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dimanche 3 novembre 2024

Rétrospective films STAR TREK (partie 1 sur 2)

 

Durant ces dix derniers jours, ma compagne et moi avons opté pour des soirées consacrées 100% à la franchise cinématographique Star Trek. Des six premiers longs-métrages évoluant dans l'univers de la série originale jusqu'aux films ayant pour membres de l'Enterprise, l'équipage formé autour du Capitaine Jean-Luc Picard... Le verdict est parfois sans appel. Nous y redécouvrions ce que la saga cinématographique pouvait nous proposer de meilleur, mais aussi de pire.


Star Trek : le film de Robert Wise (1979) - ★★★★★★★★☆☆

 

Une excellente entrée en matière pour celles et ceux qui ne connurent ni ne suivirent pas à l'époque la série originale Star Trek (1966-1969). L'auteur du Jour où la Terre s'arrêta en 1951, de La maison du Diable en 1963, de La canonnière du Yang-Tsé en 1966 ou de L'Odyssée du Hindenburg en 1975 signait un premier long-métrage à destination des salles obscures particulièrement prenant et accompagné par la bande-originale composée par Jerry Goldsmith auquel l'on devait notamment l'excellent thème Klingon Battle. Des effets-spéciaux dans la moyenne et une aventure spatiale pleine de rebondissements.


Star Trek 2 : La Colère de Khan de Nicholas Meyer (1982) - ★★★★★★★★★☆

 

Trois ans plus tard, c'est au tour de Nicholas Meyer de prendre les rênes de la franchise sur grand écran avec ce qui demeure encore aujourd'hui comme l'un des meilleurs opus (si ce n'est LE meilleur) de la saga. Outre William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley et le reste de l'équipage de l'Enterprise, nous retrouvons l'un des plus charismatiques antagonistes de la série originale en la personne de Ricardo Montalbán qui incarne ici le personnage de Khan Noonien Singh (plus connu sous le diminutif de Khan). Un homme aux capacités physiques et intellectuelles hors normes qui quinze ans après sa première apparition à la télévision réapparaît entouré des quelques rares survivants qui demeurent autour de lui afin de se venger de ceux qui les condamnèrent ses hommes et lui à un exil forcé sur la planète Ceti Alpha V ! L'affrontement entre Khan et les membres de l'Enterprise est passionnant. Nicholas Meyer réalise une œuvre sans temps-mort à l'issue de laquelle, l'un des plus iconiques personnages de l'univers Star Trek perdra malheureusement la vie lors d'une intervention des plus courageuses...


Star Trek 3 : À la recherche de Spock de Leonard Nimoy (1984) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 

Durant sa carrière d'acteur, de scénariste et de metteur en scène, Leonard Nimoy, connu pour avoir longtemps incarné le vulcain Spock, dirige ici ses camarades de toujours. Son personnage n'apparaît donc que très brièvement, l'acteur passant pour la première fois sur grand écran derrière la caméra. Comme ne l'indique peut-être pas précisément le titre de ce troisième long-métrage de la franchise cinématographique, le personnage iconique qui perdit la vie lors du précédent opus, c'est lui. Enfin, Spock, pas Leonard Nimoy, hein ! Cette nouvelle aventure débute très exactement là où s'interrompirent les événements du précédent film. L'on y apprend que la capsule où reposait Spock, laquelle fut envoyée à la surface d'une planète créée à partir du projet Genesis, émet un signal. Ce qui pourrait éventuellement établir que Spock est toujours en vie. Dans cet opus, l'équipage de l'Enterprise est confronté à Kruge, un commandant intéressé de très près par le projet Genesis. Si cette facette du récit est plutôt captivante, l'aventure promise lors de l'exploration de la planète est quant à elle gâchée par une ambition drastiquement revue à la baisse !


Star Trek 4 : Retour sur Terre de Leonard Nimoy (1986) - ★★★★★★★★☆☆

 

Deux ans plus tard, Leonard Nimoy tenait ferme sa position de metteur en scène et reprenait donc une nouvelle fois les rênes de la franchise en réalisant lui-même ce quatrième long-métrage qui en comparaison du précédent lui est nettement supérieur. Une aventure spatiale en forme de voyage dans le temps s'inscrivant à l'époque même où fut tourné le film. Plongeant ainsi l'équipage de l'Enterprise dans les années quatre-vingt du siècle dernier. Contraignant ainsi ceux qui auront la chance de poser le pied à terre de s'accoutumer des us et coutumes terriennes de l'époque. De quoi s'offrir quelques barres de rire lorsque l'ingénieur en chef de l'Enterprise NCC-1701 Scotty (James Doohan) tente notamment d'accéder au contrôle d'un vieux modèle d'ordinateur par sa seule voix ou lorsque Spock interjette régulièrement le mot ''Merde'' à la fin de ses phrases. Voyage dans le temps, humour, mais aussi écologie et philosophie environnementale sont visibles à travers l'introduction du personnage du docteur Gillian Taylor interprétée par l'actrice Catherine Hicks. Une jeune scientifique responsable de deux baleines à bosse qui vont bien malgré elles contribuer à sauver l'humanité en 2286 alors qu'un cataclysme dont l'ampleur est proche de celui qui faillit être occasionné lors de Star Trek : le film risque de s'y produire. Un excellent volet avant... le naufrage temporaire de la franchise.


Star Trek 5 : L'ultime frontière de William Shatner (1989) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 

A son tour, l'acteur William Shatner qui incarne à l'image l'ancien amiral James Tiberius Kirk rétrogradé au rang de Capitaine suite aux précédentes aventures prend les commandes de ce nouveau voyage intergalactique situé en 2287. Après un démarrage plutôt convainquant montrant le trio principal (Kirk/Spock/McCoy) prendre du bon temps dans le Parc national de Yosemite et par l'apparition à l'écran d'un nouvel antagoniste en la personne du vulcain Sybok (Laurence Luckinbill) parcourant une planète désertique du nom de Nimbus III afin de rallier des dizaines d'âmes perdues à sa cause, ce cinquième long-métrage est un ratage quasi complet. Reposant sur un scénario de David Loughery lui-même inspiré d'une histoire qu(il écrivit aux côtés de William Shatner et Harve Bennett, Star Trek 5 : L'ultime frontière n'atteint jamais ses ambitions. Œuvre dans laquelle est notamment posée la question de l'existence de Dieu, la mise en scène de William Shatner est un retour aux sources de la franchise. Mais pas pour de bonnes raison malheureusement puisque le film reflète l'aspect profondément éculé de certaines techniques employées à l'époque des années soixante pour mettre en scène des situations propres à la science-fiction. L'acteur, scénariste et réalisateur signe donc une œuvre qui en 1989 est déjà totalement dépassée technologiquement. Les effets-spéciaux sont abominables et le sujet abordé de manière totalement risible. Kitsch, ouais, semble être le terme approprié pour ce film ni fait ni à faire. Autant dire qu'il est conseillé de le zapper lors d'une éventuelle rétrospective MAIS de le savourer lors d'une soirée consacrée aux Nanars !


Star Trek 6 : Terre inconnue de Nicholas Meyer (1992) - ★★★★★★★★☆☆

 

On change de décennie puisque le sixième long-métrage de la franchise est réalisé en 1992. Exit William Shatner à la mise en scène, et c'est tant mieux ! Après la purge signée trois ans auparavant, on pouvait se demander si la saga allait pouvoir se relever. Si la réponse était incertaine, la présence au générique du réalisateur Nicholas Meyer semble être la preuve des motivations des producteurs. En comparaison avec son prédécesseur, c'est ici le jour et la nuit. D'un long-métrage artistiquement et techniquement pauvre l'on passe à l'un des meilleurs volets de la première période. Surtout, le film marque l'annonce d'une rupture avec ses principaux protagonistes qui très prochainement vont être remplacés par l'équipage du Capitaine Jean-Luc Picard. Terre inconnue met une fois de plus en péril l'Enterprise et son équipage, encore et toujours confrontés aux Klingons. Mais pas que puisque l'on découvre qu'une organisation s'est formée afin d'empêcher de futurs accords entre le peuple Klingon et la Fédération des planètes unies. Dans cette aventure où Kirk et McCoy vont principalement mettre leur existence en péril, des traîtres sont en outre positionnés à bord de l'Enterprise. Terre Inconnue bénéficie d'un excellent rythme, de punchlines parfois mémorables et de décors relativement variés comme les mines de la prison de glace Rura Penthe et où vivre à sa surface gelée est synonyme de mort certaine. À la suite de cette passionnante aventure, le générique de fin déroule sa longue liste des participants parmi lesquels, les principaux interprètes de l'univers Star Trek qui chacun ont apposé leur signature, comme un adieu à l'univers qui les rendit célèbres et populaires. Un hommage sobre mais Ô combien émouvant consacré à des acteurs ainsi qu'à leurs interprètes que nous ne nous attendions alors plus à découvrir sur petit ou grand écran...

 

lundi 9 septembre 2024

Flight of the Navigator de Randal Kleiser (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Réalisé par Randal Kleiser en 1986 et écrit par Michael Burton et Phil Joanou sur la base d'un récit dont est à l'origine le réalisateur, scénariste et producteur Mark H. Baker, Flight of the Navigator ou Le vol du navigateur est une œuvre de science-fiction familiale produite par Walt Disney Pictures comme pouvait le laisser l'envisager la célèbre société de production. Un long-métrage dont l'objectif principal est très clairement de divertir le public plutôt que de le faire réfléchir sur l'hypothèse d'une existence extraterrestre. Le scénario n'en demeure pas moins fort intéressant. Du moins lors des prémices du récit car comme nous allons rapidement le découvrir, le film de Randal Kleiser, cherchant sans doute à séduire tout d'abord le jeune public, l'histoire va très vite partir en vrille et perdre foncièrement de son intérêt. C'est d'autant plus dommage qu'au départ le sujet se montre fort passionnant. En effet, tout débute à Fort Lauderdale, en Floride. Nous sommes en 1978 et le jeune David Freeman (Joey Cramer) alors âgé de seulement douze ans part chercher son petit frère Jeff en compagnie de son chien en forêt lorsqu'il tombe dans un ravin après que le frère en question lui ait fait une blague en surgissant devant lui sans prévenir. Ayant perdu connaissance durant un très court laps de temps, David se retrouve seul. De retour chez lui, il a la très désagréable surprise de découvrir qu'un couple âgé est tranquillement installé dans la demeure familiale. L'homme appelle la police qui prend alors la direction des opérations et cherche à prendre contact avec les parents du jeune garçon. David les retrouve alors installés dans une toute nouvelle maison. Mais le pire reste à venir. En effet, son frère Jeff, son père Bill et sa mère Helen semblent avoir vieilli ! La raison en est simple tout en demeurant tout à fait inexplicable : Huit ans ont passé entre le moment où David a perdu connaissance et celui où il s'est réveillé ! Mieux : alors que nous sommes désormais en 1986, l'adolescent qui devrait logiquement avoir vingt ans n'a pas changé et est resté tel qu'il était huit ans en arrière. Parallèlement à ce curieux événement, la NASA prend possession d'un vaisseau spatial qui vient tout juste de s'écraser non loin.


Chef d'un projet d'études sur l'objet en question, le docteur Louis Faraday remarque lors de tests cérébraux effectués sur David que l'imagerie cérébrale reproduit le vaisseau. L'homme propose alors aux parents de David de retenir l'adolescent durant les quarante-huit prochaines heures afin de comprendre ce qui lui est arrivé... Avec un tel synopsis, il y avait matière à produire une œuvre riche, tant les possibilités semblaient illimités. À une période où la science-fiction fait florès, Flight of the Navigator ne rencontre malheureusement pas le succès escompté malgré le prestige qui entoure la société Walt Disney Pictures. Et pour être tout à fait honnête, l'engouement qui naît d'emblée du concept a tendance à fondre comme neige au soleil tant le réalisateur, une fois le scénario entre les mains, gâche le concept en ne proposant finalement qu'un tout petit film, certes plutôt bien rythmé, mais dont le public visé paraît être les jeunes spectateurs. Flight of the Navigator, c'est tout d'abord quarante ou quarante-cinq premières minutes relativement passionnantes, lors desquelles le récit fait participer la science et un imaginaire plus ou moins réaliste autour du phénomène d'ovnis. Là où le récit se gâte se situe dès lors que David monte à bord du vaisseau afin de retourner chez lui (et par là même, aider l'ordinateur de bord, Max (doublé chez nous par Marc de Georgi). Des dizaines de minutes lors desquelles Randal Kleiser se focalise essentiellement sur les rapports entre David et l'ordinateur central, proposant en outre une scène toute mimi mettant en scène des créatures venues d'autres planètes (les gamins vont se régaler) mais aussi et surtout, des séquences de vol longues, sans intérêt et donc à force, relativement pénibles. On pourra arguer que le film est une œuvre de science-fiction familiale et que par conséquent on ne pouvait s'attendre qu'à ce genre de produit. Mais l'on peut également arguer de ce qu'aurait pu être le Flight of the Navigator si son auteur avait eu dans le viseur un tout autre type de public. Reste que le long-métrage est plutôt divertissant bien qu'un peu bébête durant la seconde moitié du récit. Notons la présence de Cliff De Young dans le rôle du père de David, de Veronica Cartwright, grande habituée de la science-fiction après L'invasion des profanateurs en 1978, Alien, le huitième passager en 1979 et L'étoffe des héros en 1983, qui quant à elle interprète celui de la mère. Notons enfin la présence de l'actrice Sarah Jessica Parker, future vedette de la série Sex and the City qui interprète ici le rôle de l'assistance du docteur Faraday, Carolyn McAdams...

 

jeudi 2 mai 2024

Dead End Drive-In (Le drive-in de l'enfer) de Brian Trenchard-Smith (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

1979, une légende du cinéma de science-fiction post-apocalyptique voir le jour. Le policier Max Rockatansky interprété par l'acteur Mel Gibson. À l'issue d'un premier long-métrage particulièrement violent, le héros perdra femme et enfant. Deux ans plus tard, le réalisateur George Miller enfoncera le clou en mettant en scène Mad Max 2 : Le Défi. Une suite encore plus barbare où l'Homme avec un grand H sera définitivement rendu à l'état de sauvagerie. Film culte d'une violence inouïe, on n'a jamais réussi à faire mieux dans le genre malgré d'innombrables plagiats dont un certain nombre de mockbusters originaires d'Italie... Réalisé en 1986 par l'australo-américain Brian Trenchard-Smith, Dead End Drive-In ou Le drive-in de l'enfer partage avec la franchise de George Miller qui depuis son second volet s'est enrichi de deux autres longs-métrages, ses origines australiennes. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de science-fiction dystopique et post-apocalyptique. La plupart des figurants du récit sont également dotés d'attributs qui leur offre l'apparence de punks dégénérés. Sorte de mix entre les antagonistes de Mad Max 2 et de ceux de Class of Nuke 'Em High de Richard W. Haynes, Lloyd Kaufman et Michael Herz qui sortira justement la même année mais cette fois-ci sur le territoire américain. Étrangement, Dead End Drive-In bénéficie d'une aura toute particulière qui s'explique au fond assez difficilement. Car comment considérer à un tel niveau d'éloges une œuvre dont le scénario se résume à très peu de choses, où la mise en scène laisse libre cours à une succession de séquences relativement mal branlées et où le héros ne possède pas le moindre charisme ? Car c'est bien là l'un des principaux défauts du long-métrage de Brian Trenchard-Smith. Bien que Jimmy 'Crabs' Rossini parvienne à se défendre devant l'adversité, l'acteur Ned Manning qui l'interprète s'avère assez peu convainquant dans le rôle de cet homme coincé dans un ancien Drive-in transformé en une sorte de camp de redressement d'où s'échapper semble impossible. Le site est en effet entouré d'un mur de béton apparemment infranchissable qui fait pourtant peine à voir si on le compare à l'enceinte du New York 1997 que réalisa John Carpenter cinq ans auparavant.


Dead End Drive-In passe de l'univers nocturne du classique de l'auteur de Halloween à un monde visuellement plus ouvert et lumineux bien que concentré en une surface plutôt réduite. L'on aurait aimé que Dead End Drive-In soit dominé par la beauté de l'actrice Natalie McCurry qui interprète le rôle de Carmen, fiancée du héros mais à laquelle le réalisateur et son scénariste Peter Smalley attachent finalement peu d'importance. Dans un monde assez plat, sans reliefs visuels ou d'un ordre strictement lié à la caractérisation des différents personnages, Crabs tente par tous les moyens de sortir de ce camp de concentration pour jeunes délinquants dirigé par un certain Thompson (Peter Whitford). Après une première partie scénaristiquement bordélique, le récit s'installe au sein de ce ''cirque'' dans lequel le spectateur était en droit de s'attendre à des dangers d'une plus grande ampleur. Car en dehors de l'affrontement entre Crabs et l'un des membres d'un groupe de jeunes, la seule conséquences de ses actes mettant en jeu sa propre existence se situera lors de l'acte final. La faiblesse du concept crève l'écran. Ici, le héros ne rallie pas ses compagnons d'infortune à sa cause. Ceux-ci auraient même tendance à vouloir rester vivre dans cet ancien drive-in. L'on notera en outre l'étonnante attitude de sa fiancée Carmen qui après avoir succinctement côtoyé quelques représentantes féminines du camp semble déjà avoir envie elle-même d'y rester ! Après, Dead End Drive-In demeure tout de même très représentatif d'une époque, celle des années quatre-vingt, avec sa bande musicale tonitruante ou ses voyous aux atours et aux maquillages bariolés. Sur un fond ouvertement politisé, le film de Brian Trenchard-Smith souffre malheureusement de trop grandes lacunes. Le personnage principal est inintéressant au possible. Tout comme l'intégralité des prota-antagonistes qui végètent littéralement autour de lui. À titre de comparaison, justement, on préférera redécouvrir les étudiants décérébrés de l'un des classiques de la Troma, Class of Nuke 'Em High, lequel assumait une totale liberté de ton quitte à passer pour une bande totalement dégénérée. Dead End Drive-In demeurera sans doute comme une curiosité, exemple pas si commun de science-fiction post-apocalyptique originaire d'Australie, mais auquel j'eus personnellement bien du mal à adhérer...

 

mardi 23 avril 2024

Extra Sangsues ou Night of the Creeps de Fred Dekker (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le récit de Extra Sangsues ou Night of the Creeps retitré chez nous La nuit des sangsues débute en 1959 lorsque une capsule est expulsée d'un vaisseau spatial par un extraterrestre malintentionné en direction de notre planète. Au même moment, un jeune couple d'amoureux aperçoit l'objet s'écraser au sol. Tandis que l'homme prend la décision d'aller voir de quoi il s'agit, sa petite amie est tuée par un déséquilibré malgré l'alerte lancée sur les ondes radio. Arrivé à l'endroit précis où la capsule s'est écrasée, son compagnon est attaqué par une sangsue qui le pénètre par sa bouche... Vingt-sept ans passent et en 1986, le jeune Chris Romero (Jason Lively) et son meilleur ami J.C. (Steve Marshall) espèrent incorporer la fraternité Beta Epsilon que dirige l'un des étudiants les plus populaires de leur université. Pour cela, les deux garçons vont devoir prouver leur courage en volant un cadavre dans la morgue d'un laboratoire scientifique et en le déposant devant le bâtiment d'une fraternité rivale, la Phi Omega Gamma. Une fois à l'intérieur du complexe, Chris Romero et J.C. pénètrent une salle protégée par un code d'accès à l'intérieur de laquelle se trouve un corps cryogénisé qu'ils ont le malheur de libérer. Le corps en question est celui de l'homme qui vingt-sept ans auparavant fut attaqué par la sangsue. En le libérant, les deux étudiants vont provoquer une série de drames au sein même de l'université et de ses alentours. Épris de la jolie Cynthia Cronenberg (l'actrice Jill Whitlow), Chris va non seulement tenter de l'approcher mais également devoir combattre d'anciens camarades transformés en zombies et disséminant des dizaines de sangsues. Pour cela, il devra compter sur l'aide du Détective Ray Cameron (l'acteur Tom Atkins), flic qui il y a presque trente ans avait bien connu la jeune femme qui fut massacrée par le malade mental...


Écrit et réalisé par Fred Dekker, Extra Sangsues marque tout d'abord la passion de son auteur pour le cinéma fantastique à travers le nom des principaux protagonistes. Chris Romero, Cynthia Cronenberg ou Ray Cameron (et d'autres encore) renvoient donc logiquement à trois des plus grands réalisateurs dans le domaine puisque l'on peut y voir un hommage à George Romero, à David Cronenberg ainsi qu'à James Cameron. Concernant le second, celui-ci s'était déjà bien avant Fred Dekker penché sur une intrigue plus ou moins similaire à travers son troisième long-métrage Shivers dans lequel les habitants d'un complexe urbain étaient atteints par un mal étrange causé par la présence d'un parasite. Fred Dekker abandonne avec Extra Sangsues le concept d'expérience scientifique et médicale pour s'intéresser à une invasion extraterrestre de type Body Snatchers. Le réalisateur et scénariste place au centre de son tout premier long-métrage l'acteur Tom Atkins qui dans le domaine de l'horreur, de la science-fiction et du fantastique s'est fait un nom en apparaissant notamment chez John Carpenter avec Fog en 1981 et New York 1997 l'année suivante, chez George Romero avec Creepshow en 1982 ou encore chez William Lustig avec Maniac Cop en 1988. Dans le film de Fred Dekker, celui-ci incarne un flic alcoolique au comportement ambigu. Doté d'un budget de cinq millions de dollars, Extra Sangsues rend tout d'abord hommage au cinéma de science-fiction des années cinquante avant d'entrer de plain-pied dans les années quatre-vingt. Futur auteur de Robocop 3 (seconde séquelle du classique de la science-fiction signée par Paul Verhoeven), Fred Dekker signe un Teen-Movie mêlant science-fiction et horreur en convoquant des extraterrestres en forme de sangsues, lesquels vont très rapidement prendre possession de leurs victimes et apparaître à l'image sous la forme de zombies se déplaçant avec lenteur. Dans sa première partie, Extra Sangsues s'avère plutôt bavard et donc particulièrement mou. Fort heureusement, le rythme s'accélère par la suite. Concernant le département des effets-spéciaux, Howard Berger et l'équipe en charge des explosions de têtes et autres créatures luisantes s'en sortent plutôt bien au vu du maigre budget. Au final, le premier long-métrage de Fred Dekker n'est certes pas un chef-d’œuvre mais il peut encore aujourd'hui compter sur l'engouement de ses fans qui le considèrent comme un film culte...

 

dimanche 5 avril 2020

H.P. Lovecraft's From Beyond de Stuart Gordon (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆



Hommage un peu tardif au réalisateur américain Stuart Gordon disparu le mois dernier. Auteur en 1985 du film gore culte Re-Animator, de Dolls en 1987, Fortress en 1993 ou de Dagon en 2001, il a quasiment consacré toute sa carrière de cinéaste au cinéma d'horreur. L'année suivant la sortie de son tout premier long-métrage cinéma Re-Animator, Stuart Gordon s'inspirait une fois encore d'une nouvelle écrite par le romancier H. P. Lovecraft pour son second film, From Beyond, aux Porte de l'Au-Delà. Sur un scénario ambitieux mais une mise en scène qui l'est beaucoup moins que celle de Re-Animator, Stuart Gordon réalisait ce qui allait devenir l'un de ces authentiques objets de culte auprès des amateurs de cinéma d'horreur. Ce second effort entretient d'autres points communs avec le premier long-métrage de Stuart Gordon. On ne s'étonnera pas d'y retrouver dans le costume du producteur, Brian Yuzna qui en 1990 réalisera le cultissime Society et l'année suivante Bride of Re-Animator, la suite du classique de Stuart Gordon..

Autres ''personnages'' à participer pour la seconde fois à un projet du réalisateur, Jeffrey Combs qui interprétait le personnage de Herbert West et qui désormais endosse le costume de Crawford Tilinghast et Barbara Crampton qui après avoir joué le rôle de Megan Halsey, la fiancée de Dan Cain l'assistant de West se voit confier le personnage du docteur Katherine McMichaels. Les rôles tiers étant octroyés à Ken Foree, l'interprète culte du chef-d’œuvre de George Romero, Dawn of the Dead ou du Halloween de Rob Zombie, ainsi que Ted Sorel, dont l'essentiel de la carrière fut télévisuelle. Le premier incarne l'inspecteur Buford 'Bubba' Brownlee, chargé de la protection du docteur et de la surveillance de Crawford Tillinghast qui après avoir été reconnu coupable de la mort de son collaborateur le docteur Edward Pretorius, revient sur le lieu du drame en compagnie de Katherine McMichaels afin de comprendre ce qu'il s'est réellement passé. Ted Sorel, lui, incarne le docteur Pretorius. Un adepte du sado-masochiste, inventeur d'une machine capable d'éveiller un sixième sens chez l'homme. En effet, le résonateur vibratoire est capable de stimuler la glande pinéale afin d'ouvrir des perspectives permettant de mettre à jour d'autres dimensions. Une optique dans laquelle va s'engouffrer Pretorius et le condamner à une mort atroce. Du moins, c'est que semblent penser les autorités qui ont fait enfermer Crawford Tilinghast dans un hôpital psychiatrique avant que ne vienne le faire libérer le docteur McMichaels...

From Beyond est de ces sujets que le cinéaste canadien David Cronenberg n'aurait sans doute pas renié si lui avait été offerte l'opportunité d'adapter la nouvelle de H.P. Lovecraft sur grand écran puisqu'ici, les mutations sont légions. Les corps se transforment et les victimes du résonateur se muent en d'atroces créatures. Les réactions sont pourtant diverses. En résulte parfois des effets-spéciaux conçus par John Buechler, Mark Shostrom, John Naulin et Anthony Doublin très impressionnants pour l'époque. Des organismes ayant muté dans d'improbables proportions, représentations physiques d'un Pretorius déviant, digne successeur du docteur Carl Hill (l'acteur David Gale) de Re-Animator. Mais la machine possède également la faculté d'entrer littéralement dans l'esprit de ceux qui la manipulent ou entrent en contact avec elle. C'est ainsi que Barbara Crampton, déjà séduisante en psychiatre, se transforme en nymphomane vêtue de cuir et de chaînes pour le plaisir des yeux. Stuart Gordon mélange alors sexe et gore dans un festival à ne pas mettre devant tous les yeux. Son œuvre dégage une sensualité morbide où les fluides s'échappent sous des teintes criardes et où le sexe y est déviant. Jeffrey Combs est égal à lui-même. Moins ''énervé'' que dans Re-Animator, l'acteur interprète pourtant une fois encore un scientifique quelque peu dérangé quoique conscient des dangers propres à l'utilisation du résonateur. Moins de gore, plus de sexe, mais une mise en scène et des effets-spéciaux qui n'égalent pas ceux du premier long-métrage de Stuart Gordon. Malgré tout, From Beyond demeure un ovni du cinéma d'horreur et de science-fiction, comme le sera Society de Brian Yuzna quelques années plus tard...

lundi 7 mai 2018

Ga, Ga - Chwala bohaterom de Piotr Szulkin (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆



Alors qu'en 1983 le cinéaste américain Philip Kaufman (L'Invasion des Profanateurs) réalisait une œuvre toute à la gloire des aventuriers de la conquête spatiale avec L’Étoffe des Héros, loin de là, en Pologne, le cinéaste Piotr Szulkin allait offrir une vision bien différente de l'exploration de l'espace et de ses héros à travers l'ultime chapitre de son extraordinaire tétralogie entamée en 1980 avec Golem, puis poursuivie en 1981 avec Wojna swiatów -nastepne stulecie et en 1985 avec O-bi, O-ba - Koniec cywilizacji. Ga, Ga - Chwala bohaterom, le dernier d'entre eux, continue de s'inscrire dans une vision post-apocalyptique du futur. Pourtant, le cinéaste polonais envisage désormais son récit sous la forme d'une comédie absurde que n'auraient sans doute pas renié les célèbres Monty Python en général, et Terry Gilliam en particulier.
L'intrigue se situe à l'aube du vingt et unième siècle, et alors que l'homme s'intéresse de moins en moins à la conquête de l'espace et que la vie sur Terre y est beaucoup plus idyllique qu'elle ne l'est dans notre réalité, l'état a mis au point un système afin d'utiliser ses prisonniers en les envoyant conquérir d'autres planètes. C'est ainsi que l'un d'eux, Scope (incarné par l'acteur polonais Daniel Olbrychski), dont le matricule est 287138, est envoyé dans l'espace, à bord d'une navette, direction Australia 458. Dès son arrivée, il constate que la planète est habitée. Il est accueilli par un individu chargé de prendre soin de lui. Ce dernier lui donne de l'argent, lui offre un toit, et le jette dans les bras de la toute jeune prostituée Once. Après un passage dans un bar, l'adolescente disparaît et Scope est alors accusé de viol sur mineure. La police lui propose alors un étrange marché : contre sa liberté, le « héros » doit accepter de commettre un meurtre au risque d'être condamné et exécuté devant les caméras...

C'est autour de ce sujet ô combien original que tourne Ga, Ga - Chwala bohaterom, sorte de bouffonnerie de science-fiction dans laquelle l'humour l'emporte haut la main tout en conservant une certaine part d'amertume envers un état répressif. Car il s'agit là avant tout d'une critique acerbe. Et même si le sujet transporte ses personnages hors des frontières de la Pologne, on y sent poindre un réquisitoire contre l'URSS et certains de ses aspects les plus sombres tels que le Goulag, véritable instrument de terreur enfermant des individus à l'image du subversif Scope. A moins qu'il ne s'agisse plutôt d'une critique féroce contre l'ennemi de toujours, lequel est représenté à travers les néons de devantures derrière les vitrines desquelles sont donnés à manger en pâtures, les propres enfants du système.

Ga, Ga - Chwala bohaterom accumule les propos improbables. Les situations les plus rocambolesques. Sur fond de grande musique, le spectacle de la mort se prépare avec une vigueur égale à celle rencontrée quatre ans auparavant dans Le Prix du Danger d'Yves Boisset ou en 1987 dans Running Man de Paul Michael Glaser. Piotr Szulkin apporte sa pierre à l'édifice de la télé-réalité bien avant qu'elle ne devienne à la mode dans les années 2000. Son personnage se dilue dans une faune bigarrée et amorale, avec comme seul espoir, celui d'enlever celle qui a conquis son cœur et de l'emmener loin de la débauche. En comparaison des trois premiers longs-métrages de la tétralogie livrés par le polonais Piot Szulkin, ce quatrième se révèle fort décevant. Le récit est d'un minimalisme confondant (l'histoire ne tourne finalement presque qu'autour de Scope cherchant la belle Once), et le spectateur se sentira certainement gêné devant une telle régression en matière d'écriture par rapport aux trois précédents volets. De plus, et ce, même si l'univers y est proche des précédents, il est rare que les tableaux y soient aussi éblouissants de beauté décrépite. Au final, Ga, Ga - Chwala bohaterom met un terme à la tétralogie de Piotr Szulkin, mais pas de la plus belle des manières. Tout juste évoquerons-nous le film comme une curiosité, mais pas comme le chef-d’œuvre qui devait clore une série de longs-métrages à la mise en scène, à l'interprétation et à l’esthétisme quasi-irréprochables...

vendredi 2 décembre 2016

Chopping Mall de Jim Wynorski (1986)



Afin de sécuriser l'ensemble des enseignes d'un centre commercial, une entreprise a mis au point et proposé un système de sécurité ultra-moderne consistant en un ensemble de robots autonomes capables d'identifier et d'éliminer toute menace éventuelle. C'est ainsi que trois d'entre eux sont commandés et installés, chacun étant programmé pour surveiller l'un des trois étages que constitue le centre commercial. Le soir même de leur installation, Suzie Lynn et ses sept amis et collègues de travail décident de se laisser enfermer à l'intérieur et d'y faire la fête. Malheureusement pour le groupe de fêtards, rien ne va se dérouler comme ils l'avaient envisagé. Un violent orage provoque en effet un dysfonctionnement des robots de surveillance et ces derniers deviennent alors incontrôlables. Incapable de faire la moindre distinction entre les employés et la présence eventuelle d'un cambrioleur, elles se mettent à tuer tous ceux qu'elles ont le malheur de croiser. Pire : elles finissent par se retrouver au même étage afin d'améliorer leurs recherches. Suzie et ses amis vont alors passer la pire nuit de leur existence en tombant chacun à leur tour nez à nez avec les robots-tueurs...

Un an avant Robocop et deux ans après Terminator, Chopping Mall sort sur les écrans mais ne rencontre pas le succès escompté. La cause ? Une affiche et un titre (à l'origine, le film devait s'appeler Killbots) qui font penser à l'époque aux spectateurs que le film n'est peut-être qu'un ersatz du film Transformers (en fait, un dessin animé) sorti la même année, et à destination des enfants. Comme dans les œuvres signées par Paul Verhoeven et James Cameron, il est question ici d'une technologie avancée rencontrant des défaillances techniques dont les conséquences vont se révéler catastrophiques (dans Robocop, le héros rencontre une nouvelle « race » de machines, censées être plus perfectionnées, mais qui vont très vite montrer des signes de faiblesse). Un peu à la mesure même d'un Ascenseur signé Dick Maas trois ans plus tôt dont l'origine du déclenchement des hostilités est elle aussi en rapport avec un orage. Doués d'une intelligence exceptionnelle pour l'époque (il ne s'agissait encore que d'un fantasme),

Chopping Mall (jeu de mot entre shopping mall qui signifie centre commercial et chopping qui signifie couper en morceaux) se situe dans un décor rappelant vaguement le grand ensemble de magasins du classique de l'épouvante Zombie de George Romero, les morts-vivants étant désormais remplacés par trois robots seulement, mais lourdement armés. Le cinéaste Jim Wynorski dote ses machines de lasers, de bras articulés capables de trancher n'importe quelle gorge et surtout, d'un taser de nos jours très à la mode parmi la population de « cow-boys » censés nous protéger des agressions.

Si le décor et l'agresseur sont différents, Chopping Mall ne ressemble parfois à rien d'autre qu'un petit slasher. Un groupe de jeunes adultes, insouciants, très portés sur le sexe, s'en va prendre du bon temps dans un magasin de literie avant de tomber un à un entre les griffes métalliques des robots. Au beau milieu de ce casting où se côtoient de belles jeunes femmes et des mâles au brushing impeccable, on distinguera le joli minois d'une actrice que l'on connaît déjà bien puisque Barbara Crampton aura déjà montré sa poitrine l'année précédente en 1985 dans le gore et jouissif Re-Animator de Stuart Gordon après avoir également joué dans le troublant Body Double de Brian de palma en 1984. Chopping Mall est typique de la vague de films de science-fiction qui a déferlé dans les années quatre-vingt. Une bande-son pop, des coiffures très... « fauves », un look général pour l'époque, très "sophistiqué", et une vision de la technologie en avance sur son temps. Un bon petit film donc, sans plus...

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