaticien David Levinson, l'excellent 'Prince de Bel Air' incarné sur nos petits écrans par Will Smith agace à force de bons mots. Comme ces 'youh ouh !' (pardon pour l'orthographe) entendus alors qu'une vague de chasseurs s'attaque à un vaisseau de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre (la folie des grandeurs s'en étant encore pris à Roland Emmerich). Qui ira croire un tel comportement, même du plus courageux pilote de la United States Air Force, face à l'enjeu auquel il s'apprête à s'attaquer ? Emmerich veut faire participer son public américain. Celui déjà acquis depuis bien longtemps à sa cause. Il veut que ses adolescents braillent dans les salles de cinéma. Hurlent si fort qu'on les entendrait de l'extérieur. Will Smith, lui, rate son incarnation du capitaine Steven Hiller. Qui lui en voudrait ? Car c'est bien sous la direction de Roland Emmerich que l'acteur de sitcom devenu grand par la suite n'a fait que rejouer son éternel rôle de gamin originaire de Philadephie de l'excellente série Le Prince de Bel-Air. Non, tout mais surtout pas ça. Amusant cinq minutes, mais lourd sur la durée..

Et que dire de Bill Pullman, l'excellent interprète du chef-d’œuvre de David Lynch qui allait sortir un an plus tard, Lost Highway ? Ici, il incarne toute l'hypocrisie américaine. Toutes ces valeurs vomies par une nation qui livre à quiconque, le droit de posséder une arme à feu. Le voilà endossant le rôle d'un président préoccupé du sort de ses concitoyens à un tel niveau de conscience que son jeu sonne terriblement faux. Qui croirait que le premier homme des États-Unis serait capable de retrousser les manches de sa chemise à ce point pour combattre en première ligne un tel ennemi ? Certainement pas moi. Independence Day offre son comptant de scènes mielleuses à souhait, et dans ce domaine, le quota est scrupuleusement respecté. Le film de Roland Emmerich a la particularité de ne montrer aucun antagoniste humain. Un choix sans doute justifié par la présence plus qu'hostile de créatures venue d'ailleurs, mais à combien de reprises a t-on pu voir se révéler la face d'ombre de l'homme dans un cas tel que celui-ci ? Mais le pire reste à venir lorsque le président des États-Unis d'Amérique lui-même endosse l'uniforme de pilote pour aller lui aussi casser du E.T. Risible et hautement improbable. Nous sommes bien là devant un spectacle dont l'objectif n'est certes pas d'éveiller les consciences mais plutôt d'abrutir les masses devant un cortège d'effets-spéciaux qui, eux, auront par contre le mérite d'être réussis. Pour le reste, Independence Day est un piètre exemple de science-fiction...

mardi 4 septembre 2018

UFO de Ryan Eslinger (2018) - ★★★★★★★★☆☆



Ils sont un certains nombre à avoir aperçu dans le ciel, un OVNI. Les spéculations vont bon train. Sur son origine, ses dimensions. Les autorités cherchent à étouffer l'affaire en prétextant qu'il s'agit d'un modèle d'avion. Certains témoins sont contraints de se taire, d'autres d'apporter de fausses affirmations. Cette affaire qui aurait pu devenir anecdotique va cependant faire l'objet de la ténacité de Derek, un jeune étudiant. Brillant, féru de mathématiques, un brin insolent, mais qui à force de volonté, va peu à peu dénouer le nœud d'une affaire aux proportions que dépassent le commun des mortels. Car si UFO brille par son intelligence et pourra être considéré par les ufologues du monde entier comme l'un des exercices cinématographiques les plus brillants, il sait demeurer ludique. Même pour un profane, comme moi. Qu'il s'agisse des mathématiques. Ou tout simplement du phénomène ovni dont le film nous éclaire sur les manipulations orchestrées par les états du monde entier qui tentent chaque de les étouffer dès que l'un d'eux se présente.

L'une des grandes qualités du long-métrage de Ryan Eslinger, de celles qui pourtant feront bondir (de rage) ou bailler (d'ennui) les amateurs de blockbusters du style Independence Day, est d'avoir su concilier la fiction et la science avec une maîtrise telle que le moins averti en matière d’algorithmes, de mystères entourant les nombres, de théories complotistes ou d'ovnis se sentira à l'aise devant les explications du petit génie en mathématiques. Épuré, sobre, profond, UFO offre une approche idéale au sujet qu'il aborde. Des dialogues jusqu'à l'interprétation en passant par la mise en scène, l’œuvre de Ryan Eslinger brille de mille feux tout en évitant la surenchère visuelle de coutume dans ce genre de films. Avec UFO, c'est la science-fiction qui frappe à notre porte. Elle n'aura que très rarement semblé aussi proche de nous. Le réalisateur prêche ici en faveur des ufologues en mettant en avant les contradictions des sceptiques et de ceux qui veulent faire taire toute rumeur. Le film révèle aussi quelques grandes questions fondamentales restées aujourd'hui sans réponse et présageant de leurs conséquences en cas de résolution :

Est-ce que Dieu Existe ? Que se passe-t-il après la mort ? Sommes-nous seuls dans l'univers ? L'arrivée de cet ovni est pour Derek l'occasion d'aborder son existence sous un angle nouveau. Il lui fallait cette impulsion venue d'ailleurs pour faire les bons choix afin d'avancer. Admirablement incarné par l'acteur Alex Sharp, le film lui oppose le quotidien auquel tout adolescent est confronté. Ella Purnell incarne Natalie, la petite amie de Derek. David Strathairn interprète quant à lui, le rôle du chercheur Franklin Ahis. Mais la grosse surprise du film (et les fans de la série télévisée X-Files ne me contrediront pas), c'est la présence à l'écran de l'actrice Gillian Anderson dans la peau du professeur de Derek, Rebecca Hendricks, une présence émouvante, surtout lorsque l'on sait que l'actrice a définitivement raccrocher les gants concernant la série et le rôle qui la rendirent mondialement célèbre.
En la conviant sur le tournage de UFO, Ryan Eslinger rend non seulement hommage à l'actrice mais également au personnage de Dana Scully qu'elle incarna le long de onze saisons en lui permettant de prolonger virtuellement l'expérience à travers le rôle offert dans son dernier long-métrage. Et dire qu'aucune date de sortie sur grand écran n'est prévue. Un fait honteux et incompréhensible déjà rencontré à maintes reprises (pour exemple, le fabuleux Prédestination de Michael et Peter Spierig). UFO est un très beau film, intelligent, à l'attention des ufologues mais pas seulement. Derrière l'aspect hermétique de certains sujets abordés, il est d'une profondeur qui mérite qu'on lui accorde quatre-vingt dix petites minutes de notre temps...

mercredi 29 août 2018

Terminator 3 : le Soulèvement des machines de Jonathan Mostow - ★★★★★★★☆☆☆



Alors que l'on pensait l'avenir de Skynet définitivement relayé au passé grâce à la conclusion de Terminator 2 : Judgment Day de James Cameron, plus d'une dizaine d'années plus tard est mis en chantier un troisième épisode auquel le créateur de la célèbre franchise ne participera pas, que ce soit au niveau de la réalisation comme en tant que scénariste. Cette lourde responsabilité incombera au réalisateur et producteur américain Jonathan Mostow, auteur auparavant des sympathiques Breakdown et U-571. S'attaquant donc pour la première fois à la science-fiction (avant de réaliser Clones six ans plus tard), le cinéaste reprend les personnages emblématiques de la franchise et propose une relecture du second volet tout en occasionnant d'importantes modifications dans sa toute dernière partie.
John Connor a pris quelques années et vit désormais de petits boulots mais demeure incapable de rester à sa place, convaincu que Skynet n'est pas qu'un simple mauvais souvenir et qu'il réapparaîtra bientôt. Ce que semble confirmer très rapidement l'apparition d'un nouveau type de machine venue du futur et prenant désormais l'apparence d'une femme. Ce modèle est le plus performant à avoir été envoyé sur Terre dans le présent jusqu'à maintenant. Plus évolué que le T-800 du premier film, et que les T-850 et T-1000 du second, le T-X est la plus redoutable machine conçue par Skynet. Recouverte d'une «armure Céramique cristalline malléable entrecroisée avec les nano-fibres de carbone et de titane et cela avec une couche de polyalliage mimétique qui réduit chaque impact» (http://terminator-the-war-b.forumactif.com/t19-les-modeles-de-terminator).

Alors que nous aurions pu craindre que ce nouveau volet de la franchise Terminator ne pâtisse de son changement de réalisateur et de scénariste (le scénario étant désormais à la charge de John D. Brancato et de Michael Ferris), Terminator 3: Rise of the Machines se révèle finalement capable d'être aussi addictif que les deux premiers. Surtout le second (le premier demeurant inattaquable comme le prouvera beaucoup plus tard le Terminator Genisys d'Alan Taylor) puisque le film de Jonathan Mostow n'est en vérité qu'un remake déguisé de Terminator 2 : Judgment Day. Mais là où se démarque véritablement ce troisième volet, c'est dans sa mise en scène. Alors que le second souffrait de quelques lenteurs assez difficiles à digérer, Jonathan Mostow nous propose une véritable entreprise de destruction lors de scènes de course-poursuite qui donnent véritablement le tournis. Dans le genre, la scène durant laquelle le T-X poursuit John Connor et sa future épouse et alliée Katherine Brewster (l'actrice Claire Danes) dans les rues d'une cité à bord d'un camion modèle 'Avtokran Champion' (modélisé dans le jeu vidéo GTA 4) est exemplaire. Des véhicules par dizaines, des façades de magasins, des pylônes électriques. Tout y passe par la moulinette, dans un joyeux feu d'artifices laissant derrière lui un véritable champ de ruines. Et ce qui n'aurait pu être que l'exemple d'une course-poursuite orpheline d'une œuvre ne s'abandonnant par la suite qu'à l'errance de ses personnages n'est en réalité que la première d'une succession de scènes de bravoures parfaitement millimétrées. Alors bien entendu, le scénario, lui, est des plus légers même s'il demeure tout à fait logique. Mais le spectacle est parfois si jouissif que l'on se contente finalement de ce que le cinéaste et son équipe nous proposent. Un blockbuster voué à la destruction en masse. D'ailleurs, Terminator 3: Rise of the Machines n'est-il pas qu'un remake inavoué du second volet ? On imagine déjà connaître la fin, et pourtant, Jonathan Mostow saura nous étonner avec une conclusion qui ne sera que partiellement attendue.

Si Arnold Schwarzenegger a longtemps exprimé son envie de ne pas participer au projet puisque James Cameron n'en faisait pas partie, c'est grâce au cinéaste lui-même qui l'a convaincu de changer d'opinion que les spectateurs ont pu découvrir à nouveau l'acteur américain dans la peau du T-850, le modèle que l'on rencontrait pour la première fois dans le second volet de la franchise. Moins 'poseur' en terme de dialogues que dans Terminator 2 : Judgment Day, l'acteur et Kristanna Loken (le T-X) s'en donnent par contre à cœur joie lors des combats qui les oppose en prenant la pause lors de duels épiques entre les deux machines. En terme d'effets-spéciaux, le travail du célèbre maquilleurs Stan Winston est remarquable. Quant aux effets-spéciaux numériques, œuvre de Industrial Light and Magic (ILM), ils améliorent très nettement ceux du précédent volet dont l'apparence demeurait parfois un peu trop...'mécanique'. Terminator 3: Rise of the Machines est une excellente surprise, qui dans la célèbre franchise n’innove peut-être quasiment jamais, mais offre un spectacle visuel fort réjouissant...

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