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samedi 10 février 2024

Les aventuriers de la quatrième dimension de Jonathan R. Betuel (1985) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Quand t'as quarante-cinq ans (Hein ? Ouais, bon, ça va. Cinquante-deux, si tu préfères, pffff) et la tête pleine de bons et joyeux souvenirs du cinéma fantastique des années quatre-vingt, presque quarante ans après sa sortie sur les écrans, Les aventuriers de la quatrième dimension a un petit goût de rev'nez y. Sauf que... Sauf que le temps a passé, que la technologie a évoluée et que certains longs-métrages, passée la barre des dix ou vingt ans, ont beaucoup souffert des progrès en matière d'effets-spéciaux. Sorti dans son pays d'origine sous le titre My Science Project, le premier des deux films qu'aura réalisé en tout et pour tout le cinéaste Jonathan R. Betuel durant sa carrière n'est pas forcément celui auquel on pense lorsque l'on se remémore ces années d'insouciance, à une époque où sortaient sur les écrans de cinéma de grands classiques de la science-fiction, tel l'un des plus iconiques du nom de Retour vers le futur de Robert Zemeckis. On pensera ici notamment au sympathique Explorers de Joe Dante qui sortira d'ailleurs la même année que le long-métrage de Jonathan R. Betuel. Concernant ce dernier, le film se démarque surtout par sa première partie relativement intéressante lors de laquelle tous les stigmates des comédies fantastiques d'alors sont scrupuleusement relevées. Ces universités sur les bancs desquelles les élèves même les moins assidus savaient encore se tenir contrairement à leur plus ressente descendance dont l'attitude se rapproche davantage des primates dont on part explorer les us et coutumes dans les zoos que celle d'adolescents parfaitement éduqués ! Au centre du récit, l'acteur John Stockwell qui dans le rôle de Michael Harlan campe une sorte d'alter ego au Fonzie de la série culte américaine, Happy Days. Un adolescent, pro de la mécanique auquel font appel les camarades qui se retrouvent généralement en rade. Accompagné de son meilleur ami Vince Latello (l'acteur Fisher Stevens que l'on vit notamment dans le slasher The Burning de Tony Maylam en 1981 ou dans le rôle d'Alex Brady, l'un des assassins les plus narcissiques de la série Columbo en 1989), ce dernier lance d'ailleurs une référence à un certain Christine de John Carpenter dans lequel John Stockwell joua deux ans auparavant. Complété par la délicieuse Danielle von Zerneck qui interprète ici la jolie Ellie Sawyer, le trio va évoluer dans sa seconde partie dans un multi-univers sur lequel nous reviendrons plus tard. Mais avant cela, nos trois jeunes protagonistes vont faire la découverte d'un curieux objet trouvé par Mike et Ellie dans un dépôt de l'armée américaine.


Visiblement attirée par le beau garçon, la jeune femme accepte un soir de s'y rendre en sa compagnie et c'est lors d'une chute dans un trou que Mike découvre donc un drôle d'engin qui semble toujours fonctionner. Et puisqu'il est sommé de rendre très prochainement un devoir scientifique à son professeur de sciences physiques Bob Roberts (l'acteur Dennis Hooper qui un an avant d'interpréter le rôle de Frank Booth dans le chef-d’œuvre de David Lynch, Blue Velvet, aime déjà ici se défoncer à l'oxygène pure), quoi de mieux que de lui présenter l'objet en question ? Mais rien ne va se dérouler comme prévu et nos trois jeunes héros, accompagnés de leur professeur, vont ouvrir une brèche vers des mondes parallèles. Et c'est là que les ennuis vont véritablement commencer et que le film pose véritablement problème. Aussi bien pour les spectateurs que pour nos héros, d'ailleurs. Doté d'un budget estimé entre douze et quatorze millions de dollars, Les aventuriers de la quatrième dimension passe d'une première partie très divertissante à une seconde déjà beaucoup moins satisfaisante. Pour commencer, et peut-être ainsi éviter davantage de dépenses, Jonathan R. Betuel choisit non pas de convier ses personnages à entrer dans divers univers parallèles mais ce sont ces derniers qui au contraire s'invitent dans celui de nos trois héros. C'est donc au sein de leur lycée que vont être introduits des personnages du passé, entre une reine de l’Égypte ancienne, un homme du moyen-âge, des soldats de la Waffen-SS, d'autres du conflit qui se déroula durant vingt ans sur le territoire vietnamien ou encore des créatures mutantes post-apocalyptiques telles que l'évoquera Vince Latello. Et là, mes amis, quelle déchéance. Non seulement le film devient un grand fourre-tout bordélique et indigeste apparemment dénué de tout contrôle de la part de son réalisateur mais visuellement, on est vraiment proches, TRES proche du nanar ! C'est laid à un point que l'on préférerait presque se cacher les yeux derrière nos mains. Des plantes en plastique (ne manquent plus que les pots) disséminées ça et là histoire de nous donner l'illusion d'une forêt vierge et un T-Rex en caoutchouc et à la ramasse tentent vainement de faire illusion. La deuxième moitié de ces aventuriers de la quatrième dimension est un ratage complet. On se désolidarise assez rapidement de personnages pourtant attachants au départ lors de cette seconde partie mise en scène avec les pieds. Le film de Jonathan R. Betuel démontre s'il le fallait que le temps, parfois, abîme l’œuvre qui alors devient tellement cheap et ringarde qu'elle en devient presque visuellement insoutenable...

 

samedi 15 janvier 2022

Créature (The Titan Find) de William Malone (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

C'est à la surface de Titan, plus grand satellite naturel de Saturne que Créature (The Titan Find) de William Malone situe son action. Une lune sur laquelle une race d'extraterrestre élurent domicile bien avant que l'homme y foule sa surface puisque en préambule nous découvrons deux chercheurs de la multinationale NTI à l'intérieur d'un laboratoire où se trouve notamment un bocal à l'intérieur duquel est enfermé un œuf... D'emblée, le rapport qu'entretient ce long-métrage de science-fiction horrifique avec l'un des classiques du genre réalisé par Ridley Scott en 1979 est évident. Comme nous le démontreront les événements à venir, Créature cultive en effet de nombreux points communs avec Alien, chef-d’œuvre que beaucoup ont tenté de copier sans jamais y parvenir. On pense notamment aux transalpins Alien 2 – Sulla Terra de Ciro Ippolito et Alien, la Créature des Abysses d'Antonio Margheriti en 1989 (bien que celui-ci se déroule sur Terre et s'inspire plutôt de la séquelle officielle Aliens, le retour réalisée par James Cameron en 1986) ainsi qu'aux américains Inseminoid de Norman J. Warren en 1981 ou La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark sorti la même année. Deux exemples à peu près convenables et bénéficiant même d'une aura bien méritée auprès des amateurs du genre. Créature, lui, est plus proche des longs-métrages italiens d'un point de vue qualitatif. En effet, si le générique laisse présager une œuvre plutôt ambitieuse et visuellement attrayante, cette fausse impression ne durera malheureusement pas longtemps...


Lorsque l'on ne paie pas sa facture d'électricité, voilà ce qui arrive : on se retrouve plongé dans une obscurité presque totale, à peine parcourue de quelques éclairages qui eux-mêmes vont connaître un sort peu enviable puisque ''dérangés'' par une brume permanente tentant là encore, de s'inspirer de l'ambiance remarquable qui plongea les sept membres de l'équipage du Nostromo à la surface de la planète LV-426 dans Alien. Mais alors qu'en 1979 Ridley Scott bénéficiait déjà de son immense talent de réalisateur, de la présence à l'écriture de Dan O'Bannon (réalisateur du Retour des morts-vivants en 1985), du compositeur Jerry Goldsmith, de la photographie de Derek Vanlint mais peut-être plus encore du remarquable travail du designer et sculpteur suisse Hans Ruedi Giger, William Malone doit quant à lui se contenter de son propre scénario, de la photographie de Harry Mathias, de la partition de Thomas Chase et Steve Rucker ou de la direction artistique de Michael Novotny. Pourtant réalisé six ans plus tard, Creature ne parvient jamais à surpasser son modèle ni même atteindre le dixième de ses qualités. La faute à un nombre invraisemblable de défauts dont un scénario qui outre le fait qu'il pompe sans vergogne l’œuvre du réalisateur britanico-américain n'est même pas capable de nous proposer un spectacle satisfaisant. Si William Malone tente de retrouver l'esprit d'Alien, ses coursives, l'ambiance sinistre et anxiogène qui courrait à la surface de LV-426, sa prodigieuse créature ou ses meurtres admirablement mis en scène, c'est peine perdue. Son film est d'un ennui abyssal. Si sombre que l'on passe son temps à écarquiller les yeux. Mais qui demeure tout de même une curiosité à plus d'un titre...


D'abord parce que le réalisateur s'ingénie à reprendre tout ou partie du scénario de Ridley Scott, à travers la découverte de l’œuf, cette manière de filmer le vaisseau de l'équipage par en dessous pour lui offrir une certaine ampleur, à parcourir de sa caméra les nombreux couloir où se situe l'action et à afficher une créature qui, ô miracle, possède une nette différence avec celle conçue par le suisse des années auparavant : en effet, la créature du titre est ici capable de prendre le contrôle de ses victimes une fois celles-ci décédées. Une ''originalité'' malheureusement insuffisante qui ne permet absolument pas d'adhérer au concept. Comme la présence de l'acteur allemand Klaus Kinski qui apparaît lors de rares occasions dans un rôle qui semble loin de ses performances les plus marquantes (ses divers participations aux œuvres de l'immense Werner Herzog) mais plus proche d'une fonction alimentaire. À ses côtés, nous retrouvons notamment l'acteur Stan Ivar qui apparu dans de nombreuses séries télévisées dont La petite maison dans la prairie où il tint le rôle récurrent de John Carter en 1982 et 1983. Quant à la charmante Wendy Schaal, le réalisateur Joe Dante en fit quelque peu son égérie puisqu'on la découvrit dans plusieurs de ses longs-métrages parmi lesquels L'Aventure intérieure en 1987 ou Small Soldiers douze ans plus tard. Créature sonne pour ces trois interprètes comme une erreur de parcours (Kinski en connaîtra malheureusement d'autres). Véritable plagiat du chef-d’œuvre de Ridley Scott (le final en est un exemple particulièrement frappant), on s'y ennuie terriblement. Ponctué de ventres mous très bavards, même les séquences d'action sont ratées. Au beau milieu d'une légion d'avatars plus ou moins réussis de Alien, on optera donc plutôt pour Inseminoid ou La galaxie de la terreur...

 

vendredi 8 juin 2018

The Afterman de Rob Van Eyck (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Voici une œuvre que l'on peut considérer comme un Objet Filmique Non Identifié. Ce qui tombe bien, vu la catégorie dans laquelle il se situe. Film de science-fiction et d'anticipation érotique, The Afterman bénéficie d'une aura de film culte dans son pays et sans doute également dans la plupart des trente pays dans lesquels son auteur est parvenu à le distribuer. Rob Van Eyck, un nom qui fleure bon le plat pays. Et en effet, l'auteur de ce très étrange petit film de science-fiction est d'origine flamande. Un post-nuke qui comme dans la majeure partie des cas, fait suite au succès de Mad Max 2 de George Miller sans toutefois parvenir à lui voler la vedette ni même lui faire ombrage tant les moyens entreprit ici paraissent réduits au strict minimum. Comme bon nombre d'ersatz, The Afterman prend forme à la suite d'une guerre nucléaire qui n'a laissé qu'un vaste champ de ruines. Rob Van Eyck en profite pour asséner quelques images d'archives guerrières afin de justifier son propos. Apparaît ensuite à l'image, le héros, un adulte qui dans la force de l'âge est enfermé dans un bunker depuis longtemps déjà. Lorsqu'il sort dehors, c'est pour constater que la vie telle qu'il l'a connue par le passé n'est plus. Alors que la seule personne avec laquelle il fut en contact depuis tout ce temps fut le cadavre de sa mère conservé dans une chambre froide (ce qui donne lieu à une scène de nécrophilie incestueuse pas vraiment dérangeante), il est désormais livré à lui-même et aux dangers extérieurs.

Ici, pas de zombies, d'infectés, de maladies, ni de radiations. Mais des groupes d'individus dont le héros incarné par l'acteur Jacques Verbist (qui jouera dans une dizaine de métrages dont quelques courts et la suite de The Afterman, vingt ans plus tard) devra se méfier. Il l'apprendra d'ailleurs à ses dépends puisqu'après sa sortie du bunker, il croisera la route d'un groupe d'individus dont le chef le violera sans ménagements. Plus tard, il découvre un couple lesbien faisant l'amour dans un piscine intérieure, le sort de l'une d'elles étant scellé puisqu'en prodiguant des caresses buccales à sa compagne en étant immergée, celle-ci mourra noyée. On le voit très bien, le cinéaste belge semble porté sur la chose du sexe. Car alors que le film n'a pas exécuté un tiers de son intrigue, le spectateur a déjà été le témoin d'un rapport sexuel nécrophile, d'un viol homosexuel, et d'une relation saphique. Rob Van Eyck ne va d'ailleurs pas en rester là puisque son héros va croiser la route d'un étrange couple de fermiers retenant prisonnière une jolie jeune femme (interprétée par Franka Ravet) qu'il parviendra à libérer à l'issue de sa propre captivité,  après avoir tué l'individu masculin.

Les deux interprètes se partageront alors la vedette d'une œuvre dont on peut se demander alors où se situe l'intérêt, car à part de longues scènes de sexe ennuyeuses et la traversée d'un territoire qui évite scrupuleusement les villes, sans doute faute de moyens financiers suffisants, The Afterman est en terme d'intrigue, relativement plat. Que ceux qui ne parlent pas le flamand se rassurent. Les dialogues tiennent sur trois ou quatre lignes et ne nuisent aucunement à la compréhension du déroulement de l'intrigue. En provocateur, Rob Van Eyck s'amuse à rudoyer l’Église avec ses moines étranges dont l'un forcera notre héros à pratiquer sur sa personne, une fellation. Rien de sérieux là dedans, donc, et un long-métrage qui se situe davantage au niveau des post-nuke italiens qui pullulèrent dans les années quatre-vingt suite au succès de Mad Max que de ce dernier. Une curiosité à réserver aux complétistes et aux amateurs d'OFNIs. Les autres risquent de grandement s'ennuyer. A noter que le cinéaste attendra vingt ans et l'année 2005 pour signer la suite de son propre film avec Afterman 2, et huit années supplémentaires pour Afterman III: The Global Warming Disaster (lequel n'est, parait-il, qu'un mix des deux premiers)...

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