Premier long-métrage du
réalisateur, scénariste, producteur et concepteur d'effets-spéciaux
américain Eric Demeusy, Proximity
aborde le sujet de l'abduction d'un jeune adulte par des
extraterrestres. En ouverture l'on assiste à l'enlèvement d'un
bûcheron prénommé Carl à la toute fin des années soixante-dix.
Une séquence pleine de bruit et de fureur qui ne laisse rien
présager de bon. Trop d'effets démonstratifs tuant directement dans
l’œuf tout mystère propre au phénomène. L'auteur n'engage donc
pas le récit dans l'hypothèse du doute concernant la réalité de
cette disparition. Selon lui, les petits hommes gris, verts ou...
marrons (!!!) existent bel et bien et n'en déplaise à ceux qui
doutent encore de leur existence, il va désormais falloir vivre avec
cette certitude sans que jamais l'on ne puisse mettre en
contradiction les paroles ou les preuves du jeune protagoniste avec
l'éventualité selon laquelle tout ne relèverait que de la paranoïa
ou du complotisme. Cinquante ans plus tard, un bolide s'écrase sur
notre planète. Du moins les premières images semblent-elles aller
dans ce sens avant que ne réapparaisse devant les yeux de
l'ingénieur en informatique Isaac (l'acteur Ryan Masson), cette même
soucoupe volante qui apparu en 1979 devant ceux de Carl. Armé d'une
caméra, le jeune homme est alors confronté à un alien qu'il
parvient à filmer avant de prendre la fuite. Une échappée qui ne
lui servira à rien puisque Isaac sera abducté avant de réapparaître
trois jours plus tard sans avoir le moindre souvenir de ce qu'il a
vécu durant les soixante-douze dernières heures. Par chance, sa
caméra elle aussi est revenue de cet intrigant ''voyage'' qu'il a
fait les soixante-douze dernières heures. Et avec elle, le
témoignage vidéo de l'événement. Partageant les images sur
Internet, lesquelles deviennent très rapidement virales, celles-ci
vont attirer autant de sceptiques que de croyants. Invité (piégé?)
sur un plateau de télévision, Isaac témoigne... en vain... Au fil
du récit, le jeune homme fait la connaissance de Sara (Highdee Kuan)
qui comme lui paraît avoir vécu la même expérience ainsi que
celle de Zed (Christian Prentice), un pirate informatique qui de son
côté va aider les deux jeunes gens à entrer en contact avec Carl
qui depuis sans enlèvement et sa réapparition vit retranché en un
lieu gardé secret et qui depuis passe le plus clair de son temps à
''écouter les étoiles''.
Alors
que le petit groupe ainsi formé attend le retour prochain des
extraterrestres, des agents du gouvernement sont lancés à leurs
trousses... En réalité, entre l'abduction d'Isaac et l'apparition
de cette intelligence venue d'une autre galaxie, il va s'en passer
des choses. Beaucoup (trop) de choses à vrai dire. Une cascade
d'événements plus ou moins crédibles ou admirables selon que le
spectateur se situe ou non du côté des passionnés d'ufologie se
référant à des phénomènes décrits de manière réalistes. Le
principal défaut d'Eric Demeusy et donc de Proximity
est
cette gourmandise avec laquelle l'auteur ajoute des données qui
sortent le film du cadre strict de la science-fiction. D'un côté,
le film décrit vaguement le traitement infligé aux victimes
d'enlèvements par des extraterrestres. Isaac et Sara portent
effectivement un émetteur sous la peau et des radios révèlent
notamment chez le jeune homme une fracture interne qui n'a rien de
commun avec ce que rencontrent en général les victimes de chutes ou
d'accidents. L'on a droit en outre à la présence d'une organisation
gouvernementale dédiée à l'étude des phénomènes extraterrestres
qui va notamment piéger Isaac. Une organisation au sein de laquelle
l'on retrouve les habituels ''Men
in Black''
mais aussi de manière plutôt curieuse et pittoresque, des androïdes
dont la voix et l'apparence déclencheront sans aucun doute possible,
des barres de rire auprès des spectateurs. Proximity
est
donc plus qu'un pur film de science-fiction drainant tout un tas de
poncifs parmi lesquels il est tout de même heureux de constater que
les extraterrestres n'apparaissent pas comme d'affreuses créatures
insectifères. D'un autre côté, sans doute fasciné par la
franchise Star Wars
et ses Stormtroopers,
le réalisateur crée des machines dont les railleries qu'elles
génèrent raisonneront bien après la fin de la projection. À
cela, Eric Demeusy ajoute à son jeune héros un super-pouvoir, des
antagonistes caricaturaux au possible mais aussi, une bande son
parfois imbitable. Entre pop ultra-commerciale à destination du
public adolescent et envolées se distinguant par une approche
aventureuse se rattachant davantage à l'univers d'Indiana
Jones
que de la science-fiction, Proximity
demeure
une œuvre parfaitement innocente. On ne s'y ennuie effectivement pas
mais le mélange des genres et des idées finit d'en faire un film
totalement oubliable une fois le récit arrivé à terme...
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