Harry Bromley Davenport
aura moins tardé qu'entre le premier et précédent volet de la
trilogie Xtro
pour venir la conclure en 1995 avec Xtro 3: Watch
the Skies.
Après s'être grassement inspiré des deux premiers Alien
(surtout le second, à vrai dire), le réalisateur s'attaquait cette
fois-ci à un autre monument de la science-fiction : Predator
de John McTiernan. Avec, une fois de plus, les moyens du bord. Après
que l'immense (par la taille) acteur Kevin Peter Hall ait endosser le
costume du ''rasta venu des étoiles'', désormais, on peut se
demander quel interprète a pu se fondre dans la tenue de
l'extraterrestre belliqueux qui allait, les uns après les autres,
décimer un commando de soldats américains chargés de désactiver
des bombes disséminées sur une île ayant servi il y a des
décennies, à des expériences secrètes menées sur des
extraterrestres. Sous le costume de la créature en question, pas
d'acteur mais un pantin généralement mal articulé dont seule la
silhouette et le visage parviennent parfois à faire illusion. Comme
à l'accoutumée, le commando est constitué de soldats pas vraiment
finauds et rarement dégourdis. Films de science-fiction horrifique,
ce troisième volet de la franchise s'avère nettement plus sympa que
le précédent. La raison en revient à un humour dont on peut se
demander s'il est toujours volontaire. En témoignent certaines
séquences proprement hallucinantes dans leur conception de la survie
en milieu hostile...
Imaginons
deux soldats ''aguerris'' témoins de tortures infligées à l'une de
leurs camarades féminine par l'extraterrestre en question. Imaginons
ensuite que l'un des deux hommes puisse faire fuir la créature et
ainsi isoler la soldate de tout danger. La logique voudrait que ses
compagnons de guerre aillent ensuite l'extraire du piège dans lequel
elle est tombée. Mais celle du réalisateur et de son scénariste
Daryl Haney (qui de surcroît interprète le rôle du soldat Hendrix)
étant différente de la notre, celle-ci veut que l'on abrège les
souffrances de la soldate d'une balle dans la tête (enfin, dans la
gorge vu que le tireur est un manche!) plutôt que d'aller vérifier
son état de santé et de l'écarter du danger. Cette séquence est
représentative de l'état d'esprit de Xtro 3:
Watch the Skies.
Des incohérences en veux-tu, en voilà, mais qui participent de son
intérêt. Parce qu'en matière de mise en scène ou
d'interprétation, il va falloir faire preuve d'un sens aigu de
l'imagination pour y retrouver un tant soit peu ce qui fit huit ans
auparavant, une partie de l'intérêt du génial long-métrage de
John McTiernan. Ici, pas d'Arnold Schwarzenegger, de Carl Weather, de
Bill Duke, de Jesse Ventura ni même d'Elpidia Carrillo. Vu que Xtro
3: Watch the Skies
est le Predator
du
pauvre, on a plutôt droit à J. Marvin Campbell, Virgil Frye ou
Daryl Haney, donc. Si vous ne les connaissez pas, pas d'inquiétude à
avoir, c'est plus ou moins normal. Par contre, Andrew Divoff et
Robert Culp sont eux, beaucoup plus célèbres. D'origine
vénézuélienne, la trogne du premier est bien connue. On a pu
notamment le découvrir dans un certain nombre de films d'horreur (La
créature du cimetière,
Wishmaster 1 &
2)
et de séries télévisées. Quant à Robert Culp, également acteur
de cinéma, les fans de Columbo
l'auront
reconnu comme ayant été à trois reprises le tueur de la série
avant d'interpréter bien des années après, le père de l'un des
deux assassins de l'excellent épisode Criminologie
appliquée...
Bien
que les films situant leur action dans des forêts diverses et
variées sont nombreux, peu sont ceux qui mettent en scène tout
comme dans Predator,
une créature capable de se fondre dans la nature en se rendant
invisible. C'est le cas de celui-ci. Un alien comme les envisagent
sans doute les ufologues du monde entier mais dont on préférerait
cependant imaginer en cas de rencontre du troisième type, qu'il ait
un caractère bien différent. Une attitude agressive qui
s'expliquera cependant lors d'une séquence rappelant très fortement
l'affaire Roswell
et notamment l'autopsie d'un extraterrestre (document qui fut diffusé
sur la première chienne française TF1
et dont la véracité fut ensuite démentie). Inutile de préciser
que dans le cas présent, il s'avère étonnant que l'année de
diffusion de la vidéo corresponde exactement à celle de Xtro
3: Watch the Skies.
Mélange de science-fiction, de guerre et de comédie plus ou moins
volontaire, Harry Bromley Davenport vient clore en ''beauté'' une
trilogie qui ne méritait tout de même certainement pas que son
auteur lui consacra trois longs-métrages et treize ans de sa vie...
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