dimanche 26 février 2023

Deep Red (Red Alien) de Craig R. Baxley (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Deep Red ou Red Alien de Craig R. Baxley débute dans ses premiers instants par une poursuite dans l'espace entre deux vaisseaux dont l'un est détruit à coups de tirs lasers. Séparé en deux parties distinctes, on ne saura pas ce qu'est devenue celle qui est entrée dans l'atmosphère terrestre sinon qu'un fragment a pénétré la paume d'une gamine qui dès lors va être au centre d'importants enjeux scientifiques. En effet, la jeune Gracie Rickman porte en elle les ''germes'' de l'immortalité : des Nanites rouges qui une fois introduites dans un organisme permettent de régénérer n'importe quelle cellule. Protégée par sa mère (Lindsey Haun) ainsi que par Monica Quick (l'actrice Joanna Pacula) et par l'expert en sécurité Joe Keyes, Gracie a sur ses trousses l'un des anciens collaborateurs de son père Warren Rickman. Lequel a la très douteuse intention de se servir de la jeune fille afin de s'assurer la vie éternelle. Téléfilm de science-fiction diffusé pour la toute première fois le 12 mars 1994 sur la chaîne Sci-Fi, Deep Red mêle également l'action puisque l'intrigue repose sur une course-poursuite permanente entre le diabolique scientifique, la gamine en question et ceux qui sont en charge de la protéger. Afin d'étoffer quelque peu le récit, le scénariste D. Brent Mote évoque le passé trouble du héros incarné par l'acteur Michael Biehn...


En effet, celui-ci, lors d'une intervention, n'a pu sauver l'épouse et la fille d'un flic qui depuis lui en veut à mort. Michael Biehn que tout le monde connaît avant tout pour avoir incarné en 1984 le rôle de Kyle Reese dans le classique de James Cameron Terminator reprend à peu de chose près le même type de personnage. Mais ici, pas de voyage dans le temps et même si l'humanité est encore théoriquement une fois impliquée, il s'agit non plus d'éviter son annihilation future par des légions de cyborgs mais d'empêcher un scientifique de s'approprier une technologie qui au mieux, servirait la dite humanité et au pire, lui permettrait de dominer le monde. L'on retrouve dans le rôle de l'antagoniste Thomas Newmeyer, l'acteur John de Lancie rendu célèbre grâce au rôle de Q qu'il interpréta dans différentes séries Star Trek. Il tient ici le rôle de ce scientifique prêt à tout entreprendre afin d'obtenir ce qu'il est venu chercher : l'immortalité. Sachant que les Nanites rouges en question sont de plus capables de rendre insensibles aux tirs de balles ceux qui en sont pourvus, Deep Red a des allures de long épisode de la série X-Files dont il reprend à son compte l'une des principales thématiques. En effet, les Nanites rouges permettant de se prémunir de tous types d'agressions (en dehors du feu, seul élément qui semble être en mesure d'avoir raison des individus pourvu de ''nanorobots''), le professeur Thomas Newmeyer et ses ''laitiers'' (des hommes de mains vêtus de combinaisons blanches de livreurs) font figure d'alter ego aux Super-Soldats de la série créée par Chris Carter peu d'années auparavant et dans laquelle des hommes pourvus d'une entité biologique extraterrestre nommée Huile noire devenaient eux-mêmes quasiment immortels...


Sachant que sa première évocation remonte au vingt-quatrième épisode de la saison une intitulé Les hybrides, il est fort à parier que le sujet tournant autour des Nanites rouges fut emprunté à la série de Chris Carter. Bien que le sujet s'avère passionnant, Deep Red se montre cependant relativement avare en terme d'action. En effet, le téléfilm de Craig R. Baxley est assez mou, rempli de séquences lors desquelles le rythme est ralenti par d'interminables lignes de dialogue. Quant à Michael Biehn, il nous refait la fameuse scène de Terminator dans laquelle Kyle Reese provoquait l'incendie d'une voiture dans une ruelle insalubre afin d'échapper à son poursuivant. Ici, c'est presque du copier/coller puisque même si le feu prend cette fois-ci à partir d'un chiffon introduit dans le réservoir d'un véhicule, l'action se déroule dans un cadre similaire. Notons que l'on retrouve parmi les personnages plus ou moins secondaires l'un des interprètes emblématiques de la série X-Files en la personne de Steven Williams qui interprétait alors le récurrent Mr.X et qui dans le cas présent incarne le détective Eldon Hames. Au final, Deep Red se regarde pour ce qu'il est : un téléfilm de science-fiction visuellement peu ambitieux, relativement mou, mais non dénué d'intérêt...

 

mercredi 15 février 2023

La conquête de l'espace (Conquest of Space) de Byron Haskin (1955) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Auteur de ce qui devint l'un des grands classiques de la science-fiction La guerre des mondes (The War of the Worlds) deux ans auparavant, le réalisateur et scénariste américain Byron Haskin se fit notamment l'un des spécialistes de la science-fiction puisqu'il renoua avec le genre à plusieurs reprises (From the Earth to the Moon en 1958, Robinson Crusoe on Mars en 1964 ou The Power quatre ans plus tard). En 1955, il revient avec un projet ambitieux avec, sans doute, la volonté d'écrire une nouvelle page dans l'histoire de la science-fiction typée ''Space Opera''. La conquête de l'espace (Conquest of Space) relate en effet le voyage vers la planète Mars d'une équipe réduite de sept hommes (dont un ''clandestin'') chargée d'être la première à se rendre sur la surface de la quatrième planète du système solaire. D'une durée n'excédant pas les quatre-vingt une minutes, le projet semble tout d'abord d'une certaine ampleur. Sans préciser de date formelle concernant l'époque où se situe l'action, une voix-off indique qu'une station spatiale en forme de roue est en orbite autour de la Terre à environ 1600 kilomètres de distance. À bord, de nombreux spationautes aux spécialités diverses...


On y croise en effet des médecins, des ingénieurs et autres techniciens chargés de maintenir en bon ordre le fonctionnement de celle-ci ainsi que la santé de ses passagers. Aux abords de la station spatiale se trouve l’Épervier, un vaisseau spatial à bord duquel une poignée d'hommes doit bientôt prendre place à destination de la Lune. Mais la mission change entre temps et le général Samuel T. Merritt (l'acteur Walter Brooke) ainsi que quatre hommes dont son fils, le capitaine Barney Merritt (Eric Fleming), vont être missionnés pour un voyage vers la planète Mars. Quatre-vingt une minutes, cela semble court pour un projet cinématographique d'une telle ambition. D'autant plus que contrairement aux promesses de découvrir une œuvre s'appuyant sur un certain réalisme, le spectateur aura la désagréable surprise de découvrir que le film manque très souvent de sérieux. À vrai dire, La conquête de l'espace hésite entre des séquences au premier degré et d'autres, beaucoup plus légères, notamment ruinées par l'interprétation de Phil Foster dans le rôle de Jackie Siegle, lequel incarne un personnage généralement insupportable. Pointant un certain humour dont l'efficience reste d'ailleurs encore à examiner, l'astronome en herbe constatera en outre certaines incohérences de taille qui ne demandent pourtant pas de connaissances particulières pour paraître absurdes. Notons par exemple l'arrivée d'une fusée aux abords de la station spatiale qui plutôt que de s'y raccorder afin de permettre à ses passagers de passer d'un engin à l'autre leur fait prendre le risque de se perdre dans l'espace en les projetant sans cordage, sans moyen de propulsion ou autre système de protection !


Et puis, il y a cette décision d'envoyer cet équipage à la surface de Mars prise seulement un jour plus tôt sans que son futur commandant et ses hommes ne soient prévenus à l'avance ! Mais ce qui mine davantage le récit au delà de ces quelques bévues scénaristiques est le temps que prend Byron Haskin pour envoyer ses interprètes à la surface de la planète rouge. Beaucoup de bavardages inutiles dont au moins l'un d'entre eux retiendra tout de même l'attention du spectateur. En effet, Imoto (l'acteur Benson Fong), seul passager d'origine japonaise expliquera les raisons pour lesquelles il accepte de participer à la mission martienne. Remontant au temps anciens d'un pays, le Japon en l'occurrence, dont les ressources menèrent son peuple à une existence passablement miséreuse. Les curieux de tous poils, après de courtes recherches, découvriront vite que certains termes évoqués (comme l'emploi des baguettes pour se nourrir) n'ont historiquement absolument rien à voir avec ses propos. La conquête de l'espace bat donc le froid et le chaud. Entre séquences crédibles et ton humoristique pas toujours justifié, le long-métrage de Byron Haskin est sinon une déception, du moins n'atteint-il pas les objectifs promis par son seul titre : celui d'un voyage aux confins du système solaire et de la visite de la célèbre Mars. À noter la présence de l'acteur Ross Martin dans le rôle d'Andre Fodor. Acteur qui fut mondialement rendu célèbre grâce à celui d'Artemus Gordon qu'il tint dans la série Les mystères de l'Ouest entre 1965 et 1969...

 

mardi 14 février 2023

Earth VS Flying Saucers (Les soucoupes volantes attaquent) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Réalisé par Fred F. Sears, scénarisé par Bernard Gordon, George Worthing Yates et Curt Siodmak, principalement interprété par Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis et Morris Ankrum, Earth VS Flying Saucers (ou Les soucoupes volantes attaquent dans notre pays) est l'un des plus célèbres et l'un des meilleurs films de science-fiction des années cinquante. Une œuvre que l'on rangera aisément aux côtés de La guerre des mondes de Byron Haskin, de L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, de Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise ou de Planète interdite de Fred M. Wilcox pour ce qui concerne une certaine partie du genre. Dans ce long-métrage dans lequel une fois de plus l'homme n'en sortira pas forcément grandi, un couple (Joan Taylor et Hugh Marlowe dans les rôles respectifs de Carol et de son époux, le docteur Russel A. Marvin) sont témoins de l'approche d'une soucoupe volante alors qu'il reviennent tout juste de leur mariage. Témoignant auprès du Major-Général John Hanley (Morris Ankrum) qui n'est autre que le père de la jeune femme, Russell A. Marvin fait notamment part à ce dernier de son désarroi depuis que les dix satellites du projet Skyhook qu'il a envoyé en orbite autour de la planète ont tous été détruits...


Les deux hommes supposent très rapidement que les responsables sont probablement d'origine extraterrestre. Mais alors qu'une soucoupe volante atterrit sur le site où travaille Russell, l'armée s'attaque immédiatement à ses occupants, déclenchant ainsi une guerre entre les hommes et ces nouveaux envahisseurs... Mais alors, pourquoi les hommes n'en sortiront pas grandis ? Tout simplement parce que comme cela est généralement le cas dans ce type de film, l'espèce humaine va se charger de régler le problème non pas en usant de diplomatie mais en s'attaquant directement au nœud du problème. En effet, contrairement à ce que peut laisser supposer le titre du long-métrage et sa traduction en français, les extraterrestres de Earth VS Flying Saucers ne sont pas tout à fait hostiles. Du moins, pas au début. Mais la règle sur Terre demeurant ''Tirer avant de parler'', les héros du récit n'apprendront que plus tard la véritable raison de la présence de ces créatures venues d'un autre monde. Un sujet couramment employé dans le genre puisqu'une planète lointaine se mourant, ses habitants sont venus demander de l'aide aux terriens. Mal accueillis (ce qui se comprend tout d'abord vu qu'ils se sont rendus coupables de la destruction des satellites, croyant que ceux-ci étaient des armes dirigées vers eux), les événements vont contraindre les extraterrestres à attaquer le monde...



Car le film, s'il se situe en très grande partie sur le territoire américain, fait état d'une invasion à l'échelle mondiale. Ce qui octroie à Earth VS Flying Saucers quelques attaques perpétrées à travers la planète. Bien interprété et plutôt crédible dans son déroulement, le film de Fred F. Sears bénéficie surtout de remarquables effets-spéciaux dus au célèbre Ray Harryhausen qui avant d'être mondialement reconnu pour son travail de Stop Motion sur Le 7ème Voyage de Sinbad de Nathan Juran, Jason et les Argonautes de Don Chaffey ou encore Le choc des Titans de Desmond Davis faisait preuve ici d'une incroyable maîtrise dans le domaine des effets visuels effectués image par image. Qu'il s'agisse des soucoupes volantes elle-mêmes (dont l'apparence est typique de l'époque) ou des différentes interactions avec les édifices que leurs équipages détruisent avec minutie, le résultat est fantastique et demeure d'une étonnante fluidité pour l'époque. Bien que l'on pouvait craindre que Fred F. Sears ne nous épargne pas les sempiternels échanges amoureux entre ses deux principaux protagonistes, le réalisateur préfère principalement se concentrer sur le conflit entre l'armée, les scientifiques et leurs envahisseurs. Un classique de la science-fiction des années cinquante...

 

lundi 13 février 2023

Les envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars) de William Cameron Menzies (1953) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1986, Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse, Le crocodile de la mort, Lifeforce...) réalisa le film de science-fiction L'invasion vient de Mars. S'agissant du remake du long-métrage de William Cameron Menzies intitulé Les envahisseurs de la planète rouge, il n'y a guère que le titre original Invaders from Mars qui fut respecté. Tout comme dans la version sortie dans les années quatre-vingt, celle des années cinquante met en scène un jeune garçon (Jimmy Hunt dans le rôle de David McLean), une psychologue (Helena Carter dans le rôle du docteur Pat Blake), un astronome (Arthur Franz dans le rôle du docteur Stuart Kelston) ainsi que l'armée américaine. Une nuit, alors qu'il est quatre heures du matin, le jeune David explore le ciel à l'aide de son télescope lorsque apparaît soudainement une soucoupe volante qui atterrit non loin de la maison qu'il partage avec ses parents Mary et George MacLean ( les acteurs Hillary Brooke et Leif Erickson) avant de disparaître sous terre. Interloqué, le gamin réveille ses parents et tente de les convaincre de ce qu'il vient d'apercevoir. Le père de David s'approche quelques heures plus tard du lieu d'atterrissage théorique de la soucoupe volante lorsqu'il disparaît, ''avalé'' par le sable. Lorsqu'il réapparaît quelques instants plus tard à la maison, il semble avoir changé de comportement. Lui qui était si proche de son fils devient distant, agressif, voire violent. Très vite, David comprend que le changement d'humeur de son père est directement lié à la présence de la soucoupe volante...


C'est pourquoi il décide de se rendre en ville afin d'avertir les autorités. Malheureusement, son père ne semble pas avoir été le seul à être atteint du mal étrange qui semble avoir touché celui-ci. Heureusement, David va pouvoir compter sur l'aide d'une psychologue et d'un astronome... Doté d'une réputation peu flatteuse, Les envahisseurs de la planète rouge n'en est pas moins une assez bonne surprise dans le domaine de la science-fiction des années cinquante. D'autant plus que la décennie connaîtra une vague de longs-métrages dont beaucoup s'avéreront de médiocre qualité. L’œuvre de William Cameron Menzies (sa vingt et unième) bénéficie d'une bonne vélocité. On ne s'y ennuie pas même si l'on peut émettre quelques réserves concernant ses qualités visuelles. En effet, les décors ne faisant pas partie des principales qualités du long-métrage, le spectateur aura droit à quelques lieux dramatiquement vides, voire curieux. À commencer par la demeure des MacLean située aux abords d'un chemin entouré d'arbres morts ! Un drôle de paysage que n'aurait sans doute pas renié le Robert Wiene du Cabinet du docteur Caligari. Ensuite, l'on a droit à la visite d'un commissariat à l'allure plus que sommaire. Un long couloir, un guichet d'accueil et une cellule. L’observatoire demeure encore la pièce emblématique d'un film bénéficiant visiblement d'un budget restreint. Reste que Les envahisseurs de la planète rouge situe en grande majorité son intrigue sur le lieu d'enfouissement de la soucoupe volante ainsi que dans les cavernes où sont retranchés ses occupants...


À ce titre, si les ''mutants'' verdâtres du film sont quelque peu grotesques, recouverts d'une épaisse fourrure et se déplaçant comme des primates pratiquement indestructibles (les militaires auront beau les arroser de balles, ils se relèveront à chaque fois), à leur tête se trouve l'une des créatures extraterrestres les plus étonnante que l'on ait pu voir en science-fiction. Créature minuscule protégée sous un globe de verre, celle-ci n'est constituée que d'un torse surmonté d'une tête au crâne surdimensionné et doté de bras/mandibules. Muette, la créature en question communique avec les mutants (qui semblent être en fait ses esclaves) par la pensée. Les envahisseurs de la planète rouge tente de faire illusion à travers l'emploi répété de Stock-shots militaires qui cependant ne convainquent pas. Mal intégrées, ces images répétées sans cesse tentent de pallier l'absence de moyens financiers. À propos de répétition, les séquences situées dans les grottes s'avèrent elles aussi redondantes et ce qui apparaissait jusqu'à maintenant comme un film fauché mais sympathique et assez vif se transforme en une œuvre ennuyeuse. Bénéficiant d'un budget à hauteur de 290 000 dollars, le film de William Cameron Menzies demeure pourtant très regardable puisque relativement bien interprété. Et même si les décors ou les effets-spéciaux se montrent rachitiques, on prend tout de même du plaisir à découvrir cette histoire d'invasion extraterrestre naissante. À noter que la fin pourra décevoir une partie du public [ATTENTION SPOILER]. En effet, tout ce à quoi viennent d'assister les spectateurs et les personnages s'avérera n'être qu'un rêve. Celui du jeune David qui, par contre, assistera bien dans les tous derniers instants à l'atterrissage d'une soucoupe volante. Bien que la conclusion laisse envisager une suite, aucune séquelle ne fut mise en chantier...

 

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