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vendredi 24 décembre 2021

Le monstre qui vient de l'espace (The Incredible Melting Man) de William Sachs (1977) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Quelle déception. Si l'on a du mal à imaginer que Le monstre qui vient de l'espace (The Incredible Melting Man) pourrait être autre chose qu'une sympathique série B de science-fiction horrifique, on pouvait malgré tout espérer que le résultat soit nettement plus satisfaisant que celui qui s'étale à l'écran. Un brin trompeur, le titre français tente de nous faire croire que le monstre en question serait originaire d'un autre monde. Mais bien qu'il descende en effet du ciel, celui-ci est humain et s'avère le seul survivant de l'expédition Scorpion V dont le projet était à l'origine de survoler les anneaux de Saturne. À son retour sur Terre, Steve West atterrit directement à l’hôpital. Devenu radioactif, celui-ci se met à fondre inexorablement et se trouve doté d'un appétit féroce pour la chair humaine. Allez savoir pourquoi, nous n'aurons aucune explication vraisemblable à ce sujet. Des chercheurs, un shérif, une créature dégoulinante et quelques cadavres disséminés ça et là en chemin, Le monstre qui vient de l'espace avait de quoi satisfaire l'appétit des amateurs de petites productions horrifiques américaines des années 70-80. Malheureusement, si le long-métrage de William Sachs (son troisième après le western horrifique South of Hell Mountain en 1971 et le film de guerre There Is No 13 en 1974) bénéficie de la présence du maquilleur Rick Baker, lequel fut chargé de concevoir les effets-spéciaux (ceux-ci demeurant l'un des rares points positifs du film) et notamment la créature en question, le film s'avère d'un indicible ennui. Tout commence cependant sous les meilleures augures. Une fois échappé de l'hôpital, Steve West, désormais défiguré, commence à fondre au point de laisser derrière lui des indices sur son état de décomposition. De larges pans de peau par ici, une oreille par là ou un œil un peu plus loin... En la matière, les effets-spéciaux de Rick Baker s'avèrent réussis et franchement peu appétissants. Le pauvre astronaute n'a littéralement plus que la peau sur les os...


Principalement interprété par Burr DeBenning dans le rôle du docteur Ted Nelson et Alex Rebar dans celui de la créature/Steve West (on remarquera également la courte présence de l'acteur afro-américain Lisle Wilson qui quatre ans plus tôt décédait sous les coups de couteau de l'une des sœurs siamoises de Soeurs de sang de Brian De Palma), l'intrigue se déroule sur une durée relativement courte puisque dès le lendemain matin, tout sera terminé... ou presque comme l'évoquera une information divulguée à la radio. Mais d'ici là, il va falloir se coltiner des séquences interminables et répétitives situées dans une campagne pas tout à fait déserte puisque à défaut de nourrir le récit à travers un scénario solide, William Sachs permettra à sa créature de tuer quelques rares hommes et femmes ayant eu le malheur de croiser son chemin. C'est mou, jamais terrifiant, et seule quelques visions cradingues de la créature parviennent à maintenir un semblant d'intérêt. Une chose est certaine, une fois le film terminé, on n'aura sans doute jamais envie de trouver une quelconque raison de s'y replonger. Le monstre qui vient de l'espace n'est même pas un bon nanar devant lequel se poiler. Le film tente un virage parfois humoristique à travers une bande musicale inappropriée pour une œuvre de science-fiction horrifique mais là encore, pas le moindre risque de se froisser le moindre muscle zygomatique. Les amateurs de gore s'amuseront sans doute en relevant l'étonnante ressemblance entre la créature qui à la fin meurt dans de dégoulinantes circonstances et l'une des séquences gorissimes du film culte que le réalisateur Jim Muro réalisa dix ans plus tard (on parle évidemment de Street Trash) lors de laquelle un clochard se mettait à fondre, le dos collé à un mur. Quant on en vient à chercher des références comme celle-ci et que l'on est par conséquent incapable de créer sa propre personnalité, c'est souvent que tout va mal. Un fait que ne fait que confirmer Le monstre qui vient de l'espace. Un titre et un synopsis accrocheurs pour un résultat, pas du tout à la hauteur...

 

jeudi 12 août 2021

Operation Ganymed de Rainer Erler (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Partis pour une mission de quatre années autour de la lune de Jupiter Ganymède, Mac, Don, Steve, Dug et Oss ont perdu tout contact avec notre planète. Au bout des six premiers mois, sur Terre les médias indiquent que les cinq astronautes n'ont plus aucune chance de revenir en arrière et qu'ils sont perdus à tout jamais. Quatre années ont passé et les cinq hommes sont finalement de retour et se mettent en orbite autour de la Terre. Très inquiets, ils ne reçoivent toujours aucune information de la base des opérations et doivent se débrouiller seuls s'ils veulent pouvoir fouler à nouveau le sol de notre planète... Au premier abord, Operation Ganymed a de quoi séduire les amateurs de science-fiction sérieuse. Ses intérieurs de navette réalistes, son tempo lent et ses interprètes qui simulent de manière crédible l'attitude de vrais astronautes. La première demi-heure de ce téléfilm réalisé par l'allemand Rainer Erler qui a consacré toute sa carrière à la télévision se situe donc à l'intérieur de l'une des trois navettes d'une mission portant le nom de la lune de Jupiter. La seule a avoir été en mesure d'assurer ses objectifs. L’œuvre met en vedette trois américains, un russe et un européen de l'ouest... tous interprétés par les acteurs allemand Horst Frank, Dieter Laser, Uwe Friedrichsen, Claus Theo Gärtner ainsi que Jürgen Prochnow, ce dernier étant certainement resté le plus célèbres de tous puisque cet acteur originaire de Berlin a fait une carrière internationale plutôt remarquable. C'est ainsi donc que l'on a pu le voir d'abord dans son pays dans Le Bateau de Wolfgang Petersen, suivi deux ans après de La Forteresse Noire du réalisateur américain Michael ManN. Puis ce furent au hasard, le nanardesque Terminus de Pierre-William Glenn avec Johnny Hallyday, L'antre de la folie de John Carpenter ou encore très récemment Une vie cachée de Terrence Malick...


Operation Ganymed souffre de n'avoir pas pu bénéficier d'un budget à la hauteur du projet. Un concept fort alléchant pour un résultat qui déçoit énormément. À la manière de la rigueur soviétique, le téléfilm s'avère au départ réaliste mais étire cette première partie un peu trop sur la longueur. Ce que confirmera la suite, une fois que les astronautes seront enfin parvenus à se libérer de leur ''prison'' pour découvrir une vision de la planète Terre à laquelle ils n'étaient pas préparés. Un monde de désolation qui ne fait pratiquement appel à aucun effet spécial. Ce qui d'ailleurs vaut mieux car quand ceux-ci entrent en jeu, on a parfois mal pour ses concepteurs (l'apparition d'une planète en arrière-plan imparfaitement ronde fini de rendre la séquence atrocement laide). Si le spectateur n'agonise pas au même titre que les cinq astronautes eux-mêmes, l'expérience s'avère souvent ennuyeuse. Très bavard sans que les dialogues ne soient jamais vraiment remarquables, Operation Ganymed se traîne péniblement sur deux heures. Le seul moyen de maintenir l'intérêt du téléspectateur est alors de ménager le suspens quant aux événements qui ont pu se produire sur Terre pour que l'environnement s'avère si aride et les cités vidées de leur population. Mais ne nous emballons pas concernant ces dernières. Nous n'aurons pas droit à la découverte de grandes villes inhabitées ni à leur réappropriation par Dame Nature. Car si la science-fiction d'Operation Ganymed se mue en une œuvre post-apocalyptique, c'est moins pour embarquer les personnages et les téléspectateur dans une aventure pleine de promesses en terme visuel et de rebondissements en terme de scénario que de nous faire subir la lente agonie de Mac, Don et les autres parmi lesquels on retrouve également l'acteur Dieter Laser qui aura marqué les esprits trente-trois ans plus tard en interprétant le rôle du Docteur Heiter dans le film d'horreur (assez dégueu' je dois l'avouer) The Human Centipede de Tom Six...


 

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