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jeudi 16 octobre 2025

Electric Dream de Robert Barron (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 



À la lecture des nombreux commentaires s'agissant d'Electric Dream du réalisateur, scénariste et producteur américain Robert Barron, l'engouement avec lequel s'expriment à son sujet les critiques laissait envisager une expérience hors du commun, renvoyant à une époque que nombre de cinéastes tentent aujourd'hui de faire ressurgir par l'application du concept de Revival. Sans doute faut-il avoir connu cette comédie romantique et de science-fiction pour y être autant agrippé que le sera l'année suivante votre serviteur au sujet du formidable Breakfast Club de John Hugues. Pourtant sans commune mesure avec Terminator de James Cameron qui verra le jour sur son territoire d'origine à trois mois d'intervalle seulement, Electric Dream peut être considéré comme l'un des premiers longs-métrages à s'être penché sur une thématique dont la récurrence s'accélérera au fil des décennies. Avant que l'Intelligence Artificielle ne prenne le pas sur celle des ingénieurs qui en furent les fondateurs, en cette année 1984, le film de Robert Barron et encore plus celui de James Cameron façonneront chacun à leur manière différentes étapes dans l'évolution des machines. Le premier pouvant être conçu comme une involontaire préquelle au second. Des débuts hésitants, projetant la dite Intelligence Artificielle sur une machine heureusement dénuée de jambes et de bras mais en revanche dotée de capacités de calculs et d'une ''réflexion'' dus au booste dont elle a bénéficié de la part de son propriétaire Miles Harding (Lenny Von Dohlen). Employé d'une entreprise d'architecture souvent en retard au travail, c'est sur les conseils d'un ami et collègue de travail qu'il prend la décision de s'acheter un ordinateur. Electric Dream ayant plus de quarante ans, la machine en question apparaîtra bien désuète au regard des monstres de technologies actuels. Notons que le personnage, lequel avoue ne rien y connaître en matière d'informatique, semble un peu trop rapidement s'accorder avec les fonctions de sa nouvelle acquisition. Pour un type qui n'y connaît pas grand chose, le voilà déjà en train de doter son appartement de fonctions domotiques (concept qui fut démocratisé dans les années 70 grâce au protocole X10) qui ne vont d'ailleurs pas forcément lui faciliter la tâche...


Le film nous présente ensuite la jeune et jolie Madeline (Virginia Madsen). Joueuse de violoncelle talentueuse au sein d'un orchestre philharmonique, celle-ci vient de s'installer dans le même immeuble que Miles. Un jour, alors qu'elle répète dans son appartement tandis que l'architecte est parti travailler, l'ordinateur de Miles répond à chaque note produite par l'instrument de la jeune femme. Séduite mais ne sachant pas que la musique qu'elle a entendu dans l'appartement voisin n'a pas été produite par Miles mais par son ordinateur, Madeline commence à s'intéresser de très près à son voisin... Partant d'un postulat dans lequel s'imbriquent des théories aussi peu compatibles que le trio amoureux entre deux être de chair et de sang et un appareil informatique, Robert Barron signe une œuvre logiquement larguée en matière de technologie même si le sujet conserve même aujourd'hui tout son intérêt et peut être vu comme l'ancêtre d'un long-métrage tel que T.I.M de Spencer Brown ou comme celui de l'excellente série allemande Cassandra de Benjamin Gutsche qui virent le jour ces dernières années. Le principal soucis avec Electric Dream est qu'il faut probablement avoir connu le film à l'époque de sa sortie pour en avoir conservé un amour que l'on peut juger de démesuré lorsqu'on ne le découvre que quarante ans plus tard. Non pas que le film soit mauvais mais avec le temps, il faut avouer que cette bluette entre deux être au demeurant charmants et un ordinateur qui va montrer de dangereux signes de jalousie a sans doute perdu de la superbe dont il devait sans doute être doté en 1984. On passera sur le charme visuellement ''arriéré'' de la technologie appliquée à l'image de ce cube aux fonctions limitées mais boostées lors de son raccordement au super-ordinateur du boss de Miles par connexion ''Internet'' (Pour info, Internet fut issu au 1er janvier 1983 du projet de recherche Arpanet). Bourré de séquences musicales (à vrai dire trop nombreuses) lors desquelles les plus vieux reconnaîtront certainement quelques classiques de la pop (The Dream et Love is Love de Culture Club, Chase Hunter de Heaven 17, etc...), la bande musicale est notamment signée par Giorgio Moroder, compositeur italien de musique disco dans les années 70 avant de travailler pour le cinéma où il composa en outre la mythique partition de Midnight Express d'Alan Parker...

 

vendredi 14 février 2025

You are not Alone (Vous n'êtes pas seuls) de Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Depuis plus de dix ans maintenant, les québécois Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens collaborent ensemble pour apporter leur vision du septième art. Un travail de longue haleine qui après être transparu à travers trois courts-métrage a fini par aboutir en 2024 avec You are not Alone (Vous n'êtes pas seuls), leur premier long-métrage. Une œuvre étrange, qui apparemment ne sait pas très bien sur quel pied danser puisque les deux réalisateurs y abordent deux aspects de la nouvelle vie quotidienne d'un jeune homme qui supporte mal sa séparation d'avec son ancienne petite amie. D'un côté, la rencontre tout à fait crédible entre Léo Biron (Pier-Luc Funk) et Rita St-Laurent (Marianne Fortier) et de l'autre, la convergence entre l'attitude du jeune homme qui se sentait littéralement disparaître et l'arrivée de John (François Papineau), un chauffeur de taxi qui un soir l'aida à réparer sa voiture et qui depuis ne cesse d'avoir d'inquiétantes intentions à son sujet. Des motivations qui ne semblent avoir rien de commun avec les faits-divers criminels qui touchent n'importe quelle société dite ''civilisée''. Non, ici, il s'agit plutôt d'évoquer l'hypothèse d'une tentative d'abduction par un extraterrestre se cachant sous les traits d'un homme d'une cinquantaine d'années. Les deux réalisateurs et scénaristes faisant ainsi des économies de moyens sur des effets-spéciaux qui auraient sans doute coûté trop chers s'ils avaient dû faire appel à des maquillages prosthétiques ou à l'emploi d'images de synthèse... Ici, le côté surnaturel du récit est emballé sous la forme la plus pure qui puisse exister : quelques éclairages bien sentis et une posture parfois (involontairement) amusante de François Papineau suffisent presque à concrétiser la présence sur le sol canadien (et peut-être même mondial, qui sait), d'une civilisation extraterrestre dont on ne saura d'ailleurs jamais les véritables intentions. Hostile ou bienveillant, il n'empêche que John se montre particulièrement insistant. Au point de retrouver sa ''proie'' jusque dans ce nouveau foyer qui l'accueil. Ce petit appartement où vit la délicieuse Rita, une jolie jeune femme qui au commencement n'avait fait que commander une pizza (Léo est livreur pour le compte d'une propriétaire de pizzeria campée par Sandrine Bisson) et qui lors de la livraison semble être tombée sous le charme de Léo. Un... ''coup de foudre'' que partagera d'ailleurs instantanément le jeune homme.


L'arrivée de Rita arrive donc à point nommé, au moment où Léo lâche littéralement la bride avec sa propre existence et son entourage. Se reconstruisant peu à peu auprès de celle qui deviendra par la force des choses sa nouvelle petite amie, l'un et l'autre vont finir par devoir affronter celui qui traque le garçon. Leur amour survivra-t-il à cette étrange expérience ? La conclusion nous le dira très certainement. Mais jusque là, Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens nous plongent avec You are not Alone au cœur d'une intrigue amoureuse assez touchante. Entre la rencontre, les premiers regards, suivi du premier échange de salives et jusqu'à cette séquence où le couple se retrouve dans le lit de Rita, les deux réalisateurs filment avec application la relation entre ces deux êtres qui l'un comme l'autre semblaient attendre chacun de leur côté qu'arrive celui et celle qui allait leur permettre enfin de pouvoir vivre pour eux et pour l'autre. De ce point de vue là, nulle doute que de nous conter une belle histoire d'amour entre deux jeunes adultes est un projet parfaitement accompli. Ce qui semble par contre beaucoup moins évident lorsqu'il s'agit de souligner la sous-intrigue tournant autour de John et Léo. Entre ce nouvel exemple de Body Snatcher, ce sous-genre de la science-fiction sublimé en 1978 par l'indétrônable Invasion of the Body Snatchers de Philip Kaufman, et sa victime, Léo, le compromis qui a pris dix ans de l'existence de leurs auteurs pour aboutir à l'objet que nous avons devant les yeux est de l'avis de certains, le point faible du récit. Et il est vrai que dans le fond, la présence de John à l'écran dans ce qui demeurera sans doute comme une belle histoire d'amour mais un piètre film de science-fiction, reste futile. Il ne s'en dégage pas moins de You are not Alone une atmosphère presque unique que l'on ne rencontre généralement que dans ce type très original de science-fiction, où les repères habituels sont gommés au profit d'une approche inédite. La bande musicale de Pierre-Philippe côté où la photographie d'Ariel Méthot n'y étant évidemment pas étrangers. Avec ses cent-cinq minutes, on aurait pu croire que le film allait tomber dans un ennui sans fin, mais même si certains reprochent justement au long-métrage sa lenteur, celle-ci participe souvent de l'envoûtement généralisé que procurent le rythme parfois neurasthénique, l'ambiance sonore, la photographie ou plus simplement la remarquable interprétation de ses deux principaux acteurs. Une très belle surprise...

 

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