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samedi 22 novembre 2025

Spaceship Earth de Matt Wolf (2020) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

C'est en parcourant l'excellente chaîne Youtube du français Sylart que je suis tombé tout à fait par hasard sur sa vidéo Enfermés 2 ans dans une bulle : l'expérience qui a viré au cauchemar consacrée à l'une des expériences humaines les plus incroyables. Celle de Biosphere 2, ce site expérimental qui dès 1987 et jusque en 1991 fut construit dans le désert de l'Arizona avec pour projet d'enfermer huit hommes et femmes à l'intérieur d'une gigantesque structure reproduisant tous les climats et les types d'environnements de la planètes durant deux années complètes. Une vidéo si fascinante qu'elle me poussa à investiguer un peu plus loin afin de voir si oui ou non une fiction avait été réalisée à partir de cette extraordinaire aventure. Mais non, rien à me mettre sous la dent de ce côté là. Par contre, en 2020 le cinéaste et documentariste américain Matt Wolf réalisa le très complet Spaceship Earth. Un documentaire revenant sur la genèse du projet Biosphere 2. A travers de nombreux témoignages et constitué d'une grande majorité d'images d'archives remontant jusqu'à la fin des années soixante où le mouvement hippie était alors en plein essor, Spaceship Earth remonte un quart de siècle en arrière, lorsqu'à l'âge de dix-sept ans, Kathelin Gray croise pour la toute première fois de son existence John Polk Allen, un homme d'une cinquantaine d'années, ancien ingénieur en métallurgie ayant développé des alliages dans une aciérie lorsque ce jour là, il demande à l'adolescente ce qu'elle fait. Kathelin lui tend alors l'ouvrage de l'écrivain français René Daumal Le Mont Analogue dont le contenu la fascine tant et si bien qu'elle rêve de reproduire le concept qui y est décrit pour sa propre existence. Le roman ainsi que la rencontre entre Kathelin et John seront les clés de voûte d'un projet qui ne verra le jour que vingt-cinq ans plus tard. Mais d'ici à ce que sorte de terre Biosphere 2, Spaceship Earth remonte le temps et évoque non seulement la rencontre entre John et kathelin mais également celle des futurs membres de l'expédition. Naît alors une troupe de théâtre qui arpentera le monde entier, à travers les quatre coins de la planète jusqu'en Antarctique, qui organisera des conférences avec des scientifiques, des ingénieurs, des hommes et des femmes qui comme eux sont préoccupés par l'avenir de la Terre. Une planète que d'aucun d'entre eux considère alors dans sa globalité comme une biosphère, ce qui explique que le projet porta le nom de Biosphere 2 et non pas de Biosphere 1 !


Véritable nid à autodidactes, l'équipe apprend par elle-même, parfois secourue par des spécialistes. En 1969, l'architecte américain Richard Buckminster Fuller conçoit un modèle de dôme géodésique (dôme constitué d'un réseau de fenêtres de forme triangulaire dont les charges sont réparties de manière harmonieuse) que John et la troupe construisent ensemble. Parmi les projets précédant l'ambitieux Biosphere 2, John et son équipe participent en 1975 à la conception d’un bateau océanographique nommé R/V Heraclitus dont le but est d'étudier les océans de la planète. Lorsque dans les années quatre-vingt est lancée l'idée de construire dans le désert de l'Arizona le site de Biosphere 2 dont les dimensions sont estimées à environ 1,30 hectares, John fait la rencontre du pétrolier texan Ed Bass qui lui propose de financer son projet à hauteur de cent-cinquante millions de dollars à travers la société Space Biospheres Ventures qu'is ont fondé tous les deux. La construction mettra quatre ans et le 26 septembre 1991, l'équipe constituée des huit bionautes Roy Walford, Jane Poynter, Taber McCullum, Mark Nelson, Sally Silverstone, Abigail Alling, Mark Van Thillo et Linda Leigh pénètre le site pour les deux années à venir. Sans possibilité théorique de pouvoir entrer en interaction avec le monde extérieur, les huit ''cobayes'' vont devoir subvenir à leurs propres besoins par les moyens mis à leur disposition en exploitant les ressources et sans jamais pouvoir compter sur la moindre aide extérieure... Si le projet semble extraordinaire et le concept particulièrement visionnaire, Spaceship Earth témoigne après un historique long d'une cinquantaine de minutes des problèmes que rencontrèrent les bionautes formés autour d'un médecin et de scientifiques spécialisés dans divers domaines. Un documentaire qui témoigne également de certaines dérives médiatiques qui eurent notamment une portée relativement importante sur le moral du groupe et sur celui de John qui lui est demeuré à l'extérieur de Biosphere 2. Pour quiconque s'intéresse au sujet, le documentaire de Matt Wolf est un puissant témoignage visuel et sonore sur une aventure humaine, écologique, ambitieuse et fondatrice aux frontières de ''l'extraterrestrialité'' si vous me permettez ce néologisme. À voir, donc, tout comme l'excellente vidéo de Sylart, d'ailleurs...

 

jeudi 20 novembre 2025

The Running Man d'Edgar Wright (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Chasse à l'homme contre chasse à l'homme. D'un côté, le blockbuster américain d'Edgar Wright The Running Man et de l'autre, le franco-belge Les tourmentés de Lucas Belvaux. Commençons dans ce premier article avec le film du cinéaste britannique. Si à priori les cinq millions de budget du second n'ont aucune chance face aux cent-dix du premier, n'allons tout de même pas trop vite en besogne... En préambule, je me dois d'être tout à fait honnête en reconnaissant que la première adaptation du roman de Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman datant de 1987 ne m'a jamais fait ni chaud, ni froid. Pour un budget qui à l'époque était au demeurant fort conséquent (27 millions de billets verts), le Running Man de Paul Michael ''Starsky'' Glaser avait tout du bon gros nanar financièrement survitaminé. Et c'est un ancien fan de l'écrivain qui vous le dit... Engagé à l'époque pour tenir le rôle principal de Ben Richards, l'acteur Arnold Schwarzenegger était le candidat idéal pour incarner le héros quasi-inexpressif d'une œuvre de science-fiction et d'anticipation bourrée d'énergie mais manquant foncièrement de profondeur sociologique ! Près de quarante ans plus tard, l'auteur du génial Shaun of the Dead, de Hot Fuzz, du Dernier pub avant la fin du monde ou du surévalué Baby Driver revient au cinéma avec SA vision du roman de l'écrivain américain. Une expérience de plus de cent-vingt minutes qui ne réconciliera certainement pas les amateurs de pétarades visuelles et sonores et les spectateurs dont les exigences ne s'arrêtent pas au simple afflux ininterrompu d'effets-spéciaux numériques. Après une bande-annonce qui autrement que de m'avoir alléché les babines les avaient rendues totalement exsangues, j'étais certain de passer un moment long, pénible et assourdissant en me rendant dans la première salle de cinéma projetant le film. Et pourtant, toujours ivre de découvrir LA dernière adaptation de mon idole d'adolescence malgré de nombreuses déconvenues (Maximum Overdrive, qui fut réalisé par ses soins en 1986, les mini-séries Le fléau de Mick Garris en 1994 et Shining en 1997, le catastrophique La tour sombre de Nikolaj Arcel ou encore Doctor Sleep de Mike Flanagan), j'ai donc fait l'effort de me rendre au cinéma pour en ressortir deux heures plus tard en passant par la petite porte de secours. M'assurant que personne ne m'avait vu me faufiler ce jour-ci dans la salle projetant ce The Running Man qui pour moi demeurera de triste mémoire...


Tout comme Baby Driver voilà huit ans, le dernier long-métrage d'Edgar Wright n'est rien de plus, rien de moins qu'un énorme coup d'esbroufe. Jouant la carte de la surenchère, avec sa bande musicale aussi tonitruante qu'insupportable et dont les effets contraires au plus efficace des antiémétiques sont incroyablement redoutables, The Running Man est tout ce que je déteste. Éludant dans les grandes largeurs le message socio-politique s'agissant du fossé qui sépare le monde en deux, entre l'élite et ceux qui vivent dans la pauvreté, ainsi que le concept vu et revu des dizaines de fois consistant à transformer notre univers en une arène télévisée où pour survivre, l'homme accepte de s'exposer dans des jeux de mort afin d'assurer son avenir et celui des siens sont réduits à peau de chagrin. Glen Powell reprend donc ainsi le rôle tenu par Arnold Schwarzenegger. Cette fois-ci, au moins, le personnage est enfin capable d'émotions. Ce que tend par contre à lourdement démontrer Edgar Wright en surexploitant le caractère volubile et agressif de son principal protagoniste. Si dans les grandes lignes le film d'origine et son remake reposent effectivement sur un même concept, la version 2025 cache les limites de l'adaptation d'Edgar Wright et du scénariste Michael Bacall derrière un spectacle certes permanent mais aussi et surtout très superficiel. Tandis qu'en 1987 l'acteur Richard Dawson était parvenu à rendre véritablement concret l'ordure qu'était le personnage de l'animateur du show Damon Kilian, l'afro-américanisation du personnage cette fois-ci remplacé par l'acteur Colman Domingo n'est pas un service rendu à ce dernier tant son incarnation est transparente face à celle de Josh Brolin, lequel interprète le rôle de l'infâme créateur du jeu, Dan Killian. En réduisant l'unité de temps à quelques heures, Paul Michael Glaser et le scénariste Steven E. de Souza produisirent la meilleure idée du long-métrage d'origine tandis que le récit de la version 2025 se perd dans des ellipses temporelles qui fonctionnent atrocement mal. Si le schéma général de l'histoire originelle est ici reproduit plus fidèlement qu'en 1987, Edgar Wright tente d'élargir le spectre du sujet en ajoutant d'innombrables instants de bravoure aussi futiles qu'adolescents. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose et une énième adaptation pâlichonne de Stephen King, un mois et demi après la sortie du très moyen Marche ou crève de Francis Lawrence...

 

mercredi 29 octobre 2025

The Vindicator de Jean-Claude Lord (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

The Vindicator ou Frankenstein '88 (à ne pas confondre avec la truculente comédie fantastique Frankenstein 90 de Jean Jessua avec Eddy Mitchell, Jean Rochefort et Fiona Gélin) est le dixième long-métrage du réalisateur et scénariste canadien Jean-Claude Lord. Un cinéaste qui fut notamment l'auteur en 1982 du sympathique Terreur à l'hôpital central dans lequel Michael Ironside traquait et terrorisait Lee Grant un an avant de devenir l'un des valeureux résistants de la géniale série télévisée de science-fiction V. Bien que The Vindicator semble effectivement tout d'abord être inspiré par le mythe de Frankenstein mais aussi par le premier volet de la franchise Terminator que James Cameron réalisa en 1984, le plus curieux avec ce nanar de science-fiction est qu'il semble développer certaines thématiques qui le rapprochent d'un autre classique de la science-fiction dystopique qui pourtant ne verra le jour qu'en 1987 : Robocop. Et ce, dans des proportions telles que l'on se demande si les scénaristes Michael Miner et Edward Neumeier ne seraient pas quelque peu inspirés du script conçu par Edith Rey et David Preston pour le long-métrage de Paul Verhoeven. Car s'il est entendu que le scientifique Carl Lehman employé par la société ARC n'est pas un flic, la première partie de The Vindicator ressemble presque point par point à celle qui sera développée lors du premier acte de Robocop. Ici, le personnage central incarné David McIlwraith est victime d'un ''accident'' alors qu'il tente d'éviter une catastrophe dans le laboratoire de recherche où il travaille. On le sait très rapidement, l'homme derrière la mort de Carl est Whyte (l'acteur Richard Cox), collaborateur et chef de projet ambitieux qui face aux menaces du scientifique de tout révéler sur certains de ses agissements a trouvé un moyen d'éliminer cet empêcheur de tourner en rond... Laissant ainsi seule une veuve prénommée Lauren, laquelle porte leur futur enfant (l'actrice Teri Austin que l'on a pu notamment découvrir dans la série Côte Ouest ou dans L'esprit de Caïn de Brian De Palma). Après son enterrement, le corps de Carl va être cependant récupéré afin de subir une expérience qui le ramènera à la vie (d'où le titre alternatif de Frankenstein '88 qui le rapproche du mythe créé par Mary Shelley dans son ouvrage Frankenstein ou le Prométhée moderne)...


Désormais transformé en un cyborg doté d'une force incroyable, Carl est bien décidé à se venger de ceux qui l'ont assassiné tout en cherchant à protéger la vie de Lauren. Laquelle peut apparemment et malgré tout compter sur le soutien de son ami Burt (Maury Chaykin). Tandis que Carl est devenu hors de contrôle et qu'il a échappé à Whyte, ce dernier lance à sa recherche Hunter (l'ancienne égérie de la Blaxploitation Pam Grier), jeune ''panthère noire'' armée jusqu'aux dents et spécialisée dans la traque et l'élimination d'individus qu'elle est payée pour tuer ! Mais malheureusement pour elle ainsi que pour son employeur, Carl va se montrer difficile à faire disparaître. En cause : l'armure métallique qui le recouvre presque intégralement et qui s'avère résistante aux impacts de balles ! The Vindcator est donc plus proche de Robocop que de Terminator alors que l'on s'attendait à un avatar pompant scrupuleusement le classique de James Cameron. Outre les séquences d'action, Jean-Claude Lord tente d'injecter à son œuvre une petite touche de psychologie à travers la personnalité de Carl dont le revêtement électro-métallique ne l'empêche pas d'avoir conservé des sentiments humains. Surtout envers son épouse Lauren qu'il tente de protéger quels que soient les moyens. Si le film commence de manière plutôt encourageante même si l'on sait très bien que l'on met les pieds dans une production plus proche du nanar que du chef-d’œuvre de la science-fiction, la suite n'est malheureusement pas du même acabit. The Vindicator est lent, ponctué d'interminables et répétitifs ventres mous. Vanté à l'époque pour leur qualité par certains critiques, les effets-spéciaux sont en réalité d'une grande médiocrité. Pourtant conçus par l'un des maîtres en matière d'effets-spéciaux animatroniques Stan Winston auquel on doit notamment tout ou partie de ceux de Terminator 2 : le jour du jugement et Aliens : le retour de James Cameron, The Thing de John Carpenter ou encore Jurassic Park de Steven Spielberg, celui qui pourtant travailla deux ans plus tôt sur ceux du deuxième chapitre de la franchise Vendredi 13 signe ici des Fxs déplorables. Un cyborg qui a plus l'air de porter comme armure une couverture de survie dorée qu'une combinaison à l'épreuve des balles. Bref, un bon gros nanar...

 

jeudi 16 octobre 2025

Electric Dream de Robert Barron (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 



À la lecture des nombreux commentaires s'agissant d'Electric Dream du réalisateur, scénariste et producteur américain Robert Barron, l'engouement avec lequel s'expriment à son sujet les critiques laissait envisager une expérience hors du commun, renvoyant à une époque que nombre de cinéastes tentent aujourd'hui de faire ressurgir par l'application du concept de Revival. Sans doute faut-il avoir connu cette comédie romantique et de science-fiction pour y être autant agrippé que le sera l'année suivante votre serviteur au sujet du formidable Breakfast Club de John Hugues. Pourtant sans commune mesure avec Terminator de James Cameron qui verra le jour sur son territoire d'origine à trois mois d'intervalle seulement, Electric Dream peut être considéré comme l'un des premiers longs-métrages à s'être penché sur une thématique dont la récurrence s'accélérera au fil des décennies. Avant que l'Intelligence Artificielle ne prenne le pas sur celle des ingénieurs qui en furent les fondateurs, en cette année 1984, le film de Robert Barron et encore plus celui de James Cameron façonneront chacun à leur manière différentes étapes dans l'évolution des machines. Le premier pouvant être conçu comme une involontaire préquelle au second. Des débuts hésitants, projetant la dite Intelligence Artificielle sur une machine heureusement dénuée de jambes et de bras mais en revanche dotée de capacités de calculs et d'une ''réflexion'' dus au booste dont elle a bénéficié de la part de son propriétaire Miles Harding (Lenny Von Dohlen). Employé d'une entreprise d'architecture souvent en retard au travail, c'est sur les conseils d'un ami et collègue de travail qu'il prend la décision de s'acheter un ordinateur. Electric Dream ayant plus de quarante ans, la machine en question apparaîtra bien désuète au regard des monstres de technologies actuels. Notons que le personnage, lequel avoue ne rien y connaître en matière d'informatique, semble un peu trop rapidement s'accorder avec les fonctions de sa nouvelle acquisition. Pour un type qui n'y connaît pas grand chose, le voilà déjà en train de doter son appartement de fonctions domotiques (concept qui fut démocratisé dans les années 70 grâce au protocole X10) qui ne vont d'ailleurs pas forcément lui faciliter la tâche...


Le film nous présente ensuite la jeune et jolie Madeline (Virginia Madsen). Joueuse de violoncelle talentueuse au sein d'un orchestre philharmonique, celle-ci vient de s'installer dans le même immeuble que Miles. Un jour, alors qu'elle répète dans son appartement tandis que l'architecte est parti travailler, l'ordinateur de Miles répond à chaque note produite par l'instrument de la jeune femme. Séduite mais ne sachant pas que la musique qu'elle a entendu dans l'appartement voisin n'a pas été produite par Miles mais par son ordinateur, Madeline commence à s'intéresser de très près à son voisin... Partant d'un postulat dans lequel s'imbriquent des théories aussi peu compatibles que le trio amoureux entre deux être de chair et de sang et un appareil informatique, Robert Barron signe une œuvre logiquement larguée en matière de technologie même si le sujet conserve même aujourd'hui tout son intérêt et peut être vu comme l'ancêtre d'un long-métrage tel que T.I.M de Spencer Brown ou comme celui de l'excellente série allemande Cassandra de Benjamin Gutsche qui virent le jour ces dernières années. Le principal soucis avec Electric Dream est qu'il faut probablement avoir connu le film à l'époque de sa sortie pour en avoir conservé un amour que l'on peut juger de démesuré lorsqu'on ne le découvre que quarante ans plus tard. Non pas que le film soit mauvais mais avec le temps, il faut avouer que cette bluette entre deux être au demeurant charmants et un ordinateur qui va montrer de dangereux signes de jalousie a sans doute perdu de la superbe dont il devait sans doute être doté en 1984. On passera sur le charme visuellement ''arriéré'' de la technologie appliquée à l'image de ce cube aux fonctions limitées mais boostées lors de son raccordement au super-ordinateur du boss de Miles par connexion ''Internet'' (Pour info, Internet fut issu au 1er janvier 1983 du projet de recherche Arpanet). Bourré de séquences musicales (à vrai dire trop nombreuses) lors desquelles les plus vieux reconnaîtront certainement quelques classiques de la pop (The Dream et Love is Love de Culture Club, Chase Hunter de Heaven 17, etc...), la bande musicale est notamment signée par Giorgio Moroder, compositeur italien de musique disco dans les années 70 avant de travailler pour le cinéma où il composa en outre la mythique partition de Midnight Express d'Alan Parker...

 

lundi 6 octobre 2025

Future Zone de David A. Prior (1990) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1989, le réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie et monteur américain David A. Prior signait Future Force. Un film d'action mâtiné d'une petite touche de science-fiction dans lequel l'acteur David Carradine interprétait le rôle de l'un des plus influents membres de la Civilian Operated Police Systems, alternative beaucoup plus efficace d'une autorité qui depuis de nombreuses années s'est malheureusement avérée être impuissante face à la criminalité qui gangrène la ville de Los Angeles. L'on y découvrait les agissements d'Adams (William Zipp), le propre chef de l'organisation. Un homme corrompu qu'allait donc combattre notre héros, épaulé par une journaliste (Anna Rapagna dans le rôle de Marion Sims)... Quelques années ont passé et depuis, la direction de la Civilian Operated Police Systems a été confiée à Mickland (Charles Napier, dans un rôle le sous-employant). John Tucker (qui est donc toujours incarné par David Carradine) est désormais marié à Marion (cette fois-ci interprétée par l'actrice Gail Jensen). Dans cette seconde aventure, John Tucker continue à combattre la criminalité au sein de la COPS. Alors qu'il vient d'abattre trois membres d'un réseau de drogue dirigé par un certain Hoffman (Patrick Culliton) et après en avoir arrêté un quatrième, lorsque celui-ci quitte les lieux pour retourner dans les locaux de l'organisation, un étrange halo de lumière bleue fait son apparition... Surgit alors un homme armé d'un étrange boîtier qui se déplace jusqu'à se présenter aux portes de l'organisation où il fait montre de ses exceptionnelles capacités de tireur. Si l'on ne sait rien de cet inconnu, celui-ci semble cependant très intéressé par John Tucker qu'il suit de très près. En parallèle, Marion annonce à son époux qu'elle a une grande nouvelle à lui annoncer. Mais alors que John doit la rejoindre chez eux afin d'entendre ce qu'elle a prévu de lui dire, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu : En effet, alors que la COPS a récupéré plus de cent kilos de cocaïne pure après que Tucker se soit chargé plus tôt des employés de Hoffman, ce dernier, avec la complicité forcée de Mickland (qu'il manipule en le menaçant de s'en prendre à sa famille), lance ses hommes à sa recherche afin qu'il soit assassiné... Tandis que Future Force était une petite série B d'action et de science-fiction plutôt sympathique, David A. Prior signe avec Future Zone une suite qui ne déroge pas à la règle puisque là encore, le cinéaste mélange les deux genres.


Mais alors que dans le premier opus la science-fiction n'était traitée qu'à travers l'évocation d'un futur très proche et à travers celle d'un gant permettant à Tucker de démultiplier sa force physique, Future Zone suscite l'intérêt du spectateur pour le voyage dans le temps. Repoussant même le concept jusqu'à inscrire dans cette thématique celle du paradoxe temporel ! Mais cette séquelle n'étant pas d'une efficacité, d'un sérieux ou d'une maîtrise redoutables en la matière, dans sa forme, Future Zone est d'abord et avant tout un film d'action. Bourrin, juste ce qu'il faut. Avec un David Carradine prônant une attitude de cow-boy des temps modernes dans une ville toujours plus gangrenée par la violence. L'un des atouts de cette suite se situe dans la présence de Ted Prior, le frère du réalisateur qui incarne ici le rôle de Billy. Cet inconnu qui ne cesse de vouloir participer aux différents événements aux côtés d'un John Tucker qui a l'habitude de travailler en solo. Quelques échauffourées opposeront d'ailleurs les deux hommes dans ce qui apparaît être en outre comme un buddy movie qui offrira pour les moins observateurs, un très intéressant twist final lors duquel ils apprendront ce que d'autres spectateurs auront déjà entrevu depuis belle lurette. D'ailleurs, mieux vaut se couvrir de toute envie d'en lire plus sur l'identité des personnages avant d'avoir découvert le film dans son intégralité pour ne pas gâcher ce que tente (parfois) de garder mystérieux David A. Prior jusqu'à la fin du récit... Pourtant, un simple moment de réflexion couplé à quelques indices disséminés ça et là permettront de rapidement deviner qui est donc Billy ! Du haut de son statut de petite série B, Future Zone s'offre alors le privilège de se conclure sur une petite touche d'émotion. Si l'on devait comparer les deux volets du diptyque, celui-ci est sans conteste le mieux travaillé. Si le scénario n'est pas toujours d'une très grande originalité et s'il ne devait en rester qu'un, ce serait sans doute celui-là. Notons que David Carradine se prend parfois un peu trop au sérieux, dans ce western ''moderne'', ce qui rend certaines situations relativement pittoresques. Les quelques bagarres au corps à corps sont mal chorégraphiées tandis que les fusillades sont en général invraisemblables. À ce titre, le combat final qui oppose John et Billy (alors à l'air libre) à une dizaine d'hommes surarmés est emblématique du soucis rencontré lors de sa mise en scène... Bref, un sympathique divertissement, bourré de délicieux défauts et incarné par un binôme, au fond, pas inintéressant...

 

jeudi 25 septembre 2025

Future Force de David A.Prior (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Réalisateur et scénariste de nombreuses séries B depuis plus de quarante ans, David A.Prior a notamment réalisé entre 1989 et 1990 un diptyque constitué de deux longs-métrages principalement interprétés par l'acteur David Carradine : Future Force et Future Zone. Avant de parler du second, évoquons le premier, dont l'intrigue se déroule dans le courant des années quatre-vingt dix et dans une Amérique qui connaît une très inquiétante recrudescence de la violence. L'autorité n'y est plus représentée par la police d'état ou locale mais par une sorte d'organisation parallèle dont les méthodes outrepassent généralement celle régies par des lois. Ici, suspects et coupables ont le choix. Au moment de leur arrestation, et comme le précise Tucker qu'incarne donc à l'image David Carradine, Chacun a le droit de mourir. Et en renonçant à ce droit, tout criminel sera arrêté puis emprisonné ! Drôle d'alternative qui veut que l'on propose tout d'abord à l'incriminé de faire le choix de mourir avant celui d'accepter d'être mis aux arrêts ! La police n'étant plus représentée à l'image, celle-ci est désormais remplacée par des chasseurs de prime regroupés autour d'une organisation connue sous le nom de COPS (pour (Civilian Operated Police Systems). Dirigés par un certain Adams (l'acteur William Zipp), lequel est épaulé par son bras droit Becker (Robert Tessier), le patron des COPS est un homme corrompu qui n'hésite pas à se débarrasser de ceux qui refusent de se plier à ses exigences. Lorsque la journaliste Marion Sims (Anna Rapagna) met la main sur une vidéo qui prouve la corruption au sein de l'organisation, Adams met une importante prime sur sa tête et les membres des COPS se lancent alors à sa poursuite afin de décrocher la somme de cent-mille dollars. Mais c'était sans compter sur la présence de Tucker qui plutôt que de se ranger du côté de son employeur décide d'aider la jeune femme à faire la lumière sur toute cette affaire... En 1987 sortaient sur les écrans Robocop de Paul Verhoeven et The Running Man de Paul Michael Glaser. Dans le premier, l'Omni Cartel des Produits (ou OCP) de Détroit plaçait au sein de la police un robot-policier du nom de Robocop afin de combattre la criminalité qui gangrenait la ville. Le second, lui, décrivait un pays transformé en état policier totalitaire dans lequel était offerte aux criminels condamnés à mort une chance de rester en vie en participant à un jeu télévisé lors duquel ils devaient échapper à des tueurs chargés de les éliminer...


Deux ans plus tard, le script de David A. Prior basé sur le récit de Thomas Baldwin est une sorte de mix entre ces deux ''classiques'' du cinéma d'action et de science-fiction dystopique qui mêle donc la vision pessimiste d'un pays aux mains d'un état totalitaire perverti par la criminalité et l'affrontement entre un homme et une femme tentant de faire le jour sur une vérité que certains préféreraient garder cachée et des chasseurs de primes ! Contrairement à Robocop ou à The Running Man, Future Force n'aura pas la chance de voir le jour sur grand écran aux États-Unis. Directement diffusé au format vidéo par la compagnie de distribution et de production américaine Action International Pictures plus connue chez nous sous l'acronyme AIP, le film est une série B mêlant action, policier et science-fiction. Et à travers cette dernière, une technologie qui certes face à celle qui fut mise en place deux ans plus tôt dans Robocop ne fait pas le poids mais dont l'efficacité s'avère relativement notable afin que les criminels la craignent. En effet, Tucker peut compter sur Billy (DC Douglas), un petit génie en informatique qui a conçu un bras cybernétique qui une fois porté par le chasseur de prime permet à ce dernier d'utiliser un laser surpuissant, le dotant en outre d'une force impressionnante... Nonchalant, à la manière du ''Petit Scarabée'' qu'il incarna dans la série Kung-fu, David Carradine s'apparente ici à un cow-boy du futur, nanti d'une morale (contrairement à la plupart de ses collègues) qui le poussera davantage à faire le bien en protégeant la journaliste plutôt qu'à se soucier de la prime de cent-mille dollars qu'il pourrait remporter avec l'arrestation de la jeune femme. En comparaison des deux longs-métrages cités plus haut, Future Force est évidemment doté d'un budget des plus faibles et cela se voit à l'écran. Le film de David A.Prior satisfera en priorité les amateurs de petites séries B pas trop regardantes sur les moyens mis en œuvre. Quelques séquences d'action, entre courses-poursuites et fusillades et un peu de science-fiction à proprement parler s'agissant de l'usage du fameux bras cybernétique... Notons tout de même avec un certain amusement que le réalisateur a choisi de plonger ses personnages dans un univers de science-fiction dystopique pas très éloigné de l'année de production du long-métrage puisque seules deux années séparent sa réalisation du contexte dans lequel il plonge ses protagonistes...

 

vendredi 19 septembre 2025

Les gardiens de la galaxie de James Gunn (2014) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Je ne pensais pas dire un jour que j'ai apprécié découvrir une production issue de l'univers Marvel Cinematic Universe tant les quelques tentatives que j’eus précédemment eu le malheur d'effectuer avant celle-ci se soldèrent toute par d'épouvantables maux de tête... Un bordel scénaristique. Une bouillie numérique. Bref, tout ce que j'abhorre et évite généralement et très cordialement, sans critiquer ceux qui apprécient ce genre de spectacle tout en glissant lors de certaines conversations, quelques exemples de films plus intimistes qui dans le genre Supers-héros sortent de l'ordinaire... Et pourtant, point de miracle sans un minimum de clarté visuelle et scénaristique. Au sujet du script, rien d'incohérent s'agissant de l'univers Marvel et dans les genres Science-fiction, Fantasy ou Fantastique qui empruntent souvent cette même thématique qui consiste en un ou plusieurs héros dont la mission est de sauver le monde. Un concept dont l'ampleur est désormais beaucoup plus large puisqu'il ne s'agit plus simplement de sauver notre bonne vieille Terre mais carrément l'univers dans son ensemble. Face à nos valeureux héros sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin se trouve Ronan l'Accusateur (Lee Pace). Aux services du Titan Thanos (incarné à l'écran par Josh Brolin), l'accusateur suprême de l'empire Kree charge Gamora (Zoe Saldaña) de mettre la main sur une orbe renfermant la Pierre du Pouvoir dont la puissance est capable d’annihiler toute trace de vie dans l'univers selon qu'elle est utilisée à des fins malveillantes. L'on découvre bientôt que Ronan a l'intention de s'en servir malgré les ordres donnés par Thanos afin de détruire la planète Xandar ainsi que ses habitants... Face à cet antagoniste extrêmement belliqueux, le script de James Gunn et de Nicole Perlman basé sur un série de comics éponymes créés par le scénariste Arnold Drake et le dessinateur Gene Colanpar avant que ceux-ci ne soient remplacés par Dan Abnett et Andy Lanning oppose Ronan à ceux qui se feront appeler plus tard Les Gardiens de la Galaxie. De valeureux mais antinomiques personnages regroupés par la force des choses après un passage en commun dans une prison située sur la station carcérale Kyln. L'on y retrouve donc Peter Quill aussi connu sous le nom de Star-Lord, personnage créé en 1976 par le scénariste Steve Englehart et le dessinateur Steve Gan...


D'apparence tout à fait humaine, il est dans cette première aventure des Gardiens de la Galaxie accompagné par Rocket (voix de Bradley Cooper), un raton laveur génétiquement modifié qui déteste formellement qu'on le renvoie à ses origines de mammifère omnivore, Groot (voix de Vin Diesel) qui comme Rocket est un personnage en images de synthèse mais aussi et surtout un représentant de la race des colosses floraux, Drax le Destructeur (David Bautista), un Humain altéré au corps recouvert de tatouages rouges dont la force a été décuplée après qu'il ait été ''reconstruit'' ! Sa mission première étant de trouver Ronan et de le tuer puisque celui-ci tua sa famille, ce dernier accepte d’intégrer le groupe malgré la présence de Gamora, humanoïde à peau verte qui comme évoqué plus haut a pour mission de mettre la main sur l'orbe et sur ce qu'elle contient. Pourtant, la jeune femme va choisir le camp des ''gentils'' en arguant que Ronan est fou et que de toute manière, elle n'a aucun lien de parenté avec Thanos (ses parents ayant été tués par celui qui se prétend être son père). Si tous ces personnages sont regroupés dans une même aventure, il faut tout d'abord savoir qu'ils sont l’œuvre de dessinateurs et scénaristes souvent différents et qu'ils ont également été créés à des époques parfois séparées de plusieurs dizaines d'années. Ce qui à l'écran ne saute évidemment pas aux yeux... Concernant le réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain James Gunn, il faut tout d'abord savoir qu'avant de se lancer dans ce type de projet pharaonique (le film ayant coûté pas moins de cent-soixante-dix millions de dollars, il regroupe également un grand nombre d'acteurs connus comme Michael Rooker, Glenn Close, Benicio Del Toro), celui-ci œuvra tout d'abord pour la mythique société de production et de distribution trash, Troma Entertainment à ses débuts en participant notamment à l'écriture de deux des plus fameuses production de la firme, Tromeo and Juliet en 1996 et Terror Firmer deux ans plus tard. Ce qui, au fond, n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que Peter Jackson s'est lancé dans l'aventure du Seigneur des anneaux longtemps après avoir réalisé le très gore Bad Taste ou que Sam Raimi a plongé dans l'univers des supers-héros en réalisant trois volets successifs mettant en scène le super-héros Spider-Man entre 2002 et 2007 alors qu'il débuta sa carrière avec le film culte Evil Dead... Bourrin juste ce qu'il faut, empli d'un humour pas toujours évident à décrypter, très généreux en matière d'effets-spéciaux (prosthétiques niveau maquillages extraterrestres et numériques concernant les différentes phases en mode space opera et batailles spatiales), Les gardiens de la galaxie premier du nom est un bon compromis pour ceux qui voudraient tenter l'expérience Marvel et MCU... Notons que deux suites furent produites en 2017 et 2023 ainsi que plusieurs dérivés sur lesquels nous reviendrons peut-être un peu plus tard...

 

jeudi 18 septembre 2025

Star Crystal de Lance Lindsay (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

À la suite du succès rencontré par Alien, le huitième passager de Ridley Scott, beaucoup de cinéastes plus ou moins talentueux se sont engouffrés dans la brèche et ont signé de pâles copies de ce grand classique de la science-fiction horrifique américaine. Parmi eux, l'on signalera La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark, Contamination de Luigi Cozzi, The Titan Find de William Malone ou le plus récent Life d'Anton Corbijn. Quant à Alien Degli Abissi, en regard de la concurrence, le long-métrage d'Antonio Margheriti ne fut sans doute pas le plus significatif en matière de ''contrefaçon''. Le cas de Star Crystal est quant à lui un peu particulier. Tout d'abord parce que dans cette liste, il demeure probablement le moins connu d'entre tous et ensuite parce qu'il représente le concept de plagiat dans toute sa ''splendeur''. Non pas qu'il soit d'une qualité qui lui permette de se hisser au niveau de l’œuvre dont il est objectivement l'un des enfants bâtards mais parce qu'il est celui dont l'intrigue se rapproche le plus du long-métrage du réalisateur américain. Premier des deux seuls films écrits et réalisés par l'acteur, réalisateur et scénariste Lance Lindsay qui terminera sa carrière deux ans plus tard avec Real Bullets, Star Crystal s'inscrit donc dans un type de science-fiction bien précis. Entre space-opera et film d'horreur, le film pille donc très largement le script de Dan O'Bannon en réinterprétant la rencontre d'hommes et de femmes avec une forme de vie tout d'abord embryonnaire, introduite ensuite à bord d'une navette sans qu'aucune précaution n'ait été au préalable envisagée, évoluant physiologiquement, pour enfin décimer la quasi totalité des membres d'équipage. Si dans Alien le Capitaine Dallas, la navigatrice Lambert et l'officier en second Kane avaient ramené avec eux un Facehugger lors de leur exploration d'un planétoïde, ici, c'est à la surface de la planète Mars et en 2032 que deux hommes vont rapporter à bord du vaisseau SC-37 un étrange œuf qui au contact d'un mystérieux cristal va peu à peu évoluer. Mais pas dans ce décor en question puisque entre-temps, tous les passagers du vaisseau vont mourir. En perdition dans l'espace, le SC-37 est récupéré par la station spatiale L-5 qui a son tour connaît une avarie qui contraint une équipe de réparation de fuir les lieux à bord d'une navette de secours... à bord de laquelle s'est introduit ce qui quelques instants plus tôt n'était qu'un œuf mais qui depuis a changé d'apparence. Toujours au contact du cristal et tandis que Roger Campbell, le Dr Adrian Kimberly ainsi que leurs compagnons espèrent rejoindre une station de ravitaillement, la créature se développe non seulement physiquement mais aussi intellectuellement. En effet, capable d'ingurgiter toutes les données enregistrées dans l'ordinateur central de la navette, celle-ci va développer une intelligence hors du commun et s'en prendre ainsi aux astronautes...


Drôle de navette à bord de laquelle nous retrouvons une poignée d'interprètes parmi lesquels C. Juston Campbell incarne Roger Campbell tandis que Faye Bolt interprète le rôle du docteur Adrian Kimberly. En effet, en dehors d'une passerelle de commande où se déroulent la plupart des actions, l'accès aux trois seules zones situées à l'arrière du véhicule spatial (dont une salle des machines investie par notre alien) semble ne pouvoir s'effectuer que par un réseau de tunnels terriblement exigus. Aussi incohérente que semble être l'architecture de la navette qui en rien ne facilite les déplacements des membres de l'équipage, il semblerait surtout que les décorateurs du films aient étudié la manière d'organiser les lieux afin de permettre au réalisateur de pomper à plusieurs reprises la séquence d'Alien lors de laquelle le capitaine Dallas se déplaçait dans des conduits tout aussi exigus afin de traquer le xénomorphe. Reprenant l'idée d'une pseudo-membrane aux allures, ici, de bouche filaire dentée (!!!), l'on retrouve également l'idée de la salive tout étant dans le cas de Star Crystal, aussi corrosive que le fut le sang de l'alien dans le film de Ridley Scott. Mais à part cela, rien de commun entre les deux créatures. Celle conçue par les spécialistes en effets-spéciaux prosthétiques nous donnent à contempler un monstre d'une laideur qui le renvoie directement au statut de Craignos Monster ! Et qui au terme de sa croissance ressemble à un mix entre le E.T de Steven Spielberg et le Abe de la société de jeux vidéos Oddworld Inhabitants. Lesquels auraient donc fusionné et auraient été passés dans un four à micro-ondes ! Concernant les décors, minimalistes, ils ne sont en grande partie constitués que d'énormes blocs parsemés de boutons clignotant. L'on a droit à quelques extérieurs pas trop miteux et quant à l'interprétation ou la caractérisation, rien de fameux de ce côté là. Entre un duo de crétins qui s'amusent de leur situation et une dernière partie consacrée à deux survivants interprétés par deux acteurs qui se sont sans doute parfois crus sur les planches d'un théâtre, Star Crystal est surtout très mou et parfois inintéressant de part sa grande répétitivité. Bref, le film n'avait évidemment aucune chance de faire de l'ombre au Alien de Ridley Scott mais les curieux exécuteront un regard attentif en direction de cette rareté...

 

samedi 13 septembre 2025

Alien : Earth de Noah Hawley : Episodes 5 & 6 (2025) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Avec son titre (In Space, No One...) et son retour en arrière de dix-sept jours revenant sur les événements qui se sont produits à bord du cargo USCSS Maginot, le cinquième épisode de la série Alien:Earth devait ou aurait dû réconcilier les fans de la première heure. Celles et ceux qui ne jurent que par Alien, le huitième passager de Ridley Scott et pour certains autres, que par Aliens, le retour de James Cameron risquent cependant de tomber bien bas. Tout laisse pourtant entrevoir un hommage au premier long-métrage. Du réveil des passagers de l'USCSS Maginot jusqu'à l'attaque du xénomorphe et l'évasion de l'unique survivant... Reprenant certaines séquences iconiques du premier long-métrage à avoir vu le jour en 1979, cet épisode laissait espérer qu'enfin la série n'allait pas définitivement sombrer dans le néant et dans l'indigence et pourtant, loin de satisfaire les aficionados du xénomorphe, In Space, No One... que réalise Noah Hawley, auteur du tout premier, réussit tout de même l'exploit de nous laisser indifférents. Prouvant s'il était besoin que Ridley Scott avait déjà tout compris s'agissant de la manière de construire son œuvre, parfaite à vrai dire, et auquel aucun simulacre aussi pathétique fusse-t-il que ce cinquième épisode ne pourrait faire de l'ombre. Ni même entacher. Concernant la créature, et comme cela sera encore plus visible dans le prochain épisode, le créateur de la série semble avoir choisit de lui couper véritablement les couilles en amenuisant sa puissance par l'entremise d'autres espèce extraterrestres et hostiles qui viennent nous apprendre qu'il y a peut-être des moyens plus radicaux que l'emploi d'armes à feu pour en venir à bout. Un gloubiboulga indigeste qui donne à penser que le pire des dangers ne vient peut-être pas du xénomorphe mais d'organismes beaucoup plus petits et qui ont pour habitude de parasiter leurs hôtes ! Si le script emprunte à celui du génial Dan O'Bannon et si les décors rappellent bien évidemment ceux du cargo spatial Nostromo, l'ambiance y est malheureusement mille fois moins anxiogène que dans les aventures que partageaient Ripley, Dallas et le reste de l'équipage ! Peut-être cela est-il dû à l'accoutumance ?


Ou peut-être la responsabilité en incombe à un réalisateur et des scénaristes qui plombent l'aventure de l'équipage du cargo USCSS Maginot en alignant des séquences de courses-poursuites et d'actes horrifiques totalement vidés de leur substance ? Bien qu'à son époque Ridley Scott était parvenu à signer un film terriblement oppressant et jamais ennuyeux malgré un rythme relativement lent, Noah Hawley n'a ici pas une once du talent de son prédécesseur et signe avec In Space, No One... une pâle copie totalement dévitalisée... Maintenant, concernant l'épisode suivant intitulé The Fly, il semblerait que l'on ait atteint un point de non retour... Sydney Chandler continue d'incarner une Wendy toujours plus insupportable. Surtout depuis qu'elle s'est découverte la capacité de communiquer avec les xénomorphes (nous offrant ainsi des séquences parfaitement ridicules). Mais lorsque son frère l'entend affirmer que l'un d'eux pourrait ''être gentil'', on sent déjà venir pointer un petit goût de collaboration future entre l'Homme et la Créature. Mais ça, encore, peut-être aurions-nous pu l'envisager s'agissant de n'importe quelle autre franchise de science-fiction horrifique mais de là à sacrifier le xénomorphe sur l'autel d'une série qui de toute manière part dans tous les sens, c'est non ! Ne parlons même pas de Samuel Blenkin qui dans le rôle toujours plus arrogant du richissime Boy Kavalier se présente à une réunion les pieds crasseux posés sur la table ! Fidèle à la mollesse qui caractérisait déjà les cinq précédents épisodes, réalisé par Ugla Hauksdóttir, The Fly évolue lui aussi très lentement. En ajoutant toujours plus de couches scénaristiques successives à un récit qui se voudrait donc plus profond tandis que l'on aurait sans doute aimé plus de simplicité. Parasitisme, communication télépathiques, incidents en tous genres, bavardages interminables, personnalités crispantes, attitudes invraisemblables, ce sixième épisode est un festival qui remet les pendules à l'heure et permet finalement de relativiser au sujet de l'antépénultième et de l'avant-dernière itérations signées Ridley Scott au cinéma en 2012 et 2017 (Prometheus et Alien Covenant). Et dire qu'il reste encore deux épisodes avant d'être (définitivement?) débarrassés de cette série presque infâme qui ne rend absolument pas hommage au mythique long-métrage originel...

 

vendredi 29 août 2025

Alien : Earth de Noah Hawley : Episodes 3 & 4 (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Soirée épouvantable... Cinématographiquement parlant, s'entend ! Théorisé comme pathologie par le psychiatre germano-autrichien Richard von Krafft-Ebing dans le courant du dix-neuvième siècle et depuis mis en pratique par des individus en mal de souffrances physiques couplées au plaisir, le masochisme n'est ici pas tant à prendre pour le tribu qu'il apporte en matière de déviance sexuelle que pour cette nécessité qu'on certains cinéphages à vouloir perpétuellement s'infliger le spectacle d'œuvres dont les répercussions n'ont en général rien de positif dans la recherche dite ''normale'' du divertissement... Terminée la diatribe ! Vous pouvez dorénavant reprendre votre respiration... Après deux premiers épisodes plus mi-figue que mi-raisin en raison d'un contenu qui avait tendance à faire sauter les fans de la première heure au plafond, voilà que je me suis volontairement infligé le troisième et quatrième, tout deux respectivement intitulés Metamorphosis et Observation. Chose que je m'étais promise de ne surtout pas accomplir, trop content, finalement, de n'avoir pas directement accès à la série Alien : Earth dans son intégralité ! Vraiment ? Épouvantable, la soirée ? Peut-être finalement pas tant que cela. Bien entendu, tout démarra sous les pires augures avec le premier d'entre eux. Metamorphosis. Englué dans une mise en scène confiée à Dana Gonzales, déjà coupable du précédent, creusant assurément la tombe d'une franchise qui ne s'en remettrait sans doute jamais, ce troisième épisode aussi vide que la coquille d'un œuf à la coque que l'on vient tout juste de consommer accumule tant et si bien les tares que l'on n'est objectivement plus proche des récents produits justement estampillés Disney que de la célébration d'un mythe façonné il y a près d'un demi-siècle par Ridley Scott et Dan O'Bannon ! Passons sur le visuel, effectivement très attrayant mais pour lesquels les concepteurs ont cru bon de ne pas adopter le même principe sur le célèbre xénomorphe. Celui de la série continue à n'être qu'une pâle copie mal dégrossie et esthétiquement si vulgaire que l'on regrette plus que jamais la créature prosthétique des origines. S'il y a autant de ventre mous dans Metamorphosis que de morceaux de guimauve dans un paquet de Chamallows, il est fort à propos de penser que les scénaristes dormaient sur leur lieu de travail. Comment envisager un tel ennui devant un conglomérat de concepts ''novateurs'' pour au final se retrouver devant un épisode où il ne se passe rien d'autres que quelques soubresauts involontairement drôles comme l'indique notamment cette séquence qui oppose notre xénomorphe de synthèse face à Wandy et son frère Joseph...


Lorsque l'on se remémore le calvaire des huit passagers du Nostromo, tous adultes et dont seule Ripley parvint à survivre et qu'antérieurement de deux années, une gamine certes ''modifiée'' (l'on emploie en réalité l'horrible terme de transition) parvient à terrasser une créature parmi les plus belliqueuses, hostiles et agressives que le cinéma de science-fiction ait jamais imaginé, dans le meilleur des cas l'on pouffe. Dans le pire, l'on est affligé ! Est-il utile d'évoquer l'action du sang acide de la créature agissant différemment selon la surface ou le métal avec lesquels il entre en contact ? Bref, j'ai bien failli mettre un terme définitif à cette pathétique tentative de récupération télévisuelle mais ait tout de même choisi de persévérer en regardant l'épisode suivant, Observation. Un titre qui sert surtout de catalyseur pour le spectateur qui le prendra à son propre compte pour ''observer'' justement que Alien : Earth n'est peut-être pas qu'une adaptation télévisée mais plutôt un spin-off. Ou bien même une série totalement indépendante dans laquelle serait venu se glisser l'une des plus célèbres créatures extraterrestres du septième art. Demeure toujours cet épouvantable énergumène qu'incarne Samuel Blenkin, caricature absolument grotesque et détestable de qui vous savez ! Évitons la polémique pour reconnaître que ce quatrième épisode sauve un peu les meubles. Notamment grâce à la présence de l'acteur Baboy Ceesay dans le rôle de l'androïde Morrow. Lequel interagit avec Slightly (l'acteur indien Adarsh Gourav) pour des raisons que seul ce dernier ne semble pas avoir encore saisies. Cette fois-ci confiée à Ugla Hauksdóttir, la réalisation ménage un suspens que nous n'attendions plus depuis un moment. En fait, depuis le début, lorsque le xénomorphe fut très lourdement introduit dans le récit. Notre fameux alien semble devoir désormais compter sur la présence de créatures aussi dangereuses que lui. Comme cette drôle de bestiole qui ressemble à un œil sur tentacules et qui pourrait peut-être figurer la version encore peu développée de l'énorme créature vue à la fin du Prometheus de Ridley Scott, hum ? Digéré l'amas de personnages, on commence enfin à cerner le discours. Et c'est donc sans pour autant attendre fébrilement les épisodes suivants que je leur donnerai peut-être une chance de me convaincre que de persévérer jusqu'au bout aura été le bon choix !

 

mercredi 27 août 2025

Space Raiders de Howard R. Cohen (1983) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

2013. Gavin Hood adapte sur grand écran le roman La Stratégie Ender de l'écrivain de science-fiction et de fantasy américain Orson Scott Card. Œuvre incarnée par Harrison Ford et par le tout jeune Asa Butterfield qui du haut de ses seize ans devenait par l'entremise de son personnage, le sauveur de la planète. Le principe du jeunisme au cinéma prenant ainsi des proportions invraisemblables telles que votre serviteur décida de faire l'impasse, préférant ainsi se consacrer à la revoyure du très remarquable Under the Skin de Jonathan Glazer. Maintenant, remontons jusqu'en 1983. Trente ans plus tôt. Bien que n'ayant rien à voir avec le film de Gavin Hood, Space Raiders entretient à minima ce même rapport consistant à transformer un jeune protagoniste en héros. Capable de ''dissoudre'' dans l'espace des vaisseaux hostiles envoyés par le représentant d'une espèce extraterrestre qui mériterait amplement le titre de ''L'une des créatures venues d'un autre monde parmi les plus affreusement ratées de l'histoire de la science-fiction ''. Techniquement très en deçà des tous premiers volets de la franchise Star Wars d'un point de vue des effets-spéciaux (le premier opus connu chez nous sous le titre La guerre des étoiles le précédant de six années) et beaucoup moins inspiré philosophiquement que la saga Star Trek, le second long-métrage du cinéaste américain Howard R. Cohen, encarté entre les deux opus parodiques de la franchise Vendredi 13 ( Saturday the 14th et Saturday the 14th Strikes Back) est donc une œuvre de science-fiction. Titré Space Raiders et traduisible dans nos contrées sous le titre ''Les pillards de l'espace'', l'intitulé est ainsi relativement fidèle à l'intrigue dont le script a lui-même été écrit par Howard R. Cohen. Tout démarre par l'intrusion de pirates de l'espace dans un entrepôt situé sur une planète lointaine visant à dérober un cargo théoriquement chargé de matériel qu'ils pourront revendre. Cependant, le capitaine Hawk (l'acteur Vince Edwards) et son équipages n'ont d'autre choix que d'accepter le fait que le cargo en question est vide... ou presque puisque après l'assaut du dit entrepôt et le vol de l'engin, l'un des pirates du nom de Flightplan (un extraterrestre incarné par Thom Christopher) ressent la présence à bord du jeune Peter (interprété par le jeune et angélique David Mendenhall que l'on retrouvera quatre ans plus tard dans Over the Top : le bras de fer de Menahem Golan et aux côtés de Sylvester Stallone)...


Quoi, ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?

Un adolescent monté à bord et qui donc va accompagner les pirates durant toute l'aventure. D'abord réticent à la présence du gamin à bord du cargo, Hawk finit par s'y attacher et lui promet de le ramener sur sa planète, Procyon III... Mais avant que Space Raiders ne se termine de manière heureuse pour Peter, les pirates et lui vont vivre toute une série de péripéties. Passage dans une station dirigée par l'antipathique extraterrestre Zariatin (interprété par un Ray Stewart nanti d'un maquillage et d'un déguisement absolument dégueulasses !), affrontements divers et bataille spatiale contre un immense vaisseau-robot, Space Raiders est donc d'abord et avant tout un Space-Opra plutôt grand public. La présence du jeune David Mendenhall évitant ainsi tout débordement sanguinolent. Concernant les effets-spéciaux, même s'ils n'égalent effectivement pas ceux de la franchise Star Wars, on ne va tout de même pas bouder notre plaisir. Les maquettes des vaisseaux sont en général plutôt réussies et certains décors de fond en Matte Painting le sont tout autant. L'action, omniprésente et le caractère foncièrement bon des divers membres constituant l'équipage des pirates donne au long-métrage des allures de production en mode ''Live'' façon Walt Disney typique de l'époque (Le trou noir de Gary Nelson en 1980) mais Space Raiders demeure pourtant produit par la New World Pictures qu'avait récemment vendu son fondateur, Roger Corman à peu près à la même date en cette année 1983. Bref, Space Raiders est une sympathique petite production de science-fiction. Bien moins subtile que Star Trek (ici, les créateurs se fichent éperdument des origines des différentes espèces extraterrestres qu'ils enrôlent comme n'importe quel être humain), le film s'adresse d'abord aux amateurs purs et durs de Space Opéra et ensuite à un public de tous âges. D'autant plus que le long-métrage de Howard R. Cohen est assez peu connu et qu'il mérite au moins que l'on y jette un œil. Les personnages sont majoritairement sympathiques et même si le scénario n'est pas d'une grande profondeur, on ne s'ennuie jamais...

 

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