mercredi 28 septembre 2022

A Boy and his Dog (Apocalypse 2024) de L.Q. Jones (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Ce futur si proche, vous le vivrez peut-être...''. C'est vrai qu'il est proche puisque comme l'annonce l'affiche française de A Boy and his Dog traduit sous le titre de Apocalypse 2024, la fin du monde devrait être pour dans deux ans. Par contre, il va falloir que les dirigeants de notre planète mettent les bouchées doubles puisque ça n'est pas une hypothétique troisième guerre mondiale qui a réduit notre planète à un immense désert mais une quatrième. Qui a duré seulement cinq jours. Alors que Poutine menace aujourd'hui l'Occident d'employer l'arme nucléaire, le monde dans lequel évolue Vic (héros de ce long-métrage incarné par l'acteur Don Johnson que le monde entier connaît sous les traits de l'inspecteur James Crockett dans la série Deux flics à Miami) n'est plus qu'une vaste plaine recouverte de sable où les pilleurs font la loi. Le film ressemble en cela énormément au classique de l'australien George Miller, Mad Max 2. à tel point que A Boy and his Dog s'ouvre sur l'attaque d'innocents dont est témoin Vic comme le fut avant lui le héros du classique de la science-fiction post-apocalyptique postérieur de huit années. On peut donc considérer que le long-métrage de L.Q. Jones est l'ancêtre de celui de l'australien, servant plus ou moins officiellement de source d'inspiration aux péripéties de Max Rockatansky ! Comme l'indique d'emblée le titre original, on retrouvait d'ailleurs déjà dans A Boy and his Dog un homme affublé d'un chien. Lequel est cete fois-ci semble-t-il doté de la parole. Un détail qui posera sans doute jusqu'à la fin des aventures de ce drôle de personnage qui parfois s'active sans prendre le temps de réfléchir, des questions. Et une, en particulier : doit-on comprendre que Blood (c'est son nom), doublé dans la version originale par Tim Mcintire, est réellement doté de la parole ou le chien n'agit-il ainsi qu'à travers la pensée de son maître ? Un peu comme le Tom Hanks de Seul au monde, œuvre de Robert Zemeckis dans laquelle le personnage de Chuck Noland créait un partenaire en la personne d'un ballon ? Quelques détails viennent corroborer le fait que Blood soit réellement affublé d'une voix puisqu'il semble notamment capable d'indiquer à Vic la présence de ''femelles'' dans les parages...


Qu'il s'agisse du titre original ou de sa traduction française, l'un comme l'autre, les titres reflètent assez bien le contenu du film. Même si l'on préférera le titre américain, lequel crée une certaine empathie pour ses deux principaux protagonistes. Et pourtant, le caractère du personnage campé par Don Johnson peut s'avérer parfois relativement agaçant. Agissant sans réfléchir et ne faisant de compromis que dans son seul intérêt, Vic est finalement assez peu attrayant. Contrairement au chien dont on louera l'interprétation. Sans doute le meilleur ''acteur'' d'un long-métrage adapté de l’œuvre littéraire éponyme d'Harlan Ellison publiée six ans avant la sortie en salle du film de L.Q. Jones. Un réalisateur dont on se souvient davantage du visage que du nom (un pseudonyme qu'il conservera après l'avoir porté dans Le Cri de la victoire de Raoul Walsh) puisqu'il interpréta nombre de personnages dans divers thrillers et westerns. Durant sa carrière de réalisateur, L.Q. Jones tournera A Boy and his Dog, donc, mais avant lui le western The Devil's Bedroom onze ans auparavant ainsi qu'un épisode de la série culte Hulk en 1980. Plongés dans un monde post-apocalyptique, Vic et Blood vont croiser la route de brigands, voleurs de nourriture et assassins sans morale. Si la mort rode dans ce monde en surface où les denrées se font rares, il existe cependant un ''monde d'en bas'' dont l'entrée est symbolisée par une porte noire accessible grâce à une carte. Un lieu où décide de se rendre Vic contre l'avis de Blood qui le prévient des dangers potentiels. Une menace qui à la surface semble tout d'abord prendre la forme de trois individus dont le réalisateur cache scrupuleusement l'apparence. Trois hommes dont ne découvrons que les jambes et qui vont utiliser Quilla June Holmes (l'actrice Susanne Benton) comme appât...


Car si la nourriture se fait rare, les femmes également, semble-t-il. Attiré par la beauté de la jeune femme, Vic va se rendre dans le monde d'en bas où il va être capturé par les membres du Comité dirigé par trois individus dont un certain Lou Craddock (Jason Robards) et une certaine Mez Smith (Helene Winston). Le monde d'en bas tranche avec celui de la surface. Coloré, ''vivant'', il n'en est pas moins cauchemardesque. C'est presque l'univers de l'écrivain Lewis Carroll et notamment celui d'Alice au pays des merveilles qui y est convoqué. Dans cet univers apparemment idyllique où sont célébrés des dizaine de mariages et où les festivités vont bon train, le Comité mène la vie dure aux rebelles qui tentent de renverser l'état d'hégémonie qui règne dans ce bas monde. Condamnant à mort ceux qui tentent de renverser les membres du Comité. A Boy and his Dog est une œuvre de science-fiction aussi étonnante que déroutante, située dans un univers féérico-cauchemardesque mais souffrant d'une réalisation et d'une écriture parfois brouillonnes. Ce qui n'empêche pas le long-métrage de s'avérer intéressant à comparer à la vague de films post-apocalyptiques qui naîtront par la suite. On y appréciera surtout les rapports entre le maître et son chien même si le premier manque sensiblement d'humanité (Blood semble en effet ne servir que de guide à son maître) et l'étrangeté de l'univers lié au monde d'en bas. Pour le reste, le scénario de Harlan Ellison et L.Q. Jones se montre un peu léger...

 

Planet Dune de Glenn Campbell et Tammy Klein (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ça y est, je l'ai découverte, la seconde partie de l'adaptation cinématographique de Dune. Alors que sa sortie était à l'origine prévue pour 2023, celle-ci a débarqué plus tôt que prévu. Un an après que le réalisateur canadien Denis Villeneuve ait essuyé les plâtres de nombreuses critiques plus ou moins justifiées (certains se découvrant alors subitement un amour immodéré pour la piteuse version réalisée par David Lynch en 1984), celui-ci semble avoir choisi de jeter l'éponge puisque la suite que l'on s'attendait à voir apparaître sous le titre Dune : Partie 2 et qui finalement s'est révélée à nous sous celui de Planet Dune a été récemment produite par... The Asylum ! Et oui, comble de l'horreur, la production de cette suite n'étant donc plus assurée par Legendary Pictures (société de production notamment à l'origine de Batman Begins de Christopher Nolan, de Man of Steel de Zack Snyder ou de Crimson Peak de Guillermo del Toro), la responsabilité en incombe donc au distributeur américain généralement spécialisé dans la production de Mockbusters... et... je... commence... à comprendre... mon erreur ! Je me disais aussi qu'avec une affiche aussi laide reprenant le concept du Ver des sables dans une approche esthétique déplorable avait de quoi laisser dubitatif. S'explique alors également le titre : Planet Dune. Rien à voir avec un quelconque prolongement du long-métrage du réalisateur canadien sorti sur les écrans l'année passée. Un ou deux oufs de soulagement plus tard, on se rend bien vite compte que le film de Glenn Campbell et Tammy Klein ne s'inspire que de très loin du roman de Franck Herbert bien que derrière son concept de Mockbuster se cachent évidemment de serviles manipulations. Comme celle de conserver quelques aspects du roman ou du long-métrage de Denis Villeneuve pour faire croire aux innocentes et naïves victimes qui seraient tombées dans le panneau qu'il s'agit bien d'une œuvre directement rattachée à l'univers de l’Épice, de la maison Atréides, des Harkonnens ou des célèbres Vers des sables !


Visuellement, Planet Dune est évidemment très laid et l'on ne doute pas un seul instant que le film n'ait pas bénéficié des mêmes cent soixante-cinq millions que le long-métrage de Denis Villeneuve. S'agissant d'une production directement liée à The Asylum, les effets-spéciaux sont typiques de ceux que l'on retrouve chez ce distributeur. Des CGI bas de gamme rendant le tout superficiel. Ajouté à cela, quelques formidables incohérences : prenons par exemple les vers (victimes d'une perte de poids importante en comparaison du Dune de Denis Villeneuve) qui, si l'on prend en compte le fait qu'ils ne semblent pas être en mesure de quitter les sables (on en voit un buter contre un rocher), ne devraient par exemple pas être en mesure de pénétrer l'intérieur d'un vaisseau. Et pourtant... Le script met au centre de l'aventure le lieutenant Astrid, une astronaute qui lors du sauvetage d'un cosmonaute d'origine russe s'est attirée les foudres de ses supérieurs en désobéissant à leurs ordres (sachant que dans le futur, des accords ont été conclus afin qu'aucun état n'interfère avec un autre). Dégradée, sa supérieure directe (Sean Young dans le rôle de Chase) lui octroie par amitié une mission de sauvetage à bord d'un vieux vaisseau. Accompagnée par trois autres membres, Astrid va devoir poser l'engin et son équipage à la surface d'une planète désertique afin de sauver les survivants d'une base implantée sur place. Mais c'était sans compter sur la présence de vers des sables géants contre lesquels tous vont devoir tenter de survivre...


La profondeur de l'univers de Franck Herbert ayant ici fondu comme neige au soleil, on se retrouve avec un scénario écrit à quatre mains par Lauren Pritchard et Joe Roche parfaitement inintéressant. D'un classicisme repoussant les frontières de l'ennui, le film contient fort heureusement quelques séquences nanardesques du plus bel (et involontaire) effet ! L'un des sommets demeurant sans doute la séquence lors de laquelle deux représentants de sexe masculin situés dans une grotte tentent d'échapper à un vers. À elle seule, cette scène mérite l'attention des amateurs de nanars. Entre l'intégration de CGI totalement ratée et les deux acteurs tentant de nous faire croire qu'ils font usage de leurs forces afin de tirer une corde, la séquence pourrait bien devenir le nouvel emblème du Nanar ! Si seulement tout le film avait pu être de cet acabit. Mais du nanar jusqu'au navet il n'y a parfois qu'un tout petit pas à franchir. Un saut dans le néant que Planet Dune parvient malheureusement à franchir sans problèmes. Autant dire que perdre un peu moins d'une heure trente n'a aucun intérêt. Le film de Glenn Campbell et Tammy Klein n'aidera malheureusement pas les plus impatients à attendre jusqu'à la sortie de la seconde partie du diptyque consacré par le réalisateur canadien à l'univers de Dune...

 

samedi 24 septembre 2022

Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) de Rob Hedden (2000) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Typique de la majorité des productions télévisuelles de science-fiction du début des années 2000, Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) n'est pas le genre de téléfilm à faire des remous dans sa catégorie. Écrit et réalisé par Rob Hedden dont la carrière est quasiment entièrement consacrée à la télévision, Alien : Mission sous haute tension met en scène le directeur d'un département de la défense américaine responsable de la surveillance de l'espace, à la recherche du moindre signe pouvant être émis par des extraterrestres. Alors qu'est menacée de fermeture la STRAW (le département en question), Bill Templer (l'acteur Dale Midkiff) ne trouve rien de mieux que d'évoquer la présence d'aliens installés dans l'un des cratères de la Lune. Il trafique ainsi des photos prises par un satellite et ceux qui voulaient jusqu'à maintenant fermer la division pour des raisons budgétaires s'intéressent désormais à l'affaire. Bientôt, certains agents découvrent cependant que le canular n'en est plus un : en effet, la présence d'extraterrestres s'avère bien réelle. Mais alors que l'un des employés de la STRAW s'est emparé de documents confidentiels afin de révéler la vérité au monde, il est pris en chasse par Ava Zurich (Chyna), la chef de sécurité du département. En outre, l'inspecteur Kevin Anjanette (Dondre T. Whitfield) s'intéresse de très près à l'affaire et décide d'enquêter de son côté...


Les amateurs de films d'horreur en général et de la franchise Vendredi 13 en particulier ne peuvent ignorer l'existence du réalisateur Rob Hedden puisqu'en 1989, il réalisa lui-même le huitième chapitre des aventures de Jason Voorhees, Vendredi 13, chapitre 8: L'ultime retour ainsi que deux épisodes de la série inspirée des méfaits de celui qui demeure toujours l'un des plus célèbres tueurs masqués de fiction. Cependant, avec Alien : Mission sous haute tension, nous nous retrouvons dans une autre catégorie de cinéma. De la science-fiction de bas étage, visuellement pénible à soutenir malgré un script de base plutôt intéressant. Imaginez : des extraterrestres établis sur la surface de la Lune et la menace prochaine d'une invasion ! Mais encore aurait-il fallut que le réalisateur et scénariste se donne les moyens d'offrir au projet les ressources nécessaires pour que le projet ressemble à autre chose qu'à une production à peine digne de figurer au catalogue de The Asylum !


Car Alien : Mission sous haute tension est... comment dire... laid! Durant une bonne moitié du récit, on hésite à appuyer sur stop pour ranger le dvd dans son boîtier et laisser le tout prendre la poussière tout en bas d'une étagère. Il est sans doute courant d'exprimer la chose de cette manière mais c'est encore comme ustensile pouvant caler un meuble bancal que le film et son support peuvent encore espérer avoir une utilité. Bon, reconnaissons que même si visuellement le téléfilm de Rob Hedden ne change pas d'un iota, les choses s'accélérant par la suite, on s'ennuie un peu moins lorsque les événements se précipitent, que l'on apprend la réalité de ce qui jusque là n'apparaissait que comme un canular, que le flic de service se lance dans la prospection et que Bill Templer, tout aussi ''toc'' qu'apparaisse son personnage, montre son vrai visage. Si j'osais, j'affirmerais que Alien : Mission sous haute tension est à ranger dans la catégorie des films du type L'invasion des profanateurs de sépultures ou de la série Les envahisseurs. SI J'OSAIS !!! Mais comme je me dégonfle assez facilement, je dirais plutôt qu'il s'intègre en réalité plus facilement dans celle des bonnes grosses daubes qui pullulent dans le genre. Une idée originale mais une mise en scène et une interprétation souvent plus que médiocres. Les effets-spéciaux ? C'est simple, ils sont aux abonnés absents. Tellement plus simple de cacher des envahisseurs derrière l'apparence d'êtres humains. Ce qui permet d'économiser pas mal de billets verts en terme de maquillages. Et dans le genre, Rob Hedden ne s'est pas fait prier ! Bref, passez votre chemin...

 

mercredi 21 septembre 2022

Riders to the Stars de Richard Carlson (1954) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La science-fiction, ça n'est pas que d'étranges créatures venues d'ailleurs ou l'exploration de planètes lointaines. C'est d'abord la science des hommes mise à contribution de la conquête spatiale. C'est donc avec un certain réalisme qu'en 1954 le réalisateur américain Richard Carlson met en scène son premier long-métrage Riders to the Stars. Une œuvre construite de manière crédible et s'éloignant des récits farfelus qui voyaient de grotesques extraterrestres envahir le sol de notre planète. Les ambitions du long-métrages n'étant ni la conquête de la Lune et encore moins celle de Mars, le sujet tourne autour d'une mission à venir lors de laquelle des hommes seront choisis afin de récupérer au dessus de nos têtes et avant qu'ils ne traversent notre atmosphère, des minuscules astéroïdes ayant la capacité de conserver leur intégrité. En effet, contrairement à ce qu'ont récemment laissé envisager les débris d'une fusée devenus cassant au contact des rayonnements présents dans l'espace, l'étude de la compositions des astéroïdes pourrait permettre d'envisager de futurs voyages spatiaux habités. Rappelons que nous ne sommes qu'en 1954 et que le soviétique Youri Gagarine, premier homme à voyager dans l'espace, ne le fera à bord du Vostok que le 12 avril 1961. D'ici à ce que l'homme quitte l'atmosphère terrestre, les fantasmes vont bon train et l'imaginaire des scénaristes étant florissant, l'hypothétique danger que représente une sortie dans l'espace prend ici une allure tout à fait inattendue. Avec sérieux, le scénariste Curt Siodmak adapte l'histoire d'Ivan Tors avant de la soumettre au réalisateur Richard Carlson qui plutôt que de proposer un produit finit à la stricte destination du grand public observe une attention toute particulière envers le réalisme. C'est ainsi que Riders to the Stars prendra son temps pour envoyer sa poignée d'hommes dans l'espace. Car avant de voir les docteurs Richard Stanton et Jerry Lockwood s'envoler à bord de différentes fusées, les spectateurs auront droit à toute une série de tests et d'examens parmi lesquels un passage obligé dans une centrifugeuse montant jusqu'à 12G. Soit, autant de fois le poids d'un homme !


L'exploration de l'espace s'avère finalement moins intéressante que la formation des futurs pilotes de fusée à proprement parler. Cela est en partie dû à des effets-spéciaux particulièrement médiocres. Si durant plus d'une heure on croit à cette histoire pourtant passablement invraisemblable (un voyage d'à peine quinze minutes dans l'espace afin de récupérer ''à la volée'' des échantillons d'astéroïdes) et à peine gangrenée par l'une de ces sempiternelles bluettes qui étaient de mises à l'époque dans ce genre de production, les vingt dernières minutes approchent le désastre artistique. Si la sobriété des décors servant de laboratoire demeure cohérente, les futures visions intérieures des fusées, la terre vue de l'espace et les effets-spéciaux d'une manière générale sont de facture terriblement laides et datées. C'est d'autant plus dommage que les acteurs William Lundigan, Herbert Marshall, Richard Carlson ou Martha Hyer font le job ! Vues les qualités de la première partie (la plus longue), on pouvait exiger une exploration digne de nos attentes. Notons que le réalisateur (qui était également acteur) s'offre l'un des principaux rôles et que le film use de documents télévisés authentiques datant de la seconde guerre mondiale. Des archives américaines relatant divers lancements de la fameuse V-2 qui était de fabrication allemande. Malgré le sérieux de la démarche, le film sera à l'époque considéré de fantaisiste par le New York Time et relativement terne. On ne pourra nier le fait que le film n'est pas vraiment à destination du grand public. À vrai dire, le film est surtout une déception en raison d'un final totalement bâclé. Quant à Richard Carlson ''réalisateur'', il tournera trois autres longs-métrages cinéma avant de se tourner presque définitivement vers le petit écran...

 

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...