mardi 23 avril 2024

Extra Sangsues ou Night of the Creeps de Fred Dekker (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le récit de Extra Sangsues ou Night of the Creeps retitré chez nous La nuit des sangsues débute en 1959 lorsque une capsule est expulsée d'un vaisseau spatial par un extraterrestre malintentionné en direction de notre planète. Au même moment, un jeune couple d'amoureux aperçoit l'objet s'écraser au sol. Tandis que l'homme prend la décision d'aller voir de quoi il s'agit, sa petite amie est tuée par un déséquilibré malgré l'alerte lancée sur les ondes radio. Arrivé à l'endroit précis où la capsule s'est écrasée, son compagnon est attaqué par une sangsue qui le pénètre par sa bouche... Vingt-sept ans passent et en 1986, le jeune Chris Romero (Jason Lively) et son meilleur ami J.C. (Steve Marshall) espèrent incorporer la fraternité Beta Epsilon que dirige l'un des étudiants les plus populaires de leur université. Pour cela, les deux garçons vont devoir prouver leur courage en volant un cadavre dans la morgue d'un laboratoire scientifique et en le déposant devant le bâtiment d'une fraternité rivale, la Phi Omega Gamma. Une fois à l'intérieur du complexe, Chris Romero et J.C. pénètrent une salle protégée par un code d'accès à l'intérieur de laquelle se trouve un corps cryogénisé qu'ils ont le malheur de libérer. Le corps en question est celui de l'homme qui vingt-sept ans auparavant fut attaqué par la sangsue. En le libérant, les deux étudiants vont provoquer une série de drames au sein même de l'université et de ses alentours. Épris de la jolie Cynthia Cronenberg (l'actrice Jill Whitlow), Chris va non seulement tenter de l'approcher mais également devoir combattre d'anciens camarades transformés en zombies et disséminant des dizaines de sangsues. Pour cela, il devra compter sur l'aide du Détective Ray Cameron (l'acteur Tom Atkins), flic qui il y a presque trente ans avait bien connu la jeune femme qui fut massacrée par le malade mental...


Écrit et réalisé par Fred Dekker, Extra Sangsues marque tout d'abord la passion de son auteur pour le cinéma fantastique à travers le nom des principaux protagonistes. Chris Romero, Cynthia Cronenberg ou Ray Cameron (et d'autres encore) renvoient donc logiquement à trois des plus grands réalisateurs dans le domaine puisque l'on peut y voir un hommage à George Romero, à David Cronenberg ainsi qu'à James Cameron. Concernant le second, celui-ci s'était déjà bien avant Fred Dekker penché sur une intrigue plus ou moins similaire à travers son troisième long-métrage Shivers dans lequel les habitants d'un complexe urbain étaient atteints par un mal étrange causé par la présence d'un parasite. Fred Dekker abandonne avec Extra Sangsues le concept d'expérience scientifique et médicale pour s'intéresser à une invasion extraterrestre de type Body Snatchers. Le réalisateur et scénariste place au centre de son tout premier long-métrage l'acteur Tom Atkins qui dans le domaine de l'horreur, de la science-fiction et du fantastique s'est fait un nom en apparaissant notamment chez John Carpenter avec Fog en 1981 et New York 1997 l'année suivante, chez George Romero avec Creepshow en 1982 ou encore chez William Lustig avec Maniac Cop en 1988. Dans le film de Fred Dekker, celui-ci incarne un flic alcoolique au comportement ambigu. Doté d'un budget de cinq millions de dollars, Extra Sangsues rend tout d'abord hommage au cinéma de science-fiction des années cinquante avant d'entrer de plain-pied dans les années quatre-vingt. Futur auteur de Robocop 3 (seconde séquelle du classique de la science-fiction signée par Paul Verhoeven), Fred Dekker signe un Teen-Movie mêlant science-fiction et horreur en convoquant des extraterrestres en forme de sangsues, lesquels vont très rapidement prendre possession de leurs victimes et apparaître à l'image sous la forme de zombies se déplaçant avec lenteur. Dans sa première partie, Extra Sangsues s'avère plutôt bavard et donc particulièrement mou. Fort heureusement, le rythme s'accélère par la suite. Concernant le département des effets-spéciaux, Howard Berger et l'équipe en charge des explosions de têtes et autres créatures luisantes s'en sortent plutôt bien au vu du maigre budget. Au final, le premier long-métrage de Fred Dekker n'est certes pas un chef-d’œuvre mais il peut encore aujourd'hui compter sur l'engouement de ses fans qui le considèrent comme un film culte...

 

mardi 16 avril 2024

Breathe de Stefon Bristol (2024) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Définitivement non... Breathe est le second long-métrage du réalisateur afro-américain Stefon Bristol après le très moyen See You Yesterday il y a cinq ans. Si je précise ses origines, c'est parce que le bonhomme, plus que le simple film de science-fiction que paraît être Breathe, intègre au récit un insidieux message Woke qui termine de convaincre que le film est tout sauf une bonne surprise. Déjà parce que le scénario ne fait preuve d'aucune espèce d'imagination. Il y a dix ans déjà, le réalisateur et scénariste américain Christian Cantamessa avait déjà évoqué le thème apocalyptique d'une planète Terre où l'air était déjà devenu irrespirable. Les mauvaises langues diront que dans le cas de Breathe celui-ci est carrément devenu absent de la surface de notre planète mais dans le fond, cette légère différence ne change pas grand chose. Stefon Bristol a bien raison de mettre en scène dans les deux principaux rôles deux interprètes qui comme lui sont d'origine afro-américaine. Mais sans doute aurions-nous apprécié davantage qu'il n'accentue pas outre mesure ce choix en invoquant les arts de la musique et de la littérature par le seul prisme d'artistes eux aussi de couleur. D'autant plus que lorsque intervient l'homme blanc dans la globalité que revét le terme, celui-ci fait figure d'antagoniste. Avec sa chevelure longue, crasseuse et son attitude plutôt inquiétante, le personnage de Lucas qu'incarne Sam Worthington est à l'exacte opposé du rôle qu'il interpréta notamment dans les deux premiers volets de la franchise Avatar de James Cameron. De héros, le voilà qu'il passe du côté obscure en interprétant l'agresseur. Mais il n'est pas le seul puisqu'à ses côtés l'on retrouve Milla Jovovich dont les faits d'arme ont tendance à inquiéter d'emblée quant aux éventuelles qualités de ce produit moulé pour les plates-formes de streaming.


Si l'on apprécie durant un temps l'attitude protectrice mais néanmoins très autoritaire de la mère de Zora (Quvenzhané Wallis) incarnée par Jennifer Hudson (qui joue donc le rôle de Maya), à moyen terme les valeurs s'inversent face au comportement de cette gamine qui malgré l'époque futuriste (la toute fin des années 2030) ne se distingue absolument pas des adolescentes de son âge qui vivent en 2024 si ce n'est sa propension à donner une image réductrice des adultes. Il est clair que si l'on s'en tient au discours de Stefon Bristol, rien n'aura vraiment changé à part le paysage puisque dans le monde qu'il décrit, plus aucune plante ne pousse à l'extérieur et que l'absence totale d'oxygène contraint hommes, femmes et enfants de vivre reclus dans des espaces confinés et aménagés où sont installés des générateurs d'oxygène ! En dehors d'un ou deux plans larges nous montrant un New-York en ruines, l'essentiel des effets-spéciaux se concentre à l'intérieur du bunker où se déroule l'intrigue. Un lieu construit par Darius, l'époux de Maya, qui au décès de son père part enterrer son corps à côté de celui de sa mère.... à l'astronomique distance de trois kilomètres. Ce qui inquiète son épouse, bien entendu. On peut douter du bien fondé concernant le bunker et ses installations bâties des seules mains de cet ingénieur assez fou pour sortir avec sur le dos le cadavre de son père, dans un monde sans doute hostile (la suite nous le prouvera) et sans oxygène. Pour le reste, Stefon Bristol tente vainement de nous convaincre avec son monde en totale déroute baigné d'une lumière en sépia perpétuelle d'un goût plutôt douteux. Le réalisateur et son scénariste éludent un point essentiel consistant à expliquer les raisons pour lesquelles le monde et notre civilisation sont tombés dans un tel chaos. Stefon Bristol a beau intégrer quelques séquences d'action, l'ennui s'installe pourtant relativement vite. On ne se passionne guère pour cette petite partie de l'humanité ayant survécu à une catastrophe et où chacun tente de trouver sa place. La caractérisation étant simplement survolée, on ne se passionne pas davantage pour le couple mère-fille ou pour ceux qui viennent s'emparer des lieux. Bref, Breathe n'est que l'une des nombreuses tentatives de science-fiction post-apocalyptiques ratées qui polluent le genre...

 

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