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mardi 11 mars 2025

Companion de Drew Hancock (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Pour son tout premier long-métrage, le réalisateur et scénariste américain Drew Hancock a signé l'une meilleures surprises de ce début d'année 2025. Difficile en effet de n'y point voir un mélange des genres si intelligent que Companion réunira aussi bien les amateurs de comédies, de thrillers que certains fans de science-fiction. Il va par contre dès le départ falloir se faire à l'idée de ne surtout pas avoir la curiosité de jeter un œil à la bande-annonce. Pire, une fois que l'erreur aura été commise, certains twists survenant lors du récit n'auront pas tout à fait la même saveur. Il devient par conséquent assez compliqué d'évoquer Companion sans être contraint d'en révéler certains soubassements. Dès lors, quel type d'informations peut-on divulguer sans se retrouver sous un flot d'insultes lancées par celles et ceux qui ne l'auraient pas encore découvert ? Et bien pour commencer, que le film budgété à hauteur de dix millions de dollars est tout d'abord incarné par la très craquante Sophie Thatcher qui à l'image interprète Iris, la compagne de Josh (Jack Quaid, fils des acteurs Dennis Quaid et Meg Ryan) dont elle est follement éprise. Le couple est convié à retrouver trois amis dans la luxueuse propriété d'un certain Sergey (Rupert Friend), un riche homme d'affaire qui les accueille donc chez lui pour quelques jours. Iris est angoissée à l'idée de se retrouver ainsi en réunion. D'autant plus que la compagne de leur hôte (Megan Suri dans le rôle de Kat) l'accueille assez froidement. Pour compléter le tableau, Eli (Harvey Guillén) et Patrick (Lukas Gage) forment un couple homosexuel lui aussi très amoureux. Je sais déjà ce que certains penseront d'emblée au fil du récit. Déployant une configuration qui semble entrer de plain-pied dans la mouvance Woke, Companion se satisfait suffisamment de son ton très second degré pour que l'approche semble-t-il parfois très opportuniste ne gâche absolument pas le spectacle. Tourné dans un cadre aéré et lumineux, le long-métrage de Drew Hancock démarre donc comme une sempiternelle réunion de camarades qui le temps d'un week-end feront la fête avant que ne survienne un imprévu. Sauf que la voie que choisi l'auteur est beaucoup plus nuancée. Bon, maintenant, très chers amis, permettez-moi d'en révéler un peu plus sur son contenu. Et si vous ne l'avez pas encore vu, je vous conseille d'arrêter tout de suite la lecture de cet article.


[SPOIL]. Dès le lendemain de leur arrivée chez Sergey, Josh conseille à Iris d'aller se détendre au bord du lac qui jouxte la propriété. Rejointe rapidement par l'hôte des lieux, celui-ci se montre particulièrement entreprenant. Témoignant d'ailleurs de la complicité de sa compagne Kat et du petit ami d'Iris ! Agressée sexuellement puis étranglée, la jeune femme se défend en sortant de sa poche un couteau (dont la présence, rassurez-vous, n'est pas inopinée) avant ce l'enfoncer dans la gorge de Sergey [fin du SPOIL]. Une fois de retour dans la demeure et le haut du corps ensanglanté, Iris affirme que Sergey a tenté de la tuer et qu'elle n'a fait que se défendre. Si jusque là Companion avait tout de la comédie gentillette et propre sur elle, le film prend évidemment un nouveau ton avec ce meurtre particulièrement graphique. Un drame qui va mettre en lumière une vérité à laquelle le spectateur qui avait eu la bonne idée de ne pas regarder la bande-annonce ne s'attendait certainement pas. [SPOIL] En effet, l'on découvre avec effarement qu'Iris n'est pas tout à fait la jeune femme qu'elle semblait être jusque là. D'où l'aspect ''fantastique'' du film se référant à un certain type de science-fiction très à la mode convainquant la domotique et la robotique. Au sujet de cette dernière, l'on apprend donc que la jeune femme est un androïde. Une thématique et une attitude notamment de la part de Josh qui posent le problème de l'asservissement de la femme par l'homme qui dans le cas présent exploite sexuellement et domestiquement celle qui partage sa vie. Représentation parfaite de la femme à laquelle, comble de l'ironie, le compagnon réduit son pourcentage d'intelligence à 40%, Iris symbolise ainsi ces femmes brutalisées et soumises aux hommes et dont elles font régulièrement les frais de la misogynie et du patriarcat [fin du SPOIL]. Une fois mise en évidence la non réalité organique d'iris, le film aurait pu reposer sur ce simple constat pour n'être plus qu'une histoire de révolte et de vengeance de la femme/machine envers l'homme qui la contrôle. Mais non puisque le réalisateur et scénariste imagine une diabolique machination qui va tourner court et être à l'origine d'une succession d'événements tournant au carnage. Companion parvient à se renouveler sans cesse et nous offre ainsi un spectacle très divertissant et sans temps morts. Bref, une œuvre hybride où se côtoient humour noir, thriller et science-fiction dystopique. Un régal...

 

lundi 18 novembre 2024

Night Drive de Meghan Leon et Brad Baruh (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Premier long-métrage réalisé en collaboration entre la monteuse et scénariste Meghan Leon et le metteur en scène et producteur Brad Baruh, Night Drive est un thriller qui sent aussi bien le souffre et le cynisme de part l'attitude totalement détachée de son héroïne Charlotte (Sophie Dalah) fasse à l'adversité qu'il semble être un objet filmique apparemment mal dégrossi dans la conception de son script. En cause, plusieurs événements apparemment invraisemblables mais qui pourtant trouveront leur justification une fois enclenché l'étonnant dernier acte. Cours puisque n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes, les deux réalisateurs mettent en place avec Night Drive, un récit dont le gros de l'action se situe à l'intérieur d'un véhicule conduit par Russell (AJ Bowen). L'inventeur d'une application qui depuis a revendu ses parts dans la société pour se reconvertir ensuite dans le VTC (ou Voiture de Transport avec Chauffeur). C'est donc par une nuit calme, à Los Angeles, qu'il accueille dans l'habitacle de son véhicule, Charlotte. Jeune femme aux oreilles percées, au regard plein de malice et surtout très généreuse avec le chauffeur auquel elle donne d'emblée cinq-cent dollars afin que celui-ci l'emmène là où elle le désire sans qu'il ne pose de questions. Lors d'un premier arrêt durant lequel Charlotte s'introduit dans une demeure pour en ressortir accompagnée d'une mystérieuse petite mallette, son ancien compagnon surgit par la porte principale, forçant ainsi la jeune femme et Russell à démarrer à toute berzingue pour s'en éloigner le plus rapidement possible. En direction de leur nouvelle destination, et alors que le chauffeur et sa cliente partagent des banalités, un homme traverse la route et se fait renverser. Ne sachant comment agir, Russell, dont la moralité se situe tout de même à quelques crans au dessus de celle de Charlotte, prend la décision de transporter le corps de la victime encore vivante jusqu'à un hôpital. Malheureusement, pour lui et la jeune femme, les choses ne vont faire que s'aggraver au fil de la nuit... Si l'idée qui entoure la première heure est séduisante quoique relativement rudimentaire, le cadre nocturne et donc l'ambiance générale du long-métrage offrent une plus-value au long-métrage de Meghan Leon et Brad Baruh.


L'on peut trouver repoussante la jeune Charlotte dont l'attitude montre une moralité plus que discutable face à l'horreur d'une situation qui ne cessera de dégénérer, face à un Russell paniqué. Difficile donc de s'attacher à cette jeune femme alors qu'il est déjà beaucoup plus simple d'éprouver de l'empathie pour le chauffeur VTC ! Sa courte durée permet à Night Drive d'éviter de trop s'appesantir et ainsi aller droit à l'essentiel. Difficile pari que de maintenir l'intérêt d'une œuvre dont les plans extérieurs sont rares et dont le décor principal est l'habitacle d'une voiture. Bien avant que les choses entrent dans l'ordre à la manière d'un puzzle où chaque pièce retrouverait la place qui lui convient, certaines situations paraissent être le fruit de carences scénaristiques rendant le tout improbable. Comme cet homme renversé qui pour Charlotte n'est pas tout à fait inconnu alors qu'il est quasiment inenvisageable que Russell ait pu croiser la route de cet individu qui finit étendu au sol devant le capot de sa voiture. Une coïncidence que le spectateur aura beaucoup de mal à digérer. L'un des points positifs du récit, ou du moins celui dont se servent avec ingéniosité les réalisateurs pour retenir leur public concerne cette boîte récupérée plus tôt dans la soirée par Charlotte et renfermant on ne sait quel ''trésor''. Un objet qui interroge forcément sur son contenu dont le spectateur est empressé de savoir de quoi il s'agit. Rien n'est ici plus éloigné que le concept de la mallette enfermant un magot. Car aussi étonnant que cela pourra paraître, ce qui jusque là arborait les atours d'un thriller somme toute presque anodin prend un virage si inattendu qu'on aurait sans doute apprécié qu'il intervienne un peu plus tôt lors du récit afin qu'il soit exploité à sa juste valeur. Une thématique loin d'être inédite puisque la science-fiction s'en est emparée à de très nombreuses reprises mais qui dans le cas présent demeurera une surprise pour la plupart des spectateurs. Au final,Night Drive se regarde avec plaisir mais ne laissera en revanche aucun souvenir impérissable. Le genre de nuit cauchemardesque dont l'efficacité n'est malheureusement de ce point de vue là, pas tout à fait atteinte...

 

lundi 11 novembre 2024

Concrete Utopia de Tae-hwa Eom (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Quatrième long-métrage de Tae-hwa Eom après sa collaboration en 2011 aux côtés de quatre autres cinéastes sud-coréens sur Chon-Cheol-Sal-In et deux autres réalisés seuls en 2013 et 2016, Concrete Utopia est semble-t-il un énième film de science-fiction dystopique à la différence où celui-ci se déroule presque exclusivement au sein d'un complexe urbanistique dont seul un immeuble est resté debout après qu'une catastrophe naturelle dont on ignore l'ampleur a effacé de la carte la ville de Séoul. Démarrant plus ou moins à la manière de Frissons de David Cronenberg à travers sa description d'un complexe d'immeubles offrant d'idylliques conditions d'existence, l'un des derniers représentants du genre n'y va pas avec le dos de la cuillère et offre une vision dramatique d'une situation qui l'était déjà lorsque survint la dite catastrophe. Une tremblement de terre mêlé à un soulèvement de terrain dont l'envergure visuelle n'a absolument rien à envier aux productions américaines. À ce titre, les effets-spéciaux réalisés par une véritable armada de professionnels de tous horizons nous en mettent plein la vue. De ce véritable raz de marée produit par un gigantesque tas de débris où s'entremêlent immeubles détruits, véhicules et autres structures réalisées par la main de l'homme ne vont survivre que quelques centaines d'hommes, de femmes et d'enfants. Dont une moitié environ auront le privilège de vivre dans le seul immeuble qui tient encore debout. Leur statut de propriétaire les rend effectivement prioritaires et condamne les autres à demeurer à l'extérieur alors que les températures sont bien en dessous de zéro. Comme dans toute bonne dystopie ou film catastrophe, le sujet est ici tout d'abord pour les personnages de s'organiser autour d'un groupe formé par un homme élu par la majorité. Un type étrange et au départ bizarrement mal à l'aise mais qui au fil du temps va s'avérer de plus en plus impliqué dans ses nouvelles fonctions. Si le spectateur devine très rapidement la vérité qui l'entoure, les personnages, eux, mettront du temps à s'en apercevoir.


Mêlant science-fiction et thriller, Concrete Utopia concentre la thématique de la reconstruction sociale autour d'un immeuble où certains auront à cœur d'abriter chez eux des individus que la nouvelle loi instaurée refuse pourtant d'accueillir. Le réalisateur sud-coréen semble ici produire une analogie avec la submersion migratoire qui pour certains pose problème. Charriant ainsi son comptant d'anti et de pros migration avec tout ce que cela peut engendrer de désordre et de questions morales. Tae-hwa Eom injecte en outre d'autres critères qui ne vont rien arranger, comme le statut de ce résident aux pleins pouvoirs dont l'attitude va très rapidement déranger Myung Hwa (Park Bo-Young), une jeune infirmière qui s'interroge sur le comportement et l'identité de Young Tak (Lee Byrung-Hun) tandis que son compagnon Min Sung (Park Seo-Joon) et les autres résidents de l'immeuble se contentent de suivre les ordres. Plus que le psychopathe que semble être Young Tak, ce personnage hautement ambigu est surtout le reflet de ces individus dont il s'agit de faire une exception dans nos sociétés dès lors qu'ils contribuent concrètement à leur essor. Celui-ci sauva effectivement l'immeuble d'un incendie en se jetant littéralement au cœur des flammes et fut donc considéré comme un héros sans que ne soit jamais demandée la preuve de son identité. Le long-métrage flirte parfois avec l'horreur à travers cet appartement numéro 902 qui abrite la mère théorique de cet homme mais dont la vérité va plus tard être révélée. Mais Concrete Utopia ne fait pas que produire des scènes exclusivement situées à l'intérieur de l'immeuble et propose également quelques virées à l'extérieur du complexe afin que les hommes les plus solides et courageux trouvent de quoi boire et manger et ainsi subvenir aux besoins de la communauté. En résulte une vision démente d'une ville de Séoul totalement détruite, où les ruines s’enchevêtrent et où d'éventuels guets-apens peuvent se produire. À ce titre, les décors s'avèrent aussi remarquables que la catastrophe qui les façonna au début du long-métrage. Si le sujet de Concrete Utopia n’œuvre pas toujours avec finesse et si le film s'avère parfois un poil trop long, on ne demande désormais plus qu'à voir la suite ainsi que la série déjà annoncées pour un proche avenir...

 

lundi 28 octobre 2024

Subservience de S.K.Dale (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Les traits du visage figés par l'emploi excessif du botox et les lèvres gonflées en mode ''saucisses Knacki de chez Herta'', l'actrice et mannequin américaine Megan Fox était la candidate idéale pour incarner Alice. Une androïde reconstituant à la perfection les traits et les personnalité d'une femme. Alors que son épouse Maggie (Madeline Zima) attend à l’hôpital l'arrivée prochaine d'une transplantation du cœur, Nick (l'acteur italien Michele Morrone) et leur fille Isla (Matilda Firth) déambulent dans une convention consacrée aux nouvelles technologies lorsque la jeune fille tombe sous le charme d'un androïde femelle dont la tâche principale est de subvenir aux besoins ménagers de ses futurs propriétaires. Alors que la gamine supplie son père de l'acheter, Nick accepte et accueille dans leur demeure celle qui se fait rapidement appeler Alice (héroïne du roman de Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles). Programmées pour venir en aide à ce dernier, celle-ci montre très rapidement un intérêt pour l'homme de la maison. En effet, sans le savoir, Nick a permis à l'androïde de désactiver certaines restrictions liées à la sécurité. Belle jeune ''femme'' aux contours parfaits, Alice s'impose comme une bonne cuisinière, une excellente assistante maternelle et, au grand dam de Nick, une séductrice très convaincante. Alors que Maggie attend toujours son nouveau cœur, Nick se laisse séduire par Alice qui se montre de plus en plus insistante. Au point que la jeune ''femme'' va peu à peu se montrer de plus en plus agressive envers son entourage. Jusqu'à mettre en péril l'existence de son propriétaire et de sa famille... Quelques temps après avoir découvert T.I.M de Spencer Brown dans lequel l'actrice Georgina Campbell était en proie au même type de problèmes causés par un androïde de sexe masculin prêt à tout entreprendre afin de prendre la place de l'époux incarné par Mark Rowley, voici donc que débarque Subservience du réalisateur, scénariste et producteur S.K.Dale. Pour son second long-métrage après le thriller psychologique Till Death en 2021, le cinéaste signe une œuvre de science-fiction qui très rapidement bifurque vers le thriller et l'épouvante avant de noyer le tout en un melting-pot réunissant ces trois genres pour une ambition versant dans le sous-Terminator.


Mais d'ici là, le réalisateur adapte le scénario de Will Honley et April Maguire sous forme de thriller moite et sexy plutôt indigeste. D'autant plus que viennent se greffer des incohérences de taille. Car à trop vouloir démontrer la malfaisance de son ''héroïne'' robotisée, S.K.Dale lui prête une attitude inquiétante de manière beaucoup trop précoce. Ceci étant appuyé par la partition musicale de Jed Palmer ! De plus, on voit mal comment un androïde programmé pour effectuer des tâches ménagères deviendrait aussi subitement attiré par son propriétaire au point de le relancer sans cesse afin d'avoir des rapports sexuels avec lui. Habillée de manière sexy, la bouche en cul de poule et le regard un peu trop chafouin pour être honnête, Alice cache très mal ses intentions. Autre invraisemblance : alors que Maggie est de retour chez elle et au vu des quelques événements qui se sont produits jusqu'ici, il est incompréhensible de voir Nick conserver auprès de sa petite famille un Androïde dont l'attitude s'avère très inquiétante. Si Alice semble être le pendant féminin de T.I.M, elle semble être encore davantage celui du T-800. Surtout lors du final qui la montre aussi résistante que le fameux cyborg du classique de James Cameron, Terminator ! Viennent s'ajouter au sujet principal quelques sous-intrigues plutôt intéressantes mais jamais arrivées à terme. Comme l'usage d'androïdes dans la société en lieu et place de simples serveurs de bars, d'ouvriers en bâtiment ou de personnels hospitaliers ! Malgré ses quelques défauts et l'extrême redondance du sujet qui fait florès dans le domaine de la science-fiction, la seconde moitié du long-métrage tient véritablement le spectateur en haleine avec une Megan Fox forcément inexpressive mais dont la résistance physique et l'acharnement avec lequel son personnage insiste pour se faire aimer de son propriétaire sont parfois glaçants ! Bref, si vous êtes coutumier du genre, Subservience vous paraîtra peut-être bien fade, voire monotone. À moins que vous ne vous lassiez jamais de ce genre d'expérience cinématographique ? Le long-métrage de S.K.Dale reste en tout cas très efficace à défaut d'innover. De plus, le final laisse augurer d'une éventuelle séquelle dont le sujet prendrait des proportions d'ordre mondial à la manière du ''Soulèvement des machines'' propre à la saga initiée en 1984 par James Cameron...

 

lundi 1 février 2021

12h01 de Jack Sholder (1993) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Pour les amoureux de cinéma fantastique et de science-fiction des années quatre-vingt, Jack Sholder, ce fut Alone in the Dark en 1982. Un premier long-métrage qui réunissait sur un même écran Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau. Ce fut également A Nightmare on Elm Street Part 2: Freddy's Revenge trois ans plus tard, suite des aventures du célèbre croquemitaine au visage brûlé Freddy Krueger qui avec ces secondes aventures allait créer la controverse. Mais Jack Sholder, ce fut surtout Hidden en 1987. Chef-d’œuvre absolu de la science-fiction, du thriller et de l'action qui remporta un grand prix du Festival d'Avoriaz bien mérité. Après un Flic et Rebelle déjà un peu moins convainquant, Jack Sholder passe ensuite le plus clair de son temps à tourner des épisodes de séries télévisées ainsi que des téléfilms. Et parmi ceux-ci, un certain 12:01 qui, hasard du calendrier, allait passer sur les petits écrans américains la même année que la sortie au cinéma de l'une des grandes références du genre, l'excellent Groundhog Day (Un Jour sans Fin) de Harold Ramis interprété par Bill Muray et Andie MacDowell...


Beaucoup moins célèbres dans notre pays mais tout aussi enjoués à interpréter leur rôle respectif, Jonathan Silverman et Helen Slater sont les vedettes de 12:01 dont le scénario de Jonathan Heap et Philip Norton se rapproche sensiblement de celui de Danny Rubin et Harold Ramis pour Groundhog Day. En effet, dans les deux cas, il s'agit pour son personnage masculin principal de revivre sans cesse la même journée. De son réveil jusqu'à minuit une (d'où le titre de ce téléfilm), heure à laquelle un phénomène étrange l'a plongé dans une boucle temporelle. Même s'il n'arrive pas à cacher son statut de téléfilm visuellement très peu séduisant, la mise en scène toujours énergique de Jack Sholder parvient cependant à nous faire oublier ce petit handicap esthétique pour nous plonger dans une aventure où là encore, le réalisateur mêle science-fiction, thriller et action, badigeonnant le tout d'une histoire à l'eau de rose entre le petit employé d'un centre de recherche nucléaire (Jonathan Silverman dans le rôle de Barry Thomas) et la scientifique Lisa Fredericks (Helen Slater). Ce jeune homme apparemment pas très impliqué dans son travail tombe sous le charme de cette jolie jeune femme visiblement inaccessible. Pourtant, il va être le témoin de son assassinat. Mais la vie lui offrant une seconde chance de sauver celle qu'il aime après qu'un phénomène lié à une expérience menée sur l’accélérateur de particules du centre de recherches se soit produit, Barry va revivre inlassablement cette même journée. Une journée qu'il mettra à profit pour convaincre Lisa et les autres de l'existence de la boucle temporelle entre les mailles de laquelle il est prit depuis plusieurs jours et ainsi pouvoir la sauver du danger qui la guette...

Si les habitués du genre voyages dans le temps, boucles et paradoxes temporels ne trouveront sans doute là rien de très original à se mettre sous la dent, force est de reconnaître que 12h01 est une excellente surprise. Comme dans tout bon (télé)film reposant sur le principe de la journée qui se répète à l'infini, Jack Sholder pose les codes du genre habituels. Comme d'éparpiller ça et là quelques situations cocasses qui révéleront au personnage principal le phénomène qui est en train de se produire. Action, thriller, science-fiction mais aussi, comédie pour ce téléfilm qui accumule les séquences humoristiques sans pour autant transformer l’œuvre de Jack Sholder en téléfilm irrespectueux du thème qu'il aborde. Bien au contraire puisque abstraction faite des limites qu'imposait à l'époque le format télévisuel, 12h01 est peut-être l'une des meilleures productions abordant le thème de la boucle temporelle. À noter la présence de Martin Landau dans le rôle du Docteur Thadius Moxley, le créateur de la machine à l'origine de laquelle notre héros vivra une expérience hors du commun...


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