Affichage des articles dont le libellé est 2021. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 2021. Afficher tous les articles

lundi 4 septembre 2023

Sans soleil (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Il existe sur le territoire français, des réalisateurs qui régulièrement s'essaient à la science-fiction post-apocalyptique depuis des décennies. Quitte à rabaisser le genre au niveau des œuvres transalpines signées dans le courant des années quatre-vingt par des réalisateurs italiens opportunistes. On pense bien évidemment tout d'abord au Terminus de Pierre-William Glenn dans lequel, en 1986 , Johnny Hallyday arborait une chevelure peroxydée dans ce sous-Mad Max cultissime MAIS nanardesque. Vingt-trois ans auparavant, Chris Marker s'était essayé avec La jetée à un exercice de style original sous forme de diaporama commenté par Jean Négroni. Une œuvre de vingt-huis minutes seulement, célébrée dans les cercles cinéphiles, qui inspira Terry Gilliam pour son superbe L'armée des douze singes en 1995. Luc Besson et Le dernier combat, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet et Delicatessen demeurent parmi ceux qui s'en sortirent plutôt bien. Beaucoup plus récemment, Cédric Ido, en signant La gravité, rendait hommage à l'esthétique très particulière des cités de la banlieue française ainsi qu'à leur faune. Et que penser de 2021, œuvre entièrement conçue et bricolée par le jeune Cyril Delachaux, tout en décors naturels, grosse sensation tournée il y a de cela cinq ans ? Bon, pour être tout à fait honnête, Sans soleil de Banu Akseki n'est pas une production purement française puisque sa réalisatrice est d'origine belge et que la plupart des interprètes le sont également. Tout juste croiseront nous durant un petit quart-d'heure l'actrice italienne Asia Argento. Nous parlerons donc d’œuvre francophone réalisée par une cinéaste talentueuse malgré une carrière qui ne compte pour le moment que deux courts, un moyen et un long-métrage. Sans soleil met tout d'abord en scène Asia Argento dans le rôle de Léa et Joe Decroisson dans celui de son film âgé de cinq ans, Joey. Deux être vivant en marge de la société qui survivent de petits larcins (la mère nourrit son fils directement aux étals des supermarchés). Un soir, tandis que Léa se drogue comme de nombreuses autres personnes afin d'atténuer le phénomène d'acouphène provoqué par de multiples éruptions solaires, son fils disparaît.


Le récit se place ensuite dix ans après. Joey a bien grandit et vit désormais au sein d'un couple aisé dont la femme, Emmanuelle (l'actrice Astrid Whettnall) est psychologue. Il étudie, est amoureux, mais se laisse distraire un soir par une inconnue qui porte le même blouson que sa mère disparue. Cette femme, qui elle aussi se drogue pour échapper aux douloureux symptômes qui comme nous le découvrons, n'ont pas cessé dix ans après la disparition de Léa, attire bien involontairement l'adolescent dans l'univers des laissés pour compte qui pour survivre, vivent sous terre dans des conditions déplorables. Attiré par cette femme qu'il ne connaît pas mais qui lui rappelle sa mère disparue, Joey va errer dans ce monde interlope. Nombre des spectateurs qui purent découvrir le premier long-métrage de la réalisatrice belge Banu Akseki semblent n'avoir pas apprécié Sans soleil et ce, pour plusieurs raisons. Pour son scénario qui, reconnaissons-le, est des plus sommaire, mais aussi et sans doute surtout pour son rythme lymphatique. Il faut reconnaître qu'en terme d'action, cette œuvre de science-fiction post-apocalyptico-catastrophique n'est pas d'une énergie débordante et que les errances de son principal protagoniste peuvent ennuyer à moyen ou long terme. Mais dès lors que l'on accepte le concept, Sans soleil s'avère une brillante réussite. Tout d'abord, le film bénéficie d'une très belle photographie nocturne qui couplée à la bande musicale de Wim Coryn génère un authentique sentiment anxiogène. L'apport de cette dernière est d'ailleurs très représentative des émotions qui traversent le récit puisque dès qu'elle disparaît, le cadre prend tout à coup une allure beaucoup plus ''rassurante''. Bénéficiant d'un budget et d'une écriture visiblement plus que réduits, la réalisatrice mise tout ou presque sur le visuel, l'acoustique et tout ce que cela génère d'émotions et de sensations. Il faut donc se laisser bercer par ce vagabondage en un temps dystopique relevant de faits plus ou moins authentiques puisqu'on le sait depuis longtemps, les éruptions solaires peuvent avoir notamment des effets sur les systèmes électriques et sur la santé mentale comme le démontrent certaines séquences. Sans soleil est donc une œuvre avant tout sensorielle et non sensationnelle ! Une très belle surprise qui laisse présager un futur prometteur pour sa réalisatrice Banu Akseki...

 

lundi 14 août 2023

Missions de Julien Lacombe (2017-2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Bouh, pas beau, caca... quelques exemples de termes enfantins qui m'empêchent de m'enflammer, de vomir, de régurgiter tout le dégoût que j'ai pour cette série qui m'a volé quelques jours de mon existence. Bref, d'écrire réellement ce que je ressens. Rien ni personne ne m'a forcé à aller jusqu'au bout, c'est vrai. La promesse d'une apothéose finale ? D'une troisième saison ambitieuse ? Certes, mais dont j'espérais tout de même qu'elle m'offrit à minima, quelques explications concernant la trop grande quantité d'informations qu'il me fallut avaler durant les deux premières. Vingt épisodes d'un peu moins d'une demi-heure chacun. Bref, pas de quoi réellement estimer que l'on m'a volé d'innombrables heures de ma vie, mais tout de même... Car la promesse d'une conclusion en forme de bouquet final grandiose ben... je l'attends toujours. C'est bien beau de prendre Les trois lois de la robotique de l'écrivain américain Isaac Asimov comme référence. Mais pour en faire quoi ? Prétendre que les faiblesses de l'homme l'ont poussé à sa propre perte ? Et que la seule manière de le sauver est de le détruire ? La série Missions, réalisée par Julien Lacombe et que ce dernier a créé aux côtés de Ami Cohen et Henri Debeurme, est d'une ambition démesurée. Les trois hommes en sont donc les créateurs mais également les scénaristes. Qu'ils s'y soient mis à trois pour pondre cette histoire hautement farfelue se voit comme une verrue au milieu d'un tarin ! L'histoire débute de manière relativement classique et donc, authentiquement sobre : une mission est envoyée sur Mars sur l'impulsion du milliardaire suisse William Meyer qu'incarne le français Mathias Mlekuz. Un équipage formé de trois femmes et cinq hommes et dont le commandant Martin Najac perd la vie au moment où leur navette s'apprête à pénétrer l'atmosphère martienne. Alors que cette dernière atterri dans des conditions plus que précaires, la priorité pour le reste de l'équipage est de trouver un moyen de survivre sur une planète hostile. Pas de pot ! Les américains ont devancé nos compatriotes. Mais ça n'est pas là le plus important : en effet, en parcourant le sol de la planète rouge, William Meyer, le commandant en second Simon Gramat (Clément Aubert), la psychologue Jeanne Renoir (Hélène Viviès) et les autres membres de Ulysse 1 vont très rapidement être au centre d'événements dont l'imbrication donnera malheureusement des maux de têtes même aux plus fervents admirateurs de Hard Science-Fiction.


Après un début de troisième saison très prometteur, Missions retombe définitivement dans ses travers...


Et ça n'est pas là que de vanter les qualités de la série mais plutôt de lister ses défauts d'écriture qui débouchent sur une œuvre dont la matière première demeure pratiquement indéchiffrable jusqu'au terme des trois saisons. De la science-fiction qui sous l'impulsion de ses auteurs se mue peu à peu en un improbable conglomérat parfaitement indigeste de sous-genres, passant par la case Heroïc Fantasy moyenâgeux, le fantastique, le thriller et même, disons-le, la comédie, tant certaines actions (et même beaucoup d'entre elles) prêtent à rire ! Passons sur le cortèges d'invraisemblances que noteront ceux qui ont le soucis du réalisme jusque dans le moindre détail. Et je n'évoque pas là les effets-spéciaux qui, du moins lors des deux premières saisons, ont au moins dix ans de retard sur la concurrence. À trop vouloir apporter de l'eau au moulin d'une œuvre déjà par trop complexe, les trois scénaristes se mordent la queue et proposent un gloubi-boulga qui ferait vomir même ceux qui ont déjà goûté et se sont délectés de la fameuse recette du plus célèbre dinosaure du petit écran. Du grand n'importe quoi, mélangeant les genres au mépris de toute crédibilité, Missions n'est très clairement pas réservé à celles et ceux qui se soucient du vérisme en matière de S-F ! Pompant aux passages quelques idées au Prometheus de Ridley Scott (Le milliardaire à l'origine du projet. Dans le cas de Missions, l'immense dôme est remplacé par une sorte de... pyramide s'enfonçant à l'intérieur d'une montagne et dans un cas comme dans l'autre, l'air y est tout à fait respirable). Homme-Mars (puis, femme-trou noir, mouarf !), voyage dans le temps, paradoxes temporels, multivers, portails menant vers une autre dimension, femme aux pouvoirs extraordinaires (Jeanne, la psychologue) façon X-Men (merci à ma compagne qui évoqua l'idée), etc, etc, etc... Plus les auteurs en rajoutent et plus le (ou les) sujet de Missions devient inextricable. Certains meurent, reviennent sous les traits de leur double. On y parle génétique, d'un troisième brin d'ADN qui formerait une espèce bien supérieure à l'homme. Des ''Robots'', laissez-moi rire ! Depuis quand un robot est-il la définition d'un être entièrement organique ? La troisième saison s'envisageant comme une forme de triomphe absolu pour la série de science-fiction française la plus ambitieuse, la bande musicale évolue vers plus d'orchestration et l'image passe au cinémascope ! Des froufrous qui n'empêcheront malheureusement pas la série d'être l'une des propositions françaises en matière de science-fiction les plus indigestes qui soient !

 

lundi 13 décembre 2021

Droste no Hate de Bokura de Junta Yamaguchi (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Le voyage dans le temps est un concept qui a fait les beaux jours de la littérature, du jeu vidéo et plus encore du septième art dans le domaine de la science-fiction. Mais à trop vouloir exploiter le filon, il a donné naissance à des dizaines de clones dont les pires représentants ont vu le jour ces dernières années. Des copier-collés souvent fades qui ne peuvent, au mieux, que contenter celles et ceux qui attendent en trépignant d'impatience l'arrivée prochaine de l’œuvre majeure qui parviendra comme au temps de C'était demain de Nicholas Meyer en 1979, Retour vers le futur de Robert Zemeckis en 1985 ou plus récemment Prédestination de Michael et Peter Spierig, à redorer le blason de l'un des sujets les plus passionnants du cinéma. Imaginer faire un tour pour revivre les plus grandes périodes de notre Histoire ou au contraire, imaginer à quoi pourrait ressembler notre avenir si peu reluisant puisse-t-on l'imaginer. Un sujet qui semble plus ou moins intéresser le réalisateur japonais Junta Yamaguchi qui avec Droste no Hate de Bokura est sans doute parvenu à s'écarter de la thématique habituelle pour la prolonger en lui adjoignant une ''protubérance'' qui ici trouve une logique pertinente. Tout le monde connaît l'effet Droste sans pour autant systématiquement connaître sa signification. L'effet Droste est ce principe de récursivité que l'on retrouve notamment dans la nature ou plus simplement sur certains emballages de produits de consommation. Ce principe même consistant à répéter à l'infini une image tout en la reproduisant en arrière-plan dans des dimensions moins importantes...


Plus simplement connu sous le nom d'Effet Vache-qui-rit, c'est peut-être sans doute effectivement cette célèbre marque de fromage qui résume le plus simplement du monde l'effet Droste avec sa vache dont les boucles d'oreilles reproduisent très exactement l'emballage. Plus que le thème du voyage dans le temps, des supposés paradoxes temporels qui y sont souvent liés et donc des conséquences découlant de la manipulation de ce même temps, c'est donc bien ici l'effet Droste qui ajoute sa plus-value au long-métrage de Junta Yamaguchi. Une alternative sans doute moins friquée et visuellement moins riche que le Tenet de Christopher Nolan mais pas moins inventive dans l'élaboration de son concept et son approche faussement minimaliste. Bien que Droste no Hate de Bokura puisse à la longue devenir ennuyeux une fois le concept absorbé, il faut reconnaître au réalisateur japonais un certain génie dans sa mise en scène. Car l'idée de mêler voyage dans le temps (ici, deux minutes dans le futur ou dans le passé) et paradoxes temporels (lequel n'est finalement que survolé) à l'effet Droste implique un cahier des charges particulièrement solide en terme de mise en scène et d'écriture. Surtout lorsque le spectateur recherchera la petite bête remettant en question la crédibilité de tel ou tel événement se déroulant à l'image. Filmé en un plan-séquence (réel ou non, cela n'a aucune importance) Droste no Hate de Bokura transforme une paire de téléviseurs en portes donnant sur le passé et sur l'avenir...


Deux minutes seulement durant lesquelles une poignée de personnages vont croiser leurs doubles lors de séquences absolument jouissives qui font preuve d'une belle maîtrise au niveau de la narration et du montage. Des séquences qui forcément reviennent en boucle avec ce décalage de deux minutes, annonçant des idées d'écriture là encore, remarquablement jubilatoires. Un concept qui au moment même où l'on pourrait évoquer les limites et la redondance fait justement intervenir le concept de l'effet Droste. L'aventure est ainsi relancée au bout d'une demi-heure environ et projette le récit dans un futur qui aurait dû s'avérer lointain mais que le budget, les simples éléments de décors ou les conditions de tournage réduisent à sa plus simple expression. C'est donc à ce niveau que le film de Junta Yamaguchi trouve ses faiblesses. On rêve déjà de ce que pourrait donner un tel sujet mis entre les mains d'un grand cinéaste bénéficiant d'un budget suffisamment confortable pour donner vie à tous les aspects qui entourent voyage dans le temps et effet Droste. Reste que Droste no Hate de Bokura est une bonne surprise qui n'abusera pas de notre temps puisque sa durée n'excède pas les soixante-dix minutes...

 

mercredi 25 août 2021

Risen d'Eddie Arya (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Risen est la dernière livrée du réalisateur Eddie Arya après le thriller The Navigator en 2014 et le drame The System en 2016. Alors qu'est déjà annoncé son prochain long-métrage Reincarnation, l'australien a réalisé un troisième film sorti il y a seulement quelques semaines et dont la thématique n'a plus rien à voir avec ses précédents projets puisque l'intrigue se déroule dans un contexte d'invasion extraterrestre. Si le sujet rappelle d'innombrables films de science-fiction d'une qualité souvent désastreuse, il ne faut pas simplement s'arrêter à sa première impression et se laisser guider par cette histoire qui emprunte autant à l'approche mystérieuse et contemplative de l'excellente première saison de la série française Les Revenants que créa un peu moins de dix ans en arrière Fabrice Gobert qu'à tout un tas de films axant leur récit sur l'arrivée prochaine d'extraterrestres hostiles. Pas bourrin pour un sou et même parfois méditatif, Risen se pose comme une très intéressante alternative. Encore faut-il accepter le principe d'immatériel que revêtent de très nombreuses séquences plongées dans une brume épaisse et meurtrière. Démarrant sous les meilleures auspices sous une forme presque identique à celle du très ancien Village of the Damned de Wolf Rilla (ou celle de son remake réalisé par John Carpenter trente-cinq ans plus tard, en 1995), Risen cultive l'art de n'en point trop faire pour des raisons que semblent mettre à jour des effets-spéciaux qui parfois montrent leurs limites...


Si l'étrange phénomène qui se forme autour d'une petite ville où ses trois mille habitants on périt après la chute d'une étrange météorite ayant libéré un gaz hautement toxique reste crédible, il y a des visuels qui risquent de rendre aveugles ceux qui cultivent un amour immodéré pour les CGI les plus convaincants. Si la brume étouffe en général ce que le film d'Eddie Arya pourrait camoufler de raté en matière d'effets-spéciaux numériques, on aurait sans doute préféré qu'il en soit de même lors des quelques séquences filmées en fond vert. L'incrustation des personnages, et notamment celui de Mandy Stone qu'interprète l'actrice Caroline McQuade, dans des décors projetés en arrière-plan s'avère visuellement insoutenable et décrédibilise le contenu de certaines séquences. Un comble lorsque l'on prend en compte le fait que le réalisateur se soit visiblement attaché à faire de Risen autre chose que le tout venant de la science-fiction. Des défauts qui fort heureusement sont contrecarrés par une interprétation et une intrigue qui s'avèrent sinon passionnante, du moins fort intrigante. L’absence totale d'action ne nuit aucunement au déroulement du récit. Le rythme lent, presque hypnotique, accompagné de la partition musicale du compositeur Phillip J. Faddoul participent de cet envoûtement que l'on peut ressentir devant une histoire qui prend son temps pour nous livrer un message qui semble à l'extrême opposée de Premier Contact de Denis Villeneuve. La présence de Mandy Stone au cœur du récit n'a au départ de logique que dans la structure du scénario qui veut que l'on fasse logiquement appel à une scientifique parmi les meilleurs d'entre toutes. Mais dès qu'entre en jeu un élément capital dans le développement de cette race d'extraterrestres qui ne peut se faire que par l'entremise d'un hôte humain, on se dit qu'il y a des coïncidence (mal)heureuses. Non seulement pour ces individus qui, ne rêvons pas, n'apparaîtront que sous la forme très commune d'un homme ou d'une femme, mais pour le spectateur qui en scrupuleux critique entrapercevra des concordances quelque peu improbables...


L'originalité de Risen, et ce qui fait son principal intérêt et sa force première, c'est la méthode employée par ses extraterrestres pour envahir notre planète. Une procédure à laquelle n'avaient pas pensé ceux de la mythique Guerre des mondes de H. G. Wells. Risen n'échappe pas à l’éternel affrontement entre scientifiques et militaires mais sans pour autant s’appesantir au delà de ce qui s'avère nécessaire. Pas de romance non plus pour une œuvre qui n'avait de toute manière pas besoin d'être ralentie outre-mesure. Car c'est sans doute ce détail qui séparera le public en deux camps. D'un côté, ceux qui veulent pouvoir prendre le temps de réfléchir et de l'autre, ceux qui ne comptent que sur des légions d'effets-spéciaux, de combats et d'une manière générale, de scènes d'action. Risen ne demeurera sans doute pas comme l'un de ces grands chefs-d’œuvre de la science-fiction. Il y a peu de chance pour que l'on s'en souvienne dans cinq ou dix ans. Mais ces visages prostrés, comme sculptés dans des blocs de sel, cette monstrueuse forme qui pulse d'une vie tout en semant la mort ou ce climax explicatif lors duquel le spectateur aura la justification quant à la présence de l'héroïne, suffisent à rendre Risen, du moins pour une courte durée, relativement attachant...

 

jeudi 22 juillet 2021

Settlers de Wyatt Rockefeller (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Total Recall de Paul Verhoeven, Red Planet d'Antony Hoffman, deux exemples de longs-métrages qui évoquent le sujet de la terraformation sur la quatrième planète de notre système solaire. Mars, connue également sous le nom de planète rouge. C'est là que c'est installée une famille de terriens composée de Reza, son épouse Lisa et leur fille Remmy. Régulièrement attaqués par des pillards, Reza et les siens vivent sur une vaste propriété qui semble avoir appartenu à une famille hostile aux habitants de la Terre. N'en pouvant plus des assauts permanents d'étrangers tentant régulièrement de prendre possession des lieux, Reza décide de régler définitivement leurs comptes. Pourtant, après quelques temps, le père de famille ne réapparaît pas et à sa place débarque Jerry, né sur Mars, et qui compte bien se réapproprier les lieux qu'il affirme être la propriété de ses parents disparus... Ce premier long-métrage réalisé par Wyatt Rockefeller d'abord craindre un voyage intérieur quelque peu ennuyeux. Surtout si l'on ne se penche pas au départ sur le synopsis et que l'on imagine être une énième variation sur le thème de Robinson Crusoé transposé dans une œuvre de science-fiction. Car il y est effectivement question de naufrage (celui de cette attachante famille qu'interprètent l'américaine Brooklynn Prince, le britannique Jonny Lee Miller et la franco-algérienne Sofia Boutella) et d'une rencontre entre deux individus (Lisa et Jerry qu'incarne le charismatique acteur portoricain Ismael Cruz Cordova) qui de loin, peut se considérer comme une version décalée de la rencontre entre Robinson Crusoé et le sauvage Vendredi...


L'un des intérêts de Settlers est bien évidemment la question des lieux où se déroule l'intrigue. On s'étonne au départ de la possibilité pour ses colons d'y respirer à l'air libre. Est alors engagée une foule de questions qui peuvent aller de la simple supposition que les lieux aient été mis sous cloche, jusqu'à exprimer l'idée un peu folle que ceux-ci puissent n'être qu'une alternative au holodeck des différentes séries Star Trek servant de décors à des expériences sur la vie ailleurs que sur notre planète. Puis survient l'assaut des dits étrangers, transformant l'apparente quiétude de la petite famille en sous-Mad Max à poils et sans les moyens où le génie de l'australien George Miller. On espérait un peu d'agitation sans pour autant s'attendre à un long-métrage virant du côté obscure d'une approche primitive. Ce qui fort heureusement ne tardera pas à s'estomper pour se pencher sur les rapports entre Lisa, sa fille Remmy et l'étranger Jerry. Des rapports oscillant entre regards en coin mâtinés de suspicion et jeux de séduction beaucoup plus pervers qu'ils n'y paraissent. À moins que là encore, la peur de la solitude n'y vienne mettre son grain de sel. Le couple formé par Sofia Boutella et Ismael Cruz Cordova s'avère relativement troublant et maintient une partie de l'intérêt qui réside également dans la présence de la jeune Brooklynn Prince, sobre et mature, se trouvant un compagnon en la ''personne'' de Steve, un robot utilitaire qui, chose étonnante, est capable d'apprendre au point de.... enfin, ça, vous le découvrirez par vous-même.

Settlers s'apparente parfois à un western avec ses décors poussiéreux, ses plans larges, sa décrépitude mais son rythme parfois lent ne l'empêche cependant pas de constituer une œuvre très intéressante qui fait autant référence au roman de Daniel Defoe Robinson Crusoé (bien que le film soit uniquement basé sur le scénario écrit par le réalisateur lui-même) qu'à ces histoires sordides de séquestration qui régulièrement noircissent les pages de la presse papier. Cependant, il ne sera pas interdit de demeurer circonspect face à des choix curieux, et notamment lors d'un final qui justifie certains propos mais n'expliquent en revanche pas du tout certains moyens de survivance. Des invraisemblances qui nuisent fort heureusement dans de toutes petites proportions à ce premier long-métrage d'un réalisateur très prometteur et donc, à suivre de très près...


vendredi 21 mai 2021

Stowaway de Joe Penna (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

On pourrait reprocher au second long-métrage du réalisateur brésilien Joe Penna d'être trop long, de reposer sur un scénario relativement basique et d'être parfois ennuyeux. Mais alors, ce que l'on critique au sujet de Stowaway (diffusé chez nous sur la plateforme Netflix sous le titre Le passager n°4) vaudrait pour un certain nombre d’œuvres de science-fiction reposant elles aussi sur un matériau de base plus ou moins fragile. De ces voyages astraux qui en matière d'équipages se révèlent même parfois encore plus étriqués. Un astronaute seulement, et l'occasion, souvent, d'un voyage intérieur et spirituel pas toujours divertissant. Un aspect que l'on ne pourra pas reprocher à Stowaway, quels que soient ses défauts ou ses qualités. D'abord, inutile d'y voir une version allégée de Alien, le huitième passager de Ridley Scott puisque l’intrados de Stowaway, lui, est bien humain. Un membre d'une équipe d'ingénieurs travaillant au sol qui s'est malencontreusement retrouvé coincé à bord d'un vaisseau spatial à destination de Mars au moment du décollage. Problème : Si l'installation est à l'origine prévue pour deux mais réaménagée pour pouvoir accueillir un troisième membre d'équipage, la présence d'un quatrième individu en la personne de Michael Adams (l'acteur Shamier Anderson) va compliquer les choses. En effet, sa seule présence risque de compromettre la mission en raison d'un problème concernant le volume d'oxygène prévu dès le départ. Un soucis renforcé par la destruction d'un élément essentiel à la survie de l'équipage. La commandante Marina Barnett (Toni Colette), le docteur Zoe Levenson (Anna Kendrick) et le scientifique David Kim (Daniel Dae Kim) vont devoir prendre une grave décision s'ils ne veulent pas tous mourir d'asphyxie bien avant d'avoir atteint leur objectif...


Voilà pour le synopsis. Concernant le déroulement de l'intrigue, Joe Penna cherche visiblement à ce que Stowaway soit imprégné d'un certain réalisme. Surtout dans un premier temps. Moins désespérant que ces caméras qui pour simuler vibrations et tremblements sont habituellement secouées avec énergie par ceux qui les manipulent, les interprètes (et donc leur personnage respectifs) subissent réellement des secousses relativement importantes. Autre détail d'importance, l'environnement. Mélange assez crédible de coursives, de salles d'observation, de pièces dédiées aux recherches, tout ou partie étant encombré d'une somme de matériel essentiel à la survie et au voyage vers la planète rouge. Une immersion réussie donc, dans un cadre lumineux et finalement peu étouffant. Si le long-métrage de Joe Penna prend effectivement son temps pour dérouler le fil de son intrigue, il n'en demeure pas moins intéressant puisqu'il évoque plusieurs idées, certaines pouvant être conscientes ou non de la part du réalisateur. Une certitude : La tentative de réhabilitation morale de l'un des membres féminins qui par sa seule volonté et sa seule force, conduit à une tentative désespérée de sauver la vie de celui que les autres ont déjà condamné. Ce qui mène à une certaine réflexion quant au comportement relativement peu noble de David Kim, lequel ne prend alors pas de gants pour avertir le quatrième passager qu'il devra se sacrifier pour que les trois autres survivent jusqu'à leur atterrissage à la surface de Mars. Est-il dénué de compassion ou bien cherche-t-il à précéder les scrupules qu'il pourrait ressentir plus tard s'il laissait s'installer entre Michael et lui une certaine forme d'amitié ?


Pour le reste, Stowaway ménage quelques sympathiques séquences de tension, laquelle se voudrait sans doute extrême mais qui se trouve désamorcée par certaines invraisemblances. On ne reviendra pas sur la présence de Michael dont la survie à la suite du décollage de la fusée est à elle seule peu crédible. Mais ce qui sans doute gâche davantage le tableau se situe au niveau de la sortie dans l'espace effectuée d'abord par David et Zoe, puis seule par cette dernière. Entre absence/présence de gravité, descente en rappel sans harnachement de sécurité, on se demande qu'elle est la part de réalisme et qu'elle autre est fantaisiste. Certains détails qui paraissent si grotesques que l'on oublie d'avoir peur pour ces deux là. Le film offre parfois quelques micro-instants qui font regretter certaines facilités. Et ce lorsque notamment, alors que Zoe subit les effets d'une éruption solaire, la commandante Marina la regarde par un hublot. Une séquence vraiment touchante comme peuvent l'être une ou deux autres. Bref, Stowaway est une œuvre de science-fiction sympathique, relativement commune, pas inoubliable mais très loin d'être catastrophique...

 

mardi 4 mai 2021

Chaos Walking de Doug Liman (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Chaos Walking, dernière lubie du réalisateur Doug Liman... Alors, western post-apocalyptique ? Non. Invasion de la Terre par une espèce d'extraterrestres belliqueux ? Non plus. En fait, retour à la vie d'antan pour quelques dizaines, voire centaines d'humains, des hommes pour la plupart, sur une autre planète que la notre. Une planète que l'homme a colonisé il y a quelques temps déjà et habitée par une espèce indigène qui s'est rendue responsable de la disparition de toutes les femelles du genre humain. Généreux dans la multiplicité des interactions entre les divers sujets qu'aborde le long-métrage tout en étant relativement radin lorsqu'il s'agit d'expliquer certains détails qui ont pourtant leur importance, on ne sait plus vraiment si le scénario de Chaos Walking se veut limpide ou s'il cherche à se faire passer pour plus élaboré qu'il ne l'est en réalité. Pour autant, le film de Doug Liman est-il l'infâme navet que certains prétendent ? Non, définitivement non. Et ce, même s'il arbore à son tour les allures de dizaines d'autres longs-métrages qui à force de tous se ressembler on finit par former une nouvelle ère dans le grand œuvre qu'est le cinéma de science-fiction. La dystopie post-pubère où les adolescents, voire les très jeunes adultes tiennent les rennes. Chaos Walking ne faisant pas exception à la règle, Tom Holland/Todd et Daisy Ridley/Viola, âgés respectivement (à l'époque) de vingt et un et vingt-cinq ans sont donc les vedettes/héros de ce récit post-adolescent qui convie tout de même quelques grandes pointures parmi lesquelles on retrouve le danois Mads Mikkelsen dans le rôle du grand méchant, le maire Prentiss...


À la décharge du long-métrage de Doug Liman dont le développement aura mis plusieurs années avant d'aboutir à une diffusion, un concept plutôt sympathique même si dans les premiers instants, la notion de pensées se traduisant à l'image par une sorte de brume et de sons projetés hors du crâne pourra paraître absolument grotesque. Une idée un peu folle mais néanmoins originale qui trouve son intérêt à plus d'un titre. D'abord parce que le phénomène procure un moyen de défense et de combat inédit. Ensuite parce qu'une fois intégré, le concept s'avère relativement amusant. Surtout lorsque Todd, ce jeune adulte qui jusqu'à aujourd'hui n'a jamais vu une seule femme de sa vie est mis devant le fait accompli : la présence à ses côtés de Viola l'empêche de contenir ses émotions et c'est régulièrement que l'on s'amuse de le voir se dépêtrer et s'excuser des pensées qui lui échappent et auxquelles la jeune femme a donc accès. On a presque l'impression d'un tout jeune adolescent qui découvre pour la première fois l'amour auprès d'une femme évidemment beaucoup plus mature que lui puisque provenant d'une source (un vaisseau issu de notre bonne vieille planète la Terre) plus fiable en terme de technologie. Et même de culture puisque sur la planète sur laquelle se situe l'action, l'homme est revenu au temps où cultiver la terre, chasser, pécher semblaient les seuls moyens de survivre. Pas de véhicules à moteur, juste des chevaux. Mais tout de même, quelques armes dont la technologie n'est fort heureusement pas encore à notre portée...


Bien campés mais malheureusement mal caractérisés, nos deux jeunes héros battent la campagne, poursuivis par un maire et des villageois dont nous n'aimerions pas croiser la route. Le film bénéficie d'effets-spéciaux peu glorieux, la brume devenant rapidement une habitude, les créatures indigènes une denrée rare, et les vaisseaux étant retranchés dans la dernière demi-heure. Mais malgré ses quelques originalités dont certaines feront sourire, Chaos Walking ne s'éloigne pas tant des sagas nées sur les cendres de la franchise Hunger Games qui demeure encore à ce jour, le haut du panier en terme de dystopie pour adolescents et jeunes adultes. La campagne de dénigrement dont à fait les frais auprès du public et de la presse spécialisée américaine le long-métrage de Doug Liman ne semble pas vraiment justifiée. Le retard et les complications dues à des projections test négatives pourraient justifier le mécontentement des producteurs, des interprètes ou même du réalisateur ou du scénariste eux-mêmes, mais le public... A moins que cette adaptation du premier volet de la trilogie de romans Le Chaos en marche de l'écrivain anglo-américain Patrick Ness ai déçu les fans de l'auteur, mais encore faut-il avoir lu l'ouvrage... Le plus simple serait effectivement de parcourir le récit sans trop se poser de questions d'autant plus que Chaos Walking s'avère agréable à regarder et plutôt divertissant. Bien entendu, le film s'oubliera très rapidement et seule la séquelle (prévue) en ravivera sans doute le souvenir lors de sa sortie. Maintenant, à chacun de se forger sa propre opinion...

 

vendredi 12 mars 2021

Cosmic Sin d'Edward Drake (2021) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

''Eh oh ! Y'a quelqu'un au fond de ce trou............ ? Bruce ? C'est toi Bruce.............. ? Putain, mec, aide-moi ! Corey, trouve-moi une lampe. Ah, et tu trouveras une corde dans le coffre de la voiture.......'' ''Okay, Edward, okay. T'énerve pas, on va le sortir de ce trou dans lequel il s'est fourré''. ''Allez, mec ! Attrape la corde........... Bon, t'es prêt Bruce............. ?'' ''Ouais, j'suis prêt'' ''Bon, Corey, à trois on tire de toutes nos forces, ok ?'' ''Okay chef !'''. ''Allez, un... deux... trois..... Ahhhhrrrghhhh, humpf, humpf, humpf. On essaie encore. Et cette fois-ci, on y va franchement. Ahhhhhhrrrrrggghhhhhhhh, Pffffffffffff, humpf, humpf....''.......... ''Désolé, Bruce. On n'y arrive pas. Tu t'es enfoncé un peu trop loin dans ce trou pour qu'on puisse y arriver. Fallait faire gaffe.... tant pis pour toi. Allez, ciao...... !!!'' Ce que la petite histoire ne raconte pas, c'est qu'Edward Drake et Corey Large sont revenus sur place le lendemain au petit matin et ont essayé encore et encore jusqu'à y parvenir. Bruce est remonté, lentement, centimètre après centimètre, une corde autour de la taille. Mais arrivé tout en haut, il s'est évanoui. L'épuisement, sans doute. Pour se réveiller cinq-cent vingt-trois ans plus tard en 2524. Finis depuis longtemps les débardeurs tâchés de sueur et de sang. Bruce a pris du grade et se coltine sur les épaules une combinaison de cosmonaute.


Décidément, 2021 a beau être une nouvelle année, pour l'acteur Bruce Willis, elle démarre sous les pires augures avec Cosmic Sin (péché cosmique). Car plutôt que d'élever l'ancienne star au rang qui était le sien du temps où il interprétait John MacClane (personnage dont nous ne retiendrons au final que ses trois premières apparitions dans Piège de cristal, 58 minutes pour vivre et Une journée en enfer), le réalisateur Edward Drake l'enterre en fait toujours plus profondément dans ce trou que l'acteur a lui-même creusé en acceptant de jouer dans d'authentiques navets ! Sous des oripeaux qui n'ont déjà à l'origine rien de vraiment engageant (les différentes affiches ne laissent entrevoir qu'un film de science-fiction bourrin), Cosmic Sin propose un schéma proche de Ghosts of Mars, l'un des films les plus faibles du génial John Carpenter mais qui en comparaison avec le long-métrage de Edward Drake, lui demeure infiniment supérieur. C'est dire s'il ne faut s'attendre à rien d'autre que ce que ''promettent'' les différentes affiches qui exposent des soldats surarmés et équipés de combinaisons spatiales hautement armurées. C'est bien simple, ici on a affaire une histoire d'organismes extraterrestres capables de prendre possession de corps humains et de les infecter... Vaaaachement original comme concept, hum ?


Les humains ainsi transformés sont pathétiques. Il n'est d'ailleurs pas rare de sourire devant leur attitude grotesque, maniérée et ''m'as-tu-vu''. Bruce Willis joue avec autant d'alerte qu'un patient en soins palliatifs. Inexpressif comme le veut son habitude, il a l'air du type qui vient cachetonner et afficher sa trogne à l'image histoire d'attirer les quelques rares spectateurs qui pourraient éventuellement croire encore en lui ! Bourrin comme semblent vouloir le faire comprendre les différentes images circulant ça et là sur la toile ? Ah ouais, carrément ! La caractérisation des personnages ne vaut même pas la peine que l'on s'y attarde plus d'une poignée de secondes. Absente du planning, les personnages ne sont alors que de pâles figures d'une autorité militaire ultra-bourrine dont les armes servent de cerveau et de queue. En dehors des phases de combats même pas dignes du pire First Person Shooter sorti sur PC ou consoles, Cosmic Sin a de plus le culot de nous servir des lignes de dialogue insipides. Adieu finesse... Et pauvre Bruce Willis qui attend patiemment qu'on veuille lui adresser la parole. Il trône sur sa chaise comme le patient d'un Ehpad auquel on vient rendre visite mais qui n'a rien à dire. Prévoyez tout de même des couches les enfants, parce que si le film, que dis-je, la purge d'Edward Drake est tout sauf un bon film de science-fiction horrifico-guerrier, il n'est pas impossible que vous vous fassiez pipi dessus à force de ricaner devant certaines séquences. J'vais pas vous faire la liste des interprètes puisqu'aucun d'eux ne se détache véritablement. Les décors intérieurs sont laids (sans doute une usine désaffectée), tout comme les effets-spéciaux d'ailleurs, qui se comptent sur les doigts d'une main mutilée de quelques doigts et qui là encore, ne brillent pas par leur finesse. Concernant le budget, il est fort probable qu'une grande partie ait été engloutie par la vedette Bruce Willis qui pourtant, se contente d'en faire le moins possible. Il n'y a vraiment rien à sauver dans cette engeance. Une série Z aux allures de budget confortable mais qui ne trompera personne !!! Poubelle !!!

 

mardi 2 mars 2021

The Map of Tiny Perfect Things de Ian Samuels (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 



Et voilà ! Encore une fois cet orgueil et cette aigreur mal placés du vieux con qui refuse, selon lui, qu'on l'efface insidieusement des plannings. Celui qui rejette l'idée que le monde appartient désormais à d'autres, plus jeunes, qu'il a l'outrecuidance de juger incapables de réflexion. Six minutes, pas une de plus. C'est le tant qu'il lui fallut pour dire ''non, cette came là, je leur laisse bien volontiers''. Erreur. The Map of Tiny Perfect Things est de ces longs-métrages qui outre ses éminentes qualités narratives, peut ou doit faire réfléchir sur la condition des plus de trente ans qui peu à peu disparaissent de l'horizon au profit de vedettes plus jeunes, attirant ainsi volontairement un public qui voudrait leur ressembler. C'est un fait, le cinéma commercial ne nous appartient plus. Et en même temps, si l'on remonte dans un passé pas si lointain, nous fûmes les enfants d'un cinéma qui lui-même semblait privilégier un public adolescent. Friday 13th en est l'un de ses plus brillants représentants. À la différence de quoi, à l'époque, les jeunes servaient plus que jamais par la suite de chair à saucisse. Boutonneux, pas très malins et surtout obsédés par le sexe et la drogue, on ne peut pas dire qu'ils étaient savamment mis en valeur. Contrairement aux adolescents d'aujourd'hui qui sur petits et grands écrans semblent avoir intellectuellement fait un bon de géant entre l'enfance et le monde des adultes. Ne reflétant pas systématiquement l'âme de ceux que nous croisons, au demeurant...


Il y a deux jours, je lisais la très courte éloge ultra-prétentieuse d'Andy Samberg qui affirmait que Palm Springs de Max Barbakow poussait à un niveau supérieur le concept d'Un Jour sans Fin de Harold Ramis. De quoi faire les gros yeux et me convaincre que le type est fou ! Concept repris également à quelques mois d'intervalles par un autre cinéaste autrement plus inspiré en la personne de Ian Samuels, auteur il y a trois ans d'un premier long-métrage, la comédie romantique Sierra Burgess is a Loser, et désormais réalisateur de The Map of Tiny Perfect Things. Une œuvre se situant à des kilomètres du long-métrage de Max Barbakow. Fine, touchante, et élevant, elle, sinon le concept d'Un Jour sans Fin, du moins celui de Palm Springs. Surtout, Ian Samuels prouve que le sujet peut encore nous offrir de savoureux instants de cinéma consacrant leur thème aux boucles et aux paradoxes temporels, même projetés sur ''petits écrans''. Adaptation de la nouvelle éponyme écrite par le journaliste américain Lev Grossman, le film de Ian Samuels peut lui, se revendiquer d'un héritage laissé par Harold Ramis. Non seulement les mises en situation de ses deux principaux interprètes que sont Kathryn Newton et Kyle Allen s'avèrent intelligemment construites, mais de plus, le film délivre un message humaniste relativement touchant. Alors, bien sûr, il n'échappera à personne que les héros Margaret et Mark figurent l'expression d'une Amérique propre sur elle. Des individus stéréotypés, exemples à suivre pour la jeunesse américaine, mais dont les inquiétudes et les questionnements demeurent universels. Ludique, frais, poétique, très bien mis en scène et interprété, The Map of Tiny Perfect Things est une excellente surprise dont je dois finalement la découverte à que je remercie chaleureusement...


LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...