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vendredi 14 février 2025

You are not Alone (Vous n'êtes pas seuls) de Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Depuis plus de dix ans maintenant, les québécois Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens collaborent ensemble pour apporter leur vision du septième art. Un travail de longue haleine qui après être transparu à travers trois courts-métrage a fini par aboutir en 2024 avec You are not Alone (Vous n'êtes pas seuls), leur premier long-métrage. Une œuvre étrange, qui apparemment ne sait pas très bien sur quel pied danser puisque les deux réalisateurs y abordent deux aspects de la nouvelle vie quotidienne d'un jeune homme qui supporte mal sa séparation d'avec son ancienne petite amie. D'un côté, la rencontre tout à fait crédible entre Léo Biron (Pier-Luc Funk) et Rita St-Laurent (Marianne Fortier) et de l'autre, la convergence entre l'attitude du jeune homme qui se sentait littéralement disparaître et l'arrivée de John (François Papineau), un chauffeur de taxi qui un soir l'aida à réparer sa voiture et qui depuis ne cesse d'avoir d'inquiétantes intentions à son sujet. Des motivations qui ne semblent avoir rien de commun avec les faits-divers criminels qui touchent n'importe quelle société dite ''civilisée''. Non, ici, il s'agit plutôt d'évoquer l'hypothèse d'une tentative d'abduction par un extraterrestre se cachant sous les traits d'un homme d'une cinquantaine d'années. Les deux réalisateurs et scénaristes faisant ainsi des économies de moyens sur des effets-spéciaux qui auraient sans doute coûté trop chers s'ils avaient dû faire appel à des maquillages prosthétiques ou à l'emploi d'images de synthèse... Ici, le côté surnaturel du récit est emballé sous la forme la plus pure qui puisse exister : quelques éclairages bien sentis et une posture parfois (involontairement) amusante de François Papineau suffisent presque à concrétiser la présence sur le sol canadien (et peut-être même mondial, qui sait), d'une civilisation extraterrestre dont on ne saura d'ailleurs jamais les véritables intentions. Hostile ou bienveillant, il n'empêche que John se montre particulièrement insistant. Au point de retrouver sa ''proie'' jusque dans ce nouveau foyer qui l'accueil. Ce petit appartement où vit la délicieuse Rita, une jolie jeune femme qui au commencement n'avait fait que commander une pizza (Léo est livreur pour le compte d'une propriétaire de pizzeria campée par Sandrine Bisson) et qui lors de la livraison semble être tombée sous le charme de Léo. Un... ''coup de foudre'' que partagera d'ailleurs instantanément le jeune homme.


L'arrivée de Rita arrive donc à point nommé, au moment où Léo lâche littéralement la bride avec sa propre existence et son entourage. Se reconstruisant peu à peu auprès de celle qui deviendra par la force des choses sa nouvelle petite amie, l'un et l'autre vont finir par devoir affronter celui qui traque le garçon. Leur amour survivra-t-il à cette étrange expérience ? La conclusion nous le dira très certainement. Mais jusque là, Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens nous plongent avec You are not Alone au cœur d'une intrigue amoureuse assez touchante. Entre la rencontre, les premiers regards, suivi du premier échange de salives et jusqu'à cette séquence où le couple se retrouve dans le lit de Rita, les deux réalisateurs filment avec application la relation entre ces deux êtres qui l'un comme l'autre semblaient attendre chacun de leur côté qu'arrive celui et celle qui allait leur permettre enfin de pouvoir vivre pour eux et pour l'autre. De ce point de vue là, nulle doute que de nous conter une belle histoire d'amour entre deux jeunes adultes est un projet parfaitement accompli. Ce qui semble par contre beaucoup moins évident lorsqu'il s'agit de souligner la sous-intrigue tournant autour de John et Léo. Entre ce nouvel exemple de Body Snatcher, ce sous-genre de la science-fiction sublimé en 1978 par l'indétrônable Invasion of the Body Snatchers de Philip Kaufman, et sa victime, Léo, le compromis qui a pris dix ans de l'existence de leurs auteurs pour aboutir à l'objet que nous avons devant les yeux est de l'avis de certains, le point faible du récit. Et il est vrai que dans le fond, la présence de John à l'écran dans ce qui demeurera sans doute comme une belle histoire d'amour mais un piètre film de science-fiction, reste futile. Il ne s'en dégage pas moins de You are not Alone une atmosphère presque unique que l'on ne rencontre généralement que dans ce type très original de science-fiction, où les repères habituels sont gommés au profit d'une approche inédite. La bande musicale de Pierre-Philippe côté où la photographie d'Ariel Méthot n'y étant évidemment pas étrangers. Avec ses cent-cinq minutes, on aurait pu croire que le film allait tomber dans un ennui sans fin, mais même si certains reprochent justement au long-métrage sa lenteur, celle-ci participe souvent de l'envoûtement généralisé que procurent le rythme parfois neurasthénique, l'ambiance sonore, la photographie ou plus simplement la remarquable interprétation de ses deux principaux acteurs. Une très belle surprise...

 

lundi 3 février 2025

Ils sont parmi nous de Jérôme Léger (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Sans même avoir lu le plus petit synopsis qui soit ni même avoir jeté un œil à la moindre bande-annonce, à la seule évocation de son titre, la série québécoise Ils sont parmi nous semble d'emblée désigner la possibilité d'une rencontre extraterrestre entre les protagonistes du récit et des êtres venus d'une galaxie lointaine. La Classification de Hynek s'agissant de l'observation d'ovnis ou mieux encore d'une rencontre rapprochée avec les passagers de l'un d'entre eux (dont la plus extraordinaire demeure celle du troisième type), jusqu'à ce que nous soient très officiellement révélées d’hypothétiques rencontres avec des petits hommes verts ou gris, le doux rêveur qui espère chaque fois qu'il lève la tête vers le ciel tomber sur un Objet Volant Non Identifié doit pour l'instant ronger son frein et passer par la fiction pour donner corps et réalité à sa passion. Clémence Dargent et Martin Douaire créèrent en 2021 l'excellente série française OVNI(s) réalisée par Antony Cordier. Laquelle se basait sur le Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés plus connu sous l'acronyme Gepan et dont la spécificité est comme son nom l'indique d'étudier le phénomène Ovni depuis la seconde moitié des années soixante-dix. S'agissant de la série québécoise créée cette fois-ci par Jérôme Léger et Raphaël Côté, les personnages principaux du récit évoluent au sein de la fantaisiste Agence Canadienne de la Conformité Aérospatiale. Dirigée par Jocelyn Terreault (Gildor Roy), l'A.C.C.A connaît des heures douloureuses depuis que le ministre de la sécurité René Ryan (Stéphane Crête) a pris la décision de fermer et de mettre un terme au financement de l'agence une bonne fois pour toute. Alors que certains membres de la petite équipe en sont réduits à se demander ce qu'ils vont devenir, c'est précisément le jour de l'annonce de la fermeture de l'A.C.C.A que Béatrice Thomas (Julianne Côté) est engagée à l'agence. Devant le désarroi de certains de ses nouveaux collèges et de Jocelyn Terreault, la jeune femme envisage l'idée de monter de toute pièce une fausse apparition d'ovni dans le ciel afin d'intéresser l'opinion publique et ainsi faire revenir le ministre sur sa décision. Le soir même, elle et son nouveau patron se rendent dans un champ et enregistrent le drone que Béatrice a emporté avec elle, lequel a l'allure d'une petite soucoupe volante.


Filmant la séquence, le duo (enfin, surtout Jocelyn) se rend bien compte du désastreux résultat et décide de retourner à l'agence sans pour autant exploiter leur enregistrement. Pourtant, non loin de là, un couple d'influenceurs a assisté au vol du drone sans soupçonner la présence de Béatrice et de son patron. Persuadés d'avoir filmé une soucoupe volante, les deux jeunes gens vont alors partager leur découverte sur les réseaux sociaux... Réalisé par Jérôme Léger et produite par la société de production de cinéma et de télévision canadienne Pixcom fondée par Jacquelin Bouchard en 1987, Ils sont parmi nous est une mini-série fort sympathique pour laquelle va sans doute falloir prendre quelques précautions avant de lancer sa projection. En effet, la particularité de l'accent québécois et d'une partie du vocabulaire employé contraindra sans doute tout ou partie du public hexagonal à regarder les huit épisodes de la saison agrémentés de sous-titres. À défaut de quoi, l'expérience risque de se révéler compliquée. Et même, si l'on finit par s'accoutumer à l'idée de jongler entre ce que l'on entend et ce qui est écrit au bas de l'image, il faudra sans doute malgré tout un court moment d'adaptation. L'une des particularités de Ils sont parmi nous s'inscrit dans la courte durée des épisodes qui oscillent entre dix et quinze minutes pour un total se rapprochant finalement de celle d'un téléfilm ou d'un long-métrage cinéma. Essentiellement tournée dans les locaux de la dite A.C.C.A, la série ressemble à un ersatz de Caméra café (sans sa machine à boissons) où l'humour est ici aussi très présent. Au vu de l'évolution de l'intrigue il va évidemment difficile de ranger Ils sont parmi nous dans le genre science-fiction tant le sujet tient de la supercherie. L'on passe un très agréable moment devant une poignée d'interprètes et de personnages fort sympathiques (en dehors de l'excellent Stéphane Crête qui incarne un ministre de la sécurité parfaitement imbuvable !). La courte durée n'est en soit pas vraiment gênante puisque le réalisateur va droit à l'essentiel. Les coupures causées par les génériques de débuts et de fin sont relativement courtes et ne laissent donc pas le temps au téléspectateur de ''sortir'' du concept. Notons que la toute fin laisse la porte ouverte à une éventuelle seconde saison que l'on espère découvrir très bientôt...

 

mardi 8 octobre 2024

Escape from Mars de Neill Fearnley (1999) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 



Devinette : lorsqu'un commandant de navette spatiale s'appelle Poirier, de quelle origine peut être l’œuvre qui le met en scène ? Réponse : canadienne, bien entendu... Réalisé par le très prolifique Neill Fearnley, lequel était originaire d'Angleterre et est décédé cette année à Alberta, au Canada, à l'âge de soixante et onze ans, Escape from Mars est un téléfilm réalisé en 1999. Celui-ci met notamment en scène l'actrice américaine Christine Elise que les fans de la série Beverly Hills, 90210 connaissent bien puisqu'elle y incarna le rôle de Emily Valentine tout en étant dans la vie, la petite amie de Jason Priestley, l'un de ses principaux interprètes. Le sujet de Mars et de sa colonisation étant relativement courant sur grand écran, Escape from Mars apparaîtra donc en 2024 comme une œuvre relativement peu originale. D'autant plus que les effets-spéciaux s'avèrent franchement désastreux. Surtout si on les compare aux progrès qui furent effectués dans le domaine dans le courant de la décennie ou si l'on évoque ceux d'une série bien antérieure telle que Star Trek : La nouvelle génération qui vit le jour plus de dix ans auparavant... Le téléfilm repose sur scénario plutôt ambitieux de Jim Henshaw et Peter Mohan qui évoque dès 2015 la possibilité d'un voyage vers la planète Mars afin d'y prélever un minerai propre à la planète et donc indisponible sur la notre. Trois hommes et deux femmes font le voyage ensemble pour une durée de six mois environ. Aux côtés du commandant Lia Poirier l'on retrouve donc l'autre commandant John Rank (Peter Outerbridge), la chimiste Andrea Singer (Allison Hossack), l'architecte Bill Malone (Michael Shanks) ainsi que le biochimiste russe, Sergei Andropov (Kavan Smith). Des tensions naissent au sein du groupe qui en outre rencontre plusieurs problèmes en chemin. Parfois involontairement drôle, surtout lorsque l'on apprend que leurs chances de survie sont de soixante-trois pourcents, que celles de revenir sur Terre sont de soixante-quinze et qu'un million de problèmes peuvent surgir durant le voyage, le voyage de nos cinq astronautes ressemble plutôt et d'emblée à une mission suicide.


Une aventure hypothétiquement de grande envergure mais des personnages comme enfermés dans une étroite boite de conserve. Vision due à un format 4/3 tout à fait inapproprié..


Ouais, absurde, donc. D'ailleurs, si un mathématicien consulte cet article, j'aimerais bien qu'il fasse le calcul entre ces trois données pour que l'on sache de manière exacte et définitive quelles sont les chances réelles pour la mission d'aboutir ! À la décharge du téléfilm de Neill Fearnley, il faut savoir que l'inconfort dans lequel fut effectuée la projection gâta fortement l'expérience. Issue d'une VHS en fin de vie depuis des décennies, un souffle permanent vint gâcher tout ou partie de la projection. Abîmée comme si elle avait auparavant servie de support à un porno visionné en boucle par un onaniste compulsif, cette vieille bande n’eut de cesse que de sauter, affichant même parfois des parasites plus réalistes que ne le seront jamais les filtres utilisés lors de l'usage de logiciels de montages vidéo... Passé ce détail relativement gênant, et même si la source de Escape from Mars avait été celle d'un Blu-ray 4K UHD, le résultat à l'écran aurait été indifféremment pathétique. On se fiche pratiquement de tout ce qui touche de près ou de loin à la vie personnelle des personnages. Une caractérisation Discount qui n'apporte rien à cette œuvre visuellement indigeste, tournée à l'intérieur d'une navette qui ressemble davantage à un assemblage de boites en carton peintes en blanc. Nous ne féliciterons donc pas l'équipe de sept personnes chargée des effets visuels ni les deux occupées à concevoir les effets physiques. Mieux vaut compter sur certaines bonnes vieilles recettes, quitte à ce que l'expérience furète avec l'épouvante comme pour La Galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren. Lesquels démontrèrent qu'avec peu de moyens il est possible de produire des œuvres plutôt sympathiques. Mais pour rester collé à la thématique de Escape from Mars, inutile de préciser que des séries et pas mal de longs-métrages cinématographiques eurent comme objectif principal de mêler space opera et colonisation de Mars. Bref, de quoi faire le bon choix et éviter de perdre son temps devant ce très mauvais téléfilm de science-fiction...

mercredi 29 mai 2024

The Thaw de Mark A. Lewis (2009) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Mon premier reflex ? Taper Google Traduction et entrer Thaw pour découvrir le sens réel de ce mot bêtement traduit chez nous sous le terme complètement naze de ''Dégel'' ! Résultat : à bêtise, bêtise et demi. Pour une fois que l'on reprend un titre en le traduisant littéralement, il me semble que l'on aurait pu faire preuve d'un surcroît d'imagination. Ensuite, je voudrais remercier Patrice Curt qui plutôt que de me faire fuir devant ce qui semblait être une indigence a attisé ma curiosité. Film demeuré jusque là totalement étranger à mes connaissances en matière de cinéma, c'est donc avec l'engouement d'un ours polaire se jetant sur un pauvre phoque se dorant la pilule sur la banquise que j'ai lancé The Thaw qui donc fut traduit dans l'hexagone sous le titre Dégel ! L'origine américano-CANADIENNE (les majuscules ont leur importance) du film expliquant sans doute le choix peu judicieux du titre, il ne fallait donc surtout pas s'attendre à une fiction dont le sujet aurait pu traiter du conditionnement des produits de la mer au marché de Rungis... Non, car ici il s'agit ni plus ni moins d'une alternative artistiquement et sans doute financièrement fauchée du grand classique de l'épouvante et de la science-fiction de John Carpenter, The Thing. Le vice émanant sans doute du nombre de lettres qu'ont en commun les deux longs-métrages, si vous êtes bourré et que vous vous apprêtez à vous rendre dans votre échoppe préférée afin de vous réserver une soirée devant les terrifiants effets-spéciaux créés par Rob Bottin, assurez-vous de ne pas vous emparer de l'objet incriminé ici et dont les FX furent l’œuvre d'artisans nettement moins renommés... <=== Si vous avez eu le courage de rester ici jusqu'au trois petits points qui précèdent la flèche, vous devez sans doute penser que l'expérience fut rude pour votre serviteur. Mais un bon ou mauvais mot pour commencer un article sans avoir au préalable eu la moindre idée de comment le débuter n'a jamais été une fin en soit. L'émulsion entre le Body Horror, la source d'inspiration évoquée ci-dessus et un un goût prononcé pour toute chose qu'elle soit de piètre ou de bonne qualité devrait suffire à assurer un certain confort de visionnage. N'en n'attendant pas grand chose malgré la présence d'un Val Kilmer qui s'avérera somme toute anecdotique, The Thaw fut au final une assez bonne surprise. Rien d'incroyable visuellement, certes....


Une incarnation qui ne vole pas plus haut que celle d'un bon gros nanar. Une mise en scène pépère et des qualités artistiques qui renvoient à du DTV (ce qu'est justement le long-métrage de Mark A. Lewis), mais SURTOUT, la déception de voir débarquer de jeunes adultes pas tout à fait formés intellectuellement à la fin du printemps. Bref, ici, pas question d'avoir les yeux qui brillent devant l'infini manteau blanc de l'Antarctique. Cette étendue immaculée qui allait virer au rouge chez Carpenter mais déjà nettement plus sobrement chez Mark A. Lewis. À l'issue d'un générique qui inquiète davantage pour son atroce visuel que pour le propos qu'il énonce, on s'attendrait à découvrir un énième film d'infectés dit ''du dimanche''. Mais non. Ou alors faut-il l'envisager comme le déclencheur d'un événement d'ampleur internationale à laquelle il aurait été conseillé à un ou plusieurs des protagonistes de préserver l'humanité en se sacrifiant corps et âme. Et ça tombe bien ! Car d'un côté il y a ceux qui expriment l'idée de rester sur les lieux d'une infection parasitaire vieille de millions d'années : La fille à papa prénommée Evelyn (Martha MacIsaac) et Atom Galen (Aaron Ashmore) dont il semblerait que la gamine ait augmenté le taux de testostérones d'Atom au vu de l'intérêt et du soutien que le jeune homme lui porte ! De l'autre, la brebis galeuse : Federico Fulce (Kyle Schmid) au beau être tout comme son ami Atom un étudiant brillant, le bonhomme va très rapidement perdre pied et se comporter de manière fort inquiétante. Au regard de l'imposante station scientifique vue dans The Thing, celle de The Thaw semble avoir les dimensions de toilettes sèches d'extérieur ! Bref, ça sent quand même le film au rabais. Et pourtant, la magie opère, si tant est que l'on soit en mesure d'accepter la pauvreté qui caractérise l'ensemble du projet. Pas vraiment le temps de s'ennuyer. Sans être absolument remarquables, certains effets-spéciaux comme les corps atteints par les parasites font suffisamment travailler l'imagination pour que les hypocondriaques aient la sensation que sous leur peau grouillent des centaines de petites bestioles peu ragoutantes. Bref, The Thaw est sympa, et donc moins misérable que j'avais pu le redouter...

 

mercredi 8 mai 2024

Arcadian de Benjamin Brewer (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Capable du meilleur comme du pire, d'apparaître dans un authentique chef-d’œuvre comme de se fourvoyer dans le pire des nanars, l'acteur américain Nicolas Cage nous revient cette année en petite forme avec Arcadian du réalisateur Benjamin Brewer. Troisième long-métrage après le drame Beneath Contempt en 2011 et le film d'action The Trust en 2016 dans lequel il débaucha déjà la star américaine en lui offrant l'un des deux rôles principaux aux côtés d'Elijah Wood, Benjamin Brewer signe avec Arcadian une œuvre de science-fiction post-apocalyptique comme il en existe malheureusement déjà des dizaines. Autant dire que dans ce monde peuplé de créatures cauchemardesques qui sortent principalement lorsque le soleil se couche, rien ou très peu de choses ne va venir perturber le train-train quotidien de l'amateur qui chaque mois se nourrit de ce genre de productions par poignées de dix ! Nicolas Cage incarne le rôle de Paul, père de deux adolescents âgés de quinze ans tout juste nés à l'époque où un cataclysme eut lieu sur notre planète. Mix entre le film de monstres façon loups-garous nanardesques, science-fiction à la Je suis une légende du pauvre et campagnard, le titre Arcadian est étymologiquement incompatible avec l'univers décrit dans cette œuvre s'inscrivant dans un contexte d'écriture flemmarde assez remarquable. À commencer par la caractérisation de ses principaux protagonistes. Pourtant en nombre peu important, les personnages ne bénéficient pas d'un soin tout particulier quant à l'élaboration de leur personnalité. L'on a d'un côté l'adolescent un brin rebelle (Maxwell Jenkins dans le rôle de Joseph), amoureux de la charmante Charlotte (l'actrice Sadie Soverall) qui vit dans une ferme près de là où il vit lui-même aux côtés de son père et de son frère Thomas (Jaeden Martell), petit bricoleur de génie dont le comportement est à l'opposée de Joseph. Le concept de Arcadia est simple : dans un monde infesté de créatures monstrueuses, un père et ses deux fils tentent de survivre, tout comme les habitants des fermes implantées aux alentours. Dans ce récit qui compte moins d'une dizaine de personnages, Benjamin Brewer tente avec entre les mains le scénario écrit par Mike Nilon d'apporter une vision nouvelle du genre post-apocalyptique en se penchant sur la personnalité de ces deux adolescents qui comme souvent sur grand écran n'ont pas ou peu de rapports entre eux avant que l'adversité ne les contraigne à se rapprocher. D'autant plus que le père incarné par Nicolas Cage apparaît plus comme un faire-valoir que comme le personnage central d'un drame familial sur fond de dystopie...


En effet, si la star américaine apparaît régulièrement durant la première partie, elle disparaît peu à peu, se fait de plus en plus discrète dès lors que Benjamin Brewer décide de mettre en avant les deux fils du héros ainsi que la jeune Charlotte. Bancal et franchement dénué de tout intérêt, le concept d'Arcadian aurait pu être fort si seulement le réalisateur s'était donné la peine de créer des personnages attachants. Mais en les survolant et en les mettant en scène dans des situations rocambolesques à la limite du ridicule, c'est avec une certaine gêne que l'on suit les aventures relativement périlleuses de ces gamins confrontés à ceux qui semblaient avoir été des hommes et des femmes par le passé et qui désormais apparaissent à l'écran sous la forme de créatures hybrides semblant avoir des origines ''lycanthropesques'' ! Frère du réalisateur, Alex Brewer est à la tête de l'équipe chargée de produire à l'image les fameux créatures. Le résultat est sans appel : Les victimes de cette étrange maladie qu'est la lycanthropie dans Le Loup-garou de Paris ont trouvé un véritable rival en matière d'effets-spéciaux numériques visuellement immondes. Leur design qui au départ est déjà en lui-même assez risible est accentué par des images de synthèse absolument infâmes qui ne cachent par leurs origines. Je pense au critique originaire du sud-ouest du Gers Pierre Challon qui il y a deux mois écrivait une critique particulièrement élogieuse du long-métrage de Benjamin Brewer, allant ainsi à contre-courant du spectacle qui en réalité nous est présenté à travers la mise en scène, l'écriture ou bien même l'interprétation, laquelle fait partie des rares meubles à sauver... à croire que l'on n'a pas du tout vu le même film ! Non, vraiment, Arcadian ne possède aucun des atours qui auraient permis de le distinguer de la concurrence. Et surtout pas sa photographie ou le cadrage (à l'épaule) qui tangue de manière presque maladive ! Le film est à l'image d'un Nicolas Cage effacé : sans réelle ambition. Bref, pour sa première apparition sur les écrans en 2024, et comme je l'écrivais au départ de cette critique, l'acteur nous revient en petite forme. Pas un désastre mais pas l'un de ces grands films de science-fiction dont on se souvient très longtemps après sa sortie....

 

jeudi 1 février 2024

Andron : The Black Labyrinth de Francesco Cinquemani (2015) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Premier long-métrage du réalisateur Francesco Cinquemani après toute une série de courts et d'épisodes de séries télévisées, Andron : The Black Labyrinth tient son nom du grec ancien signifiant la pièce d'une demeure réservée aux hommes. On peut donc supposer que le film a comme intention de traverser le temps pour nous offrir un voyage en pleine Grèce Antique ou pour au moins baigner ses personnages dans des décors typiques de cette époque mais non, là n'est visiblement pas l'intention du réalisateur et scénariste italien qui préfère au risque de créer une certaine indigence, mélanger différents types de longs-métrages ayant connu un certain succès. À l'origine, le film est semble-t-il basé sur une série télévisée italienne et mélange donc post-apocalypse avec ses décors extérieurs fourmillant de pauvres hères, groupe d'individus ayant perdu la mémoire et se retrouvant coincés dans le labyrinthe du titre, survie, jeu télévisé... Bref, il y a dans Andron : The Black Labyrinth, de la science-fiction dystopique à la manière des vieux mockbusters italiens des années 80, du Cube et consorts, du gros repompage de The Maze Runner (sorti dans l'hexagone sous le titre Le labyrinthe) et du Running Man (ou plus près de chez nous, Le prix du danger). Tout ceci enrobé par la double présence d'Alec Baldwin et Danny Glover histoire d'apporter un peu de lustre et de crédit à une œuvre qui très honnêtement en manque terriblement. En effet, dès les premières secondes et jusqu'au générique de fin, c'est l'effarement. On se demande comment les deux acteurs à la carrière pourtant bien fournie ont pu l'un et l'autre se laisser tenter par un script branlé avec aussi peu d'imagination. L'appel du billet vert, sans doute ? Manifestement financé à l'aide d'un budget serré, le long-métrage de Francesco Cinquemani offre nettement moins d'intérêt qu'une œuvre signée de Sergio Martino, Bruno Mattei ou d'Enzo G. Castellari en leur temps. Quel rapport me direz-vous entre 2019, après la chute de New-York, Virus Cannibale, Les guerriers du Bronx et Andron : The Black Labyrinth ?


Sans doute aucun, à moins que l'on se réfère aux objectifs que chacun s'était fixé en son temps : reprendre un concept. Se le réapproprier et en proposer une fumeuse alternative. Chose qui par contre ne risque pas d'arriver avec Andron : The Black Labyrinth qui demeure l'une des pires expériences cinématographiques de ces dix dernières années. On comprends rapidement que les deux vedettes du film ne sont que des faire-valoir servant à attirer du monde devant les écrans puisque les véritables protagonistes seront interprétés par des acteurs nettement moins connus : au hasard, Leo Howsard, Gale Harold, Antonia Campbell-Hugues, la chanteuse Skin du groupe Skunk Anansie ou encore Elettra Dallimore Mallaby. Bref, un casting hétéroclite pour une œuvre qui ne l'est pas moins. Gardez bien au chaud vos petits classiques achetés aux format DVD ou Blu-ray car ce n'est certes pas Andron : The Black Labyrinth qui les chassera de vos vidéothèques. Le long-métrage de Francesco Cinquemani est une purge, une vraie. Le genre de films qui pullulent, mêlant science-fiction et action dans un univers visuellement dégueulasse. Le labyrinthe du titre est à lui seul une authentique escroquerie. Oh, il y a bien quelques engrenages qui tentent de faire illusion ça et là mais le film semble avoir été tourné en grande partie à l'intérieur d'une ancienne usine désaffectée qui n'aurait sans doute pas fait tâche si elle avait dû remplacer celle de la séquence d'ouverture du nanar culte de Bruno Mattei, Virus Cannibale ! Effets-spéciaux au rabais, décors on ne peut moins immersifs, jeu approximatif et scénario bancal, Alec Baldwin et Danny Glover durent se mordre les doigts d'avoir accepté un tel projet. Le montage est chaotique, surtout lors des séquences d'action qui en deviennent totalement illisibles. L'escouade de soldats auxquels vont se frotter nos protagonistes demeure absolument ridicule (non mais ça veut dire quoi ces yeux rouges lumineux?) et semble avoir été empruntée à la série culte japonaise San Ku Kaï. Les amateurs ne séries Z de science-fiction peuvent d'ors et déjà se frotter les main : Andron : The Black Labyrinth est fait pour eux, et uniquement pour eux. Les autres risquent de fuir le film dès les premières minutes... et ils auront bien raison de le faire... Allez hop, à la poubelle !

mardi 17 octobre 2023

The Gracefield Incident de Mathieu Ratthe (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on n'a de talent ni pour la mise en scène, le montage, le cadrage, l'écriture ou l'interprétation, le mieux reste encore de tourner un Found Footage. Pas besoin d'avoir fait de grandes écoles de cinéma ou d'avoir la moindre prédisposition pour l'un ou l'autre de ces secteurs. Une ou plusieurs caméras, un minimum d'oseille, une poignée d'interprètes libres de tous engagements et surtout, surtout, des idées plein la tête et une motivation sans faille. Avant que le canadien Mathieu Ratthe ne produise, n'écrive et ne réalise The Gracefield Incident en 2017, il fut l'auteur de trois courts-métrages entre 2008 et 2011. Six années séparent donc le dernier d'entre eux du premier et actuellement seul long-métrage qu'il a lui-même mis en scène. On imagine sans mal que le budget du film n'a pas dû dépasser les quelques dizaines de milliers de dollars au vu du résultat à l'écran. Bénéficiant d'idées intéressantes comme le personnage de Matthew Donovan (qu'interprète lui-même le réalisateur) qui se dote d'une caméra directement implantée à l'intérieur de son œil prothétique, on peut supposer que The Gracefield Incident sera tourné à la manière d'un FPS, un concept qui fut notamment employé deux ans plus tôt à travers Hardcore Henry de Ilya Naishuller. Sauf que... ben non, en fait. Ou si peu. L'intérêt de la chose ne dépassant pas les portes du script, l'idée même de filmer le long-métrage en vue subjective à travers le simulacre d'œil du personnage central est directement contrecarré par la présence d'un ami doté d'un appareil-photo et d'un second équipé d'une caméra. Autant dire qu'à l'image, la différence entre ce qui apparaît comme une technologie nouvelle et des méthodes de filmage couramment utilisées n'est pas vraiment flagrante. De plus, le concept se prend les pieds dans le tapis puisqu'en passant de l'une à l'autre de ces technologies de l'image, le spectacle auquel l'on assiste devient tristement brouillon. On finit par ne plus savoir qui est en vue subjective. Ce qui paraît logique d'un point de vue strictement scénaristique l'est déjà nettement moins en qualité de réalisme.


On peut comprendre que notre bande de jeunes adultes soit sans cesse attirée par cette forêt où se déroulent d'inquiétants événements plutôt que de reprendre la route en sens inverse à bord de leur véhicule car alors, le récit serait conclu en seulement cinq minutes. Mais l'on peut également s'agacer devant la bêtise crasse de Matthew et de ses compagnons qui insistent pour se rapprocher du danger. Entre science-fiction et épouvante, The Gracefield Incident convie ses personnages à venir s'installer dans un fort joli chalet prêté par le boss un brin parano de Matthew. Les lieux sont effectivement truffés de caméras. Ce qui ajoute un surcroît important de matériel permettant d'assister à des événements se situant directement à l'intérieur de la demeure. Matthew, Joe, Julia, Jessica et les autres assistent le premier soir à la chute d'une météorite qu'ils s'empressent d'aller dénicher alors même que la nuit est tombée et que la vision y est drastiquement réduite. Le groupe met la main sur un objet de forme quasi oblongue dont le poids ne semble pas dépasser les quelques dizaines de grammes si l'on tient compte du fait qu'il paraît à l'écran être fabriqué dans du polystyrène ! D'une manière générale, les effets-spéciaux sont relativement piteux. Ce qu'excuse évidemment le budget étriqué. Une créature va dès lors s'en prendre à nos jeunes adultes qui demeureront malgré tout sur le site, allez savoir pourquoi ! Hurlements dans la nuit, apparitions inquiétantes d'une créature hostile qui semble ne pas appartenir à notre planète, évocation du fameux Bigfoot, dysfonctionnement des appareils électriques et symboles mystérieux constituent l'essentiel d'une œuvre franchement médiocre. Surtout, The Gracefield Incident arrive bien trop en retard. Dix-huit ans après Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez et huit après le bousin d'Oren Peli intitulé Paranormal Activity. Et encore, ce n'est que si l'on n'énumère que ces deux exemples de Found Footage puisque en la matière, le septième art en a produit à la pelle depuis ces vingt dernières années. The Gracefield Incident fait malheureusement partie des plus mauvais d'entre tous. Jamais terrifiant, parfois monté à l'arrache (on passe subitement d'une scène nocturne tournée en plein forêt) à un Crop Circle formé dans un champ de maïs en plein jour. L'interprétation est dans la moyenne du genre. Ni désastreuse, ni mémorable. Bref, inutile de perdre son temps devant The Gracefield Incident...

 

jeudi 6 juillet 2023

Control de James Mark (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après trois long-métrages d'action et de science-fiction tournés entre 2017 et 2019, le réalisateur James Mark nous aura fait ''patienter'' trois années supplémentaires avant de revenir en 2023 avec son genre de prédilection. Avec Control, le voici donc rembarquant sa nouvelle héroïne dans une œuvre de science-fiction qui l'enferme d'emblée dans une pièce en tout point semblable à celles auxquelles les protagonistes de Cube de Vincenzo Natali tentaient d'échapper un quart de siècle plus tôt. Le film repose donc essentiellement sur les épaules de l'actrice Sara Mitich qui incarne une Eileen qui ne sait pour quelle raison elle se retrouve enfermée dans une pièce close constituée de murs insonorisés, d'une table, d'une chaise et d'un panneau dont la principale fonction et d’égrener le temps qu'il lui reste pour accomplir des tâches apparemment anodines. À défaut de quoi, sa fille Eve perdra la vie. Rejointe au bout d'une vingtaine de minutes par son époux Roger (l'acteur George Tchortov), l'un et l'autre n'auront de contact avec l'extérieur qu'à travers une voix leur ordonnant d'accomplir les tâches en question. Control repose donc sur ce principe mais sans le génie du long-métrage de Vincenso Natali qui en 1997 mit tout le monde d'accord. Dans le cas du dernier film de James Mark, le concept semble tourner autour des capacités métapsychiques de l'héroïne qui dans certaines conditions ne pourra atteindre l'objectif édicté par la voix qu'en usant e sa faculté de télékinésie dont elle semblait ignorer jusque là l'existence. Originaire du Canada, Control fait malheureusement partie de ces œuvres récentes qui tentent de manier elles aussi des sujets aussi ambitieux que celui-ci. À l'image du piteux survival de Brekley Brady Dark Nature, le long-métrage de James Mark ne nous raconte finalement pas grand chose et ne repose que sur des lignes de dialogues insipides et des mises en situation répétitives. Afin de briser le carcan qu'imposent les divers objectifs ordonnés par la mystérieuse voix, le réalisateur et scénariste (assisté à l'écriture par Matthew Nayman) confronte un couple qui tentera de régler ses compte et entrecoupera les phases d'expérimentation à l'aide de séquences tout aussi dispensables situées sur une plage et mettant en scène la mère et sa fille...


Un tel postulat exige une imagination des plus fertile et pas simplement une succession d'actes de télékinésie si tant est qu'ils progressent dans leur technicité. Au bout de trois quart-d'heure, soit environ un peu plus de la moitié que dure le long-métrage, les événements n'ayant pas vraiment évolué, on comprend assez rapidement qu'il ne faudra pas attendre grand chose de Control, lequel fait preuve d'un manque terrible d'inspiration. Au bout de quatre-vingt minutes nous est donnée l'explication de telles manœuvres. L'héroïne ayant acquis la certitude de pouvoir se servir de pouvoir jusque là enfouis en elle, la voilà s'échappant de la pièce puis de l'édifice qui jusque là la retenait prisonnière ? Pourquoi ? Pour réaliser que tout était lié au drame dont elle, son mari et leur fille Eve furent les acteurs. Au final, Control est bien moins original qu'il ne semble l'être. La répétitivité des actions et le peu d'intérêt que l'on portera à Eileen et Roger nuisent au film qui de plus, aurait mieux fait d'investir une multitude de décors plutôt que d'enfermer ses protagonistes dans une pièce unique. D'autant plus qu'à mesure que s'y déploient les capacités télé-kinésiques de son héroïne, le danger semble s'éloigner, la renforçant peu à peu. À dire vrai, Control est le résultat d'un beau gâchis qui malgré son apparente ambition se contente d'en faire le moins possible tout en espérant pouvoir faire reposer l'intrigue sur ses seules lignes de dialogue et des tests dont la redondance ne trompera personne. Et surtout pas les habitués des films s'inscrivant dans le sous-genre des Escape Game. Bref, inutile de perdre un temps précieux devant le long-métrage de James Mark dont l'unique intérêt aura été d'éveiller en nous de vieux et anxiogènes souvenirs. Ceux de l'excellent Cube, justement...

 

dimanche 14 mai 2023

Simulant d'April Mullen (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Nombre de longs-métrages de science-fiction mettent en scène androïdes, cyborgs, robots, automates et humanoïdes en tous genres. Des machines généralement conçues pour être mises au service de l'homme jusqu'à ce que l'une ou plusieurs d'entre elles se mettent à dérailler et se révolter contre leurs concepteurs. La plus illustre des franchises dans ce domaines reste sans doute Terminator dont les deux premiers volets réalisés par James Cameron demeurent de véritables classiques selon les amateurs de science-fiction dystopique. On citera également le Blade Runner de Ridley Scott et des choses un peu plus récentes comme le Ex Machina d'Alex Garland. Réalisés par une grande majorité d'hommes, il arrive pourtant parfois qu'une femme se penche sur le sujet comme très récemment avec le Simulant de la canadienne April Mullen qui loin d'être une amatrice a débuté sa carrière il y a une quinzaine d'années. Sans atteindre la tension ni les qualités narratives des classiques susmentionnés, son dernier long-métrage possède des atouts non négligeables qui rendront l'expérience relativement agréable. Rien de fondamentalement innovant cependant comme nous le verrons plus loin puisque le sujet ayant été maintes fois traité sur grand écran, on ne s'étonnera pas à ce qu'une certaine redondance apparaisse à travers la quasi totalité des sujets évoqués dans cette œuvre développée à partir d'un scénario écrit le scénariste par Ryan Christopher Churchill...


Simulant VS T-800 VS Réplicants


L'on observera très rapidement l'infime frontière qui sépare le sujet du film de ceux des œuvres invoquées un peu plus haut. D'emblée, les simulants du film, ces humanoïdes contraints par des règles qui les empêchent en outre de faire du mal aux êtres humains ou de commettre un acte contraire aux législations en vigueur à l'échelle locale ou internationale, apparaissent comme un alternative aux machines de guerre qui dans un futur proche entraient en conflit avec l'humanité dans les deux premiers volets de la saga Terminator. Sauf qu'ici, le concept est inversé et ressemble donc davantage à celui de Blade Runner dans lequel des réplicants de modèle Nexus-6 étaient pourchassés par l'ancien Blade Runner Rick Deckard afin de retrouver et éliminer plusieurs de ces modèles devenus depuis des fugitifs. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'idée d'humanisation des androïdes qui est remise en cause et non plus seulement l'annihilation de l'espèce humaine par des machines conçues pourtant par ses représentants comme cela était le cas chez James Cameron. Simulant ouvre d'intéressantes perspectives et peut s'envisager comme une préquelle non officielle des Terminator puisque ce besoin pour le personnage de Casey Rosen (l'acteur Simu Liu) d'humaniser les Simulant au point que la distinction entre eux et l'homme devient quasiment impossible et cela contrairement aux restrictions imposées par l'agence Nexxera, laquelle définie en outre certaines limites à ce sujet...


Homme-Dieu et Sextech


Si certains envisagent déjà d'entretenir des relations sexuelles non plus avec des êtres exclusivement faits de chair et de sang, d'autres se projettent également dans un monde pas si lointain de nous (une trentaine d'années environ) en estimant qu'une majorité des hommes et des femmes auront davantage de relations charnelles avec des machines qu'avec leurs semblables. Une conception de l'amour abordée dans le cas de Simulent dans lequel une femme vit auprès d'un androïde, parfaite réplique physique de son époux mort dans un accident de voiture et où un génie de l'informatique, Casey Rosen, entretient une relation sexuelle avec sa voisine, une machine dont il a ''boosté'' les performances cérébrales ! Doté d'effets-spéciaux discrets mais convaincants, le long-métrage d'April Mullen assène le récit de flash-back inintéressants et qui malheureusement ne participent jamais de l'intérêt pour ce couple dont la présence vient miner une partie de l'intérêt tournant autour de la traque de Casey Rosen. Le film tente d'apporter un discours moral sur l'emploi et donc l'exploitation d'individus parfaitement semblables aux êtres humains à travers le personnage incarné par Simu Liu, lequel choisit à ses risques et périls de leur offrir une totale autonomie. En charge de la bande musicale, le trio canadien Blitz//Berlin pompe parfois sans scrupule celle que composa l'américain Brad Fiedel pour Terminator et notamment lors d'une séquence de course-poursuite. Au final, Simulent est un sympathique film de science-fiction matinée d'action qui n'a malgré tout aucune chance de faire de l'ombre aux classiques du genre...

 

mercredi 12 janvier 2022

Scanner Cop 2: Volkin's Revenge de Steve Barnett (1995) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Une année après la sortie directement en vidéo du quatrième long-métrage de la franchise Scanners initiée quatorze ans plus tôt par le réalisateur canadien David Cronenberg, Steve Barnett venait y mettre un terme avec Scanners: The Showdown, sans doute plus connu sous le titre de Scanner Cop 2: Volkin's Revenge et traduit chez nous sous celui de Scanner Cop 2 - La Vengeance de Volkin. Un titre qui semble bien plus approprié puisque l'intrigue, sans directement faire suite au précédent volet, met tout de même en scène l'acteur Daniel Quinn dans la peau du même personnage principal. Le détective Samuel Staziak qui cette fois-ci va se mesurer non plus à un scanner tueur de flics mais à un criminel qu'il fit jeter en prison après avoir tué son frère. Du casting de Scanner Cop il ne demeure plus grand monde puisque tous ou presque des interprètes ont disparus et Daniel Quinn semble être le seul à revenir pour cette nouvelle aventure dans l'univers de ces scanners qui décidément, poussent en ville comme les champignon dans les forêts. Ce qui n'empêche toujours pas certains individus d'ignorer leur existence et de rester coi devant certaines scènes de crimes particulièrement abominables. Car c'est bien là que tire sa substantifique moelle le long-métrage de Steve Barnett. Dans des séquences gore du plus réjouissant effet. Car l'équipe d'une douzaine de personnes en charge de produire les nombreux effets-spéciaux à base de latex qui parsèment le récit d'actes de violences commis par un scanner montant lentement mais sûrement en puissance s'avèrent fort convainquant. Bien entendu, la texture de la peau des victimes n'a toujours pas celle, réaliste, des boucheries désormais étalées sur nos écrans mais tout de même, le film fait preuve d'une grande imagination en terme d'horreur...


Si les meurtres apparaissent ici totalement gratuits, ils font cependant sens lorsque l'on comprend le projet du scanner Karl Volkin qu'interprète l'acteur américain Patrick Kilpatrick. Avec sa gueule de psychopathe, l'acteur qui s'opposa au belge Jean-Claude Van Damme dans Coups pour coups de Deran Sarafian en 1990 et endossa le costume de mercenaire dans Piège à grande vitesse de Geoff Murphy cinq ans plus tard campe ici un tueur implacable se nourrissant de l'essence de ses victimes elles aussi dotées du pouvoir de scanners. Produit par Pierre David qui fut le réalisateur du précédent volet mais également producteur de l’œuvre originale de David Cronenberg et de deux de ses classiques Chromosome 3 en 1979 et Videodrome en 1983, Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a malheureusement le défaut de ses qualités. Car en multipliant les meurtres, souvent perpétrés dans des conditions similaires, le film perd l'un des éléments essentiels à tout bon film : son scénario. Réduit à sa plus simple expression, celui-ci est l’œuvre de Mark Sevi (auquel est évidemment rattaché le nom de David Cronenberg pour la création des caractères) dont la première moitié de sa carrière fut d'écrire pour un quantité importante de séquelles (Class of 1999 II: The Substitute de Spiro Razatos, Ghoulies IV de Jim Wynorski ou encore Relentless IV: Ashes to Ashes d'Oley Sassone qui furent tous les trois réalisés en 1994)...


Patrick Kilpatrick dans la peau de Karl Volkin dessoude à tours de bras pour une unique raison qui est celle de renforcer ses capacités psychiques et ainsi prendre de l'ascendant sur un Samuel Staziak qui jusqu'à maintenant n'a jamais vraiment trouvé de scanners à sa hauteur. Si Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a tendance à tourner en rond, le film n'en est pas moins intéressant. Comme son prédécesseur, celui-ci mêle science-fiction, fantastique et policier. Dans le rôle du capitaine Jack Bitters nous retrouvons l'acteur Robert Forster pour une présence à l'écran relativement anecdotique ainsi que l'actrice Khrystyne Haje dans celui de la chercheuse Carrie Goodart. Pour en revenir aux meurtres et donc aux effets-spéciaux, John Carl Buechler, Jeffrey S. Farley, Tom Irvin, Clayton Martinez et le reste de l'équipe en charge de leur conception, le long-métrage de Steve Barnett est un véritable festival de séquences gore où le Body Horror est mis à l'honneur. Des séquences lors desquelles visages, gorges et torses s'enflent avant de se craqueler, de brûler et de se dissoudre, laissant derrière les diverses scènes de crime des corps dans un état épouvantable. Les séquence situées dans une ruelle mal éclairée, dans l'atelier d'une artiste ou dans une laverie automatique demeurant sans doute les plus significatives. Si le propos n'a rien en commun avec celui du classique de Jim Muro Street Trash sorti sur nos écran huit ans auparavant, l'horreur ici rappellera les fans de gore à son bon souvenir. À noter la présence au début du récit de l'acteur Allan Kolman qui fut l'un des principaux interprètes de Shivers, le tout premier long-métrage de David Cronenberg en 1975. Sa participation ici sonne comme une forme d'hommage au créateur du scénario original. Quant à Scanner Cop 2: Volkin's Revenge, s'il ne s'agit pas d'un chef-d’œuvre, il demeure une très honnête série B horrifique...

 

mardi 11 janvier 2022

Scanner Cop de Pierre David (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

''10 secondes, la douleur commence. 15 secondes, vous ne respirez plus. 20 secondes, vous explosez''... C'était il y a quarante-ans et depuis l’œuvre séminale de David Cronenberg intitulée Scanners, la franchise s'est agrandie semble-t-il au delà du raisonnable. Et pour celles et ceux qui croient encore que celle-ci a cessé de croître à l'issue du troisième volet réalisé par Christian Duguay en 1991 (Scanners III : Puissance maximum), deux autres épisodes virent le jour en 1994 ainsi que l'année suivante. Avant que le personnage du détective Samuel Staziak ne rempile donc dans Scanners: The Showdown en 1995, nous le verrons donc tout d'abord apparaître dans Scanner Cop qui, au passage, perd son S tandis que sa suite le récupérera. Allez comprendre pour quelles raisons... C'est pourtant bien simple puisque dans ce premier volet d'un diptyque en forme de Spin-Off à la trilogie originelle dont les deux séquelles (vous suivez?) furent tout à fait dispensables, le récit se concentre avant tout autour du personnage de Samuel Staziak qu'interprète l'acteur Daniel Quinn (lequel reprendra le rôle l'année suivante), un flic tout fraîchement promu qui fait partie de ces scanners qui ont la particularité de lire dans l'esprit des gens, sont dotés du pouvoir de télékinésie et sont capables de prendre le contrôle des machines uniquement par la pensée. La récente incorporation de Samuel Staziak dans les rangs de la police de Los Angeles tombe à pic puisque l'aventure qui se poursuit après une introduction montrant les origines du pouvoir dont il est doté, à savoir son père tué lors d'une altercation avec deux membres de la police), montre un individu malveillant qui à l'aide d'une voyante (l'actrice Hilary Shepard et son sourire ''Jokerien'') s'en prend télépathiquement aux membres des forces de police...


De quoi mettre à rude épreuve les nerfs des autorités et notamment ceux du commandant Peter Harrigan, le père adoptif de Samuel Staziak qu'interprète Richard Grove, étonnant ''sosie'' de l'acteur Stacy ''Mike Hammer'' Keach, ainsi que ceux de son adjoint le lieutenant Harry Brown sous les traits duquel les plus avertis reconnaîtront Mark Rolston qui fut notamment l'un des militaires envoyés en mission à la surface de la planète LV-426 dans l'excellent Aliens, le retour de James Cameron en 1986. Quant à Darlanne Fluegel, on pu notamment la découvrir dans Les yeux de Laura Mars d'irvin Kershner qui la vit débuter sur grand écran en 1978 ou bien plus tard dans la séquelle de Simetierre réalisé une fois de plus par Mary Lambert en 1992. Le grand méchant de Scanner Cop est quant à lui campé par l'acteur ultra charismatique Richard Lynch, connu pour son visage brûlé à la suite d'une immolation en plein Central Park en 1962 avant de débuter à la fin des années soixante, une carrière d'acteur lors de laquelle il enchaînera les rôles de méchants sur petit et grand écran (on se souviendra longtemps de son interprétation dans le vingt-deuxième épisode de la troisième saison de la série policière culte Starsky et Hutch, Quadrature dans lequel il interpréta un Lionel Fitzgerald II hyper flippant!)...


S'il est logique de penser que Scanner Cop n'atteint pas les qualités de l’œuvre originale (qui elle-même ne fait sans doute pas partie du haut du panier de la filmographie du célèbre réalisateur canadien), le long-métrage de Pierre David, l'un des deux seuls qu'il réalisa dans sa courte carrière de cinéaste (mais très longue dans celle de producteur) n'a cependant pas trop à rougir de la comparaison. Surtout si on le confronte aux épisodes 2 et 3 de la franchise qui franchement, ne demeurent pas des modèles du genre. Avant que Scanner Cop ne s'enfonce peu à peu dans les abîmes de la série Z au bout d'une heure environ de bons et loyaux services, le film du montréalais Pierre David nous propose un spectacle à mi-chemin entre film policier, fantastique et de science-fiction. Bien que l'occulte et le.... ''merveilleux'' entrent en jeu, Scanner Cop a tout du petit film policier du début des années quatre-vingt-dix (voire de la décennie précédente) nerveux et donc, plutôt bien rythmé. Les quelques effets-spéciaux sont relativement bien exécutés et réalisés à base de latex comme cela était de coutume à une certaine époque et que les amateurs ont le plaisir de découvrir de nos jours qu'ils reviennent en force chez certains cinéastes. À dire vrai, l'intérêt de Scanner Cop est quelque peu ruiné par une dernière partie grand-guignolesque un peu ridicule, voire carrément cheap ! Mais ne boudons pas notre bonheur puisque le film demeure tout de même relativement efficace et honorable vu sont statut de séquelle (spin-off) tardive. À noter que l'année suivante Scanners: The Showdown sera à son tour réalisé par Steve Barnett, auteur notamment en 1991 du film de science-fiction post-apocalyptique Mindwarp...

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